mardi 21 juin 2011

Les orphelins - Robert Buettner

Alors, comment dire ? Prenez Étoiles, garde-à-vous ! (Starship Troopers) secouez bien et vous avez Les orphelins. Quand je pense que même quelqu'un comme moi, qui ne suis pourtant pas un spécialiste des comparaisons, je l'ai remarqué, c'est vous dire !
En même temps, sauf si on n'a pas lu Starship Troopers, il faut être particulièrement distrait pour ne pas voir les similitudes. L'histoire commence avec le récit d'une jeune recrue qui s'apprête à sauter sur Ganymède à bord d'une capsule individuelle larguée depuis un vaisseau spatial.
Bon, là déjà, ça ne vous rappelle rien ? Si un peu quand même. Quand ensuite, la recrue en question, qui est aussi narrateur, nous parle de la façon dont tout cela à commencé et en particulier de sa formation militaire, ça vous dit quelque chose, quand même. Jusqu'aux extra-terrestres qui, s'ils n'ont pas une apparence d'insectes, n'en sont pas moins repoussants aux yeux des terriens. Eux aussi ont droit à leur gentil petit surnom : les limaces si j'ai bonne mémoire. Et eux aussi sont impitoyables et n'ont aucun sens de l'individu. Seule la collectivité compte.
Bon, j'arrête là. C'est un presque parfait copié-collé avec juste ce qu'il faut de changement pour avoir l'air de. La seule chose positive dans tout ça, c'est que Buettner nous évite les discours à la limite du nauséabond (ça n'engage que moi) que nous délivrait le père Heinlein.
Au bout du compte, quand on n'a pas lu Étoiles, garde-à-vous ! on peut lire sans trop de déplaisir ces Orphelins. Cela se lit très vite. Dans le cas contraire, bien sûr, il y a un risque de redite manifeste.

Voilà, j'ai voulu essayer absolument cette nouvelle édition, Eclipse, qui fait des livres assez réussis de mon point de vue. Ajoutez à cela un marque page incorporé et spécifique à chaque roman. La classe ! Malheureusement, j'ai bien peur que ce nouvel éditeur apparu comme tant d'autres dans le monde de la littérature de l'imaginaire, soit contraint de publier ce que j'appellerai les fonds de tiroirs ou bien les nouveautés dont les autres non pas voulu pour surfer sur la vague de la mode actuelle. Il y aura certainement quelques perles ici où là, qui surnageront. Mais je crains que la majeure partie du catalogue soit constituée de produits du même acabit.  J'ai d'ailleurs le même ressenti vis à vis des éditions Milady. J'espère sincèrement pour eux que je me trompe. L'avenir le dira.
On publie tout ceux qui rêvent d'un destin à la Tolkien ou à la Herbert. Malheureusement, peu d'entre eux se montrent à la hauteur. En tout cas, ce n'est clairement pas ma came et je m'en vais retourner à mes classiques. Mes valeurs sûres.

Plaisirs coupables - Laurell K. Hamilton

Une aventure d'Anita Blake, tueuse de vampires.
Bon ! Au moins pourrai-je dire : j'ai essayé. Ma femme aussi par la même occasion. Elle n'a pas fait mieux que moi. Nous avons l'un et l'autre arrêté la lecture avant la fin non sans avoir vraiment tenté de nous accrocher.
L'idée de départ n'est pourtant pas mauvaise : un monde dans lequel les morts-vivants se baladent au vu et au su de tout le monde, où les vampires ont pignon sur rue. Mais qu'est-ce que tout cela est mal exploité ! On a le sentiment que Hamilton n'a pas pris le temps de penser son univers. D'en éprouver la solidité. Du coup, le récit est bourré d'invraisemblances, ou, au mieux, de choses non dites, d'explications non données. Alors on n'accroche pas. On n'arrive pas à y croire une seconde. Même en faisant des efforts.
Un exemple parmi d'autres. Les vampires ne se cachent pas. Ils vivent au milieu des humains. Pourtant, Anita Blake, l'héroïne, peut les tuer en toute impunité !!?? De plus, elle les déteste. Pourquoi ? Bah on n'en sais rien. Peut-être l'apprendront nous plus tard. En attendant, on n'y comprend rien. Enfin, moi en tout cas, je n'y comprends rien (et puis je m'en fous).
Et l'histoire n'avance pas. Anita est chargée d'enquêter sur les meurtres de plusieurs vampires. Mais après avoir lu une bonne partie du livre avant de déclarer forfait, je constate qu'Anita n'a toujours pas entamé son enquête à proprement parlé, trop occupée qu'elle est à se débarrasser des bâtons qu'on lui met dans les roues. Qui plus est, les bâtons viennent souvent de ceux qui l'ont mandatée. Quand je vous dit que je n'y comprends rien.
L'histoire ressemble en fait à un mauvais jeu de rôle. Anita ouvre une porte, elle se fait tabassée, elle s'enfuit. Elle ouvre une porte, elle se fait tabassée, elle s'enfuit ... ad nauseam. Cela me rappelle, même si cela n'a rien à voir, la fois où j'ai voulu attaquer la série des Lancedragon histoire de lire quelque chose qui ne prend pas la tête. En fait c'était tellement bourrin que cela en devenait illisible. Ce n'était pas plaisant, c'était une torture. Eh bien je ressens la même chose ici.
Le plus dommage, c'est que cela aurait pu être beaucoup plus réussi mais je crois qu'il aurait fallu à l'auteure un peu plus de travail. Voilà, maintenant c'est officiel : je n'aime pas la bit-lit. Je m'en doutais bien un peu mais ma sacro-sainte rigueur intellectuelle m'interdisait de l'affirmer sans en avoir fait l'expérience. C'est fait. C'est dit.

