dimanche 5 avril 2009

Vengeance - Fabrice Colin

Tragique existence que celle de Tirius Barkhan. Recueilli par le frère de l’Imperator apprès le massacre de sa famille, le jeune Ishwen, accusé d’un crime qu’il n’a pas commis, revient à Dât-Lakhan pour demander réparation. Mais l’envahisseur Senthaï est déjà là. Réhabilité et nommé général, Barkhan tente de repousser ses assauts. Et meurt sur le champ de bataille, victime d’un terrible complot. Du moins, c’est ce que l’histoire raconte... Car aujourd’hui, un nouveau guerrier se présente aux portes de la ville, et Vengeance est le nom de son épée. Vengeance ! Vengeance pour la mort de Barkhan !

En principe, je ne suis pas fan d'heroic-fantasy. Ces histoires de guerrier invincible, de légende vivante, de mythe indestructible sont à ce point rabâchées que je n'en espère plus rien de nouveau. Et j'avoue avoir eu un peu de crainte devant cette énième aventure épique annoncée par la quatrième de couverture.
Mais c'était sans compter avec la force d'évocation de Fabrice Colin. Je crois que ce qui sauve les lecteurs des livres de ce genre, de l'ennui, c'est la capacité qu'a l'auteur de générer en eux des images fortes. Et ici, l'exercice est parfaitement réussi. La plupart des passages un peu dramatiques nous rappellent des souvenirs d'enfance lorsque nous gobions les yeux écarquillés des kilomètres d'images de peplum sur grand ou petit écran. Tout est là, amalgamé dans un subtil mélange ou chacun peut y voir ce qui lui chante. C'est ainsi que selon les souvenirs particuliers des uns et des autres nous verrons (reverrons) vivre : Ulysse, Spartacus, Ben-Hur, Leonidas, Alexandre, Hannibal ou d'autres.
D'autant que, à l'inverse de beaucoup de ses compatriotes, Fabrice Colin écrit dans un style simple, épuré et son roman se lit avec beaucoup de plaisir et de facilité. Lorsqu'il doit signifier qu'un vieux guerrier pose lentement son casque sur la table il écrit :" Le vieux guerrier posa lentement son casque sur la table." et pas "L'homme qui avait participé à toutes les guerres ôta la protection de métal qui garantissait son chef et la déposa avec infiniment peu de hâte sur le meuble de bois quadrupède." Ce qui ne signifie pas que l'auteur écrit comme un pied. Loin s'en faut. Il est simplement parfaitement lisible. Ce qui est énorme.

Le roman est divisé en quatre parties (actes), chacune racontant une histoire différente et que nous pourrions intituler : exil, retour, vengeance, expiation. Le ton change également d'un acte à l'autre. Autant le premier est d'un extrême classicisme frisant le roman pour adolescent, autant la suite et la fin versent peu à peu dans la tragédie la plus noire. Le dernier acte est un peu un condensé trash de Légendes de David Gemmell. D'aucuns ont pu déplorer ce changement de ton. C'est pour ma part ce qui m'a le plus emballé. Comme quoi. Une fois de plus, décidément, j'ai l'impression d'être à contre-courant. Et moi je dis : vive la multiplicité des points de vue.

Vengeance est un petit roman (306 pages) peut-être pas indispensable mais qui vous fera passer un bon moment. Surtout si vous êtes comme moi.

Attention ici pas de happy end. Ames sensibles s'abstenir.

3 commentaires:

  1. Ben voilà, tu vois quand tu veux ! ;o))
    Par contre pour les Peplums je crois qu'on va passer pour deux affreux vieux machin. Pas certains que les plus jeunes d'entre nous est été élevés avec les magnifiques cartons pâte de Rome ou d'Alexandrie façon Hollywood !

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  2. Récemment il y a tout de même eu : Gladiator, Troie, 300, Alexandre ... bon, ce n'est plus du carton pâte, mais enfin.

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  3. Ah oui exact, pardon ! Je ne me souvenais même plus de Troie et d'Alexandre tellement je les ai trouvé mauvais tous les deux

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