jeudi 31 décembre 2009

No, I can't


Taggé, je suis taggé. Moi qui essaie, avec en général pas mal de succès, de passer inaperçu, je suis taggé. Et par El Jc en plus. En qui j'avais placé toute ma confiance. Et comme je ne peux rien lui refuser, je vais tâcher de m'acquitter de la mission qui m'est donnée. Or donc, il est question de livrer 3 bonnes résolutions que je n'ai aucune chance de tenir en 2010. Voyons voir. Cela ne devrait pas être trop difficle.

1) Ne plus manger de sucreries, en particulier en dehors des repas.
Bon, eh bien je vais en parler à la douzaine de bonbons en chocolat que j'ai engloutis hier soir. Petit-fils de Suisse, j'ai mangé mon premier chocolat à l'âge de 7 mois. Pensez comme la cure de désintoxication va être facile.

2) Restez zen face aux propos intolérables que je lis parfois sur le net.
Rapport aux sucreries sus-mentionnées, il faut que je ménage mon coeur. En même temps, la vigilance et la colère me semblent tellement nécessaires face aux racistes, extrémistes et autres intégristes.

3) Etre à jour dans mes chroniques.
Pas si irréaliste que ça. Sur les 5 chroniques qui attendent depuis peut-être un mois, j'ai réussi à en écrire 2. Mais je sais bien que ça ne va pas durer.

Bon, voilà. Bien sûr, j'aurais pu ajouter : trouver du boulot. Mais si jamais ma femme tombe là-dessus, je ne veux pas l'entendre me dire :" Alors comme ça, c'est une résolution que tu ne vas pas tenir."
Si bichette, si. Justement.
Comme la tradition l'exige je vais tagger trois camarades du net. J'ai nommé (roulements de tambour) : Acr0 , Martlet et Vert.

Joyeuses fêtes à toutes et à tous.

mercredi 30 décembre 2009

Le royaume blessé - Laurent Kloetzer

Voici la vie d'Eylir Ap'Callaghan, telle qu'elle nous est contée par celui qui allait finir par devenir son chroniqueur officiel. Ou devrait-on dire : les vies, tant il est vrai que ce que nous livre le narrateur est le résultat des nombreux récits qu'il a rassemblé au fil du temps auprès de tous ceux qui ont côtoyé Eylir et qui sont comme autant de vies d'un même homme. Fils d'un chef de clan, frère d'un roi, le destin du jeune Eylir semble tout tracé. Et pourtant ...
La première fois que notre chroniqueur entend parler des Callaghan c'est au cours d'une soirée dans une taverne où il écoute le récit, fait par Kyle, le barde, des conquêtes d'Allander Ap'Callaghan, demi-frère d'Eylir, qui va devenir roi des Keltes. Il va ensuite, après avoir rencontré Kyle, se lancer dans une poursuite obsessionnelle et sans fin d'Eylir, qui va exercer une fascination extrême sur lui.

C'est donc ainsi qu'après avoir suivi l'extraordinaire et fulgurante ascension d'Allander, nous allons nous attacher à la destinée de son demi-frère Eylir, hanté par les mêmes rêves de conquête. Et tandis qu'on s'attend à ce que Eylir marche tout droit dans les pas de son frère et que se répètent, comme un simple copié-collé, les mêmes évènements que ceux que nous avons déjà lus quelques pages plus tôt, Laurent Kloetzer nous ménage une surprise qui, non seulement nous prend à contre-pied, mais relance aussi un intérêt qui aurait fort risqué de faiblir. A partir de là s'enchainent récits sur récits nous narrant les aventures d'Eylir. Chaque récit étant la plupart du temps le fait d'un personnage différent il présente non seulement un moment différent de la vie d'Eylir mais également une facette particulière du héros. L'ensemble de ces récits n'est pas sans évoquer, de ce fait, un recueil de nouvelles. Encore que l'homogénéité est assurée par le fait que l'on parle toujours de la même personne. Toutefois, tout comme dans un recueil de nouvelles, la qualité de chaque narration est inégale. Si la plupart des passages sont excellents, il est vrai que certains d'entre eux sont un peu plus faibles. D'autant qu'Eylir passe par une succession de conditions qui peuvent ne pas revêtir le même intérêt pour chacun d'entre nous. Il est en effet tour à tour : chef de guerre, mendiant, soldat, bandit et j'en passe.
Pourtant, petit à petit, commence à naître chez le lecteur la même fascination pour Eylir que celle ressenti par le narrateur. Comme ce dernier, nous accueillons et lisons avec avidité les nouvelles de notre héros. Tout comme le narrateur, nous désespérons chaque fois que celui-ci perd la trace d'Eylir et chaque fois, nous nous réjouissons lorsqu'il découvre un nouveau témoin qui va pouvoir nous donner des informations, toujours plus fraiches, sur celui que nous suivons comme dans un jeu de piste. Le tout fait d'ailleurs parfois penser à une enquête à laquelle se livrerait le narrateur.
L'ensemble est animé d'un souffle épique qui n'est pas sans évoqué les plus belles pages de la mythologie. Il y a du Ulysse dans cet Eylir. Si, si.
Disons un mot du décor. Une carte au début du livre nous révèle que le continent à l'est, pays des Keltes (Keltes=Celtes ?)dont sont originaires le père et le demi-frère d'Eylir, ressemble comme deux gouttes d'eau à notre Europe. Tandis que l'empire Atlan, à l'ouest, patrie de sa mère, évoque, avec moins d'évidence, le continent américain. Mais pour que tout ne soit pas si simple, l'auteur à fait des peuples de la pseudo-europe, si ce n'est des barbares, disons des gens d'un niveau de vie comparable à celui des hommes de l'antiquité, au mieux du haut moyen-âge; tandis que les atlans en sont à la renaissance et possèdent même des machines à vapeur.
Et même s'il est (parfois) question de conquêtes guerrières, l'auteur ne nous accable jamais avec des récits de batailles interminables. Ce qui intéresse Kloetzer c'est davantage le destin individuel d'Eylir et de ses compagnons que les grands moments d'histoire qu'ils traversent quand ils ne les provoquent pas. Si le roman était un film, il serait davantage fait de plans rapprochés que de plans larges.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce livre même s'il est, objectivement, très long. Plus de 750 pages, il faut assurer. Kloetzer (né en 1975) fait partie d'une génération d'excellents écrivains français de fantasy comme Fabrice Colin (1972), Jean-Philippe Jaworski (1969), Pierre Pevel (1968), Michel Pagel (1961), pour ne parler que de ceux que j'ai lu, qui donnent un sang neuf au genre et n'ont pas à rougir, oh non, face à la marée anglo-saxonnes. D'autant que nos compatriotes nous gratifient le plus souvent de roman en un seul volume ce qui fait du bien face à la mode des sagas en 150 tomes.

Critiques des amis de la blogosphère :

mardi 29 décembre 2009

Des milliards de tapis de cheveux - Andreas Eschbach

Ultra-court : sans intérêt.
Long : Ostvan est tisseur de tapis de cheveux comme son père et son grand-père avant lui et comme son fils le sera après lui. Cela signifie qu'il va consacrer toute sa vie d'homme à la confection d'un tapis réalisé à partir des cheveux de ses femmes, concubines, et filles. Le tapis une fois achevé ira rejoindre le palais de l'empereur après avoir été payé une somme tellement énorme qu'elle doit suffire à la subsistance du fils du tisseur et de sa famille pour le restant de ses jours que ce dernier va consacrer, à son tour, à la confection d'un tapis. Et ainsi de suite.
Pourtant, des rumeurs de plus en plus persistantes indiquent que l'empereur serait mort et que la fabrication des tapis n'a plus aucun sens. Mais alors, si ces rumeurs sont vraies, où vont donc tous ces tapis et à quoi servent-ils ?

Ostvan n'est que le début d'une longue, très longue, trop longue litanie de personnages auxquels sont consacrés, dans le meilleur des cas, deux chapitres. En vérité, le roman est un recueil de nouvelles sans liens réels entre elles si ce n'est que chacune se passe dans le même univers. Le résultat est que le peuple dont il est question tout au long de l'ouvrage n'est à aucun moment incarné par des personnages auxquels on pourrait s'attacher, faute de temps passé avec chacun d'entre eux. De plus, les rares suspens dignes d'un semblant d'intérêt concernant tel ou tel d'entre eux restent trop souvent sans réponse.
Ajoutez à cela des dialogues consternants, de nombreuses maladresses, des évènements convenus ou tirés par les cheveux, des suspens cousus de fils blancs et vous comprendrez que la chute peut sembler bien longue à arriver.
Car rassurez-vous, nous finirons par savoir tout sur les tapis de cheveux. Mais qu'on trouve cette explication géniale ou sans intérêt, on ne peut que déplorer les défauts de tout ce qui a précédé. C'est un peu du : " Tout ça pour ça ?".
J'ai eu le sentiment pour ma part que l'auteur, ayant trouvé une idée dont je laisse chacun seul juge de la valeur, a bâclé tout le reste pour ne se consacrer qu'à la révélation finale.
Tout ça est un peu léger.
Et qu'on ne vienne pas me dire que ce roman ressemble précisément à un tapis dont chaque chapitre constitue la trame, parce que, un tapis comme ça, je n'en voudrais pas dans mon salon.
A l'instar de certains de mes camarades du Cercle d'Atuan, je m'interroge encore sur le nombre de prix qu'à pu recevoir ce roman. Dans le domaine des tyrannies et autres dystopies, je ne saurais trop vous conseiller de lire 1984 de Georges Orwell, Un bonheur insoutenable d'Ira Levin ou Tigane de Guy Gavriel Kay.

