Quatrième de couverture (pas le courage d'écrire un résumé) :
À treize ans Talia sera bientôt mariée de force et devra se comporter en épouse docile. Pourtant son esprit est rempli de légendes au sujet des Hérauts de Valdemar et elle ne souhaite qu’une chose : échapper à cette servitude. Aussi pense-t-elle vivre un rêve lorsqu’elle croise la route d’un Compagnon, un de ces chevaux légendaires qui choisissent les Hérauts. Et lorsqu’elle s’engage à le suivre, elle ne se doute pas des implications et du lien qui les unit désormais… Car Rolan n’est pas un Compagnon ordinaire, et en choisissant la jeune fille, il l’a chargée d’une tâche bien lourde : celle de veiller sur la petite princesse héritière, Elspeth. Et cette tâche s’avèrera très dangereuse, car le royaume compte beaucoup d’ennemis prêts à pousser à la folie et même à tuer celle qui doit devenir le Héraut Personnel de la Reine.
Je ne fais manifestement pas partie du public visé. J'ai au moins quatre fois l'âge requis et j'ai une barbe que n'auront jamais les personnes appartenant au coeur de cible. Du coup, je me suis demandé s'il fallait que je fasse ma chronique comme si j'étais une adolescente de 13 ans, c'était pas gagné, ou bien tout simplement comme le quinquagénaire barbu que je suis. J'ai choisi la seconde solution. Après tout, un bon roman doit avoir des qualités universelles quel que soit le public auquel il s'adresse.
Et là, j'ai eu beau chercher, de telles qualités le livre en est totalement dénué.
Son défaut principal, mais hélas pas unique, réside dans ses personnages et en particulier celui de l'héroïne, Talia. L'ennui c'est qu'elle est omniprésente. Le récit aurait été fait à la première personne qu'on ne l'aurait pas vue davantage. Figurez-vous qu'elle a toutes les qualités cette enfant. Tout lui réussi. Elle n'échoue jamais dans tout ce qu'elle entreprend. Elle découvre chaque jour de nouveaux Dons. Elle est plus mûre que la plupart des adultes, la Reine comprise (qui au passage m'a l'air d'une parfaite idiote). Parfaite quoi. Du genre qu'on a envie de claquer. A qui on a envie de dire : " Mais soit humaine bon sang ! Trompe-toi ! Fais-des conneries ! "
Quant aux personnages qui l'entourent, leur psychologie est réduite à la plus simple expression. Ils sont gentils ou méchants. A ce propos, assez curieusement, les méchants n'ont pas vraiment de visages, d'identité. Ce sont des ombres, des silhouettes, parfois un nom, rarement. On ne sait rien d'eux.
Par contre les gentils sont bien présents. Ils se comptent par dizaines. Le Collegium (l'école où Talia apprend son métier de Héraut) en est plein. Ils sont tous d'une telle bonté qu'elle en dégouline. J'ignore comment ils arrivent à se déplacer sans rester coller sur place.
Reste l'histoire, d'un classique consommé. La totalité du roman se passe dans le Collegium. Il s'agit ici du typique tome d'introduction-initiation. Et quand par hasard l'action sort un peu du cadre de l'enseignement de Talia c'est pour être traitée à la va-vite. Même le lien entre Talia et son Compagnon manque de développement.
L'ensemble du livre est d'ailleurs traité sans aucune profondeur. On survole tout de trop haut. On ne fait qu'effleurer les choses. Même les passages prometteurs, où quelques sujets intéressants et/ou originaux sont abordés, ne sont traités qu'en surface. Je pense notamment à l'homosexualité qui méritait certainement plus que ces quelques allusions.
Le problème de la prise en main de la princesse Elspeth, qui est quand même la fonction numéro un de Talia, ne surgit réellement qu'assez tard. On a le sentiment que l'auteure s'est dit soudain : " Ah oui, j'avais oublié la princesse. Bon, faut que j'en parle. "
Ah, et puis un mot quand même de la couverture. J'ai peu l'habitude de m'en plaindre préférant parler du contenu que du contenant, mais là, trop c'est trop. Plus kitch tu meurs !
Non décidément, la pilule n'est pas passée. Pour ceux qui veulent lire de la fantasy féminine tout public, je ne saurais trop conseiller Robin Hobb, autrement plus ambitieuse. Pour les liens homme-animal, La ballade de Pern d'Anne McCaffrey. Et pourquoi pas, cette auteure encore assez peu connue me semble-t-il : Lynn Flewelling. Son Royaume de Tobin est ma foi fort intéressant et fera l'objet d'une chronique lorsque j'aurais terminé le cycle.
Elle en parle :
Si tu veux la voir faire des erreurs, tu vas être obligé de lire la suite en fait :P
RépondreSupprimerNon merci. Sans façon.
RépondreSupprimerMince ! moi qui me disais que j'avais envie de commencer Mercedes Lackey que je ne connais pas du tout ...
RépondreSupprimerBon, bah je vais attendre un peu alors, et me pencher vers McCaffrey et Flewelling que je ne connais pas du tout ...
Mercedes Lackey, ça ne m'a jamais très tentée. J'aime bien Robin Hobb, il faut d'ailleurs que je songe à finir L'Assassin Royal, et j'ai 2 tomes de Lynn Flewelling qui m'attendent au chaud.
RépondreSupprimerDe Hobb, il y a Les aventuriers de la mer encore meilleurs que L'assassin à mon sens. Quant à Flewelling, j'ai décidé d'assurer sa pub gracieusement. Même si elle n'en a pas forcément besoin. Na !
RépondreSupprimerJe crois qu'elle le mérite.
Tu n'oublieras pas de me dire ton sentiment Brunissende.
La couverture donne envie de fuit en courant. Tu ne trouves pas ?
RépondreSupprimerOui, c'est ce que je disais : la couverture est too much. Mais j'étais tel le lapin face au cobra : tétanisé. Et je n'ai pas pu fuir. :oD
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