mercredi 25 août 2010

Le chemin des ombres - Jérôme Noirez

Quatrième de couverture
Depuis la disparition de ses parents, il revient à Amaterasu de diriger le clan Isanami. Charge d'autant plus lourde pour la jeune femme que la reine Himiko et ses armées implacables se massent aux portes du village, et que son frère, Susanowo, s'est exilé dans la forêt. On le dit fou, violent, pétri de haine à l'égard de sa sœur... et prêt à commettre l'irréparable. Sous l'influence de leur mère, devenue souveraine du royaume des morts, qui nourrit le projet macabre de réunir sa famille par-delà les frontières de la vie, Susanowo kidnappe Amaterasu. Commence alors pour les deux adolescents un voyage qui les emmènera bien plus loin qu'ils n'auraient pu l'imaginer...

S'il existait des romans zen, et d'ailleurs sans doute en existe-t-il, Le chemin des ombres en ferait partie à coup sûr. Tant il est vrai qu'ici tout semble tendre vers une forme de dépouillement, de minimalisme, qu'on attribue souvent, à tort ou à raison, à cette philosophie d'extrême-orient. Mais qui dit minimalisme ne dit pas piètre qualité. Au contraire. Tout d'abord le texte est très court, à peine plus de 180 pages qui rendent sa lecture plus rapide et agréable que celle des pavés auxquels nous sommes accoutumés. Le style est fluide, d'une fluidité comme j'en ai rarement rencontré en fait, mais sans être indigent. Loin de là. Simplement, le discours va à l'essentiel, débarrassé de toutes fioritures. Zen, quoi. Du coup, ne vous attendez pas à de longues descriptions qui vont vous plonger dans le japon médiéval. L'accent est mis sur l'histoire et les personnages.
Une histoire qui a tout d'un conte et qui peut même faire songer, par instants, à Alice au pays des merveilles. On y croise en effet des créatures au moins aussi étranges que le Lapin Blanc, le Chat du Cheshire ou autres Lièvre de Mars. Mais il est également question d'une tragédie familiale, d'une guerre de conquête, de courage, d'honneur, de dévouement et d'amour bien sûr. Amour filial, fraternel.
Les personnages sont assez peu nombreux. Juste assez en réalité pour n'être pas si mal traités dans les peu nombreuses pages qui leur sont accordées. Il y a la jeune fille, courageuse mais sans défense, le frère plus inquiétant que vraiment antipathique, le vieux soldat fidèle et quelques autres.
Je n'avais encore jamais lu de Noirez et je dois reconnaitre avoir fait une agréable découverte. A lire sans hésiter donc, entre deux sagas de 25 volumes.

6 commentaires:

  1. Un livre que je dois garder en fond de crane.

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  2. Merci pour cette critique, ça fait un bail qu'il est à sa place au boulot, et je me demandais bien si ça valait quelque chose ou pas ^^ Je peux tenter maintenant !

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  3. J'ai beaucoup aimé ce court roman!

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  4. Je l'ai eu en main l'autre jour à la librairie. J'ai hésité et ma copine m'a dit "si tu hésite alors tant pis, on y va". Bon bah alors la prochaine fois j'écouterai mon démon intérieur. Mais là si celui-ci reçoit ta bénédiction, alors je fonce. En plus sa plume est agréable, d'après la seule nouvelle jamais lue de lui...A tenter donc.

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  5. Jérome Noirez est une des plus belle plume de l'imaginaire francophone. Je n'ai pas encore abordé ses oeuvres jeunesses mais cela viendra avec le temps. Merci pour ce retour aguichant.

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  6. Une très belle plume, en effet. Un style, comment dire ? aérien.

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