Critique des camarades de la blogosphère : Efelle , Gromovar
Critiques de mes camarades du Cercle d'Atuan :

jeudi 3 décembre 2009

Yendi - Steven Brust

Les aventures de Vlad Taltos, épisode 2

Vlad Taltos, notre assassin préféré et accessoirement le héros de la série, commence à voir prospérer ses affaires, toutes plus ou moins légales. Et plutôt moins que plus. Jusqu'au jour ou Laris, un rival bien plus important, commence à empiéter sur son territoire. Vlad fait bientôt appel à ses amis Dragaeran, Morrolan et Aliera, pour le tirer d'affaire. Mais ceux-ci vont devoir faire face à des menaces d'un tout autre genre. La succession impériale est en jeu. Et si les deux affaires étaient liées ?

Autant le premier opus bénéficiait de l'effet de surprise, autant le deuxième n'apporte pas grand chose de vraiment nouveau. L'humour est toujours présent bien sûr mais l'intrigue balance entre une guerre des gangs sans grande originalité et un complot aux mécanisme trop complexes pour être vraiment intéressant. Si on ne s'ennuie pas réellement durant la lecture, on n'attend pas non plus avec impatience la reprise après chaque interruption. S'il vous faut lire un Steven Brust alors ce sera sans hésiter vers Les Gardes Phénix qu'il faudra vous tourner.

lundi 16 novembre 2009

La Guerre des Cygnes - Sean Russell

Court : Magnifiquement chiant.
Long :
Tam, Fynnol et Baore sont trois jeunes cousins. Ils quittent pour la première fois leur village natal pour aller acheter des chevaux et surtout pour sortir pendant quelques jours de leur routine. En chemin, ils rencontrent le très mystérieux et inquiétant Alaan. Ce dernier va entrainer les jeunes gens dans des aventures beaucoup plus extraordinaires qu'ils ne s'y étaient attendus et surtout, infiniment plus dangereuses et terrifiantes. D'autant qu'à une guerre inévitable entre les deux plus grandes familles du pays, les Renné et les Wills, s'ajoute un combat autrement plus angoissant entre des esprits surgit du fond des âges. Les enjeux de ce dernier conflit dépassent de loin l'imagination des simples humains.

Si on doit extraire une qualité évidente de cette trilogie, c'est bien entendu l'écriture. Le style est à la fois fluide et magnifique. Simple et beau. Mais il est hélas utilisé pour raconter une histoire avec une lenteur, majestueuse certes, mais également exaspérante. Il est clair que le texte de plus de 1800 pages aurait pu être réduit au tiers sans nuire à l'ossature et en lui apportant une légèreté qui l'aurait rendu plus digeste.
J'ai déjà eu l'occasion de dire à quel point le deuxième volume était sans intérêt. La quasi totalité des personnages passent leur temps dans une espèce de marécage dont ils ne sortent, à la toute fin, sans avoir accompli quoi que ce soit.
De fait, le grand paradoxe de la trilogie, c'est que la plupart des personnages sont toujours en mouvement. En fait, ils ne tiennent pas en place. Et pourtant, on n'éprouve pas le sentiment de lire un roman d'action. Tout à l'air vain. Les personnages nous donnent surtout l'impression de brasser du vent.
Pire encore, ils ne semblent pas avoir d'objectifs bien précis. Chaque fois qu'une idée vient à l'un d'eux, chaque groupe se précipite vers tel ou tel endroit, vite rejoint par les autres. C'est à une course sans fin, sans but, sans intérêt que l'on assiste.
Assez curieusement, ce sont les "aventures" des personnages les moins mobiles qui sont les plus intéressantes. Avec eux il est davantage question de ruses, de luttes contre les divers complots et trahisons de toutes sortes, de réflexions. Et ça fait un bien fou à côté de l'agitation violente et erratique des autres.
Pourtant il y avait de bonnes idées dans cette trilogie. Trop peut-être. On a parfois le sentiment que tout part dans tous les sens, sans maîtrise.
Et quelques personnages sont ma foi bien attachants. Les plus "calmes".
Je suis persuadé que si l'ensemble avait été réduit à un tome de 600 pages, il aurait fait un excellent livre.
Dommage.

samedi 7 novembre 2009

PAL visuelle

Mise à jour du samedi 7 novembre 2009.

mercredi 4 novembre 2009

Téméraire, tome 1 - Naomi Novik

Court :
Bof.
Long :
Will Laurence est un jeune capitaine de la Navy du temps où l'ennemi de l'Angleterre était un certain Napoléon Bonaparte. A la suite d'un combat naval, Laurence assiste à l'éclosion d'un oeuf de dragon. Il va être amené à adopter le dragon (ou est-ce l'inverse ?) et va le baptiser Téméraire. Affectés tous les deux dans les Aerial Corps ils vont entamer un entrainement éprouvant avant de participer à des missions délicates.

Il faut reconnaitre que le sujet était alléchant. D'abord des dragons. J'adore. Ensuite les guerres napoléoniennes. L'idée était originale. Le début du récit est très prometteur. A tel point que je m'y laisse prendre. Mais ... Car il y a un mais ...
Il apparait très vite que le lectorat visé est clairement celui des adolescent. Ce n'est pas un problème en soi, mais je ne suis plus un adolescent depuis longtemps. Ensuite le personnage du capitaine Laurence est loin d'être attachant. Il est coincé dans ses bonnes manières à tel point qu'il en devient pathétique et agaçant. Quant aux invraisemblances, elles sont parfois trop énormes pour ne pas nous faire grincer des dents. Je ne retiendrai que celle du nombre incroyable (c'est le mot) de personnes montant sur le dos du dragon. Enfin, même l'action se révèle assez pauvre et sans grand intérêt.
En résumé, après un début encourageant, le roman se révèle bien décevant.
Une oeuvre tout ce qu'il y a de plus dispensable.

dimanche 1 novembre 2009

Xanth, tome 1 - Piers Anthony



Ce tome 1 de Xanth était la lecture d'octobre du Cercle d'Atuan.

Les autres critiques du Cercle :
Acr0
Olya
Spocky
Tigger Lilly
Ryuuchan

samedi 31 octobre 2009

Les Aventuriers de la Mer - Robin Hobb

J'inaugure une nouvelle façon de vous dire ce que j'ai pensé des ouvrages que j'ai lus.
Tout en étant bien différent et moins complet que ce que propose, avec talent, notre ami Salvek, je ne peux nier une certaine identité d'inspiration.
Aujourd'hui donc, pour la première, Les Aventuriers de la Mer de Robin Hobb

mardi 6 octobre 2009

La Stratégie Ender - Orson Scott Card

Ender n'a que six ans lorsqu'on vient le chercher pour intégrer à l'école de guerre. Il doit alors quitter sa famille pour une longue période et en particulier un frère cruel et une soeur aimante. Le but avoué des responsables de l'école est de trouver celui ou celle qui sera le futur commandant en chef des forces internationales capable d'anéantir les plus redoutables ennemis de l'humanité, les doryphores, créatures venues de l'espace. Il apparait vite que ce chef sera Ender ou ne sera pas. Dès lors commence pour l'enfant un entrainement exigeant qui le poussera à donner le meilleur de lui même. Mais en le poussant à ce point, ne va-t-on pas simplement le détruire ?

lundi 5 octobre 2009

Darwinia - Robert Charles Wilson

Une nuit de 1912, une grande partie de l'Europe et le Royaume-Uni disparaissent. Ou pour mieux dire, sont remplacés par des terres aux contours, au relief et à l'hydrographie sensiblement similaires. Mais tout ce qui y vivait, y compris hommes et plantes, ont laissés leur place à une faune et une flore entièrement nouvelle. Lorsqu'une expédition s'organise pour explorer ce nouveau monde, le jeune photographe Guilford Law décide d'être du voyage. C'est ainsi qu'après avoir confier sa femme et sa fille à de la famille dans la nouvelle ville de Londres, il rejoint le nouveau continent européen.
Le but de l'expédition est de remonter le cours du nouveau Rhin et de traverser les Alpes. Mais en plus des dangers naturels de ce nouveau monde les explorateurs auront à affronter des périls nés d'une guerre éclair qui éclate entre les britanniques, qui revendiquent les terres qui ont remplacées la Grande-Bretagne et les américains bien décidés à coloniser ces terres qui viennent de surgir de nulle part. Mais le mystère même qui préside à l'émergence de ce nouveau continent n'est-il pas porteur d'un danger encore plus grand ?

