mardi 6 octobre 2009

La Stratégie Ender - Orson Scott Card

Ender n'a que six ans lorsqu'on vient le chercher pour intégrer à l'école de guerre. Il doit alors quitter sa famille pour une longue période et en particulier un frère cruel et une soeur aimante. Le but avoué des responsables de l'école est de trouver celui ou celle qui sera le futur commandant en chef des forces internationales capable d'anéantir les plus redoutables ennemis de l'humanité, les doryphores, créatures venues de l'espace. Il apparait vite que ce chef sera Ender ou ne sera pas. Dès lors commence pour l'enfant un entrainement exigeant qui le poussera à donner le meilleur de lui même. Mais en le poussant à ce point, ne va-t-on pas simplement le détruire ?



J'ai effectué cette lecture dans le cadre du Cercle d'Atuan. Les échanges que nous avons pu y faire laisse apparaitre deux critiques principales. La première porte sur l'âge d'Ender que d'aucuns jugent incompatible avec ses capacités exceptionnelles. La seconde sur le nombre pléthorique d'exercices de combat.
Concernant la première je ne pourrais qu'évoquer le fameux pacte auteur-lecteur qui impose à ce dernier d'accepter sans réserves les postulats du premier sans quoi il lui est impossible d'apprécier l'oeuvre. Imaginer qu'un enfant de six ans a un quotient intellectuel au moins égal à celui d'un adulte n'est à mon sens pas plus difficile que d'admettre l'existence des dragons. Quant à la multiplicité des combats, elle se justifie pleinement dans le cadre d'une école de guerre qui a pour vocation l'émergence d'un stratège exceptionnel. Qui plus est, ces combats sont particulièrement bien décrits et l'ensemble de l'action reste constamment compréhensible ce qui est plutôt rare dans le domaine. De plus, chacune de ces batailles permet à Ender d'évoluer et c'est donc bien plutôt ses facultés d'adaptation qui sont au centre du récit qu'une simple succession de combats.
Pour le reste, La Stratégie Ender est un roman beau et fort. La réputation de Card en tant que conteur n'est plus à faire et il donne ici la pleine mesure de son talent. On ne sort pas de la lecture sans avoir une multitude de questions qui nous tournent dans la tête. La moindre de ces questions n'étant pas : la fin justifie-t-elle les moyens ?
Quant à la fin, somptueuse, elle nous éclaire sur le caractère profondément humaniste de l'auteur.
A lire d'urgence si vous ne l'avez pas encore fait en prenant soin de laisser à la porte tous vos a priori.

Critiques des autres "Atuaniens" :

11 commentaires:

  1. Je commence la lecture de ce cycle à l'instant même. Grand lecteur de sf, il n'en reste pas moins que j'ai du retard dans la lecture des "grands classiques" de ce genre. Je compte bien combler ce manque !

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  2. Je suis content que tu aies aimé. Je te conseille du coup "La Stratégie de l'Ombre", que tu apprécieras d'autant plus que le souvenir de "La Stratégie Ender" est frais dans ta mémoire.

    Attention par contre aux suites des deux "Stratégie" : elles sont très différentes des 1er tomes, et peuvent décevoir.

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  3. Merci Munin. C'est noté. Et pas plus tard que cet après-midi je passe à proximité d'une librairie...

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  4. Merveilleux souvenir de lecture. Celui qui suit m'a tout aussi enthousiasmé (La Voix des morts) par son originalité et un prolongement qui ne se répète en rien par rapport au premier tome. Pour les autres, comme le dit Munin, je les ai trouvées décevantes (surtout les enfants de l'esprit que j'ai arrêté en cours de route.) Pour la série parallèle, même chose, mon intérêt autour de cette série s'est étiolée à cause de son manque de souffle, de renouveau et toute une géopolitique au final peu intéressante.
    Quelque chose me disait bien que tu apprécierais celui-là ;O)

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  5. Il faudra peut-être un jour que je lise cela en effet. Mais le coté Mormon du bonhomme m'effraie un peu. La peur d'y retrouver un peu trop de religiosité cachée ou clairement affichée... Encore un classique du genre que je n'ai pas encore lu.

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  6. Julien, franchement, je crois qu'il aurait fallu faire une thèse sur les Mormons à travers les âges pour sentir la moindre trace de prosélytisme dans les propos du bonhomme. Ce qui est clair en revanche, c'est que c'est un humaniste. Et moi, ça me va.

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  7. Ok Arutha. Tu n'es pas la première personne qui me dit cela de l'auteur. Allez hop, j'essayerai un jour ou l'autre. J'ai le premier tome de Alvin Le Faiseur en prêt. Peut-être serait-ce ma porte d'entrée dans son univers!

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  8. J'ai beaucoup apprécié cette lecture malgré son côté très dur : ce que subit ce petit garçon s'apparente à de la torture mentale.
    Le livre se lit très facilement, on est happé du début à la fin, je verrai si j'accroche aussi bien à la suite.

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  9. J'ai vraiment été transporté par ce livre. Mais j'ai commencé par la stratégie de l'ombre. J'ai hâte de voir çà au cinéma.

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  10. Ah, je constate que certains points t'ont chagriné aussi : l'âge du héros, que j'ai trouvé bien jeune pour subir tant de choses et la quantité de combats... mais comme tu le dis si justement, ce sont des postulats, des points explicités par l'auteur et à considérer comme "base". Je doute que la fin justifie les moyens !

    Si j'ai bien aimé l'ensemble, c'est la fin, personnellement qui m'a bloqué.

    Biz

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  11. j'ai beaucoup aimé cette lecture! j'ai trouvé l'intrigue très fine!

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