mardi 3 juillet 2012

Le Visage de la Peur - Dean Koontz

Quatrième de couverture
Une vague de terreur allait déferler sur New York...Qui est le Boucher, et comment parvient-il à convaincre toutes ces femmes si différentes de le faire entrer chez elles en pleine nuit ?
Un tueur qui ne paraît ni fou ni enragé lorsqu'il s'en prend à ses victimes. Qui semble agir... méthodiquement. Mais dans quel but ?

Bon. Je vais me répéter mais tant pis. Je ne suis pas un spécialiste des livres d'épouvante, terreur, horreur et autres thrillers. Encore que, à force d'en lire, je vais bien finir par le devenir. Spécialiste. C'est comme ça qu'on le devient. Non ? Bref. La question que je me pose systématiquement lorsque je parviens à la fin d'un tel livre c'est : qu'a-t-il de plus que les autres ? En vérité, j'ai ce sentiment que tous les romans du genre utilisent les même recettes. C'est bien pour cela qu'ils font parti d'un même genre notez bien. Mais dans ce genre-ci, c'est plus vrai qu'ailleurs peut-être.
Donc, pour ne pas déroger à la règle, je me suis posé la même question : qu'a-t-il de plus (ou de moins) que les autres ? Eh bien. Pour tout dire. Je n'en sais rien. Et vous n'êtes pas plus avancé.
Pour utiliser une métaphore culinaire, je dirais que lorsque vous allez manger un bon couscous, il est rare que le chef n'utilise pas une recette traditionnelle. Vous n'êtes donc que rarement surpris. Pourtant vous vous régalez. Et vous le mangez chaque fois avec le même plaisir.
Pareil ici. Le résultat est bon. Les ingrédients sont tous là. Ils sont de qualité. La cuisson est réussie. Sauf qu'il ne s'agit pas d'un mets d'exception. Je n'ai rien noté d'exceptionnel. Mais la lecture est agréable.
Pour reprendre ma métaphore, je dirais que ce qui distingue un couscous d'un autre tout aussi bon c'est le cadre, le personnel, les convives. De même ici nous avons une ville, des personnages, un milieu professionnel particuliers. Différents d'un autre roman. Le personnage principal est même plutôt attachant.
Et nous avons tout de même une scène forte assez réussie. Elle possède un aspect très cinématographique. C'est celle, assez récurrente dans le genre, où le héros est amené à tenter quelque chose dont il ne se croyait plus capable. Classique mais efficace.
Allez ! Encore une fois, les vacances approchent. Voilà un bon livre à lire sur la plage. D'autant que l'action se situant en milieu urbain, il est peut-être préférable de ne pas le lire dans son appartement. Pour ne pas avoir trop les chocottes.

La Voie Terrestre - Robert Reed

Science Fiction
Curieux roman que celui-ci. Il utilise un thème maintes fois exploité : les univers parallèles. Sauf qu'ici, il est exploité d'une façon que je ne me rappelle pas avoir déjà rencontrée. Les univers en question sont un ensemble de plusieurs Terres (sans doute des millions !) qui sont comme autant de perles, à la fois semblables et tellement différentes, enfilées sur le même fil virtuel. Cette disposition intelligemment conçue par l'auteur oblige ceux qui souhaitent passer d'une Terre à l'autre à le faire d'une façon séquentielle, ordonnée. Pas question d'aller de la Terre A à la Terre C sans passer par la Terre B. Chacune est comme une gare et le mode de transport de l'une à l'autre comme une voie ferrée. Pas de raccourci possible.
Chaque univers à comme point commun l'aspect astronomique et géographique. En gros, les galaxies sont les mêmes, on y retrouve le même soleil. Les Terres sont très semblables, elles ont toutes la même lune, etc. Non, ce qui change de l'un à l'autre de ces univers c'est la population. Certaines Terres sont désertes ou à peine peuplées. Les autres sont habitées par des populations à des stades très divers de l'évolution. Des populations physiquement différentes mais également intellectuellement. Un million de planètes, ce sont plusieurs millions de cultures, de façons de penser.
Les seuls humains à pouvoir parcourir la Clarté (c'est le nom que l'on donne à cette voie qui relie les différentes Terres) sont les Vagabonds. Les premiers d'entre eux sont les Fondateurs, qui ont découvert la Clarté (mais n'en sont pas les créateurs) et qui recrutent de nouveaux Vagabonds parmi les volontaires des différents univers explorés.
Nous suivons dans ce roman le personnage de Jy, Fondatrice d'un million d'années (il faut bien ça pour visiter tous les mondes), qui est en quelque sorte la patronne, en tout cas l'instigatrice de ces voyages d'une Terre à l'autre qui ont pour seul but de faire bénéficier aux peuples rencontrés, dans la mesure ou cela ne perturbe pas leur propre développement, de certaines évolutions technologiques, scientifiques ou autres. Car le peuple de Jy est à un stade très avancé de l'évolution (déjà dans la jeunesse de Jy). On rencontrera également quelques uns de ses collaborateurs d'origines diverses ainsi que quelques spécimens de nos semblables (parce qu'il fallait bien que les Vagabonds arrivent chez nous !)
L'un de ces terriens bien de chez nous se fait passer pour un Vagabond qu'il n'est pas (dès qu'il y a un escroc dans l'univers, il vient de chez nous). Ça marche plutôt bien pour lui mais pas sûr qu'au final se soit une bonne idée, surtout quand sa copine lui demande de rencontrer Jy.
Un roman qui, s'il est original sur le fond, en tout cas en recyclant intelligemment un vieux thème, reste assez classique sur la forme. On suit chaque personnage indépendamment tout en se doutant que, même s'ils n'ont rien à voir les uns avec les autres, ils vont se retrouver tous ensembles. Et ça ne manque pas. Deux d'entre eux sont cependant assez énigmatiques pour nous donner envie d'aller jusqu'au bout.
D'autant que le roman se lit bien même si quelques passages sur certains personnages sont peut-être moins intéressants. Les thèmes abordés ne manquent pas non plus d'intérêt. Quand les Vagabonds prennent contact avec des civilisations qui se sont parfaitement passé d'eux jusqu'alors ne risquent-ils pas de les dénaturer ? Même s'ils sont animés des meilleures volontés du monde ? Même sans songer à les coloniser puisqu'ils ne font que passer ?
Même si Jy et ses Vagabonds sont par essence des êtres pacifiques, sans même aucune connaissance en matière de guerre ou de combat, ne prennent-ils pas le risque d'être perçus, par les populations qu'ils visitent, comme des envahisseurs ? Et que se passe-t-il lorsque ces explorateurs d'un nouveau genre découvrent des populations 100% guerrières ?
Ces questions et beaucoup d'autres vont être posées tout le long du roman. Un roman plaisant à lire et qui offre son lot d'originalité.
À noter que ce roman m'a fortement fait penser aux ouvrages de Robert Charles Wilson. Nul doute que ce dernier aurait pu écrire ce livre. Avis aux fans de l'auteur de Spin.

