mardi 28 avril 2009

La villa des mystères - Federico Andahazi

Été 1816 : le temps est exécrable sur les rives du lac Léman. Désœuvrés, Lord Byron, Percy et Mary Shelley, Claire Clairmont et le docteur Polidori, hôtes illustres de la villa Diodati, se lancent un défi littéraire : écrire l'histoire gothique ultime, la plus sombre, la plus originale. Polidori, secrétaire et souffre-douleur de Byron, jaloux du talent de son maître, reçoit d'étranges lettres anonymes qui l'informent de l'existence des jumelles Legrand, des comédiennes scandaleuses, courtisanes, célèbres et méprisées.Et qui surtout lui proposent un étrange pacte littéraire... Qui lui écrit ces lettres scellées à la cire noire ? Que devra-t-il donner en échange du chef-d'œuvre dont il rêve ? Cette Villa des mystères est le théâtre d'un roman gothique moderne qui explore des régions insoupçonnées, troublantes, de la sexualité, et revisite avec malice un moment fondateur des littératures de l'imaginaire : la création du Frankenstein de Mary Shelley.

Il faut savoir tout d'abord que je ne suis pas familiarisé avec la littérature fantastique. A peine ai-je lu quelques ouvrages du genre, dont Dracula, et c'était il y a longtemps. Je n'ai même pas lu Frankenstein. C'est dire. Je suis donc incapable de juger l'originalité de telle ou telle oeuvre que je serais amené à lire. Pourtant, j'ai le sentiment que La villa des mystères a une façon de réinventer certains thèmes, comme le vampirisme, assez unique.

Il faut noter également que la plupart des détails "réalistes" de l'histoire sont inspirés de faits réels. Ainsi sont véridiques les vacances en Suisse de Lord Byron, Percy et Mary Shelley et la demi soeur de celle-ci, Claire Clermont, les liens qui unissent Lord Byron et John Polidori, jusqu'à l'anecdote du défi littéraire qui devait donner naissance à Frankenstein. Pourtant, et contrairement à ce que pourrait laisser croire le résumé de la quatrième de couverture, c'est moins le quatuor des jeunes gens de bonne famille qui intéresse l'auteur que le docteur Polodori et, surtout, son étrange et mystérieux correspondant.
C'est en effet dans les missives que reçoit le jeune secrétaire de Lord Byron que réside l'essentiel de l'intrigue. On y découvre la biographie insoutenable et terrifiante d'un monstre à peine de forme humaine. Rarement, je crois, n'auront été mêlés si inextricablement, sexualité et fantastique.

Le tout est servi par une langue somptueuse et néanmoins particulièrement agréable à lire. Qui plus est le roman (ou devrais-je dire le conte ?) ne comporte que 150 pages qu'on dévore en une paire d'heures. Même si, face à la densité incroyable du récit, on a l'impression d'en avoir lu le double sans ressentir jamais le moindre ennui. Bien au contraire. Ajoutez à cela un humour fin et vous obtenez un cocktail savoureux à consommer sans modération.

P.S. On notera la coïncidence qui fait que j'ai lu, presque coup sur coup, deux livres en lien avec le Frankenstein de Mary Shelley (le premier était La vénus anatomique).

4 commentaires:

  1. Et oui j'ai ragé de ne pas pouvoir te laisser un petit commentaire sur ce billet hier soir. Maintenant que le petit problème technique est résolu je m'y colle.

    Je ne connais pas du tout cet auteur. Quelqu'un peut il m'en dire un peu plus à son sujet ?
    Tu semble évoquer le fait que la présence de Lord Byron ne serait qu'un prétexte pour l'auteur de présenter Polidori, si c'est bien le cas ce serait grand dommage tout de même. L'ouvrage semble tout de même t'avoir enthousismé, aussi j'y jetterai un oeil à l'occasion.

    Ne te reste plus désormais qu'à franchir le pas et à lire le fabuleux roman de Mary Shelley pour boucler la boucle. En attendant régale toi bien avec blanche Neige. Catherine Dufour c'est bon ! Mangez en !

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  2. @ El Jc : Tant que j'y pense, as-tu reçu mon mail, envoyé via ton blog ?
    Andahazi est argentin et n'a écrit, semble-t-il, que deux romans.
    Sinon, concernant Frankenstein, nul doute que je devrais le trouver en ebook libre de droit. Et pour ce qui est de Catherine Dufour, je préfère de loin sa Blanche Neige au Goût de l'immortalité.

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  3. oui j'ai reçu ton mail, j'y ai même répondu il y a un petit moment maintenant

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  4. Un très bon roman, original et très bien écrit. Du grand art, même s'il est parfois un peu glauque.

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