jeudi 31 décembre 2009

No, I can't


Taggé, je suis taggé. Moi qui essaie, avec en général pas mal de succès, de passer inaperçu, je suis taggé. Et par El Jc en plus. En qui j'avais placé toute ma confiance. Et comme je ne peux rien lui refuser, je vais tâcher de m'acquitter de la mission qui m'est donnée. Or donc, il est question de livrer 3 bonnes résolutions que je n'ai aucune chance de tenir en 2010. Voyons voir. Cela ne devrait pas être trop difficle.

1) Ne plus manger de sucreries, en particulier en dehors des repas.
Bon, eh bien je vais en parler à la douzaine de bonbons en chocolat que j'ai engloutis hier soir. Petit-fils de Suisse, j'ai mangé mon premier chocolat à l'âge de 7 mois. Pensez comme la cure de désintoxication va être facile.

2) Restez zen face aux propos intolérables que je lis parfois sur le net.
Rapport aux sucreries sus-mentionnées, il faut que je ménage mon coeur. En même temps, la vigilance et la colère me semblent tellement nécessaires face aux racistes, extrémistes et autres intégristes.

3) Etre à jour dans mes chroniques.
Pas si irréaliste que ça. Sur les 5 chroniques qui attendent depuis peut-être un mois, j'ai réussi à en écrire 2. Mais je sais bien que ça ne va pas durer.

Bon, voilà. Bien sûr, j'aurais pu ajouter : trouver du boulot. Mais si jamais ma femme tombe là-dessus, je ne veux pas l'entendre me dire :" Alors comme ça, c'est une résolution que tu ne vas pas tenir."
Si bichette, si. Justement.
Comme la tradition l'exige je vais tagger trois camarades du net. J'ai nommé (roulements de tambour) : Acr0 , Martlet et Vert.

Joyeuses fêtes à toutes et à tous.

mercredi 30 décembre 2009

Le royaume blessé - Laurent Kloetzer

Voici la vie d'Eylir Ap'Callaghan, telle qu'elle nous est contée par celui qui allait finir par devenir son chroniqueur officiel. Ou devrait-on dire : les vies, tant il est vrai que ce que nous livre le narrateur est le résultat des nombreux récits qu'il a rassemblé au fil du temps auprès de tous ceux qui ont côtoyé Eylir et qui sont comme autant de vies d'un même homme. Fils d'un chef de clan, frère d'un roi, le destin du jeune Eylir semble tout tracé. Et pourtant ...
La première fois que notre chroniqueur entend parler des Callaghan c'est au cours d'une soirée dans une taverne où il écoute le récit, fait par Kyle, le barde, des conquêtes d'Allander Ap'Callaghan, demi-frère d'Eylir, qui va devenir roi des Keltes. Il va ensuite, après avoir rencontré Kyle, se lancer dans une poursuite obsessionnelle et sans fin d'Eylir, qui va exercer une fascination extrême sur lui.

C'est donc ainsi qu'après avoir suivi l'extraordinaire et fulgurante ascension d'Allander, nous allons nous attacher à la destinée de son demi-frère Eylir, hanté par les mêmes rêves de conquête. Et tandis qu'on s'attend à ce que Eylir marche tout droit dans les pas de son frère et que se répètent, comme un simple copié-collé, les mêmes évènements que ceux que nous avons déjà lus quelques pages plus tôt, Laurent Kloetzer nous ménage une surprise qui, non seulement nous prend à contre-pied, mais relance aussi un intérêt qui aurait fort risqué de faiblir. A partir de là s'enchainent récits sur récits nous narrant les aventures d'Eylir. Chaque récit étant la plupart du temps le fait d'un personnage différent il présente non seulement un moment différent de la vie d'Eylir mais également une facette particulière du héros. L'ensemble de ces récits n'est pas sans évoquer, de ce fait, un recueil de nouvelles. Encore que l'homogénéité est assurée par le fait que l'on parle toujours de la même personne. Toutefois, tout comme dans un recueil de nouvelles, la qualité de chaque narration est inégale. Si la plupart des passages sont excellents, il est vrai que certains d'entre eux sont un peu plus faibles. D'autant qu'Eylir passe par une succession de conditions qui peuvent ne pas revêtir le même intérêt pour chacun d'entre nous. Il est en effet tour à tour : chef de guerre, mendiant, soldat, bandit et j'en passe.
Pourtant, petit à petit, commence à naître chez le lecteur la même fascination pour Eylir que celle ressenti par le narrateur. Comme ce dernier, nous accueillons et lisons avec avidité les nouvelles de notre héros. Tout comme le narrateur, nous désespérons chaque fois que celui-ci perd la trace d'Eylir et chaque fois, nous nous réjouissons lorsqu'il découvre un nouveau témoin qui va pouvoir nous donner des informations, toujours plus fraiches, sur celui que nous suivons comme dans un jeu de piste. Le tout fait d'ailleurs parfois penser à une enquête à laquelle se livrerait le narrateur.
L'ensemble est animé d'un souffle épique qui n'est pas sans évoqué les plus belles pages de la mythologie. Il y a du Ulysse dans cet Eylir. Si, si.
Disons un mot du décor. Une carte au début du livre nous révèle que le continent à l'est, pays des Keltes (Keltes=Celtes ?)dont sont originaires le père et le demi-frère d'Eylir, ressemble comme deux gouttes d'eau à notre Europe. Tandis que l'empire Atlan, à l'ouest, patrie de sa mère, évoque, avec moins d'évidence, le continent américain. Mais pour que tout ne soit pas si simple, l'auteur à fait des peuples de la pseudo-europe, si ce n'est des barbares, disons des gens d'un niveau de vie comparable à celui des hommes de l'antiquité, au mieux du haut moyen-âge; tandis que les atlans en sont à la renaissance et possèdent même des machines à vapeur.
Et même s'il est (parfois) question de conquêtes guerrières, l'auteur ne nous accable jamais avec des récits de batailles interminables. Ce qui intéresse Kloetzer c'est davantage le destin individuel d'Eylir et de ses compagnons que les grands moments d'histoire qu'ils traversent quand ils ne les provoquent pas. Si le roman était un film, il serait davantage fait de plans rapprochés que de plans larges.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce livre même s'il est, objectivement, très long. Plus de 750 pages, il faut assurer. Kloetzer (né en 1975) fait partie d'une génération d'excellents écrivains français de fantasy comme Fabrice Colin (1972), Jean-Philippe Jaworski (1969), Pierre Pevel (1968), Michel Pagel (1961), pour ne parler que de ceux que j'ai lu, qui donnent un sang neuf au genre et n'ont pas à rougir, oh non, face à la marée anglo-saxonnes. D'autant que nos compatriotes nous gratifient le plus souvent de roman en un seul volume ce qui fait du bien face à la mode des sagas en 150 tomes.