L'Empire Ultime - Brandon Sanderson

Fils des Brumes , tome 1 (trilogie)
Fantasy
Quatrième de couverture
Les brumes règnent sur la nuit,
Le Seigneur Maître sur le monde.

La jeune Vin ne connait de l’Empire Ultime que les brumes de Luthadel, les pluies de cendre et le regard d’acier des Grands Inquisiteurs. Depuis plus de 1000 ans, le Seigneur Maître gouverne les hommes par la terreur. Seuls les nobles pratiquent l’allomancie, la précieuse magie des métaux.
Mais Vin n’est pas une adolescente comme les autres. Et le jour où sa route croise celle de Kelsier, le plus célèbre voleur de l’Empire, elle est entraînée dans un combat sans merci. Car Kelsier, revenu de l’enfer, nourrit un projet fou : renverser l’Empire.

Cela n'aura échappé à personne, mais la fantasy est plutôt une littérature destinée à un public adolescent. Au départ. À l'arrivée aussi, souvent. Si, si. Je vous assure. Même s'il existe des exceptions notables d'auteurs qui tentent de faire de la fantasy « adulte » (Martin, Jaworski ...), l'ensemble de la production présente la plupart du temps des ouvrages dont la seule ambition est d'embarquer sur les ailes du dragon les jeunes gamins de 15 ans. Les vrais et ceux qui vivent dans nos cœurs d'adulte. Eh bien cet Empire Ultime ne fait pas exception à la règle. C'est très, mais alors très ciblé adolescents. Ce qui n'a, bien entendu, rien d'un reproche. Mais il faut le savoir. Voilà tout.
Ce qui frappe au premier abord c'est le côté extrêmement stéréotypé des personnages. On les croirait sortis tout droit d'un roman d'Alexandre Dumas. Là encore, rien d'infamant, au contraire, mais on ne peut pas dire qu'ils brillent par la complexité de leur psychologie. Même s'il faut saluer les tentatives de l'auteur pour nous offrir des personnages qui ne soient pas trop « monobloc ». Ces derniers n'en restent pas moins des caricatures cent fois côtoyés dans les romans d'aventures.
Mais qu'importe. Le style, simple et efficace nous emporte. L'histoire ne manque pas d'une certaine originalité. Surtout lorsqu'on voit foirer un à un les plans minutieusement préparés des « gentils ». Cela nous change des héros invincibles et est plutôt un bon point.
Quant au système de magie, c'est le point sans doute le plus original du roman. Je n'ai pour ma part jamais lu quelque chose de semblable. Le magicien ici n'est pas loin de ressembler à un athlète. L'entrainement est dur et on ne parvient à la maîtrise, si tant est qu'on ait le potentiel en soi, qu'à force de travail.
J'ai pu par ailleurs apprécier que le héros soit ... une héroïne. Cela n'a plus rien de vraiment original dans un roman écrit au vingt-et-unième siècle mais n'empêche, cela fait du bien d'éviter, pour une fois, un personnage principal bourré de testostérone.
Ajoutons que la fin de ce premier tome est semi-fermée (ou semi-ouverte, comme vous voulez). En d'autres termes, il est tout à fait possible de s'arrêter là. Soit définitivement, mais ce serait sans doute dommage, soit en se ménageant une longue période de transition avant d'attaquer le suivant. Toutes les parenthèses ouvertes  dans le récit ont été fermées, ou quasiment. Même si on sent (et on le sait) qu'il existe une suite. Il ne devrait pas être trop difficile de se replonger dans le second tome après plusieurs mois.
Quoi qu'il en soit, je dois avouer que la lecture de ce premier opus m'aura été très agréable et qu'elle m'aurait (presque) réconcilié avec la fantasy. Sans être un chef d'œuvre ou un modèle du genre, cette trilogie se révèle très agréable à lire. Pour l'été qui vient (peut-être) ce pourrait être un bon choix.

