vendredi 28 octobre 2011

Solaris - Stanislas Lem

Le docteur Kris Kelvin est envoyé en mission sur la planète Solaris. Cette dernière est constituée en quasi totalité d'un unique océan qui semble vivant mais avec lequel personne n'a encore réussi à communiquer jusqu'ici. Ce qui explique qu'après des dizaines années d'expériences et de recherches infructueuses, les scientifiques ont pour la plupart renoncé à établir un contact et ont quittés la planète. Kelvin découvre donc une station pour ainsi dire déserte. Même les robots d'entretien sont rangés, inactifs, dans leur hangar. Le nouvel arrivant ne rencontre qu'un seul de ses collègues, le docteur Snaut. Mais ce dernier a un comportement pour le moins curieux. Pourtant, au milieu de cet endroit vide d'êtres humains, Kelvin va croiser des créatures sorties d'on ne sait où. Il va découvrir très vite que chacune de ces créatures est liée, il ne sait comment, à chacun des occupants de la station. Bientôt, il va recevoir à son tour une visite totalement inattendue dans sa propre chambre. Il s'agit de Harey, la petite amie qu'il avait lorsqu'il était jeune adulte. Problème : elle s'est suicidée il y a de cela fort longtemps. D'où vient cette copie parfaite ? Comment est-elle arrivée là ? Pourquoi ? Kelvin va vite découvrir que l'océan n'est pas étranger à ces phénomènes. Il semble qu'il soit capable de matérialiser avec une précision diabolique, les souvenirs qu'on croyait les plus enfouis. En tout cas, les plus pénibles. Ceux qu'on ne voudrait pas voir resurgir.
Voilà, je crois que je vous ai tout dit. Pourtant je n'ai certainement pas pu gâcher votre plaisir de lecture tant ce livre est avant tout affaire d'ambiance. Les plus perspicaces d'entre vous l'auront compris, nous sommes face dans ce, magnifique, roman à un huis-clos étouffant. À côté des passages purement « techniques » mais, rassurez-vous, parfaitement lisibles tels que les recherches que Kelvin entreprend sur l'océan, lisant quantité de documents qu'il a trouvé dans la bibliothèque et qui nous permettent d'en apprendre un peu plus sur la planète; nous trouvons des passages entiers pleins de questionnements, plus axés sur l'humain, j'ose dire plus philosophiques.
J'ai littéralement adoré cette conversation dans le chapitre éponyme entre Snaut et Kelvin. Le premier reprochant au second sa légèreté, son égoïsme, sa cruauté. Lorsque Kelvin prétend qu'il veut à tout prix sauver sa fiancée, ou du moins sa copie, Snaut lui rétorque qu'il ne pense qu'à son bonheur à lui et pas aux conséquences que cela pourraient avoir sur la « créature ». On ne peut pas ne pas penser, dans ce passage et dans d'autres, à Blade Runner et aux « répliquants ». Robots avec des sentiments ou bien humains dans un corps synthétique ?
Si vous cherchez de l'action, passez votre chemin. Si vous pensez que la Science-Fiction doit procurer au lecteur des matériaux pour sa réflexion, précipitez-vous.

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