Au moment de faire ma chronique, j'avoue ma difficulté à décider si j'ai apprécié ou non ce livre. D'aucuns diront que c'est probablement le signe que je ne l'ai pas aimé tant que ça. Peut-être. Le fait est que je suis certes parvenu jusqu'à l'ultime page sans effort et sans réel déplaisir. Et pourtant. Alors que la réputation de Wilson n'est plus à faire dans le domaine de la peinture des personnages, j'ai eu l'impression qu'il y avait mis, cette fois-ci, moins de soin. Reste l'histoire, ou devrais-je dire les histoires ? Car outre les aventures de Guilford, nous suivons également les péripéties de sa femme et de sa fille, ainsi que celles d'un médium "possédé" par un dieu. Procédé classique me direz vous. Les différentes histoires finissent par aboutir au même point et forment alors le dénouement. Sauf que non, pas tout à fait ici. L'histoire de l'épouse de Guilford n'apporte pas grand chose au récit global et celle du spirite pas beaucoup plus. Quant aux interludes qui servent d'explications aux évènements décrits, ils sont complexes dans le détail, lorsque l'auteur nous livre les fruits de son imagination. Nous assistons à un déballage de ce qu'il faut bien appeler parfois des élucubrations dont le sens nous échappe la plupart du temps. Dans les grandes lignes toutefois, les explications sont très simples. Trop peut-être ? Nous ne sommes pas si loin d'avoir affaire à des Dei ex machina et grâce auxquels on va pouvoir justifier tout et n'importe quoi.
Bon, on l'aura compris, après mûres réflexions, je crois pouvoir dire que ce Darwinia ne figure pas au sommet de mon classement des oeuvres de Wilson et, je le crains, loin du sommet de tout ce que j'ai lu. A la différence de mes camarades de la blogosphère littéraire, je ne suis pas sûr que les romans de Wilson s'améliorent au fil du temps. Celui-ci est déjà le deuxième de suite qui me laisse sur ma faim. Les récits s'étoffent, certes, mais parfois de façon un peu artificielle. L'idée de départ, comme bien souvent chez cet auteur, était très séduisante, mais la montagne a accouché d'une souris. En vérité, il n'aura réussi vraiment si j'en juge par les critiques diverses et variées, que Les Chronolithes et Spin. Vivement que je les lise.

L'avis d'Efelle

lundi 28 septembre 2009

Les Gardes Phénix - Steven Burst

Le jeune gentilhomme Khaavren se rend à Dragaera, la capitale de l'empire. Il a bien l'intention de rentrer dans la Garde Impériale. En chemin il rencontre deux autres nobles : Aerich et Tazendra. C'est ensemble qu'ils se rendent à la capitale. Là ils retrouvent une autre connaissance, Pel, qui se trouve être un membre de la Garde. Ce dernier présente nos amis à son capitaine et bientôt, ce sont trois nouvelles recrues qui viennent renforcer les rangs des troupes d'élite impériales. Très vite les quatre compagnons deviennent inséparables. Ils se voient bientôt confier une mission qui va les conduire à l'autre bout de l'empire. Mais nombre de dangers les guette sur le chemin.

Le Dernier Magicien - Megan Lindholm (Robin Hobb)

C'est l'histoire d'un magicien. Du Magicien devrait-on dire. C'est ainsi qu'on l'appelle. Personne ne connait son nom. Lui-même l'ignore sans doute. C'est aussi un sans abri. Chaque jour il parcoure Seattle, un peu au hasard. Chaque nuit il regagne son repaire : un vieil immeuble inoccupé. Il n'a que peu d'amis. Tous magiciens. Un jour il rencontre une jeune femme. Elle tient absolument à l'aider même si lui ne veut rien savoir. Mais il rencontre aussi une redoutable ombre grise. Une menace.

Ce Dernier Magicien est un livre plutôt atypique. Très original. D'abord, vous l'aurez compris, parce qu'il s'agit d'Urban Fantasy. Les romans de fantasy se déroulant dans notre monde contemporain ne sont pas légions. En tout cas pas dans ma bibliothèque. La magie y est d'ailleurs discrète. Et pas commune. La plupart des pouvoirs de nos magiciens sont peu spectaculaires. Ils seraient, pour certains, du genre à nous faire nous demander : à quoi ça sert ? Souvent, ils s'apparente davantage à des devoirs, des obligations. Le Magicien peut et doit nourrir les pigeons du parc à l'aide d'un sac de maïs inépuisable. Mais il peut aussi, ce qui semble plus utile tout de même, susciter les confidences des gens qu'il croise et trouver les mots précis qui vont les aider.
Rien de bien spectaculaire, donc. Cette histoire s'attache même aux aspects les plus ordinaires de la vie. Mais de la vie des sans abri, de ceux qui sont seuls, de ceux qui n'ont rien. Une fois encore, l'auteure s'intéresse tout d'abord aux gens, à ce qu'ils pensent, à la façon qu'ils ont de lutter contre les problèmes qu'ils rencontrent. Ou à leur façon de baisser les bras. Et pourquoi ils luttent, pourquoi ils abandonnent. Elle nous parle de solitude et d'errance. De vies brisées. D'incommunicabilité.
C'est un livre simple, triste et beau.

Les Chroniques de Thomas Covenant 1 - Stephen R. Donaldson

La Malédiction du Rogue

Thomas Covenant est un écrivain à succès. Mais il est atteint d'une terrible maladie. Si terrible à vrai dire que tout le monde le fuit, à commencer par sa femme dont il divorce. Il se retrouve vite effroyablement seul. Isolé au milieu de ses semblables. Jusqu'au jour où un accident le projette dans un monde étrange et chargé de magie. Les deux premières créatures qu'il rencontre sont deux êtres malveillants. Sialon Larvae, tout d'abord, fait partie des lémures, des créatures maléfiques qui vivent sous le mont Tonnerre. Assoiffé de pouvoir il menace Covenant de manière hystérique. Le second, le seigneur Turpide le Rogue, le Tueur Gris, Pulverâme, Crochal l'Equarisseur, car il a bien des noms, est beaucoup plus maître de lui et semble bien plus puissant, partant, bien plus dangereux. Il impose à Covenant de devenir son messager pour porter l'avertissement qu'il désire adresser aux seigneurs du Fief. Commence alors pour Covenant un combat contre la folie qui le guette dans ce monde qu'il ne peut accepter comme réel. Combat d'autant plus difficile que, si ici personne ne le fuit pour sa maladie, inconnue dans le Fief, peu lui font totalement confiance. N'est-il pas après tout le messager de la Corruption ?
Et s'il était de nouveau un paria ?

Bien sûr, on pourra penser que l'histoire d'un type de notre monde projeté dans un univers parallèle sent un peu le réchauffé. Ce serait négligé deux points importants. Le premier est que le roman date de 1977. Loin d'être une resucée d'un vieux thème il fait plutôt figure de précurseur. Le second tient à la personnalité de Thomas Covenant. Il existe peu de héros aussi pitoyable, peu charismatique, voire détestable que lui. Le ton du livre est à l'avenant : noir.
Et c'est bien là que réside toute la force du roman. Son héros n'a rien d'un guerrier invulnérable. Il est très malade. Il est sujet au vertige. Il est agressif, voire violent. Et sa violence le conduit même à des actes impardonnables. De plus il préfère, pour sa santé mentale, penser que le monde dans lequel il se retrouve n'est qu'un rêve. Il se fait appeler d'ailleurs, non sans ironie, Thomas l'incrédule.
Pourtant, petit à petit, le lecteur finit par s'attacher à ce personnage. Sans doute parce que par son côté ordinaire il se rapproche de nous. Tout en restant extraordinaire par la maladie qui le touche. Il y a une douleur en lui que nous ne pouvons pas comprendre et que nous ne pouvons qu'imaginer.
L'histoire quant à elle ne révèle pas beaucoup de surprises. Un méchant au pouvoir terrifiant secondé par une armée de créatures maléfiques. Une collection d'objets magiques : anneau, bâton, pierre... Une compagnie partant dans une quête. Un pays peuplé de chevaux exceptionnels et révérés par tout un peuple. Tout cela n'est pas sans nous rappeler un certain Seigneur des Anneaux. Mais il reste néanmoins quelques trouvailles. Un peuple de géants en exil. Des gardes du corps étranges.
Mais pour dire la vérité, tout repose essentiellement sur la personnalité de Thomas. Il est sans conteste le héros de ce roman, omniprésent et il ne partage pas volontiers la vedette.
Alors certes, s'il était préférable de lire cet ouvrage lors de sa sortie, il n'en reste pas moins vrai qu'il nous offre cependant quelques heures de lecture agréables.

samedi 19 septembre 2009

Harry Potter and the Philosopher's Stone - J.K. Rowling

Est-il indispensable de faire un résumé du premier volet de Harry Potter ? Allez oui, pour le martien à destination de Jupiter et en transit sur Terre.
Harry potter n'est qu'un bébé lorsque ses parents disparaissent tragiquement. Il est confié à sa seule famille restante, son oncle et sa tante, par des personnages pour le moins étranges. Sa famille d'accueil est loin d'être ravie à l'idée d'élever un enfant dont l'étrangeté qu'il lui prêtent les terrorise. Lorsque Harry atteint son dixième anniversaire un étrange géant vient lui annoncer qu'il va désormais effectuer sa scolarité dans une école de magie. Il apprend par la même occasion que ses parents ne sont pas morts dans un accident de voiture, comme il l'a toujours cru, mais tués par un magicien maléfique, Voldemort. Et ce magicien pourrait bien avoir envie de finir son travail.

