C'est l'histoire d'un magicien. Du Magicien devrait-on dire. C'est ainsi qu'on l'appelle. Personne ne connait son nom. Lui-même l'ignore sans doute. C'est aussi un sans abri. Chaque jour il parcoure Seattle, un peu au hasard. Chaque nuit il regagne son repaire : un vieil immeuble inoccupé. Il n'a que peu d'amis. Tous magiciens. Un jour il rencontre une jeune femme. Elle tient absolument à l'aider même si lui ne veut rien savoir. Mais il rencontre aussi une redoutable ombre grise. Une menace.
Ce Dernier Magicien est un livre plutôt atypique. Très original. D'abord, vous l'aurez compris, parce qu'il s'agit d'Urban Fantasy. Les romans de fantasy se déroulant dans notre monde contemporain ne sont pas légions. En tout cas pas dans ma bibliothèque. La magie y est d'ailleurs discrète. Et pas commune. La plupart des pouvoirs de nos magiciens sont peu spectaculaires. Ils seraient, pour certains, du genre à nous faire nous demander : à quoi ça sert ? Souvent, ils s'apparente davantage à des devoirs, des obligations. Le Magicien peut et doit nourrir les pigeons du parc à l'aide d'un sac de maïs inépuisable. Mais il peut aussi, ce qui semble plus utile tout de même, susciter les confidences des gens qu'il croise et trouver les mots précis qui vont les aider.
Rien de bien spectaculaire, donc. Cette histoire s'attache même aux aspects les plus ordinaires de la vie. Mais de la vie des sans abri, de ceux qui sont seuls, de ceux qui n'ont rien. Une fois encore, l'auteure s'intéresse tout d'abord aux gens, à ce qu'ils pensent, à la façon qu'ils ont de lutter contre les problèmes qu'ils rencontrent. Ou à leur façon de baisser les bras. Et pourquoi ils luttent, pourquoi ils abandonnent. Elle nous parle de solitude et d'errance. De vies brisées. D'incommunicabilité.
C'est un livre simple, triste et beau.
"simple, triste et beau", je trouve aussi :)
RépondreSupprimerJ'ai pourtant, un goût de "non fin", ou de fin bâclée... Je n'ai pas aimé les dernières pages :)
Après, voilà un petit livre qui se suffit à lui-même. Le croiser, fait du bien.
Moi aussi j'aime beaucoup que les "pouvoirs" des personnages soient si... peu impressionnants.
J'ai déjà eu le livre entre les mains... et avec hésitation je ne l'ai jamais acheté. Vu ce que tu en dis, il faudra que je passe un jour à l'achat de ce bouquin. A ajouter à la liste donc.
RépondreSupprimerEn tout cas Megan Lindholm (aka Robin Hobb) a le don de créer des personnages attachant... Des héros malgré eux et peu impressionnants.
Je n'ai jamais osé lire un Robin Hobb qui ne soit pas une oeuvre ayant pied dans les terres balafrées.
RépondreSupprimerL'assassin royal et le cycle des marchands de terrilville (dont j'ai oublié le nom) sont pour moi des références
Ce Dernier magicien est plus que recommandable. Rien à voir avec L'assassin royal ou Les aventuriers de la mer, mais très bien aussi.
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