lundi 2 juillet 2012

La dimension des miracles - Robert Sheckley


Science-Fiction (pour rire)
Quatrième de couverture
Carmody, innocent citoyen du xxe siècle, a gagné sans l'avoir voulu un prix au tiercé galactique de l'avenir, un prix qui parle et qui change d'aspect sans prévenir. Le pire, c'est qu'il lui faut aller le chercher à l'autre bout de l'univers. Mais qui refuserait un prix qui peut vous apporter la gloire, la fortune et l'attention des femmes ? Sans négliger un voyage gratuit vers le Centre Galactique. Partir, c'est l'affaire d'un clin d'oeil. Mais revenir, c'est une autre paire de manches quand vous ignorez où est la Terre, quelle est votre époque et à quel possible vous appartenez. Et s'il vous faut compter, pour vous indiquer la route, sur un dinosaure intelligent et amical, sur un dieu égocentrique et sur un architecte ès planètes.
Je n'avais, mais ce qui s'appelle aucune idée, du contenu de ce livre. Imaginez ma surprise en découvrant, dès les premières lignes, que le récit s'inscrivait dans la droite ligne des romans que je qualifierais de ... barré ? Oui, c'est cela même : complètement barré. Inutile de chercher à résumer l'histoire, voire à faire une critique un tant soit peu objective du roman. En deux mots, il s'agit des aventures plus qu'improbables d'un terrien du vingtième siècle embarqué, bien malgré lui dans un voyage extravagant et apparemment sans fin entraîné par un drôle de prix qui parle. Et qui change de forme constamment. On pense bien entendu à Pratchett et son drôle de bagage. Ou à un Jack Vance sous acide. Quoi qu'il en soit, ça n'a rien de sérieux. Ça n'aura sûrement pas révolutionné la SF (encore que ...). Mais qu'est-ce que c'est drôle et qu'est-ce que ça fait du bien. À lire en cas de déprime ou même sans. 

La Cabane de l'Aiguilleur - Robert Charles Wilson

Science-Fiction
Quatrième de couverture :
A la mort de sa mère, Travis Fisher est recueilli par sa tante, Liza Burack, à Haute Montagne. Malgré la Grande Dépression, la vie y est simple, rythmée par le travail à la fabrique de glace, les sermons à l’église baptiste et les sorties avec Nancy Wilcox. Travis en viendrait presque à oublier son statut d’inadapté.
Mais il y a la mystérieuse Anna Blaise, elle aussi hébergée par les Burack. Qui est-elle vraiment ? Quel secret cache-t-elle dans sa chambre systématiquement close ?

La Cabane de l'Aiguilleur est le premier roman de Wilson. Et on y découvre déjà ce qui fera la signature littéraire de l'auteur : des personnages attachants, simples dans leur humanité. Mais le traitement qu'en fait l'écrivain est très complexe. Aucun des états d'âme des personnages ne nous sera caché. L'idée d'avoir situé l'action en pleine dépression est forte et originale. Et on pourrait se croire plongé par instants dans un roman de John Steinbeck. D'autant que les personnages d'Anna et L'Os ne sont pas sans évoquer (avec un peu d'imagination) ceux de Georges et Lennie du roman Des Souris et des Hommes. Le côté Science-Fiction n'est pas particulièrement appuyé et on peut avoir l'impression, dans de longs passages, d'être en train de lire un récit de littérature classique. Ce qu'il faut prendre comme un compliment dans ma bouche, bien évidemment.
À lire donc pour passer un agréable moment.

samedi 24 mars 2012

Cours de guitare classique gratuits

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé faire de la musique. J'ai ainsi taté, au cours des années, divers instruments. Malheureusement sans jamais consacré le temps nécessaire à leur étude. Il y a quelques mois j'avais décidé de me mettre à la guitare. Dans mon ignorance, j'ai acheté une guitare folk, persuadé qu'elle conviendrait mieux au genre musical que je comptais pratiquer. Très vite, je me suis aperçu que plaquer des accords était décidément un exercice très compliqué tandis que jouer des mélodies, simples mais parfois jolies, était plus à ma portée. Mais jouer du classique (puisque c'est de cela qu'il s'agit), bien que parfaitement possible sur une guitare folk, ne donne pas des résultats tout à fait satisfaisants. Fin de la guitare.
Mais il y a peu, refusant de m'avouer vaincu, j'ai fait l'acquisition d'une guitare classique. Et pendant que j'y étais, décidé de prendre des cours. C'est ainsi que j'ai (re)découvert ce site exceptionnel consacré à mon nouvel instrument : le forum de guitare classique Delcamp.
Lorsque j'ai vu que le site proposait des cours en ligne gratuits, je n'ai que peu hésité avant de m'inscrire. Parmi les quelques conditions exigées pour bénéficier des cours figure celle de communiquer autour des cours. D'où ce billet que je me fais davantage un plaisir qu'un devoir de publier. Je souhaite que tous ceux que le son de la guitare ne laisse pas indifférents viennent faire un tour sur le forum. Cela ne coûte rien de jeter un oeil.

Delcamp.fr Cours gratuits de guitare sur internet
Les cours sont donnés par Jean-François Delcamp
Les cours commencent en Septembre 2011 et s'achèvent en Juin 2012.
Ces cours de guitare classique correspondent aux quatre premières années de conservatoire. Ces cours de guitare classique sont gratuits. Ils sont destinés à l'amateur isolé qui n'a pas la chance d'avoir un professeur.
Les conditions pour s'inscrire sont indiquées sur le forum : http://www.guitareclassiquedelcamp.com/

vendredi 2 mars 2012

Commissaire Maigret - Georges Simenon


Policier
Je suis resté longtemps sans lire un seul Simenon, a fortiori pas un seul Maigret. Depuis quelques mois, l'oubli est réparé. Je comble même cette lacune avec une frénésie extravagante. C'est ainsi que, depuis l'été dernier, j'ai lu (dévoré ?) très exactement 10 des romans mettant en scène le célèbre commissaire. Mais pourquoi ne faire qu'une seule chronique de ces 10 premiers livres plutôt qu'une chronique pour chacun d'eux ? me direz-vous. Si, si. On fait comme si c'était une question que vous vous posiez. La réponse est assez simple. En dépit du plaisir énorme et étonnant que je prends à chacune de mes lectures des aventures de Maigret, je me dois d'avouer que chacun des romans ressemble aux autres.
Il baigne dans la même ambiance, les méthodes du commissaire sont chaque fois les mêmes. En lire un, c'est les lire tous ... ou pas. Mais difficile de dégager des qualités particulières de chacun d'eux.
En revanche, et c'est ce qui fait la force de ces romans, les personnages sont chaque fois très différents même s'ils sont un peu toujours semblables malgré tout. Car ce sont des êtres humains avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs amours, leurs haines.
En définitive, on ne relit pas inlassablement le même roman, mais on y trouve immanquablement les mêmes qualités. En fait, en chroniquer un c'est les chroniquer tous ... ou inversement.
Et ces fameuse qualités (à mes yeux j'entends), quelles sont-elles ? La personnalité de Maigret d'abord. Incontestablement voilà un policier particulièrement atypique. Personnellement, je n'en connais pas d'autres comme lui. Dire qu'il est bourru c'est utiliser un doux euphémisme. C'est un véritable ours. Les différentes versions filmées ne nous ont pas totalement ou suffisamment préparés au choc de la rencontre avec le personnage originel. Je dois confesser mon immense surprise lorsque j'ai vu agir le commissaire pour la première fois (Pietr le Letton). Plus taciturne que lui ça s'appelle un muet. Et il faut le voir ignorer superbement les questions qu'on lui pose. Cela en devient presque drôle.
Pourtant c'est un humaniste. Il aime les gens. Même s'il ne se fait guère d'illusion à leur sujet. Il fait toujours preuve de compassion pour les victimes. Mais également, et c'est plus étonnant, il se garde le plus souvent de juger, de condamner les coupables. Il peut même faire preuve de compassion aussi, voire de sympathie à leur égard. Son boulot est d'appréhender ceux qui ont commis des crimes vis à vis de la loi et il le fait bien. Le jugement, il laisse cela à d'autres.
La méthode Maigret est particulière également. À la différence d'un Hercule Poirot qui utilise ses « petites cellules grises » pour découvrir les coupables, qui fait appel à sa rigueur, qui est même capable de résoudre une énigme assis dans son fauteuil et des années après les faits (Cinq Petits Cochons), Maigret utilise plutôt son instinct, voire sa chance presque, pour parvenir à la vérité. Il s'imprègne de l'atmosphère des lieux, de la personnalité des protagonistes. Il hume, il flaire, il attend, longtemps parfois. Et il est vrai qu'une enquête de Maigret peut parfois sembler longue à ceux qui sont friands d'action. Parce qu'il faut bien le dire, il ne se passe pas grand chose de spectaculaire dans ces enquêtes. Il y a bien une petite bagarre de temps en temps ou une poursuite. Parfois même un coup de feu. Mais ça ne va pas plus loin.
Oui mais j'aime ces récits qui prennent leur temps. Qui sont comme des longs fleuves tranquilles. Ou, pour mieux dire, des canaux paisibles. Car des canaux ou des cours d'eau tranquilles, on en côtoie quelques uns aux cours des enquêtes. Est-ce parce que Simenon est un homme du nord où les canaux sont (peut-être) plus présents qu'ailleurs ? Je l'ignore, mais on croise pas mal de péniches et de bateaux quand même.
Il faut dire aussi que notre Maigret ne tient pas en place. Même si sa fonction de commissaire parisien ne l'autorise pas (a priori) à enquêter ailleurs que dans la capitale, on ne l'y voit pas si souvent. Que de balades, que de lieux visités en 10 romans ! Mais du coup, il n'est pas souvent à la maison, cet homme là. C'est madame Maigret qui doit en faire une tête (à moins que cela ne l'arrange) parce que son policier de mari agit toujours de la même façon. Dès qu'une enquête commence, il se pose près de l'endroit du crime et n'en bouge souvent plus jusqu'à la résolution.
Et c'est un autre des charmes de la série. On se retrouve plongé pendant quelques jours (dans la fiction j'entends) dans un univers chaque fois différent. Ajoutons à cela l'écart temporel (les premiers romans datent des années trente) et le dépaysement est garanti.
Et de charme, l'époque n'en manque pas, du moins à mes yeux. On s'en sent à la fois si proche et si éloigné. Proche parce qu'on y retrouve la plupart des éléments de notre monde moderne (à l'exception de l'ordinateur). Voitures, téléphones, radio, télévision (au moins les balbutiements) ... Éloigné parce que tout y a un caractère désuet (objets, métiers, habitudes, comportements ...)
Bon, est-il utile que j'en ajoute davantage ? Vous l'aurez compris, j'aime les enquêtes du commissaire Maigret. Les livres sont de plus ultra courts. Pas de soirées pénibles pour venir à bout de milliers de pages. Chaque fois que j'hésite sur une nouvelle lecture, je me prends un Maigret. Je suis sûr de passer un bon moment. C'est ma petite friandise.

Voici un cours résumé des 10 romans que j'ai lus.
Pietr le Letton Première enquête du commissaire. Maigret suit à la trace un escroc international à Paris et en Province.
Le Charretier de la Providence Une enquête sur la Marne, de péniche en bateau de plaisance, entre deux écluses.
M. Gallet décédé M. Gallet est retrouvé mort par balle dans un hôtel de Sancerre. Maigret découvre que la personnalité de la victime est plus complexe qu'il n'y parait.
Le Pendu de Saint-Pholien Étrange enquête en Belgique qui commence (par hasard) avec la filature par Maigret d'un homme au comportement curieux. Un homme qui finira par se suicider.
La tête d'un homme Maigret fait évader de prison un homme jugé coupable d'un double meurtre. Sauf que le commissaire le croit innocent.
Le chien jaune Un petit groupe d'habitués d'un café de Concarneau voit ses membres assassinés, ou pas loin de l'être, les uns après les autres.
La Nuit du Carrefour Un carrefour, près d'Arpajon, occupé par trois maisons. Andersen, un Danois, retrouve dans son garage la voiture de son voisin. Dans la voiture, un cadavre.
Un crime en Hollande Pays-bas. Un professeur français, accusé de meurtre, appelle Maigret à son secours.
Au rendez-vous des Terre-Neuvas Après trois mois passé en mer, un bateau de pêche rentre au port de Fécamp. Son capitaine est retrouvé assassiné.
La Danseuse du Gai-Moulin Deux adolescents liégeois se laissent enfermer dans un cabaret afin de s'emparer de la recette. Mais il découvrent un cadavre.

Depuis, j'ai ajouté un roman à la collection, La Guinguette à Deux Sous qui se déroule au bord du canal Saint-Martin.

mercredi 29 février 2012

La Compagnie des Glaces - G.J. Arnaud

Tomes 1 et 2
Science Fiction
Lorsque j'ai eu l'occasion de lire quelques romans de ce monument (au moins par la taille) de la Science Fiction française je n'ai pas hésité longtemps. Je ne cache pas que j'avais cependant un véritable a priori vis à vis de cette saga. D'abord devant le gigantisme de l'œuvre. Près d'une centaine de roman et tous écrits par le même auteur. J'avoue avoir du mal à concevoir que quantité et qualité puissent faire bon ménage en littérature. Ensuite à cause de l'éditeur. Fleuve Noir produisant pour moi essentiellement des « romans de gare ». Même s'il existe sans doute des perles au sein de la production, j'avais tendance à me montrer très dubitatif.
Lorsque j'appris, de surcroît, que l'auteur avait préalablement à cette série fleuve de Science Fiction commis d'autre séries assez conséquentes aussi dans les genres policier ou espionnage, notamment, un début de panique commença à m'envahir. Mais n'écoutant que mon courage, j'entamai ma lecture.
Le cadre de la Compagnie des Glaces est une Terre dont le climat à été rendu extrêmement rigoureux à la suite de l'explosion de la lune et de la présence de la couche de débris qui a entouré notre planète. Les températures sont glaciales et les humains ne survivent que sous des dômes de protection. Les déplacements ne sont plus assurés que par des trains qui circulent sur des centaines de milliers de kilomètres de rails. Les compagnies ferroviaires sont devenues à ce point importantes que ce sont elles qui dirigent en lieu et place des politiques et en imposant des lois dictatoriales.
En marge de cette société qui vit sous la protection des dômes, il existe des tribus d'hommes (de créatures disent certains), totalement insensibles aux conditions climatiques extrêmes qui sévissent. Qui sont-ils, d'où viennent-ils, personne ne le sait. C'est dans ce contexte que nous suivons les aventures de Lien Rag (quel nom !), glaciologue, qui va bientôt faire la connaissance de la résistance.
Je ne cache pas que le premier tome m'a plutôt agréablement surpris. Le style n'est certes pas d'une qualité littéraire exceptionnelle mais il est formé dans un français correct et se laisse lire facilement. Pas de place ici pour de longues descriptions, la priorité est plutôt donnée à l'action. Le rythme est rapide et on n'a guère le temps de s'ennuyer. De plus, l'auteur aborde rapidement des thèmes comme l'écologie, les dictatures, la religion, etc. de façon assez critique et pertinente. L'ensemble du roman fourmille d'idées.
Non, ce qui coince un peu, et plus particulièrement dans le second tome, c'est le manque d'empathie que l'on ressent vis à vis du personnage principal. La faute ici précisément au style qui ne nous permet pas d' approfondir la psychologie des personnages. On sait ce qu'ils font, on sait moins ce qu'ils pensent.
Alors j'avoue traîner un peu avant d'attaquer le troisième tome mais c'est aussi parce que j'ai beaucoup, beaucoup d'autres livres à lire.
Au final une série assez sympathique et qui offre au lecteur qui accroche bien à l'histoire la perspective de nombreuses heures de lectures.