dimanche 19 juin 2011

Passage - Connie Willis

Allez ! Parlons d'abord des choses qui fâchent. Ce livre est long. Très long. Trop long. Plus de 900 pages, ça commence à faire beaucoup. Évidemment pas quand il s'agit d'écrire une épopée comme le Seigneur des Anneaux, mais ici, il faut bien reconnaître que nous sommes loin de la même veine épique.
Non. L'histoire, toute l'histoire, tiendrait en quelques pages. Joanna Lander est psychologue au Mercy General. Elle s'est fait une spécialité des E.M.I. Des expériences de mort imminente. Ce phénomène décrit les sensations éprouvées par les personnes en état de mort clinique avant d'être réanimées. Les témoignages recueillis comportent un certain nombre de points communs : un bruit difficile à identifier, un tunnel, une lumière vive, la présence de proches déjà décédés ...
Dans le domaine elle a un rival, Maurice Mandrake, auteur d'un livre : La lumière au bout du tunnel. Lui aussi interroge les personnes ayant survécu à un coma profond. Mais à la différence de Joanna qui essaie d'interférer le moins possible avec le témoignage de ceux qu'elle interroge, Mandrake n'hésite pas à les influencer. Pour obtenir les réponses qui l'arrangent.
Un beau jour, Joanna croise la route du Dr Wright. Ce dernier cherche à l'associer à des recherches qu'il mène sur les E.M.I. Il tente de reproduire celles-ci artificiellement sur des volontaires à l'aide de certaines substances chimiques pour ensuite analyser les réactions sur l'organisme afin de tenter de déterminer ce qui se produit lors de ces expériences (ne m'en demandez pas plus. D'abord je n'ai rien compris, ensuite je n'ai rien retenu).
Bon, tout ça, en délayant un peu, ça nous fait 300 pages. Allez, 400 parce que c'est vous. Mais 900 !!!
Il faut dire que dans ce roman, Connie Willis se plaît (se complaît ?) à répéter inlassablement les mêmes choses. C'est Joanna qui passe son temps à fuir Mandrake. C'est Joanna qui parcours l'hôpital en long en large en travers. D'est en ouest. De haut en bas. C'est le Dr Wright qui se perd dans le labyrinthe en 3 dimensions qu'est le Mercy General. Je n'ai pas le souvenir d'avoir lu la description d'un établissement aussi complexe. Il faut dire qu'il est le résultat de la réunion de plusieurs bâtiments qui n'étaient pas conçus à l'origine pour communiquer entre eux. C'est Joanna qui rend visite à la petite Maisie. Joanna qui rend visite à son ancien professeur d'anglais et à sa nièce. Ce sont les soirées tombola (soirées vidéo) au cours desquelles Vielle, la meilleure amie de Joanna, essaie de caser celle-ci avec Richard Wright. Et puis bien sûr tous les récits des différentes E.M.I. vécues par les volontaires du programme.
C'est ainsi qu'on va retrouver, tout le long du récit, une succession des passages susmentionnés.  Passage a tout d'une hélice ADN en fait. Et à la longue, cela peut un peu devenir ennuyeux. D'autant que le roman se termine de façon assez décevante. L'explication finale n'est pas loin d'être consternante, du moins n'est-elle pas exceptionnelle. Tout ça pour ça, est-on tenté de se dire. De plus, la fin ouverte permet les interprétations les plus fantaisistes en complètes oppositions avec les caractères plutôt rigoureux de Joanna et Richard.
Bon, à la réflexion, quand j'évoquais les choses qui fâchent, je crains bien qu'en fait, cela concerne tous les aspects du roman.
Je suis pourtant arrivé à bout de ma lecture. Par quel miracle ? Eh bien il faut avouer que Connie Willis sait écrire et sait nous raconter des histoires. Et puis, on a envie de savoir comment tout cela se termine. Mais autant j'avais particulièrement aimé Sans parler du chien autant avec Passage, j'ai un peu souffert. Connie Willis reste malgré tout une auteure que je garde à l'œil. Et je lirai sans aucun doute le prochain de ses livres à sortir en poche. À condition bien sûr qu'il fasse une taille raisonnable.

