Mandchourie, en l'an 2213 : la ville de Ha Rebin dresse des tours de huit kilomètres de haut dans un ciel jaune de pollution. Dans les caves grouille la multitude des damnés de la société, les suburbains. Une maladie qu'on croyait éradiquée réapparaît. Cmatic est chargé par une transnationale d'enquêter sur trois cas. Une adolescente étrange le conduira à travers l'enfer d'un monde déliquescent, vers ce qui pourrait être un rêve d'immortalité. Mais vaut-il la peine d'être immortel sur une Terre en perdition ?
Pour dire la vérité, j'ai à peine dépassé la page 100, soit un tiers du livre, avant de jeter l'éponge. Cette chronique ne prétendra donc pas refléter la totalité du roman.
En vieux lecteur d'oeuvres de l'imaginaire j'ai, par expérience, constaté que les auteurs français semblent prendre un malin plaisir à utiliser un style alambiqué, des phrases tarabiscotées rendant par là leurs textes difficiles à lire et/ou ennuyeux. On dit de certains personnes qu'elles s'écoutent parler, ces écrivains s'écoutent écrire.
Et j'ai bien peur que Catherine Dufour ne soit pas loin de faire partie du lot. J'ai fait une première tentative pour lire ce Goût de l'immortalité avant de m'arrêter aux alentours de la page 75. J'ai ensuite fait une seconde tentative qui m'a amené jusqu'à la page 104. Bel effort ! Et d'effort, précisément, il y en avait trop à fournir pour appréhender le texte. Lire du Catherine Dufour nécessite, apparemment, une concentration sans faille. Et pour moi, la lecture étant avant tout un plaisir, il est inconcevable d'avoir à fournir une attention démesurée pour venir à bout d'un texte.
Pourtant, pour être juste, les phrases sont courtes, le vocabulaire à la portée du plus grand nombre mais suite à je ne sais quelle alchimie maligne le tout est difficile à suivre.
Ajoutez à cela que le contenu même du livre n'a jamais, dans la centaine de pages lues, éveillé en moi un intérêt extraordinaire et vous comprendrez mieux comment j'ai pu renoncer à poursuivre. Le monde qui est décrit est certes une vision personnelle, intéressante de ce que nous réserve l'avenir. Mais les personnages manquent trop de consistance ou d'intérêt à mon goût. De plus cela manque singulièrement de dialogues même si la forme épistolaire le justifie.
En bref, si je ne vous encourage pas à lire ce livre, je ne veux pas vous dégouter de le faire. Je ne lui trouve pas de réels défauts majeurs, mais, malheureusement, pas non plus de ces qualités que je recherche en particulier dans les romans. Il n'est juste pas fait pour moi. Voilà tout.
Mais il n'est pas exclus que je donne à ce roman une nouvelle chance, un jour que je serai mieux disposé.
P.S. En général je ne me préoccupe pas de ce genre de détail mais en l'occurence la couverture est particulièrement laide (mais ça ne change pas le contenu).
Bonsoir Arutha,
RépondreSupprimerVoilà une chronique (forcément incomplète) qui m'interpelle. Si je ne suis pas loin de partager ton point de vue sur le style de certains de nos auteurs Nationaux, je nourris pour ma part une grande attente de ce roman.
C'est la lecture de cette page et des quelques liens qui y sont présentés qui m'ont fait me pencher plus avant sur ce roman :
http://www.noosfere.com/heberg/dufour/gout.html
Je reviendrais sur cette page, partager mes impressions dès que j'aurai eu l'occasion de le lire. Mais il faudra être patient car si l'ouvrage est dans ma "pile", la taille de celle ci fait que ce ne sera surement pas avant le troisième ou quatrième trimestre 2009 ;o))
Bonjour El Jc
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup hésité avant de publier cette chronique. Mais j'ai décidé de chroniquer tout ce que je lisais. Les raisons pour lesquelles on n'apprécie pas un roman sont essentiellement subjectives. Les transcrire en raisons objectives, pour une critique honnête, est un exercice difficile même s'il est passionnant. Je n'ai peut-être pas su trouver les mots. Il est vrai que ce livre a rencontré beaucoup d'échos favorables. Mais chaque fois, il est tout de même précisé que l'accroche est difficile. Elle l'a été trop pour moi.
C'est tout à fait compréhensible rassures toi. L'intérêt de suivre nos chroniques respectives sur la toile, c'est aussi cela, d'avoir des avis qui sortent de ceux des spécialistes, des critiques ou des éditeurs. Chaque livre a son public, et chacun de nous est, même s'il apprécie la littérature de l'imaginaire, attiré par certains de ces aspects et non par d'autres.
RépondreSupprimerJ'apprécie l'exercice. Plus facile de commenter un bon roman, qu'une oeuvre qu'on a pas appréciée ou pas été en mesure de s'approprier. Je t'invite à maintenir le cap éditorial et a publier tes chroniques quoi qu'il en soit. Car pour le lecteur c'est assez édifiant d'avoir une chronique négative si elle argumentée.
De mon côté j'ai bien aimé ce côté littéraire.
RépondreSupprimerCatherine Dufour a indiqué dans une interview qu'il s'agissait ici d'un exercice de style, elle imitait Marguerite Yourcenar.
N'en reste pas moins son sens de la formule que j'apprécie beaucoup.
Outrage et rébellion est beaucoup plus léger mais certains excès de ce nouvel exercice peuvent déstabiliser.
Efelle, bienvenu sur mon blog avec ce premier commentaire. C'est toi qui m'as incité à lire Le goût de l'immortalité (qui était déjà dans ma pile). Et je ne regrette rien. J'ai également commandé du Mauméjean, du Wilson et ... du Dufour (Quand les dieux buvaient), grâce à toi (à cause de toi ;o) ). Je pense que chacun doit se faire son propre point de vue celui des autres servant d'aide à la décision (d'acheter, de lire). Mais je suis de plus en plus persuadé que je vais redonner une chance à ce roman. Il flotte un léger (très léger) parfum dans le livre de Dufour, du Sabotage amoureux d'Amélie Nothomb, quand elle raconte son enfance en Chine, et ce n'est pas déplaisant.
RépondreSupprimerTout le plaisir est pour moi.
RépondreSupprimerCelui-là m'a donné bien du mal à moi aussi, principalement parce que je n'ai pas du tout accroché à l'univers décrit. Le style ne m'a pas trop dérangé, et je l'ai tout de même terminé. J'en garde un souvenir mitigé qui ne me donne pas envie de lire le nouvel opus de Catherine Dufour.
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