dimanche 19 juin 2011

Passage - Connie Willis

Allez ! Parlons d'abord des choses qui fâchent. Ce livre est long. Très long. Trop long. Plus de 900 pages, ça commence à faire beaucoup. Évidemment pas quand il s'agit d'écrire une épopée comme le Seigneur des Anneaux, mais ici, il faut bien reconnaître que nous sommes loin de la même veine épique.
Non. L'histoire, toute l'histoire, tiendrait en quelques pages. Joanna Lander est psychologue au Mercy General. Elle s'est fait une spécialité des E.M.I. Des expériences de mort imminente. Ce phénomène décrit les sensations éprouvées par les personnes en état de mort clinique avant d'être réanimées. Les témoignages recueillis comportent un certain nombre de points communs : un bruit difficile à identifier, un tunnel, une lumière vive, la présence de proches déjà décédés ...
Dans le domaine elle a un rival, Maurice Mandrake, auteur d'un livre : La lumière au bout du tunnel. Lui aussi interroge les personnes ayant survécu à un coma profond. Mais à la différence de Joanna qui essaie d'interférer le moins possible avec le témoignage de ceux qu'elle interroge, Mandrake n'hésite pas à les influencer. Pour obtenir les réponses qui l'arrangent.
Un beau jour, Joanna croise la route du Dr Wright. Ce dernier cherche à l'associer à des recherches qu'il mène sur les E.M.I. Il tente de reproduire celles-ci artificiellement sur des volontaires à l'aide de certaines substances chimiques pour ensuite analyser les réactions sur l'organisme afin de tenter de déterminer ce qui se produit lors de ces expériences (ne m'en demandez pas plus. D'abord je n'ai rien compris, ensuite je n'ai rien retenu).
Bon, tout ça, en délayant un peu, ça nous fait 300 pages. Allez, 400 parce que c'est vous. Mais 900 !!!
Il faut dire que dans ce roman, Connie Willis se plaît (se complaît ?) à répéter inlassablement les mêmes choses. C'est Joanna qui passe son temps à fuir Mandrake. C'est Joanna qui parcours l'hôpital en long en large en travers. D'est en ouest. De haut en bas. C'est le Dr Wright qui se perd dans le labyrinthe en 3 dimensions qu'est le Mercy General. Je n'ai pas le souvenir d'avoir lu la description d'un établissement aussi complexe. Il faut dire qu'il est le résultat de la réunion de plusieurs bâtiments qui n'étaient pas conçus à l'origine pour communiquer entre eux. C'est Joanna qui rend visite à la petite Maisie. Joanna qui rend visite à son ancien professeur d'anglais et à sa nièce. Ce sont les soirées tombola (soirées vidéo) au cours desquelles Vielle, la meilleure amie de Joanna, essaie de caser celle-ci avec Richard Wright. Et puis bien sûr tous les récits des différentes E.M.I. vécues par les volontaires du programme.
C'est ainsi qu'on va retrouver, tout le long du récit, une succession des passages susmentionnés.  Passage a tout d'une hélice ADN en fait. Et à la longue, cela peut un peu devenir ennuyeux. D'autant que le roman se termine de façon assez décevante. L'explication finale n'est pas loin d'être consternante, du moins n'est-elle pas exceptionnelle. Tout ça pour ça, est-on tenté de se dire. De plus, la fin ouverte permet les interprétations les plus fantaisistes en complètes oppositions avec les caractères plutôt rigoureux de Joanna et Richard.
Bon, à la réflexion, quand j'évoquais les choses qui fâchent, je crains bien qu'en fait, cela concerne tous les aspects du roman.
Je suis pourtant arrivé à bout de ma lecture. Par quel miracle ? Eh bien il faut avouer que Connie Willis sait écrire et sait nous raconter des histoires. Et puis, on a envie de savoir comment tout cela se termine. Mais autant j'avais particulièrement aimé Sans parler du chien autant avec Passage, j'ai un peu souffert. Connie Willis reste malgré tout une auteure que je garde à l'œil. Et je lirai sans aucun doute le prochain de ses livres à sortir en poche. À condition bien sûr qu'il fasse une taille raisonnable.

9 commentaires:

  1. J'aime bien ce qu'elle écrit, notamment Le grand livre, masi je trouve qu'elle fait toujours trop long.

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  2. C'est le seul roman que j'aie lu de cet auteur et il ne m'avait pas donné envie de récidiver (j'avais eu moi aussi cette impression, au final, de "Tout ça pour ça !") !

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  3. Il risque de rester encore un long moment dans la PAL celui ci. Comme toi j'aime beaucoup ta plume, mais délayé pour délayé je suis de moins en moins client. Est ce parce que c'est de plus fréquent ? ;o)

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  4. @ Gromovar : je lirai probablement Le grand livre un de ces quatre.
    @ Brize : Sans parler du chien est tout à fait autre chose.
    @ El Jc : créons un collectif : halte aux pavés (indigestes).

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  5. Moi je me rappelle pas des longueurs, mais je l'ai lu y'a un bail, et j'ai dû le dévorer en 2 ou 3 jours à peine... je l'ai racheté y'a pas longtemps, je te dirais ça quand je relirais...
    Mais à l'époque, ça avait été un gros coup de coeur pour moi, c'est comme ça que j'ai découvert l'auteur ^^

    (elle a écrit des nouvelles ceci dit si tu veux du court :P)

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  6. La couverture fait un peu penser à Minority report

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  7. C'est pas qu'il y a des longueurs. C'est que c'est une longueur en soi.
    Et pis, j'aime pas les nouvelles.
    Signé : le chieur.

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  8. C'est marrant, moi je l'ai lu très rapidement et il m'a beaucoup touché. Pour moi l'aspect "longueurs" fait entièrement corps avec le sujet abordé. (l'inconscient, le cerveau, les métaphores et tout ça).
    Quand à la fin... c'est vrai qu'elle laisse un peu perplexe mais avec un sujet comme ça, je trouve qu'elle s'en sort bien.
    Et puis 900 pages c'est quand même pas la mer à boire.
    (sans vouloir faire de mauvais jeu de mot. ^^')

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  9. Bonjour, je suis tombée sur votre article par hasard en cherchant une image d'illustration pour ma critique de ce livre. Je partage tout à fait votre point de vue. J'éprouve un soulagement incommensurable d'être enfin arrivée au bout de ce long tunnel plein de vide.

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