dimanche 12 février 2012

Impressions de lecture n° 2

Trafic d'Or sous les T'ang - Robert Van Gulik
Juge Ti 01
Policier - Historique
Chine 663. À la suite de la mort du magistrat précédent, TI Jen-Tsie est nommé juge du petit district de Peng-lai.Accompagné de HONG Liang, son vieux conseiller, il rencontre en chemin deux aventuriers, MA Jong et TSIAO Taï qui vont devenir ses redoutables lieutenants. Arrivé sur place, il aura à résoudre trois affaires. La mort de son prédécesseur bien sûr mais également celle de l'enlèvement d'un femme et de la disparition du premier commis du tribunal.
Avec sa jeunesse, son intelligence, son courage, son humanité, le juge TI est un personnage plutôt attachant. Son serviteur et ses deux lieutenants forment un trio assez savoureux. Ajoutez à cela un dépaysement à la fois culturel et temporel et vous obtenez un cocktail parfaitement réussi et qui devrait vous faire passer un très bon moment.
Le fait que le juge mène de front plusieurs enquêtes (comme cela arrive d'ailleurs sans doute fréquemment dans la réalité) donne au récit beaucoup de rythme. Cela nous permet de croiser la route de plusieurs personnages de milieu et d'éducation variés. Nous sommes ainsi invités à découvrir de nombreux et différents aspects de la vie d'une province de la Chine de l'époque.
Une série d'une lecture extrêmement agréable.

La Patrouille du Temps 1 - Poul Anderson
Science Fiction
S'il est une série en Science Fiction à la réputation flatteuse, c'est bien celle-ci. Il ne m'en fallait pas plus, quand l'occasion de la lire s'est présentée, de me ruer dessus.
Manse Everard est un ex-officier de l'armée américaine. Alors qu'il est à la recherche d'un emploi, il reçoit une offre très curieuse. On lui propose en effet de faire partie de la Patrouille du Temps, une brigade chargée essentiellement de veiller à ce que personne ne soit tenté de modifier le cours de l'histoire suite à la découverte du voyage dans le temps. Nous allons donc suivre les aventures de Manse Everard à travers plusieurs périodes de l'histoire.
Autant le dire, cette série est chargée de handicaps, au moins à mes yeux. Déjà, je ne suis pas très fan des voyages dans le temps. L'effort qui m'est demandé de suspension d'incrédulité est considérable. Les fameux paradoxes temporels qui plaisent tant aux fans du genre me laissent perplexe. Mauvaise pioche. Ensuite je n'aime pas trop les nouvelles. De nouveau mauvaise pioche.
Mais au-delà de ces inconvénients somme toute surmontables, j'ai été surtout rebuté par le caractère vieillot du récit. Bon sang ce que cela a donc mal vieilli du moins à mon humble avis. De plus, je n'ai pas trouvé les personnages particulièrement attachants.
Cela n'aura pas été une expérience inoubliable mais je tempérerai mon propos en répétant que je ne suis pas du tout dans la cible de ce genre d'ouvrage. J'invite tous ceux qui souhaitent étoffer leurs connaissances des grands classiques de tenter l'expérience dans la mesure où la lecture de ce recueil n'est pas une torture tout de même. Mais je n'offre, on l'aura compris, aucune garantie que vous soyez enthousiasmé.

Le Sourire Noir - Serge Brussolo
Thriller
Mother Lode Lake, une toute nouvelle station de vacances. Un groupe de vacanciers teste un nouveau produit de régime à l'efficacité incroyable. En à peine quelques jours tous ont déjà perdu plusieurs kilos sans se priver de manger. L'astuce ? La poudre miracle limite l'absorption par l'organisme à 400 calories quel que soit la quantité d'aliments ingérée. Malheureusement, la cure a des effets secondaires dévastateurs au niveau psychique et les curistes finissent par adopter des comportements suicidaires à leur insu.Comportements qui vont les conduire à des accidents mortels.
C'est dans ce contexte que David Sarella, écrivain à succès, devient professeur de littérature de la station. Il va vite découvrir que la drogue cache un combat sans merci entre un psychopathe, la maffia et le F.B.I. Il va alors être impliqué malgré lui de la plus horrible des manières.
J'avais déjà pu apprécier le talent de Brussolo et le moins qu'on puisse dire est que j'avais réservé à ma première lecture un accueil plutôt mitigé. Tout en supputant d'ailleurs que l'auteur était sans doute capable de faire beaucoup mieux. Et j'ai pu constaté que je ne m'étais pas trompé. Ce Sourire Noir est un excellent thriller. Le personnage principal est attachant et complexe à souhait. Le récit est déjanté juste comme il faut et nous entraîne dans une course contre la montre haletante.
J'ai lu quelque part que Grangé était le Stephen King français. J'ai tendance à penser que, s'il existe un Stephen King français, c'est plutôt Brussolo. Mais cela n'engage que moi. Il a de plus un avantage sur son illustre modèle, c'est la longueur raisonnable de ses romans.
Le Sourire Noir est un excellent divertissement qui vous fera passer, il me semble, un bon moment.

