lundi 23 mars 2009

L'épée de vérité - Terry Goodkind

J'ai entendu un jour une éditrice affirmer qu'il lui suffisait de lire 80 pages d'un livre pour savoir ce qu'il valait. Eh bien il m'aura fallu 62 pages de l'Epée de Vérité, pas une de plus, pour savoir que je n'avais pas envie de perdre davantage mon temps. J'entends d'ici les fans hurler :"On ne peux pas savoir qu'un livre est bon en 62 pages." Certes, ils ont raison. Mais c'est amplement suffisant pour savoir qu'on le trouve mauvais. Les dialogues sont affligeants de bêtise. On a l'impression que les personnages ont douze ans d'âge mental. C'est génial quand on a douze ans. Ca l'est moins quand le personnage est un homme fait. Cela en devient parfois surréaliste. On se dit qu'un auteur digne de ce nom ne peut pas écrire de telles niaiseries. Et pourtant si. Même les réflexions des héros, hors dialogues, sont désespérantes de stupidité. Quant aux réactions de certains d'entre eux, on ne voit ça que dans les cours de récréation.

Je tenais absolument à me faire une idée par moi-même de cette saga, me réjouissant même à l'avance du plaisir que j'aurais pu y prendre, celle-ci s'annonçant fort longue (11 tomes prévus si je ne m'abuse). Mais hélas, de plaisir, il n'y en eut point.

J'arrête donc les frais. La vie est trop courte pour s'encombrer l'esprit de lectures sans intérêt. Certains diront que je suis très, très sévère, mais j'ai vraiment le sentiment qu'en arrêtant prématurément de lire ce roman je ne passe pas à côté de l'oeuvre du siècle. Loin s'en faut. Et puis sinon : tant pis pour moi et tant mieux pour les fans.

17 commentaires:

  1. Je ne pense pas que tu sois trop sévère et je comprends même ton point de vue. Je ne parlerai pas de l'oeuvre de Goodkind que je n'ai jamais lue et que je ne connais pas. Mais personnellement j'applique une méthode similaire à la tienne. Si un livre ne m'a pas emballé dans les 50 premières pages je me fixe une limite de 50 pages de plus. Si au bout de 100 pages je reste toujours sur ma faim, j'arrête la les frais. Si la même chose se reproduis avec trois romans différents d'un même auteur, j'en reste là en ce qui concerne son oeuvre. Sauf exception qui confirme la règle bien évidemment.

    Une raison simple à tout cela : je ne lis en moyenne que 50 romans par an. Alors entre toutes les sorties qui me tentent et la tonne de classique auquel je n'ai pas encore pu m'attaquer faute de temps, j'essaye d'en perdre un minimum (de temps).

    RépondreSupprimer
  2. On ne pourra pas dire que je n'ai pas prévenu ! :)

    RépondreSupprimer
  3. Ne pas aimer Goodkind, c'est un peu un crime contre le mauvais goût.

    J'admire !

    RépondreSupprimer
  4. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

    RépondreSupprimer
  5. Redius Magistère24 juillet 2009 à 20:59

    L'épée de vérité n'est pas désagréable à lire quand on s'y attaque dans la bonne optique, à savoir que c'est un livre pour les 8-12 ans, mais avec du sexe dedans pour le faire lire aux adultes.
    Terry Goodkind est soit un auteur raté (ce qu'il tend à prouver car il se permet de considérer lui même son cycle comme un "chef-d'oeuvre de la littérature", c'est dire la mentalité caricaturale du personnage), soit un complet débutant en fantasy qui voulait se faire les dents. D'ailleurs, il évolue au fur et à mesure, donc j'opterai pour cette solution. Sa critique du communisme, bien que toujours forte par moment se fait plus...discrète que dans le tome 1 (grand dictateur appelé "petit père Rahl", habitant dans le "palais du peuple", avec "l'armée du peuple", etc etc...), les réactions et dialogues des personnages grandissent un peu par moment (et redeviennent tout de même franchement enfantines à d'autres), l'intrigue et l'approche de la magie sont intéressantes même si elle n'ont strictement rien d'extraordinaire.
    C'est du pur produit marketing : contrairement à une réellement bonne saga comme l'assassin royal, ou l'intrigue est totalement imprévisible et inattendue (et où la quatrième de couverture ne résume qu'une petite partie de l'action à lire), l'épée de vérité peut se suivre très facilement et très précisément par cette même couverture : tout est résumé. Aucune surprise de toute façon, quel que soit le drame en cours au début, Richard et Kahlan s'en sortiront toujours ! D'ailleurs bien que l'univers soit assez mignon dans l'ensemble (je trouve que les descriptions de viols et de batailles sont assez adorables et pas du tout crédibles) T.G. veux 'adultifier' son roman alors que, quoi qu'il fasse, c'est de la littérature pour enfant...Rendue illisible pour eux à cause de ces scènes.
    Donc non pas chef-d'oeuvre de la fantasy, loin de là, mais peut-être best-seller, oui, d'un autre côté ça ne dépend que de la crédulité des gens.
    Notons au moins le possible avantage que cette saga aura : intéresser suffisamment certaines personnes à lire une vraie série après avoir finit celle-ci...

    Redius.

    PS : pas envie de me relire, s'il manque des mots ajoutez les mentalement ;)

    RépondreSupprimer
  6. Merci infiniment de ton éclairage Redius. Je pense également qu'il s'agit de romans pour enfants "adultifiés". Du coup je me demande comment un produit aussi mal conçu quant à la cible connait un tel succès. Car que ce soit un best-seller, ça ne fait aucun doute. Et c'est pourquoi j'enrage, parce que je me dis que tous ceux qui lisent cette saga passent à côté d'oeuvres autrement plus intéressantes à tout point de vue. Mais bon, je me console en me disant qu'il faut bien qu'il y ait un public pour les Rolling Stones et un autre pour Laurie pour prendre une métaphore musicale. Chaque artiste à le droit de gagner sa croute.
    Je n'avais pas abordé l'aspect politique de l'oeuvre de monsieur Goodkind. Il est vrai que 62 pages, c'était court pour en juger ;o)
    Tout ce que je sais, c'est que ce monsieur est adepte des théories ultra-libérales. Ce qui va dans le sens de ce que tu disais.

    RépondreSupprimer
  7. j'ai lu le premier tome... jusqu'au bout en plus. Puis je me suis dit : "le deux sera mieux!?". En fait non, j'ai même trouvé que le même schéma se répétait, voir presque la même histoire réécrite autrement. Et donc je n'ai pas aimé du tout. Comme vous quoi. Maintenant, je me dis que j'aurais pu éviter les frais et investir dans un meilleur livre... Haaalalala. Et si en plus il est adepte des théories ultra-libérale : Basta!

    RépondreSupprimer
  8. Bon ben moi, je la trouve très interessente la série.

    RépondreSupprimer
  9. Ah ben voilà. J'ai eu la réponse à ma question dans l'ensemble des commentaires... C'est pas possible de sortir des âneries pareilles lorsqu'on a lu les 10 premiers tomes de la série. Bien que je puisse comprendre que l'éloge permanente du libéralisme que Goodking fait de façon permanente (et absolument pas dissimulée) peut parfois choquer, j'estime que prétendre que le livre est pour les 10-12 ans est ridicule. Les personnages évoluent tout au long de l'histoire. Dans le tome 6, Goodking fait une analyse d'une société tout à fait pertinente (si je reste dans le vague c'est pour éviter les spoilers) et finis dans les derniers livres par sortir des harangues (la plupart guerrière, il faut l'avouer) que même les plus avisés d'entre vous seraient incapables de composer.
    Merci donc d'éviter de juger une série de 11 livres, pas moins, sur les 62 premières pages du premier tome.

    RépondreSupprimer
  10. Merci romain pour ce commentaire. Et en particulier pour l'usage du terme d'âneries. C'est fou comme depuis l'avènement d'internet, donc depuis que tout le monde peut s'exprimer publiquement (ce qui est plutôt bien) il est devenu impossible d'exprimer une opinion sans se faire insulter. Bravo pour la tolérance.
    D'autre part, je n'ai pas dit que le niveau des lecteurs était de 12 ans d'âge mental. Je parlais des personnages et accessoirement de l'auteur. Ces 62 premières pages m'ont semblé empreintes d'une naïveté confondante.
    Et je persiste à dire que cette courte lecture m'a été amplement suffisante pour décider que ce n'était pas pour moi. Persévérer pour découvrir, au bout de 11 tomes, que finalement, ce n'était pas si mal, j'appelle ça du masochisme. C'est ça qui aurait été une ânerie, à mon sens.

    RépondreSupprimer
  11. Mon commentaire concernait surtout les autres commentaires, notamment ton deuxième (et celui, pas de toi, qui dit clairement que la série vise un public de 12 ans...). Etre plus ou moins indirectement comparé à l'équivalent littéraire d'un fan de Lorie, ça m'a légèrement outré... Chacun son opinion certes mais il ne me semble pas bien tolérant de juger une oeuvre sur 1/100e de celle-ci, la série contenant en tout plus de 6000 pages... Personnellement, je suis particulièrement fan de Dan Simmons, grand nom de la science fiction s'il en est, notamment avec les cycles d'Hypérion et d'Endymion, mais je ne suis pas sûr que les 6O premières pages rendent compte de la valeur de la saga. Même chose pour Tolkien... Cela revient à juger un tableau ou une sculpture en voyant une seule partie de celle ci. Ou à estimer, d'après les 36 premières secondes de la 9e symphonie de Beethoven qui dure plus d'une heure, que c'est une horreur sans nom (loin de moi l'idée de comparer Goodkind à Beethoven, il faut pas exagérer non plus. Mais c'est l'idée).

    RépondreSupprimer
  12. Je suis tout a fait d'accord avec avec romain. Comment est il possible de juger une œuvre sur 60 pages? Pourquoi ne pas juger la mona lisa sur 1 centimètre de ses cheveux, ou juger la mécanique quantique alors que l'on vient de commencer les multiplications. Mais attention tout les gouts et les couleurs sont dans la nature, je comprends qu'une personne ayant lu l tome puisse ne pas apprécier mais franchement 62 pages...
    De plus je ne vois pas en quoi Hobb avec son assassin royal est une réellement bonne saga en comparaison de l’épée de vérité ayant lu les deux séries j'aurai plutôt tendance à dire que l'assassin royal est enfantin enfin...
    Et pour finir je lis tout aussi bien du Goodking que du Tolkien du Voltaire du Rabelais ou du Hugo alors la remarque sur les Stones et Laurie

    RépondreSupprimer
  13. Qu'est-ce qui est si difficile à comprendre quand je dis que j'ai trouvé insupportable ces 62 premières pages ? La comparaison avec Beethoven ne me semble pas justifiée vu que les 36 premières secondes de la neuvième sont loin d'être une horreur sans nom. Je serais plutôt tenté de comparé Goodkind à Richard Claydermann.
    Et on peut faire la même chose avec Simmons, Tolkien, Voltaire ou autre. Les 60 premières pages de n'importe quel de leurs ouvrages sont (à mes yeux en tout cas) largement supérieures à celles que j'ai lu de Goodkind.
    J'ai le droit d'avoir des impressions, j'ai le droit, ayant eu des impressions négatives d'arrêter ma lecture, j'ai le droit de l'exprimer. Comme les fans de Goodkind ont le droit d'aimer ce qu'il fait.

    RépondreSupprimer
  14. J'ai eu l'espoir, quelques instants, de pouvoir lire une critique intéressante...

    Mais non.

    RépondreSupprimer
  15. En ce qui me concerne, je fais partie des millions de gens qui apprécient l Épée de vérité, même si je vais seulement entamer le tome 6. Si vous aimez les livres dans lesquels, l action, l intrigue, et le contrat de lecture sont énoncés dès le début et non pas au bout de 100 pages et bien je vous le conseille. Il est vrai que je l aurais sans doute apprécié aussi à 12 ou 13 ans, mais j adore egalement les œuvres de Bottero, ou même 50 nuances de Grey, sans parler du journal du chat assassin que l on conseille en lecture dès le CE1, car pour moi lire c est avant tout un plaisir et que n etant moi même pas écrivain, je ne pourrais jamais me permettre de jugement aussi péremptoire sur aucun livre, comme Mme Bovary qui fut pour moi une torture alors que je peux comprendre que cela puisse plaire. L ellitisme en matière de lecture est à mon sens navrant et entraîne malheureusement un rejet de celle ci par beaucoup d ados et même d adultes...Bref, je vais lire le tome 6 sauf si je ne me lasse avant, tout est possible avec un livre.... c est la liberté.....

    RépondreSupprimer
  16. Pour ma part, j'ai plutôt apprécié la série, qui malgré quelques répétitions, est pleine de rebondissements, d'action, d'intrigue... Enfin tout pour ne pas s'ennuyer. Bon, certes, l'auteur est un con ; certes, son idéologie ultralibérale très visible finit par taper sur les nerfs ; certes, l'histoire est parfois un peu naïve. Mais on peut bien lire un livre pour le plaisir de nous évader, pas seulement pour y rechercher de hautes pensées philosophiques ou je ne sais quoi...
    M'enfin, ce n'est que mon avis...

    RépondreSupprimer
  17. Tout comme l'auteur de l'article je viens de laisser tomber après 60 pages de clichés sans intérêts . Un démarrage lent ok à condition que l'auteur aie du style, ce qui n'est pas le cas, pour preuve l'usage abusif des points d'exclamation (erreur d'écriture qui est rectifiée au collège normalement...) Zappant au 2/3 du bouquin je tombe sur tout un chapitre dédié au sadomasochisme, une rupture de ton que j'ai trouvé ridicule et qui m'a convaincu définitivement de l'absence de talent de l'auteur.

    RépondreSupprimer