mercredi 11 février 2009

Le trône de fer - vf - T1 à T9 - Georges R.R. Martin

A song of ice and fire - T1 à T3
Puisqu'à l'issue de ma lecture des tomes 10,11 et 12 de la v.f. du Trône de fer je compte en faire ici même une critique, je me propose, en attendant, de faire une critique de ce que j'ai déjà lu. Ce ne sera ni la première, ni la dernière critique sur ce monument. Non plus que la meilleure ou, je l'espère, la plus mauvaise.
Résumons tout d'abord l'intrigue pour la poignée de ceux qui n'auraient jamais entendu parler du Trône de fer.
L'histoire se déroule dans une période évoquant notre moyen-âge et sur un continent appelé Westeros.
La quasi totalité de Westeros est occupée par les Sept Royaumes dirigés par un roi unique installé sur le fameux Trône de fer. Lorsque les évènements commencent, le souverain est Robert Barathéon, chef de l'une des grandes familles des Sept Royaumes et qui a conquis le trône en renversant le précédent roi, un Targaryen, avec l'aide notamment de son meilleur ami, Eddard Stark, seigneur du Nord. A la mort de la main du roi, l'équivalent d'un premier ministre, le deuxième homme le plus important du royaume, Robert fait appel à son ami Eddard pour prendre sa place. C'est le début d'une série d'évènements qui vont conduire à la guerre civile, les ambitions des différents chefs des grandes familles se trouvant exacerbées. Le pays ne s'appelle pas les Sept Royaumes pour rien et bientôt c'est jusqu'à cinq rois que va compter Westeros.
Comme vous l'aurez deviné, le roman du Trône de fer est prétexte à intrigues, complots, alliances et trahisons en tout genre. Même si la comparaison est un peu exagérée, l'éditeur français n'a pas tout à fait tort d'évoquer les Rois maudits en parlant du Trône de fer. On a presque l'impression de lire un roman historique si ce n'est que tout est inventé bien sûr et qu'il flotte tout de même, de ci de là, quelques relents de magie (même si celle-ci reste très discrète).
Alors pour tout vous dire, cette oeuvre est à mes yeux la meilleure oeuvre de fantasy depuis le Seigneur des anneaux et je pèse mes mots. Qu'est ce qui me plait donc tant dans cette saga ? Avant tout une chose, essentielle, le réalisme ou pour mieux dire la vraisemblance. J'ai rarement lu un roman, en particulier de fantasy, où j'ai pu me dire aussi souvent :"Oui, c'est bien comme ça que ça aurait pu se passer dans le monde réel."
Ici pas de place à une littérature pour enfant, voire pour ado. Le lecteur est au contraire traité vraiment en adulte et il est même parfois, assez malmené. C'est ainsi que des personnages auxquels on a pu s'attacher meurent violemment. Si vous aimez les héros invincibles, passez votre chemin; le Trône de fer n'est tout simplement pas fait pour vous.
Dans la même veine réaliste, la plupart des personnages ne sont ni exceptionnellement bons, ni atrocement méchants (encore que ...), ni tout à fait noirs ni tout à fait blancs, mais plutôt en nuances de gris. Certains parmi les plus antipathiques se révèleront même plus humains qu'ont l'aurait cru au premier abord.
Tout cela, plus la qualité du récit, la minutie avec laquelle ce monde est décrit (il y a des dizaines et des dizaines de personnages secondaires qui donnent du corps à l'histoire), le fait que chaque chapitre donne la vision d'un personnage différent à chaque fois, tout cela donc fait du Trône de fer une réussite à tous égards.
Allez, si je devais vraiment émettre une réserve, ce serait qu'il y a beaucoup trop de personnages et qu'on s'y perd assez vite, même s'il existe une liste récapitulative au début de chaque volume. Mais cette diversité fait aussi partie des qualités de l'oeuvre.
Si vous êtes convaincus et que vous n'avez pas sauté le pas, foncez, c'est un monument de la fantasy que je vous invite à découvrir.

A suivre donc la critique du quatrième tome de la version originale : A feast for crows (Un festin pour les corbeaux), soient les tomes 10 (Le chaos), 11 (Les sables de Dorne) et 12 (Un festin pour les corbeaux) de la version française.

4 commentaires:

  1. Passage obligé que ce petit commentaire de cette oeuvre magistrale qu'est le trône de fer. Oui c'est une oeuvre majeure, et oui elle est sans doute la seule a tutoyer le seigneur des anneaux, c'est peu dire. Loin des poncifs habituels, des scénarios poussifs que l'on a l'impression d'avoir déjà lus une bonne dizaine de fois et qui sont la plaie de la Fantasy.

    Martin est un conteur, un scénariste (cela se ressent), qui écrit surtout pour son plaisir, a un rythme qui est le sien, mais qui doit lui permettre de s'amuser a composer ces récits. Pour ceux qui ne le connaitrais pas, je conseille vivement le trop méconnu : "Armageddon Rag", roman fantastique tirant sur le polar qui est une autre véritable petite perle de ce grand monsieur.

    RépondreSupprimer
  2. Ah ! Le Trône de Fer.
    J'hallucine encore chaque fois que j'y pense. Moi qui me méfie tellement des oeuvres unanimement encensées, je dois dire que je ne boude pas mon plaisir à la lecture de ce monument.
    Autrement, et je sais que ce n'est pas raisonable avec une pile à lire qui tutoie le plafond, mais je vais acheter dès que possible Armageddon Rag.
    Evidemment.

    RépondreSupprimer
  3. Aucun problème : Martin est un magicien. Je prends un plaisir énorme à le lire. Une chose cependant : je suis en total désaccord avec le rapprochement très fréquent (2 fois rien que dans les lignes qui précèdent) entre Tolkien et Martin. Ca ne me paraît tout simplement pas approprié. Il y a de multiples raisons dont il faudrait discuter à l'occasion ;-)

    RépondreSupprimer
  4. @ Philippe : je suis ton homme pour en discuter ;o)
    Maintenant, je crois que ni El Jc ni moi ne comparons les deux auteurs ou les deux œuvres. Nous disons simplement que la claque que nous avons reçue à chaque lecture est comparable. À moins que ce soit précisément ce que tu veux dire : ne nous emballons pas (à propos de Martin) ! Mais j'ai tellement peu l'occasion de m'emballer que je n'en rate pas une :oD

    RépondreSupprimer