jeudi 25 avril 2019

La Flotte Perdue - Jack Campbell

Résumé :
La série se déroule sur plus de cent ans dans une guerre interstellaire entre deux cultures humaines différentes, l'Alliance et les Syndics. (Wikipedia)

Tome 1 : Indomptable
C'est une guerre interstellaire de cent ans, et la défaite est proche désormais. L'armada qui devait décapiter l'ennemi au cœur même de son empire est désormais prise au piège, mutilée. Ne reste-t-il pour la sauver que ce capitaine émergé d'un siècle d'hibernation et dont l'histoire a retenu le sacrifice héroïque aux premiers temps du conflit ? " Black Jack " Geary est devenu une légende, une icône révérée dans toute l'Alliance et sa flotte. Comment l'homme lui-même, revenu du passé, pourrait-il se hisser a la hauteur du mythe ? Parmi ces jeunes capitaines dont les usages tournent le dos aux traditions d'autrefois, et qui hésitent entre méfiance et idolâtrie, comment sauver la flotte perdue et la ramener a bon port ? Car l'Indomptable, son vaisseau amiral, cache a son bord un secret décisif volé a l'ennemi, capable d'enrayer une défaite inéluctable.

Bon, ne tournons pas autour du pot, La Flotte Perdue est un space opera militaire. Plus militaire, tu meurs (si je puis dire). Même Starship Troopers ressemble à un livre pour enfants à côté. Un Martine dans les étoiles.
Jugez plutôt. Le Capitaine John Geary s'est donné pour tâche, un peu à l'insu de son plein gré, de ramener au sein de l'Alliance les restes de la flotte décimée par l'ennemi Syndic. Le seul souci, de taille, c'est que ladite flotte est en plein territoire ennemi et que pour en sortir, il va falloir traverser des dizaines de système solaires hostiles. 
D'où des combats spatiaux à chaque tome. On pourrait craindre que l'accumulation rende le récit un peu répétitif. Ce n'est pas vraiment le cas. D'abord parce que la problématique à laquelle est confronté Geary est différente à chaque fois et ensuite parce qu'il a à faire face en interne à une hostilité presque aussi forte que celle que lui oppose l'adversaire. Et gagner des batailles avec des commandants de vaisseau au mieux indisciplinés, au pire désireux de faire tomber le chef, ce n'est pas de la tarte.
Il faut dire que Geary est resté en état d'hibernation pendant un siècle, et le moins qu'on puisse dire, c'est que la conception de l'honneur dans la flotte de l'Alliance, a bien changée en 100 ans. Le mot d'ordre est devenu tuer ou être tuer (voire des civils), à tout prix. Ce qui se traduit le plus souvent par la stratégie : on fonce et on réfléchit après. Dès lors, le plus gros boulot du boss, va être de ranimer dans l'esprits de ses officiers les vieux principes. Et calmer les ardeurs suicidaires.
Cette situation permet à l'auteur de développer, en marge des batailles qui par ailleurs sont superbement décrites, de nombreuses intrigues et complots. Le tout servi par des dialogues entre les personnages que je trouve particulièrement réussis. Le style étant, par ailleurs, l'une des grandes forces de la saga.
Et en parlant des personnages, il est à noter que bon nombre des commandants de vaisseau, et d'une façon générale, bon nombre des personnages d'importance, sont des femmes. Des femmes intelligentes, compétentes, fortes, courageuses... Une saga militaire, certes, mais pas machiste.
Ceci étant dit, je déplorerais malgré tout un défaut dans le récit. Il est à mon goût un peu trop centré sur le Capitaine Geary. Loin d'être un récit choral, la série relate avant tout le point de vue de son héros. L'écriture aurait été faite à la première personne, ça n'aurait pas changé grand chose. J'imagine que l'auteur a voulu se focaliser sur le seul individu ayant connu le début de la guerre, le seul qui ait été éduqué avec les anciens principes d'honorabilité inculqués aux spatiaux. Si tant est qu'une guerre puisse être honorable. L'idée se défend, mais du coup, tous les personnages secondaires sont un poil plus ternes que Geary. 

Mais ne boudons pas notre plaisir. La série, dont j'ai lu quatre tomes déjà, est un vrai plaisir de lecture. Si tant est, bien entendu, que l'on aime les batailles spatiales narrées avec un maximum de vraisemblance. Ne cherchons pas de message plus ou moins bien caché. Si ce n'est : la guerre, c'est crade, mais il est possible de la rendre (un peu) moins inhumaine. Ce que nous avons sous les yeux, en l'occurrence, c'est du pur divertissement. Mais une réussite dans le genre.

Très bon


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire