mardi 17 mars 2009

Tigane - Guy Gavriel Kay

Alors que le roi sorcier Brandin d'Ygrath entreprend la conquête de la péninsule de la Palme, son fils Stevan est tué lors de l'invasion de Tigane, l'une des plus importantes provinces de la région. Fou de douleur, Brandin jette un sort terrible. Désormais, seuls les habitants de Tigane seront capables de prononcer et d'entendre le nom de leur province. Le but de Brandin : anéantir pour de bon le pays qui a tué son fils.
C'est dans ce contexte que nous suivons les aventures de deux tiganais. Alessan, le dernier prince de Tigane et Dianora la fille d'un célèbre sculpteur et ami du prince Valentin, père d'Alessan.
C'est donc en quelque sorte deux livres en un que nous sommes invités à lire. Le premier décrivant les aventures d'Alessan, devenu chef d'une petite troupe rebelle et qui n'a qu'un but, débarrasser la Palme des deux tyrans qui se la partagent : Brandin d'Ygrath, bien sûr et Alberico de Barbadior. Le second s'attachant à ce qui arrive à Dianora qui est devenue, de son plein gré, l'une des femmes du saishan de Brandin, autrement dit, son harem. Et de façon plus imprévue, l'une des favorites. Elle n'a, elle aussi, qu'une idée en tête : tuer Brandin et venger ainsi Tigane, quitte à donner ainsi à Alberico toute latitude pour occuper seul l'ensemble de la péninsule.
Deux livres, deux tons. Le premier, celui concernant Alessan, contient tous les ingrédients du bon livre d'aventures de capes et d'épées. Un Alexandre Dumas ne l'aurait certainement pas renié. Alessan a tout d'un d'Artagnan, d'un Fracasse, d'un Lagardère avec sa compagnie d'amis fidèles et prêts à donner leurs vies pour lui.
Le second, qui concerne Dianora, est beaucoup plus intime. L'essentiel de l'histoire se déroule dans salles, les jardins et les couloirs du palais où s'est établi Brandin, sur l'île de Chiara, au nord de la péninsule.
Des deux parties, celle qui souffre davantage de défauts, s'il faut à tout prix trouver des défauts au livre, est sans contexte celle traitant d'Alessan. Le personnage et ses compagnons sont décidément trop beaux, trop forts, trop malins. Je reconnais que j'ai pu trouver l'un ou l'autre un peu agaçant à de nombreuses reprises. Mais comme je l'ai dit, l'héritage d'auteurs comme Alexandre Dumas est flagrant. Et Kay souscrit parfaitement aux règles du genre. Et il l'assume. Cela ce sent dans les attitudes et les répliques qu'il prête à ses personnages. La partie qui parle de Dianora est en contre-partie beaucoup plus mesurée, plus grave. Quoi qu'il en soit, l'ensemble est servi par une écriture d'une fluidité sans comparaison. Même si je n'ai lu que des traductions, j'ai toujours été frappé par le style de Kay. Ces livres se lisent avec une facilité déconcertante.
Malgré les outrances dont j'ai fait mention, ou peut-être à cause d'elles, Tigane n'en est pas moins un fabuleux roman d'aventures et d'amour que je ne saurais trop conseiller à tous les publics.

Oh, Tigana, let my memory of you be like a blade in my soul.
Ô Tigane, que le souvenir que je garde de toi soit comme une épée dans mon âme.

2 commentaires:

  1. Deuxième bonne critique de Tigane après celle de Salvek. Voilà sans doute ce qui va me pousser à me procurer cette petite série et à me remettre un peu à la fantasy en attenant le prochain Martin. Pas sympa les gars, pas sympa... La liste augmente, augmente et augmente... :o))

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  2. Moi aussi j'ai beaucoup aimé Tigane, que j'avais acheté un peu par hasard.

    Je suis tout à fait d'accord avec la critique qu'en fait Arutha :)

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