Résumé :
Lolita postmoderne, Katya Spivak oscille entre la naïveté de ses seize
ans et le cynisme d’une gamine élevée à la dure. Et, quand le vieux et
très distingué Mr Kidder l’aborde courtoisement alors qu’elle a le nez
collé contre une vitrine de dessous affriolants, elle réagit avec la
méfiance polie qui convient. Pourtant, peu à peu, au fil des jours et de
leurs rencontres, la jeune fille en mal d’affection se laisse vaguement
séduire par le charme et la générosité désintéressée que déploie à son
égard le vieil homme. Mais, derrière sa richesse, ses manières
impeccables, ses talents artistiques, sa grande maison vide, ses
tableaux bizarres, sa gouvernante et son chauffeur discrets, qui est le
mystérieux Mr Kidder ? Et que veut-il vraiment de Katya ?
Comme elle sait si bien le faire, Oates nous entraine dans une histoire à plusieurs niveaux de lecture. Ce sont d'abord les rapports plutôt ambigus qu'entretiennent un vieil artiste, Mr Kidder et une jeune baby-sitter, Katya. On s'interroge longtemps pour savoir si le vieil homme est bien attentionné à l'égard de la jeune fille. Jusqu'à sombrer dans le sordide. C'est du moins ce que l'on pense. Et au moment où on s'y attend le moins, le récit prend soudain des allures morbides. Entre sordide et morbide, il n'y a que peu de lettres qui changent. Et alors qu'on croit savoir comment le roman va se terminer, voilà qu'on bascule dans la tragédie. Puis le récit reprend un cours plus serein, plus apaisé. Le lecteur est secoué, balloté et c'est ça qu'on aime. Non ?
Mais en dehors des quelques courts chemins de traverse qu'emprunte l'histoire, il y est essentiellement question de la rencontre de deux solitudes. Celle du vieil homme fatigué et de la jeune fille en mal d'affection, de reconnaissance. Elle a tellement besoin qu'on l'aime (enfin) qu'elle va commettre une grosse, grosse bêtise.
Encore un très bon roman de Joyce Carol Oates qui nous montre encore une autre facette de son talent décidément multiple. Elle sait tout écrire et c'est précisément à ça qu'on reconnait un bon écrivain.
Très bon.
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