dimanche 10 janvier 2010

DM01 - La huitième couleur - Terry Pratchett

DM = Disque-Monde
Le disque-monde est une planète en forme de disque. Elle est donc vraiment plate, elle. Nous découvrons Rincevent, dans la ville d'Ankh-Morpork. Rincevent est un mage. Enfin, presque. D'une part, il s'est fait virer de l'Université de magie où il apprenait son métier de magicien. D'autre part il ne connait qu'un sortilège. Un sortilège qui fait partie des huit sortilèges majeurs et qui, ayant envahi son esprit, n'a laissé aucune place pour un autre. Quand on sait que Rincevent ignore, ainsi que les véritables mages, a quoi peut bien servir le fameux sortilège, on aura compris qu'il n'a en fait rien d'un magicien. Tandis qu'il vit tranquillement sa vie de non-mage, il rencontre, par hasard, Deuxfleurs, le premier touriste du Disque-Monde. Flairant un bon coup, car le voyageur à l'air riche et naïf, il lui propose ses services pour lui servir de guide. Mais autour, les convoitises s'éveillent et les ennuis commencent. Les deux compagnons vont bientôt être entrainés dans une série d'aventures qui vont ravir Deuxfleurs, l'amateur de sensations fortes.

Je ne vais rien apprendre à personne : Pratchett c'est drôle. Très drôle. Et peut-on faire le moindre reproche à un livre qui nous a fait rire ? Sans doute, avec beaucoup de mauvaise foi. D'autant que l'humour de Pratchett n'a rien à voir avec l'absurde ou le nonsense typiquement britannique (que j'aime énormément, mais qui peut dérouter dans un roman de fantasy). Le comique n'est pas dans des situations abracadabrantes ou dans des personnages improbables (encore que), mais dans le ton utilisé par l'auteur. Les aventures décrites ne seraient pas désavouées par un auteur "traditionnel" c'est juste le ton employé par Pratchett qui les rends drôles. Comme si, au lieu d'être vues au travers d'un prisme sérieux elles l'étaient au travers d'un prisme comique.
Et des aventures ils en auront. Des personnages ils vont en rencontrer. Hrun le barbare, des Dryades pas commodes, le démon Bel-Shamharoth, un peuple de dragonniers belliqueux, un troll et même La Mort, lui-même, car La Mort est un monsieur sur le disque-monde. N'oublions pas le coffre de voyage de Deuxfleurs qui suit son maître à l'aide de ses innombrables petites pattes. Lorsqu'il ouvre son couvercle, certains affirment même avoir aperçu des crocs et son regard sans yeux n'est rien moins que menaçant.
Mais le "personnage" principal de la saga est sans conteste le disque-monde lui-même. Sous ses airs de rigolo, Pratchett a imaginé un monde d'une étonnante richesse. Même dans ce tout premier opus, on sent bien que rien n'est laissé au hasard et qu'une bonne partie du monde est déjà pensée.
A peine pourra-t-on reprocher à ce premier épisode de manquer d'une véritable histoire. Il n'est ici question que de la fuite en avant des deux compères que l'on voit régulièrement tomber de Charybde en Scylla. Mais puisque c'est pour notre plus grand plaisir, il serait malvenu de s'en plaindre.
On notera une qualité primordiale chez l'écrivain et qui place de ce point de vue Pratchett au niveau des plus grands, il s'agit de sa capacité à imaginer des images, comparaisons et autres métaphores, souvent drôles il est vrai, mais toujours originales.
Allez, je vous en livre une glanée au hasard au tout début du livre :
Etre le bras droit d'Ymor, c'était comme mourir flagellé en douceur à coups de lacets de chaussures parfumés.

Vous voulez passer un excellent et agréable moment sans faire de concessions au plaisir de l'aventure ? lisez du Pratchett, vous ne devriez pas le regretter.

6 commentaires:

  1. Tiens, je suis justement en train de le relire :P

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  2. D'accord avec toi Arutha.

    @Tiger : comment arrives-tu à relire des livres ? J'ai déjà tant de mal à lire ce qui sort.

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  3. Euh, pour moi aussi il s'agit d'une relecture.
    Si je peux me permettre de répondre à la question que tu poses à Lilly, Gromovar, je lis tellement de daubes que parfois j'ai besoin de me nettoyer l'esprit avec une valeur sûre. Et puis j'ai entrepris de lire tout le disque-monde. Autant (re)commencer par le début.

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  4. Pas mon tome préféré mais bien sympathique tout de même.

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  5. Je l'ai lu il y a pas longtemps...
    Et j'ai adoré...

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  6. J'ai fini de le lire ce matin dans le train, et j'ai beaucoup aimé ma lecture !

    Et j'ai bien trouvé ton article toute seule comme une grande pour le mettre à la suite de mon propre avis :D Héhé !

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