Petite plongée, petit retour, vers la littérature de l'âge d'or de la S.-F. Après tout, il s'agit de la littérature dont j'ai abondamment abreuvé mon adolescence. Mais j'y retourne moins par nostalgie que par dépit. La S.-F. d'aujourd'hui est bien pauvre. Quantitativement si ce n'est qualitativement (quoique). Je sais, je l'ai déjà dit, je me répète. C'est l'âge, voyez-vous.
Alors, ai-je bien fait de revenir à mes premières amours avec ce Génocides ? Pas sûr.
Mais d'abord, de quoi cela parle-t-il ?
Figurez-vous que la terre, pardon, la Terre (s'agissant de notre planète il y faut un T majuscule, surtout en S.-F.), a été envahie par un étrange végétal qui la recouvre quasi entièrement (la Terre). Il ne reste plus de l'humanité et des autres espèces en général et des autres végétaux que quelques rares survivants. Nous suivons plus particulièrement la vie d'un groupe d'hommes et de femmes, d'une tribu pour mieux dire, qui tente d'arracher à la terre (en minuscule cette fois-ci) de quoi manger. À la tête de cette tribu se trouve une espèce de patriarche, Anderson. Il dirige son petit peuple d'une main de fer et surtout grâce à des préceptes fort religieux. Il a, littéralement, la bible dans une main, un fusil dans l'autre. Il a de nombreux enfants et en particulier deux fils (de deux mères différentes). Buddy, l'aîné, intelligent et compétent mais rebelle, pas dans le moule. Neil, son cadet, bien plus proche des idées du père mais largement moins armé intellectuellement et totalement incompétent, voire dangereux. C'est pourtant ce dernier qu'Anderson a choisi (par défaut) pour lui succéder.
C'est ainsi que nous allons suivre le quotidien de ce groupe qui doit faire face jour après jour aux difficultés de vivre auprès d'un voisin aussi envahissant que mystérieux. Personne ne sait d'où il vient ni comment il «fonctionne». Lorsque le clan rencontre un groupe d'aventuriers, Anderson, pour protéger les siens, du moins c'est ainsi qu'il explique son geste, décide d'exterminer les « étrangers ». En fait, il en épargne deux, Alice, une infirmière et Orville, un ingénieur des mines. Ce dernier, qui a perdu sa compagne lors de l'attaque, simule la docilité mais ne pense en fait qu'a se venger d'Anderson et des siens. Mais bientôt des sphères volantes attaquent le groupe et ils doivent tous se réfugier dans le seul endroit sur Terre offrant un abri naturel : les racines géantes du végétal qui a colonisé le planète. Orville va-t-il devoir réviser ses plans ?
Avouons-le, la lecture de ce roman est assez plaisante et les personnages juste assez attachants pour nous donner envie d'aller jusqu'au bout de l'histoire. Pourtant, il y a un je-ne-sais-quoi qui m'a empêché d'y adhérer complètement. Sans doute est-ce dû au traitement, somme toute assez décevant, qui est fait de cette situation post-apocalyptique. Je me serais attendu, en vieux lecteur de science-fiction, a un traitement plus en profondeur des conséquences de la catastrophe. Au lieu de cela, l'auteur se contente en quelque sorte, de nous décrire l'existence sur une courte période du petit groupe. On a davantage l'impression de lire un roman d'aventure et on se prend à penser que cela aurait pu se situer dans des contextes fort différents sans vraiment changer l'histoire.
Mais pour dire la vérité, Dish aborde tout de même un sujet important dans son récit. Il y traite de religiosité, de fanatisme religieux. En la personne d'Anderson, il dénonce tous ces chefs religieux, tous ces prédicateurs, tous ces moralisateurs qui sont tellement persuadés de détenir la Vérité, même si celle-ci est parfaitement indémontrable, qu'ils ne peuvent admettre qu'on puisse en détenir une autre.
En conclusion, Génocides est un roman certes agréable à lire, mais qui n'a pas su, à mes yeux du moins, allumer la petite étincelle qui jailli habituellement des œuvres de S.-F. Dommage.
L'avis (beaucoup plus enthousiaste) de Nebal de même que celui de Gromovar
Avouons-le, la lecture de ce roman est assez plaisante et les personnages juste assez attachants pour nous donner envie d'aller jusqu'au bout de l'histoire. Pourtant, il y a un je-ne-sais-quoi qui m'a empêché d'y adhérer complètement. Sans doute est-ce dû au traitement, somme toute assez décevant, qui est fait de cette situation post-apocalyptique. Je me serais attendu, en vieux lecteur de science-fiction, a un traitement plus en profondeur des conséquences de la catastrophe. Au lieu de cela, l'auteur se contente en quelque sorte, de nous décrire l'existence sur une courte période du petit groupe. On a davantage l'impression de lire un roman d'aventure et on se prend à penser que cela aurait pu se situer dans des contextes fort différents sans vraiment changer l'histoire.
Mais pour dire la vérité, Dish aborde tout de même un sujet important dans son récit. Il y traite de religiosité, de fanatisme religieux. En la personne d'Anderson, il dénonce tous ces chefs religieux, tous ces prédicateurs, tous ces moralisateurs qui sont tellement persuadés de détenir la Vérité, même si celle-ci est parfaitement indémontrable, qu'ils ne peuvent admettre qu'on puisse en détenir une autre.
En conclusion, Génocides est un roman certes agréable à lire, mais qui n'a pas su, à mes yeux du moins, allumer la petite étincelle qui jailli habituellement des œuvres de S.-F. Dommage.
L'avis (beaucoup plus enthousiaste) de Nebal de même que celui de Gromovar
J'ai bien aimé l'idée de l'annihilation de la race humaine. Mais je suis méchant ;-)
RépondreSupprimerCHEF-D'OEUVRE ! CHEF-D'OEUVRE ! CHEF-D'OEUVRE !
RépondreSupprimer@ Gromovar : il se pourrait bien que tu sois méchant, en effet. Mais ça fait tellement du bien.
RépondreSupprimer@ Nebal : sauf erreur, cela doit être le premier commentaire que tu laisses sur mon humble blog. J'en suis flatté sachant tout le bien que je pense de tes chroniques. J'avoue que je suis peut-être passé à côté de ce roman. Sans doute parce que je l'ai attaqué sous un mauvais angle ?
Il y a un bail que je l'ai lu, mais il me semble avoir eu une réaction semblable à celle de Nébal à l'époque. Moi et l'âge d'or !
RépondreSupprimerBon ok, si vous vous y mettez tous ! Je me couvre la tête de cendres et je cours me cacher dans un trou de souris.
RépondreSupprimerN'en fais pas trop, quand même, les cendres devraient suffire.
RépondreSupprimer;o)
Gromovar a bien résumé ma position...
RépondreSupprimerMon avis de l'époque :
http://efelle.canalblog.com/archives/2008/08/30/10401487.html
Présenté comme ça, ça n'est pas complètement emballant, mais il faudra que je le lise un jour. Et puis la dénonciation des fanatismes, religieux et autres, c'est toujours bon à prendre.
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