jeudi 16 juin 2011

Le livre (vraiment) de poche

Une fois n'est pas coutume, je vais vous parler d'une nouvelle maison d'éditions : les Éditions point deux ou .2 comme vous préférez. Enfin, quand je dis nouvelle ... Il s'agit en vérité d'une création des Éditions Points. De ce fait, elle bénéficie du catalogue de la maison mère qui possède une offre, comme chacun sait, assez sympathique.
Mais pourquoi j'en parle ? Parce que !
Plus sérieusement, cette collection a quelque chose de tellement original, que je ne pouvais pas la passer sous silence. Ce sont des livres, vraiment, au format de poche. Ce qui signifie qu'ils tiennent vraiment dans la poche. Quand le terme a été inventé, les poches devaient être plus grandes. Avec leur taille de 12 cm sur 8 cm, ils font à peu près la moitié d'un livre de poche traditionnel.

Jesse Kellerman - Les visages
Qui plus est, ils se lisent verticalement. Et comme une image vaut mieux qu'un long discours, voyez plutôt :

Jesse Kellerman - Les visages

Enfin, afin de résoudre le problème du nombre de pages (quasiment multiplié par deux), il a fallu utiliser du papier extra fin, genre papier bible. La police de caractère, quant à elle, même si elle est peut-être un peu plus petite qu'à l'ordinaire, reste confortable.

Alors qu'en est-il à l'usage ?
Eh bien ma foi, j'avoue avoir succombé aux charmes de ces petits objets. La taille d'abord. Elle est parfaite. Ils tiennent dans la poche. Pour de vrai. J'ai pu en emporté un lors d'une visite chez mon docteur. Sans être obligé de le tenir à la main durant le trajet, ce que je n'aurais pu faire avec un poche ordinaire. Ils sont plaisants à manipuler. L'illustration de couverture est certes plus minimaliste que chez leurs grands frères des Éditions Points, mais elles ne sont pas moins jolies (quand elles sont jolies au départ). Ils sont légers et se font vite oublier. Ils tiennent nettement moins de place dans nos bibliothèques.

Arnaldur Indridason - La Cité des Jarres

La lecture ensuite. Elle déroute bien entendu au début mais on s'y fait très vite. Elle est d'autant plus agréable qu'elle peut se faire d'une main. Très pratique pour la lecture couché. On peut également lire le livre ouvert à plat sur une table, (presque) du début à la fin (il faut quand même le poids d'un certain nombre de feuilles pour que le livre reste ouvert tout seul). Seul petit bémol, la finesse des feuilles rend leur manipulation délicate. Tourner les pages peut se révéler un exercice assez difficile. En l'occurrence, oubliez la lecture 100 % à une main.

Le prix enfin. J'avoue que je le trouve un peu élevé. À titre d'exemple, le thriller Les visages de Jesse Kellerman est à 7,41 euros chez Points et 11,40 euros chez Point deux. Mais quand on aime, on ne compte pas. 

À essayer, pour tous les curieux et ceux qui veulent se faire une mini bibliothèque ou bien emporter de la lecture en vacances sans s'encombrer et qui n'ont pas encore succombé au charme des liseuses.

J'ajouterai que j'ai succombé à cause (ou grâce) à Dup :
Le poète de Michael Connelly

Enfin, je vous recommande chaudement la video de présentation que vous trouverez sur le site http://www.editionspoint2.com/
C'est un bijou d'humour.