mercredi 5 octobre 2016

Bull Mountain - Brian Panowich

Résumé :
Chez les Burroughs, on est hors-la-loi de père en fils. Depuis des générations, le clan est perché sur les hauteurs de Bull Mountain, en Géorgie du Nord, d’où il écoule alcool de contrebande, cannabis et méthamphétamine jusque dans six États, sans jamais avoir été inquiété par les autorités. Clayton, le dernier de la lignée, a tourné le dos à sa fratrie, et comme pour mettre le maximum de distance entre lui et les siens, il est devenu shérif du comté. À défaut de faire régner la loi, il maintient un semblant de paix. Jusqu’au jour où débarque Holly, un agent fédéral décidé à démanteler le trafic des montagnards. Clayton se résout alors à remonter là-haut pour proposer un marché à son frère. Il sait qu’il a une chance sur deux de ne pas en redescendre. Ce qu’il ignore, c’est que Holly en a fait une affaire personnelle, et que l’heure des pourparlers est déjà passée.
Salué par bon nombre d’auteurs fameux, à commencer par James Ellroy, Bull Mountain se lit comme l’histoire de Caïn et Abel dans un Sud plus poisseux que jamais. Avec ce premier opus d’une violence et d’une force également insoutenables, Brian Panowich signe un roman noir rural et déchirant.

Il y avait longtemps que je n'avais été happé par un livre pour ne plus le lâcher jusqu'à la fin. La raison est sans doute à chercher dans l'aspect scénario de film noir du roman. Chaque scène écrite génère en nous des images fortes. Et les personnages, particulièrement épais, nous semblent tous familiers. Le patriarche et ses fils, le shérif et ses frères encombrants, les sbires fidèles et loyaux, la femme amoureuse et inquiète, le flic tordu et j'en passe. On pourrait dès lors penser qu'on a affaire à du réchauffé, du mille fois vu. Eh bien pas du tout. Disons plutôt qu'on a l'impression de retrouver de vieilles connaissances qui nous manquaient.
L'histoire participe aussi beaucoup à nous tenir en haleine. Assez complexe pour nous intéresser mais pas trop, pour ne pas nous perdre. Chaque personnage se retrouve avec le projecteur braqué sur lui à un moment où à un autre. Cela permet non seulement de mieux le comprendre mais également de mieux comprendre ceux qui l'entourent tant ils sont impactés. C'est ainsi que, par exemple, l'attitude du père explique le caractère du fils.
On pourra simplement regretter le manque de présence féminine mais il est vrai que le monde décrit par Panowich est par nature très masculin. Masculin et violent. Car autant vous prévenir tout de suite, nous ne sommes pas chez les bisounours, et c'est d'ailleurs ce qui fait l'un des intérêts du livre qui n'épargne pas grand chose au lecteur. Mais, est-ce que cela ne fait pas du bien d'être un peu bousculé ? Les femmes sont toutefois présentes quand même, dans des rôles forts et tourmentés.
Voilà, c'est violent, c'est noir, c'est rythmé (les chapitres sont ultra courts), c'est l'Amérique profonde paumée au fin fonds des bois dans la montagne. J'imagine très bien le carton que ferait l'adaptation au cinéma.

Merci à Fan2polar de m'avoir proposé ce roman pour une lecture commune.

Excellent.

2 commentaires: