mercredi 13 mai 2015

Sans un adieu - Harlan Coben

Résumé
Aux États-Unis et en Australie, en 1960 et 1989 Laura Ayars et David Baskin, l'ancien top model devenue femme d'affaires et la superstar de l'équipe de basket de Boston : un couple béni des dieux ! Pour profiter de leur lune de miel à l'abri des regards, les deux amants partent en Australie. Mais il suffit qu'ils se séparent quelques heures pour que la tragédie frappe...David disparaît, en laissant un simple mot : " Je suis parti nager. N'oublie jamais que je t'aime... " Mort par noyade : quand le verdict tombe, Laura a du mal à y croire. Et quand quelques mois plus tard, un inconnu surgi de nulle part remplace David dans l'équipe des Celtics avec un jeu identique au sien, le doute s'insinue dans l'esprit de la jeune femme et sème le trouble parmi ses proches. Déterminée à découvrir la vérité, son enquête va emmener Laura plus loin qu'elle ne l'aurait jamais imaginé, trente ans plus tôt, sur les traces de ses propres parents, de leurs mensonges et de leurs crimes... Mais quelqu'un est prêt à tout pour empêcher le passé de resurgir, même à tuer...

J'ai longtemps hésité avant d'entreprendre la lecture d'un Harlan Coben. Je craignais que ses ouvrages aient un côté un rien trop commercial pour moi. Seulement, vous me connaissez, il m'est impossible de condamner avant d'avoir jugé par moi-même. Et me voilà lancé dans l'aventure.
Alors, pour faire simple, je n'ai pas été déçu du tout. Le roman est assez conforme à ce que j'en attendais. À savoir pas extraordinaire du tout. J'en vois certains me dire : on t'avait prévenu ! Sauf que on n'est jamais aussi sûr que le feu ça brule que lorsqu'on a mis la main dedans une première fois. Je me suis brulé, je ferai gaffe dorénavant.
Pour résumer ce que j'en pense en un seul mot je dirais : maladroit. Ce Sans un adieu ressemble à un roman écrit par un type qui se serait dit : si j'écrivais un thriller ? Sans s'être assuré auparavant qu'il en avait (vraiment) le talent. Ceci dit, Coben lui-même a l'honnêteté de dire qu'il s'agit de son premier roman et qu'il est loin de posséder les qualités que ses fans prêtent au reste de son œuvre. Nous sommes d'accord.
Alors, qu'est-ce qui ne va pas dans ce premier opus ?
Les personnages sont sans épaisseur. Et ça, ça fait vraiment partie de ce qui est susceptible de beaucoup me gêner dans un roman. Le suspense, qui fait tout de même la substance d'un thriller, je le rappelle, est téléphoné. Coben, pour l'entretenir, utilise des ficelles grosses comme un câble de téléphérique. Il remplace, par exemple, certains noms propres par des noms communs. C'est ainsi qu'il parle du patient, de l'homme, de l'assassin. Mais on devine immédiatement de qui il parle. C'est gênant. Les réactions des personnages sont souvent pour le moins étonnantes. Parfois pas crédibles. C'est ainsi qu'il suffit de deux minutes à un type pour mettre sur ses gardes l'une de ses amies vis à vis d'un autre type absolument abject et on se demande donc pourquoi il a attendu des jours pour la prévenir.
Bon, je ne vais pas me lancer dans une liste exhaustive de toutes les maladresses dont est truffé le roman. J'ajouterai juste que le style ne m'a pas semblé renversant. Donc,vous l'aurez compris, l'ouvrage ne m'a pas convaincu. Et pourtant, pourtant, j'ai tenu à aller jusqu'au bout pour découvrir le fin mot de l'histoire (même si il n'y avait plus grand chose à découvrir). Signe que, malgré tout, l'auteur avait, ne serait-ce que partiellement, réussi son coup.
Au final donc, un thriller plutôt raté mais qui nous autorise à accorder une seconde chance à l'auteur. Je vais donc, sans urgence, m'attaquer à un autre livre de Coben et je reviens vous dire ce que j'en aurais pensé.

mardi 5 mai 2015

Les enquêtes du département V - Jussi Adler Olsen

Le département V (la lettre V) est un département de la police de Copenhague spécialement créé suite à une loi votée au parlement Danois. Il est chargé de reprendre les affaires classées. Pour diriger ce département, Marcus Jacobsen, le chef de la brigade criminelle, fait appel à l'inspecteur Carl Mørck. Son but, se débarrasser de ce policier atypique qui ne fait pas l'unanimité auprès de ses collègues si ce n'est contre lui. Carl, flic désabusé et qui n'est pas (plus), loin s'en faut, un travailleur acharné, n'est pas si mécontent que ça de cette mise au placard. Il aurait même tout pour être heureux si on ne lui avait pas adjoint un homme à tout faire d'origine syrienne un peu envahissant répondant au nom étonnant de Hafez al-Assad et, à partir du deuxième opus, une secrétaire un brin lunatique, Rose.
Est-ce que j'aime cette série ? La réponse est oui, sans l'ombre d'une hésitation. Pourquoi ? D'abord parce que j'ai un petit faible, je l'avoue, pour les polars scandinaves. Sans nécessairement toujours renouveler le genre, ils nous offrent indéniablement un dépaysement garanti tout en ne nous transportant que de quelques centaines de kilomètres. Bon, un bon paquet de centaines. Ensuite, le trio infernal formé par ce flic fatigué, cet homme à tout faire entreprenant et cette secrétaire un poil cinglée est tout simplement d'un cocasse assez divertissant. Les tracas quotidiens de Carl nous rendent, qui plus est, le personnage attachant et sympathique. Last, but not least, les enquêtes sont prenantes, très prenantes même et elles ont juste ce qu'il faut de mystérieux et de flippant pour nous faire frissonner.
J'aime aussi cette façon qu'ont les trois principaux personnages, chacun blessé par la vie d'une façon ou d'une autre, de réunir leurs talents, eux qui passent plutôt pour des losers pour venir à bout des enquêtes qui leur sont confiées.
Si vous aimez les récits angoissants tout en aimant bien vous détendre, de temps en temps, au fil des pages, dépêchez-vous de lire ces enquêtes du département V. De tous les auteurs scandinaves (au sens élargi) que j'ai lu ces derniers temps (Arnaldur Indridason, Henning Mankell ou Jo Nesbø), Adler Olsen est probablement mon petit chouchou.
Les deux premiers volets de la série ont donné lieu à deux films portant le même nom.