samedi 31 janvier 2009

Le navire aux esclaves - Robin Hobb

Les aventuriers de la mer - Tome 2
Enfin de l'action dans ce deuxième tiers du premier tome (dans la version originale) des Aventuriers de la mer. Nous avons droit à un abordage, un combat dans un bordel, une chasse aux "ours de mer", une tentative d'enlèvement, une amputation, une attaque de serpents de mer et j'en passe. Robin Hobb ayant choisi des aventures maritimes, beaucoup des différents personnages sont éparpillés sur les mers. Ce qui permet à l'auteure de nous régaler d'histoires individuelles mouvementées. Elle n'en oublie pas pour autant de continuer à fouiller en profondeur la psychologie des personnages pour notre plus grand bonheur. Nous avons même droit à la peinture extrèmement réaliste et assez savoureuse de l'adolescente rebelle qui rêve de toilettes suggestives et de rendez-vous amoureux. Je vois là pour ma part l'une des grandes qualités de Robin Hobb, son souci de ne pas négliger, étant elle-même une femme, son lectorat féminin. Il y en a par conséquent pour tous les goûts (En ce qui me concerne je suis client aussi bien des aventures musclées (et cocasses) du pirate que des déboires sentimentaux de la jeune fille).
Avec cette deuxième partie se confirme mon sentiment que ces Aventuriers de la mer sont encore meilleurs que L'assassin royal.
J'ai attaqué la lecture de la troisième et dernière partie de ce premier tome (Ship of magic) à l'issue de laquelle je m'autoriserai une pause afin de pouvoir passer à d'autres oeuvres. Mais désormais je tâcherai, chaque fois que cela sera possible, de m'en tenir au découpage initial des ouvrages d'auteurs étrangers, ceci afin de coller au plus près des intentions originelles de ces auteurs.
Je ne dis pas merci aux tronçonneurs ... pardon aux éditeurs français. Il me semble que ce métier était bien plus respectable auparavant. Ca y est, je m'énerve.
Critique du premier tome vf

mercredi 28 janvier 2009

Les épaves

De la même manière que j'ai publié la liste de mes ouvrages préférés, j'ai eu l'idée de publier également la liste des livres que je n'ai pas pu finir, pour tout un tas de raisons. Je les ai appelés Les Epaves parce qu'ils sont restés échoués sur le sable sans parvenir à m'embarquer pour un beau voyage. Ils ne sont pas ordonnés; il n'aurait plus manqué que je les range. Non mais.
Je sais que je vais en faire hurler plus d'un, mais j'assume. Et je tâcherai de m'expliquer (pas m'excuser) pour chacun d'entre eux.
La plupart de ces oeuvres sont des séries, plus ou moins longues (beaucoup sont des tétralogies). J'ai donc lu dans le cas des plus longues, un, deux, voire trois volumes avant d'abandonner. Je n'ai indiqué ici que les oeuvres dont j'ai la conviction que je ne les finirais pas, ni ne les reprendrais depuis le début. Je possède par ailleurs d'autres séries dont j'ai momentanément suspendu la lecture mais que je compte bien achever. Celles-ci ne figurent pas ici.
Il s'est également glissé ici des ouvrages, en général des "one shot", dont j'ai fini la lecture mais de justesse et que j'ai presque regretté d'avoir lu.

Allez ! Je vais quand même indiquer, en quelques mots, ce qui m'a rebuté.

Léa Silhol - La séve et le givre - Trop "poétique" (sic).
Greg Keyes - L'âge de déraison - Pas attaché aux personnages.
Robert Holdstock - La forêt des Mythagos - Trop intello, voire cérébral : illisible pour moi.
Denis Duclos - Le cycle de l'ancien futur - Pas attaché aux personnages.
Philip José Farmer - Le cycle d'Opar - Trop, trop heroic-fantasy. Mal vieilli.
Stephen Lawhead - Le chant d'Albion - Pas attaché aux personnages
Elisabeth A. Lynn - Les chroniques de Tornor - Je ne sais même plus de quoi ça parle.
Glen Cook - Garrett, détective privé - Ni assez fantasy ni assez policier.
Michael Shea - La quête de Nifft-le-Mince - Fini sans enthousiasme, trop heroic-fantasy pour moi.
Gene Wolfe - Le chevalier - Fini, mais je n'achèterai pas la suite. Pas attaché au héros.


Vous aurez remarqué que mon principal grief est que je ne me suis pas attaché aux personnages. En réalité ceci s'applique à TOUS les livres qui ont échoués ici, même si parfois s'ajoutent d'autres raisons

dimanche 25 janvier 2009

Le vaisseau magique - Robin Hobb.

Les aventuriers de la mer - Tome 1
D'abord il y a Althéa. Elle est en mer. C'est une fille de bonne famille comme on dit dans ces familles-là. Son père est propriétaire et capitaine du vaisseau sur lequel elle navigue. Mais cette fois-ci, malade, il est resté à terre et a laissé la place à son gendre Kyle, le beau-frère d'Althéa. Kyle et Althéa ne s'aiment pas, c'est clair. Mais Althéa s'en moque, elle sait que la navire lui reviendra un jour. Il y a donc le père, Ephron Vestrit. De fait il est mourant. A sa mort, Vivacia, son navire, une vivenef, le vaisseau magique du titre, va s'éveiller à la vie. Il y a Kyle, déjà cité. C'est le gendre. Kyle n'aime que Kyle. Il y a Ronica, la mère. Elle gère les propriétés à terre. Sans doute jalouse-t-elle un peu son mari et sa fille, toujours partis sur les mers. Il y a Keffria, l'ainée d'Althéa. C'est l'image même de la femme au foyer, docile et soumise. Il y a Hiémain, le fils ainé de Kyle et Keffria, le neveu d'Althéa. Il est novice chez les prêtres de Sa. Mais ces parents ont d'autres ambitions pour lui. Il y a aussi Brashen, l'ancien second de la Vivacia, évincé par Kyle. Ces deux là non plus ne s'aiment pas. Et puis il y a Kennit le capitaine pirate ambitieux et son second Sorcor. Et puis Parangon une vivenef échouée sur la plage. Enfin les serpents de mer qui se réunissent pour je ne sais quelle quête.
D'aucuns diront qu'il ne se passe pas grand chose dans ce premier opus (en vf). Mais moi j'ai un C.R.E., un coefficient de résistance à l'ennui, colossal. Non, pour dire la vérité, je ne m'ennuie pas pour les mêmes raisons que d'autres. Du moment que j'ai affaire à des personnages attachants ( ou à de magnifiques salauds sans scrupules ), l'auteur, s'il est bon, peut me décrire pendant des pages leur lever, leur coucher, leur repas, leur toilettes, bref leur quotidien, moi je m'éclate. Enfin, faut pas pousser quand même bien sûr.
Mais avec Robin Hobb, il faut l'avouer, tout passe comme une lettre à la poste. Bon, une grosse lettre. Elle prend son temps la petite dame. Oui. Et alors ? Moi ça me va. On a tout loisir de découvrir petit à petit chacun des protagonistes de l'histoire, leurs forces, leurs faiblesses. Puis on découvre progressivement que tous ces personnages vont voir leurs destins mélés (les vivenefs comprises). D'accord, on se doute bien un peu de se qui va se passer. Les intentions affichées des différents personnages vont à coup sûr les précipiter les uns sur les autres. Reste à savoir comment tout cela va se présenter et quelles aventures attendent chacun d'entre eux. Et moi, c'est tout ce qui m'intéresse.
Je serais assez tenté de dire qu'il est difficile de donner des raisons objectives de ne pas aimer ce roman. On aime le genre ou on ne l'aime pas. Comme certains aiment (ou pas) les westerns, la science-fiction, les polars ... mais dans son genre, ce livre est réussi.
Ca n'a pas toujours été vrai mais aujourd'hui je peux le dire, et j'assume, j'aime l'oeuvre de Robin Hobb. Et j'ajouterai que ces Aventuriers de la mer sont un cran au dessus de l'Assassin royal. Mais ça n'engage que moi.

vendredi 23 janvier 2009

Mes lectures préférées

J'ai décidé de mettre en ligne la liste de mes lectures préférées de ces dernières années en littérature de l'imaginaire. Il me semble que c'est un moyen simple et efficace de mieux me faire connaître et surtout pour vous, amis lecteurs (quel faux-cul je fais, non ?), d'être plus en mesure de savoir si mes prescriptions littéraires ont quelques chances de coller à vos propres goûts. C'est parti, par ordre (à peu près) alphabétique de noms d'auteurs :

Pierre Bordage - Les fables de l'Humpur
Pierre Bordage - L'ange de l'abîme
David B. Coe - La couronne des sept royaumes
Alain Damasio - La horde du contrevent
Neil Gaiman - Neverwhere
Peter F. Hamilton - L'aube de la nuit (grandiose)
Robin Hobb - L'assassin royal (j'assume)
Robert Jordan - La roue du temps
Guy Gavriel Kay - Les lions d'Al-Rassan
Stephen King - Tout
James Lovegrove - Days (petite perle que je conseille trop, trop vivement)
Lois McMaster Bujold - La saga Vorkosigan
John Marco - Des tyrans et des rois Tome 2 : Le grand dessein
Georges R.R. Martin - LE TRONE DE FER (CHEF D'OEUVRE)
Philip Pullman - A la croisée des mondes (bijou)
Dan Simmons - HYPERION (CHEF D'OEUVRE)
J.R.R. Tolkien - LE SEIGNEUR DES ANNEAUX (HORS CONCOURS)
Jack Vance - Le cycle de Lyonesse (autre bijou)
Margaret Weis et Tracy Hickman - Les portes de la mort (gros coup de coeur)

Voilà ce qui pourrait ressembler à ce que j'emporterais sur une île déserte. En gros.
Je tacherai dans le futur de faire une critique de chacun de ces ouvrages. Si j'en ai gardé le souvenir car j'ai un gros défaut pour un lecteur, j'oublie tout ce que je lis au bout de quelques mois, voire semaines. Mais je conserve en revanche les impressions, bonnes ou mauvaises.

Retour au pays - Robin Hobb

Quatrième de couverture : Ce que l'esprit conscient ne perçoit pas, le cœur le sait déjà. Dans un rêve, j'ai traversé comme le vent ce désert des Pluies, en rasant le sol mou, passant au travers des ramures qui se balançaient. Insoucieuse de la fange et de l'eau corrosive, j'ai pu voir soudain la beauté aux multiples strates des alentours. Je me tenais en équilibre, oscillant, comme un oiseau, sur une fronde de fougères. Un esprit du désert des Pluies m'a murmuré : "Essaie de le dominer et il t'engloutira. Incorpore-toi à lui, et tu vivras."
Résumé : C'est l'histoire d'un groupe de colons malgré eux, débarqué sur une terre inconnue par un capitaine indélicat. L'histoire est racontée par l'une des membres de ce groupe, dame Carillon de Rochecarre, née Valjine. Elle raconte comment ces gens, livrés à eux-mêmes, vont devoir lutter contre la faim, le fleuve, les marais et une cité mystérieuse.
Mon avis : Je l'ai déjà dit, je le redis et je le redirai encore, mais ça je vous avais prévenus, je n'aime rien tant, dans un roman, que de bons personnages. Et je suis gâté. Pour tous ceux qui seraient incapables d'empathie envers dame Carillon, autant s'exiler dans une grotte au sommet d'une montagne, au moins, ils ne seront plus redevable de la moindre compassion envers quiconque. Le sort de cette pauvre femme, colon bien malgré elle et qui voit ses valeurs (certaines discutables certes) s'effondrer lentement au fil du dénuement progressif dans lequel est plongé le groupe, a quelque chose de véritablement poignant, d'autant que très bien rendu par l'auteure.
D'un autre côté, le vernis social et les certitudes de l'ancienne dame de condition s'effilochent pour laisser s'épanouir progressivement tout simplement la femme de coeur. Et coeur dans tous les sens du terme, à savoir bonté et courage.
Plus les conditions deviennent difficiles, plus les privations marquent sans pitié ce corps naguère épanoui (elle est enceinte au début du roman) et plus la belle âme se dévoile. C'est comme si plus l'extérieur s'enlaidit plus l'intérieur est beau. A côté de cette dame Carillon, quelques personnages, certes pour certains stéréotypés, mais fort intéressants. Le mari, salaud engoncé dans ces certitudes, un marin, plus noble de coeur que tous les seigneurs du groupe réunis, une blanchisseuse, des enfants ...
Les autres qualités de ce roman sont sa taille (120 pages), il se lit en un instant, et la prose de Robin Hobb. Je ne sais pas pour vous, mais moi, j'admets que j'aime de plus en plus.
Une friandise, donc, à consommer sans modération.

lundi 19 janvier 2009

Rhapsody première partie - Elizabeth Haydon.

La symphonie des siècles Tome 1
Quatrième de couverture :
Tandis qu'elle enfile les rues d'Easton à toute allure pour fuir les hommes de Michael, un ancien amant devenu baron de la pègre locale, Rhapsody butte sur deux étranges personnages, qui l'aideront à régler son problème de façon... définitive. Ce qu'elle ignore, c'est qu'Achmed le Serpent et Grunthor, le géant Firbolg, sont eux-mêmes confrontés à une situation autrement périlleuse. Aussi, lorsqu'ils l'entraînent dans un voyage au coeur de la Terre le long des racines de Sagia, l'Arbre-Monde, Rhapsody se demande si elle n'a pas fait preuve d'un excès de confiance...
Mon avis : A l'évidence, nous avons affaire là à un typique roman d'exposition. Avec le cortège de défauts qu'implique la nature même de ces oeuvres. A savoir de grandes longueurs pour planter le décor, les évènements, les personnages. Mais plus grave encore, nous avons droit à un interminable voyage à travers les racines d'un arbre gigantesque. Plus de 100 pages dans la version J'ai Lu qui comporte 474 pages. C'est long, très long. D'autant qu'il ne se passe rien de bien palpitant. Ajoutons à cela une ouverture (pour reprendre la terminologie du livre) peuplée de personnages dont on n'entendra plus parler, la disparition de personnages dont on devine pourtant l'importance future et il apparaît bien vite que le roman est assez mal ficelé. Pour couronner le tout, l'éditeur français à, une fois encore, découpé chaque tome de l'édition originale en deux tomes. La fin du livre n'est donc en fait que la fin de la première moitié du premier tome.
Il reste que le personnage de Rhapsody est loin d'être antipathique. Reste à savoir si cela suffira à sauver l'ensemble et si l'on peut espérer une bien meilleure suite.
Je vais probablement acheter Rhapsody 2, ne serait-ce que pour avoir lu le premier tome en entier. Mais quelque chose me dit que je ne vais pas me précipiter chez mon libraire.

lundi 12 janvier 2009

La Couronne des sept royaumes - David B. Coe

Quatrième de couverture : C'est avec une impatience doublée d'une légère angoisse que le jeune Tavis, fils du duc de Curgh, voit se rapprocher au-delà des remparts les joyeuses banderoles du festival. Lors de cet événement, en effet, les adolescents sont soumis à l'épreuve de la révélation, durant laquelle les Glaneurs Qirsi, de mystérieux magiciens dévoilent à chacun une partie de son futur destin. On a toujours répété à Tavis qu'il deviendrait Duc, puis roi, à la suite de son père. Et si la Révélation lui apprenait le contraire ? Lorsqu'il ressort de son entrevue avec le magicien Qirsi, Tavis n'est plus le même homme : ce que lui a révélé le Glaneur est si terrible, si effrayant qu'il refuse de le croire... Mais peut-on lutter contre sa destinée ?

Résumé : Au sein du royaume Eandi d'Eibithar, une série de morts violentes remet en cause le fragile équilibre des règles de succession. Rapidement, apparaissent les signes d'une possible future guerre civile. Puis c'est au tour des autres royaumes Eandi de menacer de sombrer dans le chaos. Grinsa, un magicien Qirsi, soupçonne l'existence d'une conspiration menée par des gens de son propre peuple et visant à affaiblir la noblesse Eandi pour prendre sa place. Il fera alors tout ce qui est en son pouvoir, dans un monde où règne désormais la méfiance, pour empêcher les conspirateurs de parvenir à leurs fins.

Mon avis : Lorsque j'ai entamé la lecture de cette saga, je l'ai rapidement surnommée "Le trône de fer light". Et ceci n'avait rien de péjoratif. Elle partage avec le Trône de fer une même ambiance faite de complots, traîtrises, intrigues, meurtres, alliance, trahisons, amour aussi et tout cela au sein de cours ducales ou royales et leur lots de rois, de seigneurs, de ministres et de soldats. Pourtant, très vite, il apparaît que la violence, même si elle n'est pas tout à fait absente ici, est bien moindre que dans la saga de Georges R. R. Martin. L'oeuvre est plus légère, moins sombre, light en somme.
Rapidement cependant, la saga de David B. Coe s'écarte sensiblement de son pseudo-modèle. Elle révèle vite son identité propre.
Ce qui fait la valeur d'un roman, à mes yeux, c'est, avant toute chose, la qualité de ses personnages. J'aurai certainement l'occasion de le rappeler fréquemment dans mes futures critiques. Une bonne histoire, bien écrite, mais peuplée de personnages dont le sort m'importe peu finit par m'ennuyer.
De ce point de vue, La couronne des sept royaumes est une réussite. Les personnages sont nombreux et la plupart, pour ne pas dire tous, sont très travaillés, très fouillés. Beaucoup d'entre eux sont vite très attachants et ce qui va leur advenir nous préoccupe forcément.
Le rendu de la psychologie est réalisé par des dialogues nombreux et magnifiquement ciselés.
Le tout se lit d'une traite et il faut faire des efforts considérables pour ne pas tout avaler en une seule fois.
C'est incontestablement l'un de mes coups de coeur en fantasy.

Ce que j'ai lu jusqu'à présent :
1 - Le complot des magiciens
2 - Le prince Tavis
3 - Les graines de la discorde
4 - Le combat des innocents
5 - Les fruits de la vengeance

aux éditions J'ai Lu

dimanche 11 janvier 2009

Entrez, c'est ouvert

Ceci est ma seconde tentative de créer un blog parlant de ma passion : la lecture et en particulier la lecture de romans appartenant à un genre particulier, l'imaginaire. Autrement dit : Science-fiction, Fantasy, Fantastique ...

Je ne m'interdis pas, cependant, d'élargir à d'autres genres.

J'espère qu'il durera cette fois un peu plus de quelques jours.

Pardonnez-moi à l'avance une disparition prématurée.

Bonnes lectures.

Philippe.

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