Les Piliers de la Terre - Ken Follett
Historique
Pour faire simple, le roman parle de la construction, sur de nombreuses années, d'une cathédrale dans l'Angleterre du 12ème siècle. L'intrigue étant étoffée par les relations conflictuelles qui opposent les différents protagonistes qui vont du simple conflit d'intérêt à la haine farouche.
Avant d'entamer la lecture de ces Piliers de la Terre, je ne connaissais rien ni de l'œuvre ni de son auteur. Tout juste avais-je pu lire peu de temps auparavant une simple allusion laissant entendre que le roman avait tendance à donner dans les bisounours. Je savais confusément qu'il s'agissait d'un best-seller mais rien de plus.
Alors certes, les gentils et les méchants sont clairement identifiés. Les gentils sont très gentils et les méchants très méchants.Mais à y regarder de plus près, on s'aperçoit que chaque personnage est bien plus complexe qu'il semble. Certains gentils ont par exemple tendance à suivre avec une telle rigueur, voire, une telle rigidité leurs principes qu'ils finissent par manquer d'indulgence. Mais finalement qu'importe. Ce qui compte c'est la richesse des aventures, ou plus exactement des mésaventures des partisans de la cathédrale. Ils ont bien du mérite de continuer à se battre et à y croire en dépit des catastrophes, collectives et individuelles, qui s'enchaînent. Et Ken Follett n'est pas avare d'idées tordues pour ce qui est de mettre des bâtons dans les roues de ses personnages.
Ajoutons juste qu'après avoir lu ce livre, vous n'ignorerez plus rien de la construction d'une cathédrale. L'ambiance du moyen-âge est en outre parfaitement rendue. Un bon roman, qui m'a fait passer un bon moment. Et bien que s'agissant d'un véritable pavé, il se laisse lire très facilement.

vendredi 10 février 2012

Impressions de lecture n° 1

Voilà !
Ainsi que je ne vous l'avais donc pas promis dans mon précédent billet, ceci est ma première chronique post-torpeur. Le titre n'a rien d'original mais je m'en tape à un point que vous ne pouvez même pas imaginer. C'est déjà beau que je reprenne la plume ... enfin le clavier. Faut pas me demander la lune non plus.
Alors les critiques qui vont suivre sont rangées dans un ordre tout à fait aléatoire. De là à dire qu'elles ne sont pas rangées il n'y a qu'un pas, que je franchis allègrement. Déjà que je vais devoir me souvenir de tous les livres que j'ai lus et pas chroniqués. C'est pas dans la poche, tout ça, je vous le dis.
Au fait, je ne donne plus de note. Je n'ai jamais été très convaincu de leur utilité. Mais soyez sûrs que chaque fois qu'un roman se révélera un coup de cœur, je ne manquerai pas de le signaler.
Et encore autre chose, je vais me contenter de faire 4 ou 5 critiques par chronique. Histoire de ne pas produire des pavés (trop) indigestes.

Les Rivières Pourpres - Jean-Christophe Grangé
Polar - Thriller
Ceci est le premier roman que je lis de Grangé dont je ne connaissais rien. C'est donc sans a priori que j'ai attaqué ce récit de deux enquêtes (à première vue différentes) menées par deux flics. L'un jeune, l'autre moins. Et cela, à des kilomètres de distance. Comme chacun s'en doute, les enquêtes finiront par converger, les deux flics par se rencontrer et coopérer.
Rien à dire de particulier sur le style si ce n'est que le texte se lit plutôt bien. Il y a du rythme et le double mystère assez épais pour nous donner envie d'aller jusqu'au bout. Les personnages ont assez d'épaisseur, eux aussi,  pour attirer notre attention et nous intéresser.
En revanche, l'explication finale s'avère difficile à  avaler. Sans être totalement indigeste, elle demande au lecteur un certain effort pour passer sur certaines invraisemblances.
L'avenir devait m'apprendre qu'il en est souvent ainsi avec Grangé qui flirte quasi à chacun de ses romans avec le fantastique sans toujours oser franchir le pas. J'aime le fantastique, j'aime les thrillers réalistes. J'ai un peu plus de mal avec les œuvres à mi-chemin des deux. À mi-chemin de n'importe quels genres, d'ailleurs.
En deux mots : cela se lit bien et doit s'oublier à peu près aussi vite. Et petite précision : je n'ai pas vu le film mais la lecture du roman ne m'a pas dissuadé de le faire si un jour l'occasion se présente.

Les Femmes de Stepford - Ira Levin
Science Fiction
D'Ira Levin je n'avais lu que Un Bonheur Insoutenable, une remarquable dystopie dans la lignée de 1984. Même si le roman est un cran au-dessous de son illustre modèle, il est loin, très loin d'être sans intérêt. Bref, c'est avec un plutôt bel optimisme que je démarrai la lecture de ces Femmes de Stepford.
J'y ai découvert le récit d'un jeune couple, plutôt progressiste, qui vient d'emménager dans une petite ville résidentielle. L'un comme l'autre sont féministes et ils vont très vite découvrir qu'il sont en cela différents de la plupart des autres couples dans lesquels un bon macho vit en seigneur et maître auprès de sa femme soumise et bonne maîtresse de maison. C'est du Desperate Housewives, pur et dur, l'humour en mois.
Parce que le moins qu'on puisse dire, c'est que l'ambiance va dire tourner au pesant, très pesant et va même devenir progressivement étouffante, inquiétante. Surtout lorsque le cercle, déjà restreint, des femmes libres va petit à petit diminuer encore un peu plus. Alors que se passe-t-il à Stepford ? C'est ce que va tenter de découvrir le principal personnage féminin du roman. 
Étonnamment, la quasi totalité du livre est assez pauvre en éléments fantastiques ou relevant de la science-fiction ce qui est assez déroutant pour un roman du genre. Enfin, en tout cas, jusqu'à la révélation finale, que l'on voit venir un petit peu avant, il faut bien le dire. Mais cela n'est pas gênant.
En fait, le roman prend toute sa saveur à partir de cette révélation lorsque le lecteur que nous sommes, revoit défiler en un instant tous les petits indices que l'auteur a semé le long de l'ouvrage.
Un bien sympathique petit roman, ma foi, et qui doit se laisser relire et relire encore.