Critiques des amis de la blogosphère :

mardi 29 décembre 2009

Des milliards de tapis de cheveux - Andreas Eschbach

Ultra-court : sans intérêt.
Long : Ostvan est tisseur de tapis de cheveux comme son père et son grand-père avant lui et comme son fils le sera après lui. Cela signifie qu'il va consacrer toute sa vie d'homme à la confection d'un tapis réalisé à partir des cheveux de ses femmes, concubines, et filles. Le tapis une fois achevé ira rejoindre le palais de l'empereur après avoir été payé une somme tellement énorme qu'elle doit suffire à la subsistance du fils du tisseur et de sa famille pour le restant de ses jours que ce dernier va consacrer, à son tour, à la confection d'un tapis. Et ainsi de suite.
Pourtant, des rumeurs de plus en plus persistantes indiquent que l'empereur serait mort et que la fabrication des tapis n'a plus aucun sens. Mais alors, si ces rumeurs sont vraies, où vont donc tous ces tapis et à quoi servent-ils ?

Ostvan n'est que le début d'une longue, très longue, trop longue litanie de personnages auxquels sont consacrés, dans le meilleur des cas, deux chapitres. En vérité, le roman est un recueil de nouvelles sans liens réels entre elles si ce n'est que chacune se passe dans le même univers. Le résultat est que le peuple dont il est question tout au long de l'ouvrage n'est à aucun moment incarné par des personnages auxquels on pourrait s'attacher, faute de temps passé avec chacun d'entre eux. De plus, les rares suspens dignes d'un semblant d'intérêt concernant tel ou tel d'entre eux restent trop souvent sans réponse.
Ajoutez à cela des dialogues consternants, de nombreuses maladresses, des évènements convenus ou tirés par les cheveux, des suspens cousus de fils blancs et vous comprendrez que la chute peut sembler bien longue à arriver.
Car rassurez-vous, nous finirons par savoir tout sur les tapis de cheveux. Mais qu'on trouve cette explication géniale ou sans intérêt, on ne peut que déplorer les défauts de tout ce qui a précédé. C'est un peu du : " Tout ça pour ça ?".
J'ai eu le sentiment pour ma part que l'auteur, ayant trouvé une idée dont je laisse chacun seul juge de la valeur, a bâclé tout le reste pour ne se consacrer qu'à la révélation finale.
Tout ça est un peu léger.
Et qu'on ne vienne pas me dire que ce roman ressemble précisément à un tapis dont chaque chapitre constitue la trame, parce que, un tapis comme ça, je n'en voudrais pas dans mon salon.
A l'instar de certains de mes camarades du Cercle d'Atuan, je m'interroge encore sur le nombre de prix qu'à pu recevoir ce roman. Dans le domaine des tyrannies et autres dystopies, je ne saurais trop vous conseiller de lire 1984 de Georges Orwell, Un bonheur insoutenable d'Ira Levin ou Tigane de Guy Gavriel Kay.

Critique des camarades de la blogosphère : Efelle , Gromovar
Critiques de mes camarades du Cercle d'Atuan :

jeudi 3 décembre 2009

Yendi - Steven Brust

Les aventures de Vlad Taltos, épisode 2

Vlad Taltos, notre assassin préféré et accessoirement le héros de la série, commence à voir prospérer ses affaires, toutes plus ou moins légales. Et plutôt moins que plus. Jusqu'au jour ou Laris, un rival bien plus important, commence à empiéter sur son territoire. Vlad fait bientôt appel à ses amis Dragaeran, Morrolan et Aliera, pour le tirer d'affaire. Mais ceux-ci vont devoir faire face à des menaces d'un tout autre genre. La succession impériale est en jeu. Et si les deux affaires étaient liées ?

Autant le premier opus bénéficiait de l'effet de surprise, autant le deuxième n'apporte pas grand chose de vraiment nouveau. L'humour est toujours présent bien sûr mais l'intrigue balance entre une guerre des gangs sans grande originalité et un complot aux mécanisme trop complexes pour être vraiment intéressant. Si on ne s'ennuie pas réellement durant la lecture, on n'attend pas non plus avec impatience la reprise après chaque interruption. S'il vous faut lire un Steven Brust alors ce sera sans hésiter vers Les Gardes Phénix qu'il faudra vous tourner.