Dans le futur, les nations ont aboli les guerres et la misère. Mais à quel prix ? Gouvernés par un ordinateur géant, les hommes sont – à l'aide d'un traitement hormonal mensuel adéquat – uniformisés, privés de toute pensée originale. Dans un univers où il n'existe que quatre prénoms différents pour chaque sexe, le jeune Li RM35M4419 va hériter de son grand-père d'un étrange cadeau : un surnom, Copeau. Ce sera le début pour lui d'une odyssée qui va l'amener d'abord à s'accepter en tant qu'individu, puis à la révolte. Il n'est heureusement pas seul, d'autres ont décidé de se rebeller. Mais seront-ils assez forts pour lutter contre Uni, le super-cerveau informatique de cette humanité déshumanisée ?
Comme son titre oxymore le suggère et comme nous le confirme le quatrième de couverture, ce roman est une dystopie (c'est à dire une contre-utopie ou une utopie qui vire au cauchemar pour ceux qui ne connaitraient pas ce terme). Le genre n'a pas produit un nombre incalculable d'oeuvres, mais nombre d'entre elles sont devenues des références. Je pense notamment à 1984 de Georges Orwell, Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley ou Fahreneit 451 de Ray Bradbury. Alors même si Un bonheur insoutenable n'a pas l'honneur de figurer dans les romans les plus connus du genre, il possède des qualités suffisantes, à mes yeux, pour être considéré comme un excellent livre.
D'abord par son style, simple, direct, d'une grande facilité de lecture. Ensuite parce que le texte n'a pas pris une ride. Nombre d'écrivains des années 60 ou 70 n'ont pu éviter l'écueil que constitue la description d'un monde futuriste. Beaucoup de ce qu'ils ont pu imaginer nous fait sourire aujourd'hui, alors que nous sommes en plein dans ce futur qu'ils avaient envisagé. Le talent de Levin, c'est d'être resté assez vague sur la description de ces objets du futur qui accompagnent la vie de ses personnages. Du coup, nous lecteurs de ce futur (vous me suivez, là ?) nous pouvons facilement plaquer des images familières et modernes sur les noms des choses dont il a truffé son univers. Et quand l'objet nous est inconnu, notre imagination prend la relève. Je pense notamment à ces fameux «lecteurs» qu'on peut trouver à chaque coin de rue, voire devant chaque porte, et qui permettent de lire le bracelet que chacun porte obligatoirement à son poignet. Levin n'en donne aucune description et tout juste comprend-on qu'ils servent à autoriser ou interdire les accès et accessoirement, à fliquer les gens. Pardon, pas les gens, les membres. L'humanité forme une Famille constituée de membres.
Nous avons parlé de la forme. Qu'en est-il du fond ? Les dystopies sont souvent le résultat d'un savant et subtil dosage entre pure aventure et réflexion philosophique. Un bonheur insoutenable n'échappe pas à la règle. Et dans ce cas, le dosage est en faveur de l'aventure. L'auteur semble se concentrer exclusivement sur ce qui arrive, d'agréable ou de désagréable à son héros, Copeau. Sauf que, sans avoir l'air d'y toucher, Levin nous invite à réfléchir sur l'antagonisme aussi vieux que l'humanité, sécurité-liberté. Trop de sécurité tue la liberté. Le monde de Copeau l'illustre parfaitement. Il est débarrassé de la guerre, de la maladie et de la famine. De toute violence, en fait. Mais à quel prix ? Voilà un roman qui trouve un écho particulier en ces temps troublés post-attentat du 7 janvier. Doit-on durcir les lois pour lutter contre les actes de terrorisme quitte à rogner sur les libertés individuelles ? Question à laquelle je ne répondrai pas ici pas plus que Levin n'y a (vraiment) répondu.
Un excellent roman, donc, qui devrait vous faire passer un très bon moment. Du même auteur vous pouvez également essayer Rosemary's baby (que je n'ai pas lu mais dont j'ai vu l'excellente adaptation au cinéma de Roman Polanski) ainsi que Les femmes de Stepford que j'ai lu et beaucoup aimé.
Comme son titre oxymore le suggère et comme nous le confirme le quatrième de couverture, ce roman est une dystopie (c'est à dire une contre-utopie ou une utopie qui vire au cauchemar pour ceux qui ne connaitraient pas ce terme). Le genre n'a pas produit un nombre incalculable d'oeuvres, mais nombre d'entre elles sont devenues des références. Je pense notamment à 1984 de Georges Orwell, Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley ou Fahreneit 451 de Ray Bradbury. Alors même si Un bonheur insoutenable n'a pas l'honneur de figurer dans les romans les plus connus du genre, il possède des qualités suffisantes, à mes yeux, pour être considéré comme un excellent livre.
D'abord par son style, simple, direct, d'une grande facilité de lecture. Ensuite parce que le texte n'a pas pris une ride. Nombre d'écrivains des années 60 ou 70 n'ont pu éviter l'écueil que constitue la description d'un monde futuriste. Beaucoup de ce qu'ils ont pu imaginer nous fait sourire aujourd'hui, alors que nous sommes en plein dans ce futur qu'ils avaient envisagé. Le talent de Levin, c'est d'être resté assez vague sur la description de ces objets du futur qui accompagnent la vie de ses personnages. Du coup, nous lecteurs de ce futur (vous me suivez, là ?) nous pouvons facilement plaquer des images familières et modernes sur les noms des choses dont il a truffé son univers. Et quand l'objet nous est inconnu, notre imagination prend la relève. Je pense notamment à ces fameux «lecteurs» qu'on peut trouver à chaque coin de rue, voire devant chaque porte, et qui permettent de lire le bracelet que chacun porte obligatoirement à son poignet. Levin n'en donne aucune description et tout juste comprend-on qu'ils servent à autoriser ou interdire les accès et accessoirement, à fliquer les gens. Pardon, pas les gens, les membres. L'humanité forme une Famille constituée de membres.
Nous avons parlé de la forme. Qu'en est-il du fond ? Les dystopies sont souvent le résultat d'un savant et subtil dosage entre pure aventure et réflexion philosophique. Un bonheur insoutenable n'échappe pas à la règle. Et dans ce cas, le dosage est en faveur de l'aventure. L'auteur semble se concentrer exclusivement sur ce qui arrive, d'agréable ou de désagréable à son héros, Copeau. Sauf que, sans avoir l'air d'y toucher, Levin nous invite à réfléchir sur l'antagonisme aussi vieux que l'humanité, sécurité-liberté. Trop de sécurité tue la liberté. Le monde de Copeau l'illustre parfaitement. Il est débarrassé de la guerre, de la maladie et de la famine. De toute violence, en fait. Mais à quel prix ? Voilà un roman qui trouve un écho particulier en ces temps troublés post-attentat du 7 janvier. Doit-on durcir les lois pour lutter contre les actes de terrorisme quitte à rogner sur les libertés individuelles ? Question à laquelle je ne répondrai pas ici pas plus que Levin n'y a (vraiment) répondu.
Un excellent roman, donc, qui devrait vous faire passer un très bon moment. Du même auteur vous pouvez également essayer Rosemary's baby (que je n'ai pas lu mais dont j'ai vu l'excellente adaptation au cinéma de Roman Polanski) ainsi que Les femmes de Stepford que j'ai lu et beaucoup aimé.
Bon welcome back ici aussi (faut que j'arrête de l'écrire partout moi).
RépondreSupprimerBon retour parmi nous :D
RépondreSupprimer(et sinon j'ai pas lu celui-là, mais je garde de bons souvenirs du Bébé de Rosemary -et vaguement de sa suite- et des Femmes de Stepford)