lundi 16 janvier 2017

En douce - Marin Ledun

Résumé :
Sud de la France.
Un homme est enfermé dans un hangar isolé. Après l’avoir séduit, sa geôlière, Émilie, lui tire une balle à bout portant. Il peut hurler, elle vit seule dans son chenil, au milieu de nulle part.
Elle lui apprend que, cinq ans plus tôt, alors jeune infirmière, elle a été victime d’un chauffard.
L’accident lui a coûté une jambe. Le destin s’acharne.
La colère d’Émilie devient aussi puissante que sa soif de vengeance. 

Lorsque j'ai entamé la lecture de ce roman, je me suis dit : « Chouette ! Un remake, ou plutôt rewrite de Misery de Stephen King. » Si le résultat ne devait même être qu'à moitié aussi bien, ça promettait, malgré tout, un bon moment. Hélas, très vite l'histoire s'éloigne du chef-d’œuvre du maître de l'horreur. Nous assistons à la (longue et pénible) introspection de l'héroïne qui doit nous permettre de comprendre, c'est du moins probablement le souhait de l'auteur, ce qui l'amène à faire ce qu'elle fait. Sauf qu'à la fin, on ne comprend pas davantage ses motivations qu'au début. Et en même temps, on n'en a pas grand chose à faire, parce que cette héroïne, qui est finalement le seul vrai personnage du livre, les autres n'étant que très, très secondaires, même le séquestré, cette héroïne, donc, est particulièrement antipathique. Mais du genre championne du monde.
Pour faire court, En douce est un roman ou il ne se passe, finalement, pas grand chose, qui m'a laissé sur ma faim et m'a fait regretté les instants que j'y ai consacré, même si,  il faut être honnête, je ne me suis pas réellement ennuyé à sa lecture. Dispensable, donc, à mon humble avis.

Bof.

L'avis, pas du tout pareil, de fan2polar.

dimanche 15 janvier 2017

La salamandre - Jean-Christophe Rufin

Résumé :
Catherine, dont la vie s'organisait autour du travail avec la haine des dimanches, le secours de la télévision, l'affection d'un chat et l'usage fréquent de somnifères, tourne le dos à la France pour s'installer au Brésil. Dépassant sa condition de touriste, elle quitte l'univers des agences de voyages pour celui des favelas. La violence avec laquelle les gens se traitent entre eux ne lui est alors plus épargnée. Dans ce récit d'un parcours absolu, Jean-Christophe Rufin livre une tragédie moderne, où l'héroïne semble soudain obéir à une loi profonde qui la pousse à se détruire et à s'accomplir en même temps. À travers ce portrait d'une femme qui se perd et se découvre, l'auteur reprend aussi un thème qui lui est cher, celui de la rencontre entre les Occidentaux et leur tiers-monde fantasmé. Loin de la vitrine exotique et du mythe révolutionnaire, il va au-delà de la vision idéalisée, tout au moins " idéologisée ", du tiers-monde, vers un monde ambivalent, fait à la fois de richesse et de violence, repoussant et attirant.

Le début du roman commence par un récit d'une grande banalité. Les vacances d'une jeune française à Recife. En même temps, je ne la ramène pas trop parce que moi, je n'ai jamais mis les pieds en Amérique du sud. Donc, les vacances de cette française «moyenne» au Brésil, ce pays qui fait tant rêver bon nombre de nos compatriotes, ne sont pas si banales que ça. Mais, malgré tout, cela reste des vacances dans tout ce que cela peut avoir de plus ordinaire. Puis, progressivement, presque sournoisement, le séjour bascule de l'ambiance de carte postale à celle, moins rieuse, d'un tableau de Jérôme Bosch, du rêve au cauchemar, du paradis à l'enfer. La vie de l'héroïne va sombrer bientôt dans l'horreur.
On se surprend à exhorter Catherine à ouvrir les yeux, à sortir de l'engrenage infernal dans lequel elle s'est elle-même engouffrer. Parce que, et c'est peut-être ça qui nous agace le plus, la jeune femme est consentante. Ou, pour mieux dire, incapable de résister à l'attrait du piège, non dépourvu de charme, qui l’entraîne à sa perte.
Impuissants, et pour cause, pauvres lecteurs, nous assistons à cette lente dégringolade de l'héroïne jalonnée d'humiliations, de mensonges, de trahisons, jusqu'au drame final.
Nul doute que, en dépit de ma mémoire de poisson rouge, mon esprit garde encore longtemps les images puissantes de ce beau roman.