dimanche 25 janvier 2009

Le vaisseau magique - Robin Hobb.

Les aventuriers de la mer - Tome 1
D'abord il y a Althéa. Elle est en mer. C'est une fille de bonne famille comme on dit dans ces familles-là. Son père est propriétaire et capitaine du vaisseau sur lequel elle navigue. Mais cette fois-ci, malade, il est resté à terre et a laissé la place à son gendre Kyle, le beau-frère d'Althéa. Kyle et Althéa ne s'aiment pas, c'est clair. Mais Althéa s'en moque, elle sait que la navire lui reviendra un jour. Il y a donc le père, Ephron Vestrit. De fait il est mourant. A sa mort, Vivacia, son navire, une vivenef, le vaisseau magique du titre, va s'éveiller à la vie. Il y a Kyle, déjà cité. C'est le gendre. Kyle n'aime que Kyle. Il y a Ronica, la mère. Elle gère les propriétés à terre. Sans doute jalouse-t-elle un peu son mari et sa fille, toujours partis sur les mers. Il y a Keffria, l'ainée d'Althéa. C'est l'image même de la femme au foyer, docile et soumise. Il y a Hiémain, le fils ainé de Kyle et Keffria, le neveu d'Althéa. Il est novice chez les prêtres de Sa. Mais ces parents ont d'autres ambitions pour lui. Il y a aussi Brashen, l'ancien second de la Vivacia, évincé par Kyle. Ces deux là non plus ne s'aiment pas. Et puis il y a Kennit le capitaine pirate ambitieux et son second Sorcor. Et puis Parangon une vivenef échouée sur la plage. Enfin les serpents de mer qui se réunissent pour je ne sais quelle quête.
D'aucuns diront qu'il ne se passe pas grand chose dans ce premier opus (en vf). Mais moi j'ai un C.R.E., un coefficient de résistance à l'ennui, colossal. Non, pour dire la vérité, je ne m'ennuie pas pour les mêmes raisons que d'autres. Du moment que j'ai affaire à des personnages attachants ( ou à de magnifiques salauds sans scrupules ), l'auteur, s'il est bon, peut me décrire pendant des pages leur lever, leur coucher, leur repas, leur toilettes, bref leur quotidien, moi je m'éclate. Enfin, faut pas pousser quand même bien sûr.
Mais avec Robin Hobb, il faut l'avouer, tout passe comme une lettre à la poste. Bon, une grosse lettre. Elle prend son temps la petite dame. Oui. Et alors ? Moi ça me va. On a tout loisir de découvrir petit à petit chacun des protagonistes de l'histoire, leurs forces, leurs faiblesses. Puis on découvre progressivement que tous ces personnages vont voir leurs destins mélés (les vivenefs comprises). D'accord, on se doute bien un peu de se qui va se passer. Les intentions affichées des différents personnages vont à coup sûr les précipiter les uns sur les autres. Reste à savoir comment tout cela va se présenter et quelles aventures attendent chacun d'entre eux. Et moi, c'est tout ce qui m'intéresse.
Je serais assez tenté de dire qu'il est difficile de donner des raisons objectives de ne pas aimer ce roman. On aime le genre ou on ne l'aime pas. Comme certains aiment (ou pas) les westerns, la science-fiction, les polars ... mais dans son genre, ce livre est réussi.
Ca n'a pas toujours été vrai mais aujourd'hui je peux le dire, et j'assume, j'aime l'oeuvre de Robin Hobb. Et j'ajouterai que ces Aventuriers de la mer sont un cran au dessus de l'Assassin royal. Mais ça n'engage que moi.

2 commentaires:

  1. J'ai bien aimé aussi ce début des Aventuriers de la Mer, mais je trouve que l'exposition de l'intrigue, des personnages et de l'univers, bien plus Fantasy que l'Assassin Royal, est trop longue. De plus, je préfère la structure avec un personnage unique et narrateur de l'Assassin Royal, plutôt que l'aspect choral de celui-ci. Hobb n'échappe pas aux faiblesses du genre : certains personnages, comme la petite soeur et ses toilettes, sont inintéressants, et on a toujours l'impression que l'histoire avance moins vite. Enfin, l'intrigue de l'Assassin Royal était très équilibrée, entre menace intérieure (le huis-clos dans le chateau) et extérieure (les pillards).
    J'espère juste que la fin de l'Arche des Ombres est meilleure que celle de la Citadelle des Ombres (le dernier tome VO, soit les 2 derniers tomes VF, soit les 2/3 du 2e recueil), trop barrée et fantastique par rapport au reste du livre.

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  2. Pour bien comprendre mon ressenti vis à vis de l'oeuvre de Hobb il est utile que je précise ce qui suit. Lorsque j'ai entamé le cycle de L'assassin royal j'avais par ailleurs entamé le cycle du Trône de fer. La comparaison était indiscutablement plus en faveur de celui-ci que de celui-là. La qualité principale du Trône de fer résidant dans un parti pris de réalisme et de vraisemblance. L'auteur n'épargne pas le lecteur. Il le traite en adulte. Hobb me semble de ce point de vue plus timorée. La meilleure preuve de ce que j'avance étant que l'assassin ... n'assassine personne. On dirait que Robin Hobb n'a pas osé avilir son personnage. Du coup, le récit devient moins crédible. L'auteure préfère nous décrire un monde idéal, de conte de fées, plutôt qu'un monde réaliste. Je me suis néanmoins accroché à ma lecture et bien m'en a pris. La dernière partie de la trilogie (le dernier tome vo soit les 3 derniers tomes vf) sauve l'ensemble parce que beaucoup plus "noir", plus adulte tout simplement. (Un doute m'assaille : s'agit-il de la partie que tu as moins aimé ? Ou parles-tu de la seconde trilogie ? Moi j'avoue que je suis largué dans tous ces découpages en vf)
    Voilà toute l'histoire. Quoi qu'il en soit, L'assassin royal s'est peu à peu imposé à moi comme un excellent souvenir de lecture. Je crois bien que c'est la première fois que cela m'arrive de changer d'avis sur un livre APRES lecture.

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