Alors pourquoi ce premier opus des aventures de Harry Potter m'a-t-il plu ? D'abord parce que, une fois n'est pas coutume, j'ai choisi de le lire dans sa langue d'origine. Et la lecture s'est révélée aussi fluide que possible pour quelqu'un qui ne pratique que rarement l'exercice. On a beau dire, mais il est tout de même bien gratifiant de venir à bout d'un défi qu'on craignait trop difficile à relever. Il est vrai que les romans de Harry Potter s'adressent à un jeune public. J'ai donc peu ou prou le niveau d'un petit anglais de 10 ans. C'est une indication pour moi.
Une autre source de plaisir est l'extrême similitude du film avec le livre. Ce premier épisode étant le seul que j'ai vu dans son intégralité et ce plusieurs fois, j'ai pu apprécier encore davantage la lecture qui ne m'a demandé aucun effort d'imagination pour générer des images.
En outre, même si le coeur de cible est à l'évidence les pré-adolescents, le roman se laisse lire sans déplaisir par un senior tel que moi. Le propos n'est par ailleurs jamais puéril ou infantilisant.
Reste que je n'aurais pas aimé suivre des cours dans l'école de Potter. La compétition malsaine entre les maisons est, non seulement tolérée, mais encouragée. La discipline y est terrible. Les jugements y sont le plus souvent arbitraires. Les châtiments fréquemment disproportionnés. Je me suis même surpris à en vouloir au géant Hagrid qui laisse les enfants prendre le risque de se faire punir pour réparer les conséquences de ses manquements aux règles. Et lorsque les enfants sont effectivement attrapés et punis, il n'a aucune réaction. D'une façon générale d'ailleurs, peu d'adultes ont le beau rôle, ce qui est peut-être bien voulu par l'auteure.
J'ai également été surpris de constater que, encore davantage que dans le film, Harry et son copain Ron sont de bien piètres élèves. Ils ne font d'ailleurs pour ainsi dire pas usage de la magie au cours de l'aventure.
Une série à lire donc, au moins pour son premier opus et si possible en anglais, le niveau exigé étant à la portée du plus grand nombre.

Les Aventuriers de la Mer - Tomes 4 à 6 - Robin Hobb



Tome 2 V.O.

Difficile de faire un résumé d'un second tome sans dévoiler des éléments de l'intrigue du premier tome. Difficile donc d'en faire une critique sans pouvoir parler des personnages. Parce que, comme d'habitude, les personnages et la peinture qu'en fait Robin Hobb est la qualité numéro un de ce roman. Tout juste pourrais-je dire que, à côté des histoires individuelles de chacun, toutes plus intéressantes les unes que les autres, nous sommes témoins des signes avant coureurs de grands bouleversements politiques. Chacun y joue son rôle. Les uns en sont les acteurs, volontaires ou involontaires. D'autres prennent la diligence en marche et jouent les opportunistes. Certains, enfin, ne sont que spectateurs et réagissent aux évènements pour sauver ce qui peut l'être. De nombreux drames se jouent et certains personnages se découvrent des qualités insoupçonnées.
Les serpents de mer qui servaient de fil rouge tout au long du premier tome dévoilent un peu de leur mystère.
Et nous avons même droit, le long de quelques pages, à un séjour dans le Désert des pluies, pays d'origine des marchands de Terrilville.
Donc, encore et toujours de l'excellent Robin Hobb. On aime ou on n'aime pas, mais quand on aime, quel plaisir.

dimanche 6 septembre 2009

Cetaganda - Loïs McMaster Bujold

La saga Vorkosigan
Miles Vorkosigan et son cousin Yvan sont les représentants officiels de l'empire de Barrayar lors des cérémonies funéraires de l'impératrice-mère de Cetaganda, l'ennemi héréditaire. Pour le moment, les deux empires sont en paix mais il suffirait d'un étincelle pour raviver le conflit qui couve. Alors forcément, lorsque Miles se retrouve par hasard en possession d'un objet crucial aux yeux des plus hautes autorités Cetagandaise, la situation se complique. Notre héros découvre bientôt un complot non seulement interne à Cetaganda mais qui tendrait également à impliquer Barrayar. Sans parler des tentatives d'assassinat dont notre héros est la cible.

Quel dommage que je vous parle, pour la première fois, d'une de mes séries préférées, par le biais d'un épisode qui m'a donné tant de mal à lire. Il n'est pas exclus que cela soit du à mon état d'esprit du moment. Pourtant, mes autres lectures n'en ont pas souffert. Il m'a fallu des semaines pour venir à bout de ce roman de 350 pages. Quand on sait à quel point le style de la saga est fluide, c'est impressionnant.
Mais laissez-moi vous présenter Miles Vorkosigan. Il est le fils unique de Cordelia Naismith native de Beta et du comte Aral Vorkosigan de l'empire de Barrayar dont il a été accessoirement le régent. A la suite d'une attaque chimique dont a été victime sa mère avant sa naissance, Miles souffre d'un squelette particulièrement fragile et d'une taille restreinte. Ces handicaps sont un frein à la carrière militaire qu'il envisageait, mais il les compense par une intelligence et une audace hors du commun.
Dans Cetaganda l'humour est toujours présent. Miles est toujours aussi doué pour se mettre dans des situations délicates. Il a toujours le même talent pour rouler ses supérieurs dans la farine. Et pourtant la sauce ne prend pas vraiment. La faute sans doute aux personnages Cetagandais auxquels Miles est confronté, qu'ils soient ennemis plus ou moins déclarés ou alliés à la fiabilité incertaine. On ne naviguera dans cet opus qu'au sein de la haute, très haute société Cetagandaise qui, c'est le moins qu'on puisse dire, n'a rien ni d'attachant ni de passionnant. Dès lors, on se moque bien de ce qui pourrait arriver si ce n'est bien entendu à Miles lui-même.
J'ai de loin préféré les deux précédents volumes mettant en scène Miles Vorkosigan, à savoir L'apprentissage du guerrier et Miles Vorkosigan titre issu du héros éponyme. On pourra même se passer de la lecture des deux premiers tomes Cordelia Vorkosigan et Barrayar qui sont un peu en dessous même s'ils sont importants pour connaître l'origine de Miles.

dimanche 30 août 2009

Préludes au Trône de fer - Georges R.R. Martin

Le Chevalier Errant suivi de L'Epée Lige

A la mort de Ser Arlan de Pennytree, Dunk, son écuyer, tient à reprendre le flambeau de son maître. Il décide de devenir à son tour chevalier errant afin de mettre son épée au service des nobles causes. Mais pour améliorer ses conditions, rien de tel que d'être vainqueur d'un tournoi. Chemin faisant, Dunk fait la connaissance d'un étrange petit garçon qui se fait appeler l'Oeuf. Sans doute à cause de son crâne rasé. Arrivé au tournoi, Dunk s'aperçoit à quel point il est difficile de s'improviser chevalier. D'autant que les évènements prennent une tournure qu'il n'avait pas envisagé. Va-t-il s'en sortir intact au milieu de tous ces Grands qui ne sont souvent nobles que par leur titre ?

Quelques temps après, nous retrouvons Dunk et l'Oeuf, devenu officiellement son écuyer. Après un long périple à travers Westeros, ils se sont mis au service de Ser Eustace Osgris, un petit seigneur sans cesse en conflit avec sa redoutable voisine, la Veuve Rouge. Suite à un nouveau et terrible problème de voisinage, qui met en cause la survie même du domaine d'Osgris, Dunk, le géant, va devoir faire appel à toute sa diplomatie pour régler l'affaire. Mais aucun des deux protagonistes ne va lui faciliter la tâche.

Il m'a été difficile naguère de dire du mal de ce monument qu'est Terremer. Aujourd'hui, au moment de critiquer les deux nouvelles de Martin, je n'éprouve pas la moindre difficulté. La raison tient en ma parfaite mauvaise foi quand il s'agit de parler de l'oeuvre de Martin, en particulier quand elle concerne l'univers du Trône de Fer. Vous voilà prévenus.

L'ambition clairement affichée du Chevalier Errant, en dehors de nous offrir un voyage à Westeros, est de nous expliquer, par le menu, comment fonctionnait un tournoi au moyen-âge. On y retrouve l'éphémère village de tentes chamarrées, la troupe de seigneurs et chevaliers de tous rangs, les règles de chevalerie, les combats souvent féroces ... Mais comme si cela restait insuffisant et comme, somme toute, nous sommes en Westeros, Martin y a ajouté un conflit personnel mettant en cause quelque prince d'une famille que les lecteurs du Trône de Fer connaissent bien et dont l'emblème figure un dragon. Ici, encore bien davantage que dans la série d'origine, la magie est totalement absente. Le récit revêt plus que jamais des allures de roman historique. L'humour y est toujours présent. Mais la mort rode toujours.
Force est d'admettre cependant que pour tous ceux qui n'ont pas lu Le Trône de Fer, il est parfois un peu (très) difficile de s'y retrouver dans cette litanie de noms de familles nobles du royaume. Mais c'est également ce clin d'oeil appuyé à la série qui va faire apparaître un sourire béat sur le visage des fans.
En tout état de cause ce Chevalier Errant est une bonne surprise. Ne serait-ce que pour le voyage qui nous est proposé au pays des Sept Couronnes.

Dans L'Epée Lige nous retrouvons donc Dunk et l'Oeuf. Ils sont au service de Ser Eustace Osgris. Celui-ci est le dernier représentant d'un famille autrefois importante mais qui a aujourd'hui perdu tout son lustre. Ici encore, le récit est prétexte à une histoire très didactique dans laquelle nous sont exposés quelques aspects de la vie quotidienne dans un domaine féodal.
Les querelles avec les voisins (qui cachent souvent un vrai souci de rester maître chez soi), les responsabilités du seigneur vis-à-vis de ses gens, la constitution d'une armée de paysans, comment les noms de famille sont attribués aux plus modestes, la justice ...
Et ici encore, et peut-être même davantage, l'humour est présent. Même et surtout dans les situations les plus dramatiques. Comme en témoigne du reste cet échange :

- J'aimerais autant n'avoir pas à vous tuer.
- J'aimerais autant n'avoir pas à mourir.

