samedi 7 mai 2011

Gradisil - Adam Roberts

L'idée de départ du roman est bonne et originale. Jugez plutôt. L'auteur entreprend de nous parler d'une poignée d'excentriques, riches pour la plupart, qui ont décidé de vivre dans des maisons de fortune (de simples cubes pour la plupart) en orbite autour de la terre. De fait, cela fait de Gradisil le space-opera le moins éloigné de la terre. Les explications techniques concernant les moyens utilisés par les spationautes amateurs ne sont jamais vraiment rébarbatives et sont même empreintes d'une certaine poésie (comparer les champs magnétiques aux branches de l'arbre-monde Yggdrasil, ça a de la gueule ...). L'auteur exploite plutôt bien son idée de départ. Et assister à la naissance d'une  nation aussi peu ordinaire a de quoi nous intéresser.
Pourtant, la mayonnaise ne prend pas. La faute sans doute aux personnages. Leurs portraits sont pourtant particulièrement réussis. D'autant qu'avec plus de 750 pages, l'auteur a parfaitement le temps d'approfondir la psychologie de chacun. Mais voilà, aucun n'est véritablement attachant. En dehors de Klara peut-être. C'est à dire du personnage principal de la première des trois parties qui constituent le roman. C'est d'ailleurs cette première partie qui m'a le plus enthousiasmé. Sans doute parce que nous découvrons les prémices de ce qui allait devenir une nation. Côtoyer ces illuminés qui forment la base des Hautes-Landes est de nature à éveiller notre intérêt. Sans oublier ce mélange réussi entre la banalité du quotidien de ces nouveaux aventuriers et la magie de ce qu'ils entreprennent.
Dans la deuxième partie, nous suivons la vie de la fille de Klara, Gradisil. Ce n'est pas un hasard si le roman porte son nom. Ses aventures forment, de loin, la majeure partie du livre. Et elles ne manquent pas d'intérêt non plus. Mais que cette femme est détestable. Du moins de mon point de vue. Je n'ai à aucun moment réussi à m'attacher à elle, ce qui a beaucoup nuit, forcément, au plaisir de la lecture.
Quant au dernier personnage, le fils de Gradisil, il est d'une fadeur consommée. La partie qui lui est consacrée est courte, très courte en regard du reste et on devine bien que l'auteur a été bien en peine de faire durer plus longtemps l'histoire.
En conclusion, un roman qui s'annonçait passionnant mais qui s'essouffle et finit par devenir presque ennuyeux. On parvient à terminer la lecture sans difficulté majeure mais sans enthousiasme particulier non plus.

Autres échos :
Val Lhisbei Ryû

4 commentaires:

  1. J'avais aussi trouvé ce roman un peu trop lent. Il ne m'en reste d’ailleurs pas des tonnes de souvenirs. Merci pour le lien. Je vais mettre mes liens à jour. A+

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  2. comme vous deux j'ai trouvé le temps long aussi (il m'a laissé un mauvais souvenir par contre :p )

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  3. Ce qui m'enerve aujourd'hui, c'est que la plupart des oeuvres brillantes sont toujours frustrantes : trop courtes car en nouvelle et donc trop implicites, ou bien trop long pour un roman de 700 pages qui affichent des longueurs et dans lequel on peut s’ennuyer sur 20 pages.

    Dommage qu'on ne fasse plus trop le juste milieu... aujourd'hui les français font beaucoup de one shots tandis que les auteurs américains réussissent à faire de longues séries de petits romans sans problèmes.

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  4. @ LOVD : moi ça m'agace de plus en plus ces romans à rallonge. Je ne lis pas très vite, du coup, le moindre bouquin maintenant me demande jusqu'à 3 semaines voire 1 mois de lecture. C'est beaucoup trop. Quand je pense à l'âge d'or de la SF où des auteurs comme Dick (entre autres) parvenaient à nous embarquer avec des romans d'à peine 250 pages. En plus de ça, je ne suis pas du tout nouvelles. Je vais relire mes classiques. Na !!

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