La sublime Emiko n'est pas humaine.
C'est
une créature artificielle, élevée en crèche et programmée pour
satisfaire les caprices décadents d'un homme d'affaires de Kyoto. Êtres
sans âme pour certains, démons pour d'autres, les automates sont
esclaves, soldats ou jouets pour les plus riches, en ce XXIe siècle
d'après le grand krach énergétique, alors que les effets secondaires des
pestes génétiquement modifiées ravagent la Terre et que les producteurs
de calories dirigent le monde.
Qu'arrive-t-il
quand l'énergie devient monnaie ? Quand le bioterrorisme est outil de
profit ? Et que les dérives génétiques font basculer le monde dans
l'évolution posthumaine ?
Pour tout dire, j'ai bien failli abandonné la lecture dès les premières pages. La faute à quoi ? À la méconnaissance assez handicapante qu'a le lecteur que je suis du monde que l'auteur a concocté pour nous. Qu'un écrivain de science-fiction crée un monde de toutes pièces, original et aussi éloigné que possible de celui dans lequel nous vivons, quoi de plus normal ? Je dirai même que c'est ce que nous attendons de lui. Après, il y a deux moyens de nous y inviter. Soit il nous prend par la main et nous explique lentement mais sûrement en quoi ce monde diffère du notre, soit il nous plonge dans le bain sans précaution en espérant que nous saurons garder la tête hors de l'eau.
Malheureusement pour moi (nous ?), Bacigalupi a choisi la seconde méthode. Résultat, un tas de choses qui m'échappent. Pourtant, le dépaysement n'est, a priori, pas énorme. Nous sommes toujours sur notre bonne vieille Terre, plus précisément en Thaïlande et plus exactement encore, à Bangkok. Mais quelques années dans le futur. À vue de nez, moins d'un siècle mais beaucoup plus d'une décennie. Et notre planète, vue par Bacigalupi, est bien malade. On comprend (quand même) que l'agriculture en a pris un vilain coup et qu'il reste de moins en moins de produits consommables. On croit comprendre aussi que les beaux jours des énergies fossiles sont derrière nous (enfin, derrière les personnages) et que les ingénieurs doivent rivaliser d'imagination pour faire fonctionner les moyens de transport, les armes, que sais-je encore.
Bon d'accord. Mais comment en est-on arrivé là ? Mystère. Les deux pénuries sont-elles liées ? Va savoir. Ou bien sont-elles totalement indépendantes ? Qui sait ? Toute la planète est-elle concernée ? Aucune idée. Ou alors j'ai battu mon record personnel de phrases qui m'ont échappé. Que j'ai lu avec mes yeux mais pas avec mon cerveau. Mais quoi qu'il en soit, ce qui a provoqué l'état dans lequel se trouve le monde m'est resté peu clair.
Quant aux choix effectués pour pallier au manque de ressources énergétiques, ils m'ont semblé curieux. Certes très poétiques, ou romantiques, ou esthétiques, ou tout ce que vous voudrez en -tique mais somme toute peu pratiques. Des dirigeables, des fusils à ressort, des ascenseurs mus par la force humaine, bon, pourquoi pas ? Mais à une époque où nous maîtrisons, à peu près, les énergies solaires ou éoliennes, pour ne citer que celles-ci, on peut s'attendre à ce que l'auteur fasse référence à des formes d'énergies plus performantes pour remplacer les anciennes.
Mais ne mégotons pas. C'est peut-être moi suis trop pointilleux.
Demandons-nous plutôt pourquoi j'ai poursuivi ma lecture, malgré les difficultés sus-mentionnées ? Tout simplement parce que les aventures des personnages principaux (ils sont quelques uns) ne peuvent nous laisser indifférents. Même si aucun d'entre eux ne mérite le qualificatif de sympathique, loin s'en faut. Même si, compte tenu des réticences que j'exprimais plus haut, on ne comprend pas toujours ce qui motive les personnages. On ignore le but qu'ils poursuivent, les dangers ou les menaces qu'ils fuient. Pourtant, on comprend sans peine que leur existence est précaire. À tous, sans exception.
Et j'avoue que du point de vue de la science-fiction d'aventure, le roman est plutôt réussi. Mais je ne peux m'empêcher de penser que l'ambition de Bacigalupi était plus grande que de réussir un bon roman d'aventure. Et j'ai bien peur que l'objectif ne soit pas tout à fait atteint, du moins en ce qui me concerne.
Malgré tout, la lecture est passionnante de bout en bout.
Pour conclure, je dirais que ce roman est une demi-réussite en ce sens qu'il aurait certainement gagné à être, sur certains points, un peu plus clair, un peu plus abordable. Mais, sans conteste, l'auteur a tout d'un grand et mérite, largement, qu'on le suive.
Bon.
Bon d'accord. Mais comment en est-on arrivé là ? Mystère. Les deux pénuries sont-elles liées ? Va savoir. Ou bien sont-elles totalement indépendantes ? Qui sait ? Toute la planète est-elle concernée ? Aucune idée. Ou alors j'ai battu mon record personnel de phrases qui m'ont échappé. Que j'ai lu avec mes yeux mais pas avec mon cerveau. Mais quoi qu'il en soit, ce qui a provoqué l'état dans lequel se trouve le monde m'est resté peu clair.
Quant aux choix effectués pour pallier au manque de ressources énergétiques, ils m'ont semblé curieux. Certes très poétiques, ou romantiques, ou esthétiques, ou tout ce que vous voudrez en -tique mais somme toute peu pratiques. Des dirigeables, des fusils à ressort, des ascenseurs mus par la force humaine, bon, pourquoi pas ? Mais à une époque où nous maîtrisons, à peu près, les énergies solaires ou éoliennes, pour ne citer que celles-ci, on peut s'attendre à ce que l'auteur fasse référence à des formes d'énergies plus performantes pour remplacer les anciennes.
Mais ne mégotons pas. C'est peut-être moi suis trop pointilleux.
Demandons-nous plutôt pourquoi j'ai poursuivi ma lecture, malgré les difficultés sus-mentionnées ? Tout simplement parce que les aventures des personnages principaux (ils sont quelques uns) ne peuvent nous laisser indifférents. Même si aucun d'entre eux ne mérite le qualificatif de sympathique, loin s'en faut. Même si, compte tenu des réticences que j'exprimais plus haut, on ne comprend pas toujours ce qui motive les personnages. On ignore le but qu'ils poursuivent, les dangers ou les menaces qu'ils fuient. Pourtant, on comprend sans peine que leur existence est précaire. À tous, sans exception.
Et j'avoue que du point de vue de la science-fiction d'aventure, le roman est plutôt réussi. Mais je ne peux m'empêcher de penser que l'ambition de Bacigalupi était plus grande que de réussir un bon roman d'aventure. Et j'ai bien peur que l'objectif ne soit pas tout à fait atteint, du moins en ce qui me concerne.
Malgré tout, la lecture est passionnante de bout en bout.
Pour conclure, je dirais que ce roman est une demi-réussite en ce sens qu'il aurait certainement gagné à être, sur certains points, un peu plus clair, un peu plus abordable. Mais, sans conteste, l'auteur a tout d'un grand et mérite, largement, qu'on le suive.
Bon.
Ca fait plaisir pour une fois de voir que je ne suis pas la seule à avoir eu des soucis avec ce texte ! Il faudra que je retente ma chance quand mon cerveau sera plus disponible je crois, à la première lecture j'ai lâché en cours de route hélas....
RépondreSupprimerJ'ai lu quelques critiques après avoir écrit la mienne : beaucoup ont eu les mêmes soucis.
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