Il est en revanche bien moins nécessaire d'avoir une bonne connaissance de la série mère pour apprécier le texte. Même si un certain nombre de dialogues font allusion aux grandes familles du royaume et à leurs relations.

Au final, je dirais que ces deux textes s'adressent tout de même plus spécialement aux fans de la série. Les autres risquent d'être un peu perdus et de ne pas apprécier tout le sel de certaines situations.

Les critiques de mes potes du Cercle d'Atuan

vendredi 28 août 2009

Le Sorcier de Terremer - Ursula Le Guin

Duny est un jeune garçon qui vit sur l'île de Gont, réputée pour ses sorciers. Un jour, Duny découvre son talent pour la magie. Sa tante, la sorcière du village, décide de lui enseigner tout ce qu'elle sait, finalement bien peu de choses. Lorsque les Kargues, les voisins belliqueux, débarquent sur Gont, Duny parvient à en débarrasser l'île. Il est alors confié aux bons soins d'Ogion, un puissant mage, qui le baptise Ged, son nom secret, encore qu'il soit connu par le reste du monde sous le nom de l'Epervier. Tandis qu'il suit l'enseignement de son maître, Ged libère, à cause de sa vanité, une ombre maléfique qui ne cessera pas de poursuivre Ged. Quelle est la nature de cette ombre ? Ged en viendra-t-il à bout ?

Comment faire la chronique d'un monument de la fantasy ? Dire qu'on est resté insensible à la force du récit nous fait passer pour des béotiens. Et pourtant. Bien que le style soit très fluide, que le texte n'ait pas pris une ride en quarante ans, que le rythme soit soutenu, il manque un je-ne-sais-quoi au récit pour accrocher le lecteur. La faute déjà peut-être au rythme dont j'ai déjà parlé. Les évènements s'enchainent si vite qu'on a à peine le temps de s'installer dans l'histoire. Autre conséquence : les personnages manquent un peu de profondeur. Ged est au final peu attachant.
Il reste que le monde créé par Ursula Le Guin ne manque pas d'intérêt. Cet univers d'îles est original. Le système de magie est bien détaillé et possède une certaine vraisemblance.
J'avais déjà lu ce Sorcier de Terremer il n'y a pas si longtemps. J'en avais tout oublié et je n'avais jamais été pressé d'en lire la suite. Force est de constaté après cette seconde lecture qu'il y a si peu à se rappeler que l'oubli est compréhensible.
A lire donc pour compléter sa culture fantasy et aussi parce que la lecture en est agréable. Mais autrement, assez dispensable.

Chroniques des potes du Cercle d'Atuan:

vendredi 24 juillet 2009

Le vaisseau des voyageurs - Robert Charles Wilson

Un gigantesque vaisseau extra-terrestre apparaît soudain au-dessus de la terre telle une seconde lune. Pendant un an, il reste ainsi, immobile, silencieux et sourd. Nul ne connait les intentions de ses occupants et chacun vit dans une angoisse et une obsession permanentes. Bientôt, quelques médecins découvrent que les humains sont victimes d'un sorte de virus inconnu et dont les effets ne le sont pas moins. Une seule certitude, le nombre de "victimes" s'accroit de façon alarmante et personne ne semble à l'abri. Puis une nuit, un message est adressé en même temps à toute l'humanité. Plus exactement un choix, celui de l'immortalité. Contre toute attente, mais est-ce tellement étonnant ? une partie, minime, des humains refuse la proposition. Un sur dix mille pour être précis. Parmi eux, Matt Wheeler, médecin, dont pourtant tous les proches, jusqu'à sa propre fille, ont accepté l'offre des Voyageurs. Commence alors pour Matt et une poignée de ses concitoyens une vie nouvelle au milieu de Contactés de plus en plus distants.

Il se confirme ici la montée en puissance de l'auteur de livre en livre. S'il n'y avait qu'un détail à retenir pour indiquer cette maturation, je retiendrais la taille du roman. Même si, bien entendu, l'épaisseur d'un livre n'a jamais été synonyme de qualité, il convient d'admettre que la prose de Wilson s'étoffe montrant à quel point il a de plus en plus de choses à dire. Et il les dit de mieux en mieux. Le nombre de pages augmentant, le nombre de personnages augmente aussi. Et comme toujours quelques bonnes idées, ici forcément un peu plus développées.
Pourtant, il demeure encore quelques imperfections qui empêchent le roman de se hisser au sommets du genre. D'abord les personnages. Même si ils sont plus nombreux que dans les textes précédents, beaucoup trop d'entre eux sont à peine esquissés. Certains n'ont pas même une réplique, ou, pour ainsi dire pas. On a la désagréable impression qu'ils sont là pour "faire du nombre".
Et puis surtout, impossible, en lisant Le vaisseau des voyageurs de ne pas penser à ce chef d'oeuvre de King, Le fléau. Même si le point de départ des deux oeuvres est différent, l'ambiance de fin d'humanité est la même. Et les aventures des uns rappellent fortement les aventures des autres. Jusqu'à certains personnages qui trouvent comme un écho d'un roman à l'autre. On pourra donc préférer le livre de King à celui de Wilson.
Un très bon roman donc, mais qui n'a pas la densité de celui du maître du suspense. A lire, par conséquent, si vous n'avez pas lu Le fléau. Dans le cas contraire, j'ai peur qu'il n'apporte rien de bien nouveau.

La critique de Munin

mercredi 22 juillet 2009

La voie du sabre - Thomas Day

Japon, XVIIème siècle. Le jeune Mikedi voit sa vie, sinon tranquille, du moins toute tracée, bouleversée par l'arrivée chez son père, le seigneur de guerre Nakamura Ito, d'un curieux samouraï du nom de Miyamoto Musashi. Miyamoto n'a rien du guerrier traditionnel. Il est sale, il pue, il est grossier et trouve le moyen de se mettre à dos la plupart des hommes de son hôte. Après avoir remis à leur place une bonne partie des samouraïs de Nakamura, Miyamoto propose à celui-ci de prendre son fils Mikedi comme apprenti afin de lui enseigner La voie du sabre, avec la promesse de tout faire pour que ce dernier devienne l'époux de l'Impératrice-Fille ou Shôgun, l'un comme l'autre étant des honneurs suprêmes. C'est ainsi que le jeune garçon parcourt les routes en compagnie de ce maître atypique nouant d'abord avec lui une relation de haine qui va se transformer, au fil des ans, en une admiration sans bornes. Jusqu'au jour où le disciple va vouloir s'opposer à son maître ...

Je dois dire que ce livre fut une sacré bonne surprise. Je n'avais jamais entendu dire quoi que ce fut sur Thomas Day, que ce soit en bien ou en mal. Je n'avais donc aucun a priori en démarrant la lecture, ce qui est plutôt rare dans la mesure où, habituellement, j'écume les critiques avant toute lecture. C'est donc avec un esprit tout à fait libre que je me lançais dans l'aventure.
Ce qui frappe en premier lieu dans La voie du sabre c'est la connaissance subtile que l'auteur possède sur le Japon médiéval. La preuve en est l'impressionnante bibliographie proposée en fin d'ouvrage. On sent bien que tout ce que Day a pu lire sur le sujet est parfaitement digéré et maîtrisé. On apprend à l'occasion un certain nombre de choses qui mettent à mal quelques idées reçues.
Le récit est servi par une écriture qui se laisse lire avec bonheur et facilité. Tout le monde ayant, plus ou moins, vu des films de samouraïs ou à défaut, quelques films sur la Chine médiévale, qui leur font comme un écho, on s'émerveillera des images que le récit suscite, immanquablement, en nous. On VOIT, littéralement, le héros s'élever dans les airs et y rester suspendu, comme par magie, tout en distribuant force coup de sabre, pardon, de katana.
L'histoire est entrecoupée de courts contes extrêmement plaisants.
Rarement j'ai été plongé à ce point dans l'univers d'un auteur.
Autre qualité du roman : sa longueur. En 281 pages, il nous livre l'essentiel d'une histoire palpitante.

On dit souvent de tels romans aussi courts qu'ils ont été agréables à lire mais ne laisseront aucun souvenir particulier dans la mémoire. Je dis, quant à moi, que La voie du sabre va me hanter pendant encore très, très longtemps. C'est court, c'est beau, c'est bon. J'ai hâte de lire le reste de l'oeuvre de l'auteur.

dimanche 19 juillet 2009

Mort d'une héroïne rouge - Qiu Xiaolong

Environs de Shangaï. Le corps nu d'une jeune femme est découvert dans un canal. L'enquête est confiée, un peu par défaut, à la brigade des affaires spéciales. C'est donc au camarade inspecteur principal Chen Cao et à son adjoint le camarade inspecteur Yu Guangming qu'est confié le soin de résoudre l'affaire. Mais leur travail va se voir très vite compliquer. D'une part parce qu'aucune piste ne s'offre à eux, d'autre part parce que l'identité de la victime, une figure nationale, va donner à l'enquête un parfum politique.
Lorsque l'un des suspects se révèle être une personnalité importante, les deux policiers s'aperçoivent que, décidément, dans la Chine de Deng Xiaoping, il n'est pas toujours facile d'enquêter sur certaines personnes.

Ce qui défini essentiellement ce premier opus des aventures de Chen c'est, à coup sûr, le dépaysement. C'est une immersion totale et profonde dans la Chine moderne et en particulier Shangaï. Rien ne nous est caché. Du problème du logement, quand nous partageons le quotidien de familles qui vivent dans une pièce unique; à la diversité culinaire des différents restaurants de la ville; en passant par la difficulté d'être un policier intègre.
On y parle d'amour, de mariages arrangés, de vie de famille, de sexualité, de politique, de poésie, de la vie sociale, de l'ouverture à l'économie de marché et j'en oublie. Beaucoup.
Pour moi qui ne connaissait rien de ce qui fait la Chine d'aujourd'hui, en dehors de ce qu'on peut entendre dire à la télévision, à savoir pas grand chose, ce livre a fait l'effet d'une révélation. Mais loin de ressembler à une étude ou un essai pesant et ennuyeux, il reste avant toute chose un roman. Et la description de tout ce qui fait le Shangaï des années 1990 se fait sans douleur et avec bonheur. Le style (traduit de l'américain) n'est pas étranger au plaisir de la lecture. Nous avons droit, fréquemment, à des dialogues savoureux quoique naïfs ou candides. Cette candeur est-elle à imputer à l'auteur, ou bien est-elle le reflet des chinois d'aujourd'hui ? Je n'ai pas été capable de le déterminer.
Quant à l'enquête, si elle n'est certainement pas l'affaire du siècle, elle possède cette particularité de ne pouvoir exister, dans la forme qu'elle prend, qu'en Chine.

Un excellent livre donc, pour découvrir le quotidiens des habitants de l'empire du milieu. Sans pour autant me précipiter vers la prochaine enquête du camarade Chen, je pense que je regoûterai avec plaisir un jour ou l'autre.

J'ai lu Qiu Xiaolong grâce à Hugin & Munin.
Merci à eux.

vendredi 10 juillet 2009

Sac d'os - Stephen King

Michael Noonan est un écrivain qui connaît un certain succès. Lorsque sa femme, Johanna, meurt de façon soudaine, il se révèle incapable d'écrire la moindre ligne. Quatre ans après la tragédie, il décide de s'installer à Sara Laughs, une maison qu'il possède près d'un lac, au sein d'une petite bourgade de province. C'était la résidence préférée de Johanna. A peine installé, il sent, dans la maison, une présence surnaturelle. S'agit-il de Johanna ? De l'ancienne locataire ? D'un enfant mort noyé dans le lac ? Michael ne parvient pas à savoir. Ni même si la présence est totalement bienveillante. Un moment tenté de faire demi-tour, il fini par s'installer pour de bon.
Il fait alors la connaissance de Kyra, une adorable petite fille, et de sa mère, Mattie, femme-enfant qui vit seule avec la fillette dans une caravane, depuis la mort de son mari, Lance Devory. Lance était le fils de Max Devory, un enfant du pays et devenu immensément riche. Ce dernier cherche à tout prix à obtenir la garde de sa petite-fille. Michael, tombé sous le charme de la gamine et de sa mère, est amené à affronter, bien malgré lui, Devory. Il découvre bien vite qu'être l'adversaire d'un homme aussi riche et puissant est un enfer. Très vite, en effet, le cauchemar commence.
J'ai bien failli ne jamais lire de Stephen King. Tout ça à cause d'un stupide a priori que j'avais sur cet auteur. A priori que je dois, si ma mémoire est bonne, a de mauvaises critiques, non pas d'un roman de King, mais de toute son oeuvre. Je n'aurai donc qu'un seul conseil à donner à tout un chacun : faites-vous, en littérature, autant que faire se peut, une opinion par vous même. J'ai donc fini par tenter un Stephen King, puis voyant que je n'étais pas devenu beaucoup plus con, ou alors, je ne m'en suis pas aperçu, j'en ai lu un autre, puis un autre ... Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais été déçu.
Et je n'ai pas davantage été déçu par Sac d'os qui est considéré, parait-il, comme LE chef d'oeuvre de King par la critique internationale. S'agit-il de son chef d'oeuvre ? Peu importe, c'est en tout cas l'un des très bon livres du maître.
On retrouve ici tous les ingrédients qui ont fait le succès des autres romans de l'auteur, avec, ici ou là, quelques entorses aux habitudes.
D'abord des gens ordinaires, dépeints dans leur vie ordinaire. Même si, ici, les personnages de Michael Noonan, l'écrivain, et de Max Devory, le magnat de l'informatique, sortent un peu de l'ordinaire. Et pour une fois, ce n'est pas à une famille américaine typique que nous avons affaire, si l'on excepte, bien sûr, Mattie et Kyra, mais elles forment une famille réduite à sa plus simple expression. Car King n'aime rien tant que de décortiquer les relations complexes qu'entretiennent les membres d'une cellule familiale. Relation mari-femme, mère-enfant ou père-enfant. Stephen King, j'en suis persuadé, aime les gens et il le montre.
Second ingrédient toujours présent dans l'oeuvre de King, et pour cause, la peur, l'horreur, la terreur, l'effroi. Même si ici, à travers une histoire de fantômes, il nous effraie bien moins qu'à l'accoutumée.
Non, le sentiment que l'auteur parvient d'abord à susciter chez nous est davantage assimilable à la rage. Rage face à ce grand-père immensément riche (il est capable de racheter un hôtel parce qu'il a besoin d'un endroit où dormir) qui a pris l'habitude depuis l'enfance de s'approprier ce qu'il désire sans se soucier de légalité. Rage aussi face aux habitants du coin tous, ou peu s'en faut, soumis à la volonté du vieillard. J'ai pensé, en lisant cette histoire, à un film dont j'ai oublié le nom (fichue mémoire). Dans ce film, Spencer Tracy (magnifique), débarque dans un petit bled pour remettre je-ne-sais-plus-trop-quoi à un vieux japonais. Sauf qu'il a un mal fou à retrouver le vieil homme et il va se heurter, petit à petit, à l'hostilité grandissante de la population, qui a, manifestement, quelque chose de pas très joli-joli à cacher à propos de ce citoyen de l'empire du soleil levant. On retrouve dans le roman de King la même solidarité mal placée des habitants face à des étrangers qui posent trop de question. Même si j'en ai parfois mal au ventre de rage rentrée, j'adore lire ces histoires peuplées de salauds ordinaires, de monstres d'apparence anodine, de pères de famille les mains couvertes de sang, de femmes au foyer la haine au coeur.
Et puis, Sac d'os c'est aussi une merveilleuse histoire d'amour, ou de plusieurs histoires. Michael et Johanna, Michael et Mattie, et même celle, paternelle celle-là, de Michael et Kyra. C'est également la hantise de la page blanche chez l'écrivain.
Tout reste finalement assez classique, mais traité avec le savoir-faire du maître. Le texte est long, plus de 700 pages, mais se lit avec l'aisance habituelle qu'on éprouve avec chaque roman de l'auteur. On se retrouve particulièrement happé par le récit dans les 200 dernières pages au cours desquelles, certains passages sont en mesure d'arracher des larmes aux plus endurcis.
Du tout bon King. Définitivement.

mercredi 1 juillet 2009

Chromozone - Stéphane Beauverger

Chromozone 1

J'inaugure avec ce billet une habitude qui, je l'espère, durera longtemps. J'ai en effet l'intention de me passer désormais de la quatrième de couverture et de faire un résumé personnel des livres. C'est plus dur mais c'est plus mieux.

Le lieu tout d'abord. Notre bonne vieille terre. Plus précisément l'Europe. Et plus précisément encore : Marseille, Berlin, Enez Eussa (Ouessant). L'époque ? Loin, ou pas si loin, dans le futur. Pour être exact, 15 ans après l'apparition d'un virus informatique qui a détruit, irrémédiablement, tous les systèmes d'information et de communication.
Plus d'internet : l'horreur.
Les gouvernements et les autorités traditionnelles ont disparus. Les gens se sont regroupés en communautés le plus souvent ethniques ou religieuses, enfermées dans des quartiers entiers placés sous haute sécurité : les conforteresses. Quant au pouvoir, qui ne reste jamais longtemps vacant, n'est-ce pas ? il est détenu, quelle surprise, par de grosses multi-nationales qui développent de nouveaux moyens de communication ce qui les placent, de facto, en position de dominer le monde.
C'est dans ce contexte que nous suivons l'itinéraire de trois personnages.
Teitomo à Marseille. C'est une espèce de policier géant qui semble davantage agir de sa propre initiative que sous les ordres de ses chefs.
Gemini à Ouessant. C'est un gamin qui tente de survivre sur une île abandonnée de tous. Ici, le pouvoir est assuré par une bande de pseudo-celtes, des nazillons prônant la suprématie de la race blanche et toutes ces conneries.
Justine à Berlin. Justine est la femme et la plus proche collaboratrice du patron de la plus grosse entreprise en charge de développer les nouveaux moyens de communication, moyens principalement basés sur les phéromones. C'est l'ère de l'homme-abeille en quelque sorte.
Bien entendu, l'histoire va réunir ces trois là. Ce qui m'amène, au passage, à dénoncer une pratique de plus en plus courante, je trouve, consistant à dénigreravec force cette façon de procéder. Ces critiques semblent préférer un scénario plus linéaire. Et si moi je disais que la linéarité je trouve ça chiant. On me dira que tous les goûts sont dans la nature. Je suis d'accord. Mais justement, pourquoi tomber à bras raccourcis sur l'auteur qui utilise cette façon de présenter son récit. Démarrer l'histoire au moment où tous les personnages sont déjà réunis c'est d'une raconter une autre histoire, de deux se priver des raisons qui les ont conduits à être réunis.
On peut critiquer le style de l'auteur, la pauvreté de son histoire, l'inconsistance de ses personnages. Mais sa construction ? J'en reste pantois. Cette technique est vieille comme mes robes et elle est le fondement même de l'un des meilleurs polars français que je connaisse : Le cercle rouge. Fin de la parenthèse énervée.
Ces trois histoires convergentes sont, en outre, l'occasion pour l'auteur de changer de ton, de rythme, d'univers. D'autant que, comme vous l'aurez compris, nos trois héros sont situés sur des barreaux bien différents de l'échelle sociale. De tout en bas avec Gemini, à tout en haut avec Justine en passant par un niveau intermédiaire avec Teitomo.
Tout cela est écrit dans un style simple et direct, très facile à lire et avec beaucoup de rythme. Les personnages sont particulièrement réussis et complexes. Ni blancs, ni noirs, ils sont capables du meilleur comme du pire. L'ensemble n'a pas été sans me faire songer à Philip K. Dick (j'ai pensé, forcément, à Docteur Bloodmoney) ou à John Brunner. Excusez du peu. L'auteur nous présente une vision très noire, mais malheureusement, très réaliste du futur.
Si j'avais un reproche à faire à ce premier tome, c'est le manque d'explications ou d'éclaircissements des évènements, des technologies, des situations. Nous savons très, très peu de chose de ce qui s'est passé, ni le comment, ni le pourquoi. Rien, si je ne m'abuse, sur ce que sont devenus les différents gouvernements. Rien sur la façon dont fonctionnent les nouvelles techniques de communication. Quid aussi de la police à laquelle appartient Teitomo ? Je n'ai pas le souvenir qu'on sache qui la finance par exemple.
Je pense qu'il s'agit avant tout d'une vieille tradition des écrivains d'anticipation français qui privilégient l'écriture (style et histoire), là où leurs homologues anglo-saxons privilégient les longues explications scientifiques. Parfois je me dis qu'un juste milieu serait juste parfait.