Maître à Bord - Patrick O'Brian
Jack Aubrey 01
Aventure
On connait mon goût pour les aventures maritimes. Pour les corsaires, pirates et autres flibustiers. Je ne pouvais donc que plonger (humour) dans ce premier épisode des aventures du capitaine Jack Aubrey. Et pour plonger, on plonge. C'est à une véritable immersion (re-humour) dans le monde de la marine que nous invite O'Brian. À tel point que même un vieux loup de mer virtuel comme moi pouvait avoir du mal à suivre les descriptions données. Sans une solide connaissance du vocabulaire marin, on pourrait vite décroché.
Sauf que, et c'est là tout le génie de l'auteur, je trouve, nous avons pour jouer le rôle du lecteur novice en la  matière le personnage du docteur Maturin. Lorsque celui-ci embarque sur la Sophie, le premier commandement de Jack Aubrey, il ne connait strictement rien aux navires et à la navigation. C'est donc au travers des conversations qu'il aura avec l'équipage qu'il va parfaire ses connaissances et nous avec lui.
Et nous allons donc suivre les aventures du sloop la Sophie, petit navire aux performances très médiocres et de son équipage, au service de sa majesté britannique.
Compte tenu du retard accumulé dans mes chroniques, mes lectures s'éloignent inexorablement dans le temps et leur souvenir s'effiloche. Tout ce qui me reste de ce premier opus de la saga Jack Aubrey c'est une succession de combats dans les eaux méditerranéennes à l'issue parfois bonne, parfois nettement moins. Et fort heureusement, la lassitude ne nous gagne jamais tant les récits sont prenants.
J'ignore en revanche si le lecteur ne risque pas de s'ennuyer sur la longueur. J'essaierai sans doute le deuxième volet mais dans un futur plutôt éloigné.
Pour les curieux, le film Master and Commander : De l'autre côté du monde est tiré de plusieurs tomes de la série et notamment de ce premier. Et non, je n'ai pas vu le film.

Un Crocodile sur un Banc de Sable - Elizabeth Peter
Peabody 01
Policier - Historique
Amelia Peabody est une jeune archéologue amateur de la fin du 19ème siècle. À l'occasion d'un séjour en Égypte, elle fait la connaissance d'un égyptologue réputé, un rien bourru. Par hasard, elle le retrouve dans le campement qu'il a établi près de ses fouilles. Bientôt vont se produire d'étranges évènements où sont notamment impliquées des momies peu amicales.
Autant le dire d'entrée, on ne peut lire les aventures de miss Peabody sans penser aux romans d'Agatha Christie. En terme d'époque d'abord, notre héroïne étant une quasi contemporaine d'Hercule Poirot. En terme d'ambiance et de personnages ensuite. La reine du polar était passionnée par l'Egypte et elle n'aurait pas renié la galerie de gentlemen et de ladies que nous offre Elizabeth Peter. Et puis nous sommes après tout au cœur d'une enquête policière. Cela entretient la filiation.
Mais la comparaison s'arrête là. L'auteur des Peabody n'a pas tout à fait le talent de la créatrice d'Hercule Poirot. Même si on suit avec intérêt les aventures de la jeune archéologue, nous ne sommes pas passionnés au point de nous précipiter sur le tome suivant. Mais j'en lirai sans doute d'autres. Plus tard.

Sommeil prolongé


Les plus observateurs d'entre vous l'auront sans doute remarqué, je n'ai pas publié de chronique depuis fort longtemps. Depuis le (triste) 22 novembre 2011 pour être exact. Les autres auront pu être alertés par ce billet de Guillaume ... ou pas.
La faute à une terrible flemme qui m'envahit depuis des mois (bien avant novembre à vrai dire) ainsi qu'à une envie de publier des chroniques les plus abouties possible.Or, faire une (bonne) chronique, cela représente pour moi une dépense d'énergie considérable, n'étant pas doté du talent nécessaire pour les « pondre » en cinq minutes.
C'est ainsi que progressivement, sans l'avoir prémédité, j'ai fini par abandonner mon blog, ou tout comme. Le choix était simple. Ou bien publier des chroniques vite faites, sans beaucoup d'intérêt mais sans effort et juste pour dire que je publiais toujours ou bien m'obstiner à ne ne sortir que des chroniques qui convenaient à mon exigence, donc, ne plus rien sortir compte tenu de mon état d'esprit.
Reste une troisième voie. D'évidence pas la meilleure. Une espèce de compromis. Publier des chroniques regroupant plusieurs des romans que j'aurais lus et ne donnant pour chacun d'eux qu'une version condensée, concentrée de ce que j'en pense. Un peu dans l'esprit de ce que fait Acr0.
Cela ne me satisfait pas pleinement dans la mesure ou le texte consacré à chaque livre va être considérablement réduit mais si cela doit permettre à ce blog de ne pas sombrer dans l'oubli total (déjà que ...)
Je vais donc publier prochainement mon premier « rond de sorcier » (Non Acr0, rassure-toi, je ne vais pas l'appeler comme ça ;o) ). Mais il ne s'agit nullement d'une promesse. Je vais faire une tentative et voir ce que cela donne. Si l'effort fourni est comparable à celui que je fournissais jusqu'à présent, il n'est pas exclu que j'abandonne l'aventure une nouvelle fois. Et sans doute alors définitivement.
Mais ne partons pas vaincu d'avance que diable.
Haut les cœurs ! J'attaque ma nouvelle chronique.
À bientôt les amis.