mardi 6 juin 2017

Du balai - Ed McBain

87ème district : tome 1.
Résumé :
La peur du flic, c'est, comme dit l'autre, le sentiment au monde le mieux partagé.
Et voilà qu'un beau soir, c'est le flic qui prend peur. Il a peur du noir. Il a peur des rues désertes. Il a peur du pas qui, soudain, résonne dans le vide de la rue, de la voix qui le hèle pour demander du feu.
Car le tueur des flics est lâché dans la ville. Il les guette à la nuit, quand ils rentrent chez eux, le travail terminé, et les abats dans le dos.

Je n'avais encore jamais lu d'Ed McBain. Malgré tout, son nom me disait quelque chose. Du moins le croyais-je. Parce que, vérifications faites, je devais bien admettre que je ne connaissais rien de cet auteur. Il est bien le scénariste de Les Oiseaux, mais sous le nom d'Evan Hunter. Donc, finalement, Ed McBain était définitivement un inconnu pour moi. Quelle lacune. Quelle erreur. Voire, quelle faute !
Parce que, pour ne pas entretenir un suspense à deux balles, ce premier opus du 87ème district, j'aime autant vous dire que je l'ai aimé, que dis-je ? adoré. De la première à la dernière ligne. Pourquoi ? Eh bien parce que...
Parce que, déjà, c'est bien écrit. Le style est limpide, facile, agréable, tout ça. Ça se lit vraiment facilement. Ensuite, les personnages. Ah ! Les personnages ! Ils mériteraient une chronique pour eux tout seuls. Ils sont attachants, très attachants même. Ils ont de l'épaisseur et beaucoup d'humanité.
D'humanité, l'auteur n'en manque d'ailleurs visiblement pas non plus. Il n'y a qu'à voir le traitement qu'il réserve à certaines catégories d'américains dont habituellement, on ne faisait pas grand cas (nous sommes fin des années 1950). Je veux parler des minorités, d'une part, comme les Noirs et des femmes, d'autre part, qui étaient cantonnées aux rôles sulfureux dans les polars. Quant on sait qu'il a écrit le roman puis le scénario de Graine de violence, un film avec Sidney Potiers (premier acteur Noir ayant un premier rôle au cinéma), on comprend mieux. L'un des inspecteurs est Noir et ce n'est vraiment pas banal pour l'époque. Quant aux femmes, même si elles restent des "femmes de" et n'ont pas de rôle principal dans l'histoire, elles sont présentées sous un jour beaucoup plus flatteur qu'à l'accoutumée. Ici, pas de veuves fatales (ou pas que), mais surtout des épouses courageuses, intelligentes, sensibles...
Un autre intérêt non négligeable de la série est qu'il s'agit, et c'est à l'époque assez nouveau, de Procédure Policière, un sous-genre des romans policiers qui s'attache essentiellement à présenter les détails du quotidien des forces de police. On voit d'ailleurs, tout au long de ce premier livre, une série de fac-similés de documents officiels. L'effet est ma foi assez plaisant. Et le résultat est, quant à lui, très réaliste. On s'y croirait. L'auteur ayant écrit plus d'une cinquantaine de romans dans le cadre de cette série jusque dans les années 2000, il y a fort à parier que nous verrons évoluer la ville (Isola, ville imaginaire calquée sur New-York), sa police et ses méthodes. J'ai hâte.
Je n'ajouterais à tout cela qu'une seule chose, c'est que ça n'a pas pris une ride malgré les années (plus de 60 ans). Le roman possède plutôt un charme désuet tout ce qu'il y a de plus agréable. Je cherche des défauts, mais n'en trouve pas. C'est très court, mais pour moi c'est une qualité. Et, j'allais oublier, c'est bourré d'humour.
Si vous ne connaissez pas je n'aurais qu'un conseil : foncez !

Excellent.
Coup de cœur.

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