Voilà en tous cas un premier opus qui m'a donné très envie d'attaquer la suite. Disons-le tout net : j'aime bien ce que fait Stéphane Beauverger.

Critique chez Nebal

Le Cercle d'Atuan

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lundi 22 juin 2009

Coraline

Coraline Jones est une fillette intrépide et douée d'une curiosité sans limites. Ses parents, qui ont tout juste emménagé avec elle dans une étrange maison, n'ont guère de temps à lui consacrer. Pour tromper son ennui, Coraline décide donc de jouer les exploratrices. Ouvrant une porte condamnée, elle pénètre dans un appartement identique au sien... mais où tout est différent. Dans cet Autre Monde, chaque chose lui paraît plus belle, plus colorée et plus attrayante. Son Autre Mère est pleinement disponible, son Autre Père prend la peine de lui mitonner des plats exquis, et même le Chat, si hautain dans la Vraie vie, daigne s'entretenir avec elle. Coraline est bien tentée d'élire domicile dans ce Monde merveilleux, qui répond à toutes ses attentes. Mais le rêve va très vite tourner au cauchemar. Prisonnière de l'Autre Mère, Coraline va devoir déployer des trésors de bravoure, d'imagination et de ténacité pour rentrer chez elle et sauver sa Vraie famille...

Hier, nous sommes allés au cinéma. Voir Coraline. En famille. Ma fille de 7 ans, ma femme et moi. Il faut dire que nous avions lu tous les trois le livre récemment. Et à cette occasion, je me suis rappelé que je n'avais pas fait la moindre critique du livre. En y réfléchissant bien, je me rends compte que je ne savais pas quoi en dire. Si je ne me suis jamais ennuyé à la lecture, j'avoue ne jamais avoir été réellement emballé. Le texte est court, 150 pages. Il est très facile à lire. J'ai eu l'occasion de lire les premières pages en anglais, sans avoir recours au dictionnaire. C'est dire si le vocabulaire est simple. De fait, j'ai eu le sentiment de n'être pas du tout le coeur de cible de ce conte. Il est clairement destiné aux enfants qui y trouvent assurément leur compte (je jure que ce jeu de mot est involontaire, ou au moins, inconscient). Et j'en veux pour preuve que je l'ai donné à lire à ma puce qui l'a attaqué avec un enthousiasme qui n'a jamais faibli. Elle ne sait pas exprimer les raisons qui lui ont fait aimer le livre, elle est trop jeune pour ça, mais elle a su me convaincre qu'elle avait pris un réel plaisir à sa lecture. En revanche, ce qu'elle a su m'exprimer, me posant la question quasiment tous les jours, c'est son inquiétude quant au sort des parents de Coraline. J'ai vu là l'expression du talent de l'auteur qui parvient à impliquer son lecteur dans l'histoire qu'il est en train de lui délivrer.

Et qu'en est-il du film ? Il est d'abord fidèle au conte. Dans le meilleur sens du terme. A savoir qu'il conserve l'essentiel de l'écrit et en particulier son ambiance. Mais le cinéaste, qui dit avoir eu toute liberté de la part de l'auteur, s'est permis quelques adaptations. Ne serait-ce que le personnage du petit voisin qui permet au personnage de Coraline de rencontrer quelqu'un de son âge. Mais ce qui frappe avant tout dans ce film, c'est la technique d'animation. Nous sommes loin ici des sempiternels films réalisés en images de synthèse. Je ne dénigre absolument pas ces derniers qui comptent parmi eux de nombreuses oeuvres de qualité. Mais force est de constater que Coraline, avec sa technique pour ainsi dire "à l'ancienne", ajoute une petite touche de "vrai" et une plus grande proximité avec les personnages. Pourtant, les dits personnages sont loin d'être aussi réalistes que ceux des autres productions contemporaines. Mais ils ont une consistance (et pour cause) que les autres n'ont pas. De fait, tous les décors ont été fabriqués à la main et sont donc réels. Les personnages sont tous des marionnettes en silicone. Tout ceci explique le temps de tournage de près de deux ans. Et cela se sent. Le résultat est remarquable et un poil plus touchant, voire poétique, que dans un film d'images de synthèse. Reste que le temps paraît parfois (un tout petit peu) long, en particulier lorsqu'on est assis sur le fauteuil d'un cinéma d'aujourd'hui, à peine plus confortable qu'un tapis de fakir. Il faut bien dire que, là encore, Coraline se démarque de la production actuelle, et n'offre pas, aux parents que nous sommes, le réconfort de l'humour. Car Coraline n'est pas drôle. Et ce n'est pas sa vocation puisqu'il s'agit avant tout d'un conte macabre. Juste avant le film, nous avons eu droit à un extrait de l'Age de glace 3, avec deux écureuils déjantés, qui m'a fait hurler de rire. Pas de ça chez Coraline, vouv voilà prévenus.
Toutefois, le film n'est jamais ennuyeux et la beauté des décors nous fait vivre des instants merveileux. De plus, la fin parvient à trouver un meilleur rythme et à décoller nous entrainant à la suite de Coraline dans la course folle qui l'oppose à son "autre mère".
Au final, Coraline est un film magnifique même si le rythme n'est pas toujours très soutenu et qui convient admirablement à un visionnage en famille. Ma fille a beaucoup aimé. Sans aucun doute. Et c'est bien là l'essentiel. Une preuve de ce que j'avance ? Depuis hier, elle s'est remise à la lecture de Coraline. Alors ?

Et si Coraline devait avoir une morale, se serait sans doute celle-ci :

Même si les parents sont loin d'être parfait, ils sont irremplaçables.

La critique du livre de Salvek

Et celle de Acr0

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vendredi 19 juin 2009

Les fils du vent - Robert Charles Wilson

Etats-Unis, fin des années 1950. Karen, Tim et leur sœur Laura possèdent le don de voyager entre les mondes. Mais dans leur famille on n'en parle pas, ou alors au prix d'une raclée. Et on déménage. Tous les ans, une nouvelle ville. Pourquoi ce silence ? Pourquoi cette fuite ? Qui est ce menaçant homme en gris qui les retrouve à chaque escale et semble partager leur étrange pouvoir ? Canada, de nos jours. La vie ordinaire que Karen s'est efforcée de mener depuis quarante ans vole en éclats le jour où son mari la quitte et où son fils de quinze ans, Michel, se révèle capable d'utiliser le talent maudit. En quête de réponses, elle se rend avec lui à Los Angeles pour retrouver sa sœur, hippie sur le retour qui a choisi de vivre dans une Californie parallèle. C'est le point de départ d'une épopée fantastique qui les emmènera à travers plusieurs dimensions d'un bout à l'autre du continent nord-américain. Mais il faut faire vite : l'homme en gris a toujours une longueur d'avance. Roman d'aventures haletant, immersion dans un univers fantastique unique, Les fils du vent est avant tout une réflexion d'une finesse psychologique rare sur les liens familiaux.

J'ai décidé de lire l'ensemble de l'oeuvre de Wilson, ou, tout au moins, les romans publiés en poche et en version française. Et ce, dans l'ordre chronologique de parution, autant que faire se peut. Histoire de constater la montée en puissance de l'auteur.
Je n'ai, par conséquent, pas pu lire ce second roman (pour moi), sans le comparer au premier, Ange mémoire. Et à l'évidence, alors que le premier était plus qu'honorable, le second est tout simplement excellent. Si je devais en parler comme je parlerais d'un film, je dirais que dans le premier, les personnages sont filmés de loin, tandis que dans le second, la caméra est au coeur des personnages.
Des personnages comme je les aime. Complexes et attachants. Des gens tout ce qu'il y a de plus ordinaires en dehors de leur don qui est, lui, extraordinaire.
On pourra penser que cette histoire de mondes parallèles est des plus classique. Qu'on en a lu des centaines. Pour ma part, j'avoue n'en avoir pas lu tant que ça. Si ce n'est le cycle d'Ambre, mais les deux histoires n'ont rien en commun.
Wilson parvient même à rendre son récit très original à l'aide de bonnes idées dont il n'est pas avare.
Ajoutez à cela un maintien du mystère pratiquement jusqu'au bout, et vous obtenez un roman très agréable à lire. Et court qui plus est (316 pages) ce qui ne gate rien.
Wilson, pour moi décidément un auteur à suivre.

