mercredi 2 septembre 2015

Dossier 64 - Jussi Adler-Olsen

Résumé
Copenhague. Une brutale agression dans les quartiers chauds de Vesterbro incite Rose à rouvrir un cold case sur la disparition inexpliquée d’une prostituée. Cédant à ses pressions, le Département V exhume une affaire macabre datant des années 50, dont les ravages dévoilent le visage d’une société danoise loin d’être exemplaire…

Décidément, que j'aime cette série. Mais maintenant, je suis sûr de savoir pourquoi. Je l'aime, surtout, pour ses personnages. Je me suis progressivement attaché à eux.
Il y a d'abord Carl Mørck, le vice-commissaire et patron du département V. Flic entre deux âges, désabusé et jamais pressé de se mettre au boulot. Le placard dans lequel on l'a rangé lui convient parfaitement (les bureaux sont au sous-sol). Seulement, une fois qu'il est lancé sur une affaire, rien ne peut l'arrêter. Il est peu apprécié d'une grande partie de ses collègues et de sa hiérarchie, mais il le leur rend bien. En dehors de sa vie professionnelle, il a un quotidien loin d'être léger. Il est séparé de sa femme, qui n'hésite pas à le mettre dans une très mauvaise situation financière, mais il loge le fils de celle-ci. Il entretient une relation amoureuse un poil compliquée avec une psychologue de la police. Il héberge son ami et ex-collègue, Hardy, devenu paraplégique suite à un guet-apens dans lequel les deux hommes sont tombés. Mørck se sent, à tort ou à raison, responsable de l'état physique de son copain. D'où l'installation du lit médicalisé au beau milieu du salon.
Ensuite, il y a Assad. De son nom complet Hafez el-Assad. Oui. Parce que l'auteur ne manque pas d'humour. Dire qu'Assad est secret, mystérieux serait un doux euphémisme. Il ne révèle rien de sa vie et donne même une fausse adresse à ses emplyeurs. Il est intelligent, débrouillard mais on sent, chez cet homme en général doux comme un agneau, une certaine violence qu'il semble parfois contenir à grand peine et imputable à un passé dont on ne sait rien.
Enfin, il y a Rose, la fantasque Rose. Enfin, je dis fantasque pour être gentil car elle semble bel et bien être victime d'un TDI, trouble dissociatif de l'identité (ou trouble de la personnalité multiple), qu'on appelle souvent à tort schizophrénie, merci Wikipedia. Bon, en gros, elle est un peu barge. En plus, quand elle est elle même (la plupart du temps), elle est plutôt du genre pas commode et il vaut mieux ne pas lui pendre la tête. Mais malgré tous ses petits défauts, Rose a un coeur gros comme ça.
Maintenant, prenez ces trois personnages attachants, mêlez-les à une enquête pleine d'émotion et vous aurez toutes les raisons d'aimer ce quatrième opus en particulier. Pleine d'émotion d'abord parce que leurs investigations vont les mener vers le dirigeant d'un nouveau parti politique d'extrême droite, Curt Wad, gynécologue à la retraite. Et il s'avère que l'homme politique en question est responsable d'un certain nombre d'horreurs depuis de nombreuses années (c'est un vieil homme). Les abominations dont il s'est rendu coupable, sous couvert de ses «convictions», sont pour le moins insupportables et sans doute encore davantage pour le lectorat féminin, ses victimes étant des femmes. Émotion également parce que nos trois personnages vont commencer à montrer les uns pour les autres des sentiments qui vont au delà de ce qu'exigent des relations professionnelles. Il faut voir comment chacun d'eux va montrer une inquiétude poussée toutes les fois que l'un des autres va se retrouver confronté au danger.
Et du danger, il va y en avoir d'autant plus que le parti politique du sinistre docteur se double d'une organisation secrète utilisant des tueurs professionnels sans scrupule.
Pour conclure, je dirais que ce quatrième roman de la série du département V ne dépare pas l'ensemble, bien au contraire. Encore une fois, j'encourage celles et ceux qui ne connaissent pas cette série de s'y essayer en commençant, de préférence, par le début, à savoir Miséricorde. D'abord parce que les personnages et leurs relations évoluant au fil des romans, il est préférable de les lire dans l'ordre et ensuite, parce qu'avec son sujet fort (le kidnapping et la séquestration d'une jeune femme), le premier tome nous met tout de suite dans le bain. Mais en dehors de ces petites restrictions, il est tout à fait possible de lire les livres dans l'ordre que l'on veut.
En tout cas, vivement la suite !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire