Quatrième de couverture : Ce que l'esprit conscient ne perçoit pas, le cœur le sait déjà. Dans un rêve, j'ai traversé comme le vent ce désert des Pluies, en rasant le sol mou, passant au travers des ramures qui se balançaient. Insoucieuse de la fange et de l'eau corrosive, j'ai pu voir soudain la beauté aux multiples strates des alentours. Je me tenais en équilibre, oscillant, comme un oiseau, sur une fronde de fougères. Un esprit du désert des Pluies m'a murmuré : "Essaie de le dominer et il t'engloutira. Incorpore-toi à lui, et tu vivras."
Résumé : C'est l'histoire d'un groupe de colons malgré eux, débarqué sur une terre inconnue par un capitaine indélicat. L'histoire est racontée par l'une des membres de ce groupe, dame Carillon de Rochecarre, née Valjine. Elle raconte comment ces gens, livrés à eux-mêmes, vont devoir lutter contre la faim, le fleuve, les marais et une cité mystérieuse.
Mon avis : Je l'ai déjà dit, je le redis et je le redirai encore, mais ça je vous avais prévenus, je n'aime rien tant, dans un roman, que de bons personnages. Et je suis gâté. Pour tous ceux qui seraient incapables d'empathie envers dame Carillon, autant s'exiler dans une grotte au sommet d'une montagne, au moins, ils ne seront plus redevable de la moindre compassion envers quiconque. Le sort de cette pauvre femme, colon bien malgré elle et qui voit ses valeurs (certaines discutables certes) s'effondrer lentement au fil du dénuement progressif dans lequel est plongé le groupe, a quelque chose de véritablement poignant, d'autant que très bien rendu par l'auteure.
D'un autre côté, le vernis social et les certitudes de l'ancienne dame de condition s'effilochent pour laisser s'épanouir progressivement tout simplement la femme de coeur. Et coeur dans tous les sens du terme, à savoir bonté et courage.
Plus les conditions deviennent difficiles, plus les privations marquent sans pitié ce corps naguère épanoui (elle est enceinte au début du roman) et plus la belle âme se dévoile. C'est comme si plus l'extérieur s'enlaidit plus l'intérieur est beau. A côté de cette dame Carillon, quelques personnages, certes pour certains stéréotypés, mais fort intéressants. Le mari, salaud engoncé dans ces certitudes, un marin, plus noble de coeur que tous les seigneurs du groupe réunis, une blanchisseuse, des enfants ...
Les autres qualités de ce roman sont sa taille (120 pages), il se lit en un instant, et la prose de Robin Hobb. Je ne sais pas pour vous, mais moi, j'admets que j'aime de plus en plus.
Une friandise, donc, à consommer sans modération.
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