Merci qui ? Merci Efelle

A venir : Le vaisseau des voyageurs

vendredi 12 juin 2009

Didacticiel 1

Les balises html

Je sais que certains d'entre vous ne maîtrisent pas toutes les subtilités de html et en particulier les balises. Et c'est normal. Mais heureusement, tonton Arutha est là.
Même si cela peut paraître un peu curieux dans un blog "littéraire", je vais vous expliquer quelques trucs sur les balises. Après tout, lorsqu'on gère un blog, on est amené à manipuler, un jour ou l'autre, ces curieuses bestioles.
Rassurez-vous, ça ne mord pas.

Les balises sont des chaînes de caractères, délimitées par les signes < et > et qui permettent de spécifier le type, le format ou l'apparence d'un élément d'une page web (ou d'un billet, ou d'un commentaire, en l'occurence). Elles permettent d'améliorer la présentation.

Exemples :

Lorsque je veux présenter du texte en italique en gras ou faire apparaître un lien (ici, un lien vers mon billet "Pile à lire"), j'utilise les balises suivantes :

<i>italique</i>
<b>gras</b>
<a href="url du lien">lien</a>

(dans mon cas : <a href="http://aruthablog.blogspot.com/2009/02/ce-qui-mattend.html">lien</a>

Si je voulais faire un lien vers la page d'accueil de Google, avec le texte "Site de Google", j'écrirais :

<a href="http://www.google.fr">Site de Google</a>

Ce qui donnerait :
Site de Google

Pour ceux que cela intéresse (et qui ne savait pas le faire), envoyez-moi un commentaire avec, au choix, du texte en italique, en gras, ou, pourquoi pas, un lien direct vers un site web (le votre par exemple)

N'oubliez pas la balise fermante </i> ou </b> ou </a>.
N'oubliez pas non plus les guillemets autour d'une url dans un lien : "http://www.google.fr"

En espérant avoir aidé.

lundi 8 juin 2009

Guide de lecture

Mes (récentes) lectures


Légende  :
  Grrr : je n'ai pas aimé, parfois même pas fini.
  Mouais : A lire éventuellement. Manque d'un petit quelque chose.
  Bien : A lire.

  Youpi !!!! : A lire absolument.



Liste des livres par auteurs


AngeTrois lunes de Tanjor (Les) TrilogieBien

Federico AndahaziVilla des mystères (La)Bien

James BarclayChroniques des Raven (Les) SérieBien

Lawrence BlockPéchés des pères (Les)Youpi !!!

Pierre BordageFables de l'humpur (Les)Bien

Serge BrussoloNuit du bombardier (La)Bien

Steven BrustJheregBien

Orson Scott CardChroniques d'Alvin le faiseur (Les) SérieBien

Susanna ClarkeJonathan Strange & Mr NorrellMouais

David B. CoeCouronne des sept royaumes (La) SérieBien

Fabrice ColinA vos souhaitsBien

Fabrice ColinVengeanceBien

Fabrice ColinWinterheim TrilogieBien

Glen CookGarett, détective privéGrrr
Glen CookCompagnie noire (La) SérieBien

Louise CooperMaître du temps (Le) TrilogieBien

John CrowleyAbîme (L')Mouais

Alain DamasioHorde du contrevent (La)Youpi !!!

Stephen R. DonaldsonAppel de Mordant (L') TrilogieBien

Denis DuclosCycle de l'ancien futur (Le) TetralogieGrrr
Catherine DufourGoût de l'immortalité (Le)Grrr
Kerstin EkmanBrigands de la forêt de Skule (Les)Grrr
David FarlandSeigneurs des runes (Les) SérieYoupi !!!

Philip José FarmerCycle d'Opar (Le) DiptyqueGrrr
Jean-Louis FetjaineTrilogie des elfes (La)Mouais

Neil GaimanNeverwhereYoupi !!!

Neil GaimanStardustBien

Terry GoodkindEpée de vérité (L') SérieGrrr
Peter F. HamiltonAube de la nuit (L') Roman fleuveYoupi !!!

Peter F. HamiltonEtoile de Pandore (L') DiptyqueBien

Elizabeth HaydonSymphonie des siècles 1 (La) - Rhapsody 1 SérieGrrr
Robin HobbAventuriers de la mer 1 (Les) - Le vaisseau magiqueYoupi !!!

Robin HobbAventuriers de la mer 2 (Les) - Le navire aux esclavesYoupi !!!
Robin HobbAventuriers de la mer 3 (Les) - La conquète de la libertéYoupi !!!

Robin HobbRetour au paysBien

Jean-Philippe JaworskiJanua VeraYoupi !!!

Guy Gavriel KayTiganeYoupi !!!

James LovegroveDaysYoupi !!!

Georges R.R. MartinTrône de Fer (Le) T1 à 9 SérieYoupi !!!
Georges R.R. MartinTrône de Fer (Le) T10 à 12 SérieYoupi !!!

Xavier MauméjeanVénus anatomique (La)Mouais

Pierre PevelTrilogie du chevalier de Wielstadt (La)Youpi !!!

Philip PullmanA la croisée des mondes TrilogieYoupi !!!

Kim Stanley RobinsonMenhirs de glace (Les)Mouais

Sean RussellGuerre des cygnes 1 TrilogieBien

Sean RussellGuerre des cygnes 2 TrilogieMouais

Karen TravissCité de perle (La)
Grrr
Jack VanceCycle de Lyonesse (Le) TrilogieYoupi !!!

Margaret WeisPortes de la mort (Les) HeptalogieYoupi !!!

Robert Charles WilsonAnge mémoireMouais

David ZindellCycle d'Ea (Le) - T1 - Le neuvième royaumeGrrr


Liste des livres par titres

John CrowleyAbîme (L')Mouais

Philip PullmanA la croisée des mondes TrilogieYoupi !!!

Robert Charles WilsonAnge mémoireMouais

Stephen R. DonaldsonAppel de Mordant (L') TrilogieBien

Peter F. HamiltonAube de la nuit (L')Youpi !!!

Robin HobbAventuriers de la mer 1 (Les) - Le vaisseau magiqueYoupi !!!

Robin HobbAventuriers de la mer 2 (Les) - Le navire aux esclavesYoupi !!!

Robin HobbAventuriers de la mer 3 (Les) - La conquète de la libertéYoupi !!!

Fabrice ColinA vos souhaitsBien

Kerstin EkmanBrigands de la forêt de Skule (Les)Grrr
Orson Scott CardChroniques d'Alvin le faiseur (Les) SérieBien

James BarclayChroniques des Raven (Les) SérieBien

Karen TravissCité de perle (La)Grrr
Glen CookCompagnie noire (La) SérieBien

David B. CoeCouronne des sept royaumes (La)Bien

David ZindellCycle d'Ea (Le) - T1 - Le neuvième royaumeGrrr
Denis DuclosCycle de l'ancien futur (Le) TétralogieGrrr
Jack VanceCycle de Lyonesse (Le) TrilogieYoupi !!!

Philip José FarmerCycle d'Opar (Le) DiptyqueGrrr
James LovegroveDaysYoupi !!!

Terry GoodkindEpée de vérité (L')Grrr
Peter F. HamiltonEtoile de Pandore (L')Bien

Pierre BordageFables de l'humpur (Les)Bien

Glen CookGarett, détective privé SérieGrrr
Catherine DufourGoût de l'immortalité (Le)Grrr
Sean RussellGuerre des cygnes 1Bien

Sean RussellGuerre des cygnes 2Mouais

Alain DamasioHorde du contrevent (La)Youpi !!!

Jean-Philippe JaworskiJanua veraYoupi !!!

Steven BrustJheregBien

Susanna ClarkeJonathan Strange & Mr NorrellMouais

Louise CooperMaître du temps (Le) TrilogieBien

Kim Stanley RobinsonMenhirs de glace (Les)Mouais

Neil GaimanNeverwhereYoupi !!!

Serge BrussoloNuit du bombardier (La)Bien

Lawrence BlockPéchés des pères (Les)Youpi !!!

Margaret WeisPortes de la mort (Les)Youpi !!!

Robin HobbRetour au paysBien

David FarlandSeigneurs des runes (Les) SérieYoupi !!!

Neil GaimanStardustBien

Elizabeth HaydonSymphonie des siècles 1 (La) - Rhapsody 1Grrr
Guy Gavriel KayTiganeYoupi !!!

Jean-Louis FetjaineTrilogie des elfes (La)Mouais

Pierre PevelTrilogie du chevalier de Wielstadt (La)Youpi !!!

AngeTrois lunes de Tanjor (Les) TrilogieBien

Georges R.R. MartinTrône de Fer (Le) T1 à 9Youpi !!!

Georges R.R. MartinTrône de Fer (Le) T10 à 12Youpi !!!

Fabrice ColinVengeanceBien

Xavier MauméjeanVénus anatomique (La)Mouais

Federico AndahaziVilla des mystères (La)Bien

Fabrice ColinWinterheim TrilogieBien