Un lourd tableau qui se décroche à la tête d'un lit. Un rocher qui dévale une falaise et s'écrase sur le sentier.
Les freins d'une voiture qui lâchent dans une descente... Et pour finir, une balle perdue qui vient se loger dans un chapeau !
Pour Hercule Poirot, en villégiature sur la cote sud de l'Angleterre, il n'y a guère de doute : on en veut à la vie de la ravissante Miss Buckley, héritière d'une villa délabrée du voisinage. Même si l'intéressée ouvre de grands yeux, se demandant qui peut bien lui en vouloir.
L'assassinat de sa cousine, qu'on a manifestement confondue avec elle, obligera Miss Buckley à prendre au sérieux les craintes du détective. Lequel n'aura de cesse de démasquer le coupable. Mais seule une très savante mise en scène lui permettra d'y parvenir. Et la surprise sera de taille...
— Voilà ce qui est tombé sur la terrasse, il y a un instant, lorsque nous parlions. Une balle perdue !
— Hein ?
— Deux centimètres de plus et la tête aurait été percée du même trou que le feutre ; vous comprenez maintenant, je suppose, l’intérêt que je porte à cette jeune fille et à son chapeau ?
« Avouons que ce préposé au crime ne manque pas d’audace en visant sa victime à quinze mètres d’Hercule Poirot ! Ce défi ne lui portera pas chance. Maintenant, entrons à «La Maison du Péril» et entretenons-nous avec Miss Nick. Le plus tôt sera le mieux, Hastings. N’a-t-elle pas dit qu’en trois jours elle avait trois fois échappé à la mort ? Le danger est proche.
C'est la troisième fois que j'entreprends la lecture des œuvres de la Reine du polar britannique. J'avais découvert cette fameuse et fabuleuse collection de romans et nouvelles adolescent et j'avais alors lu déjà bon nombre des titres. Quelques vingt ans plus tard, je me lançais à nouveau à l'aventure. Et c'est presque vingt ans après, une nouvelle fois, que je me replonge dans les enquêtes d'Hercule Poirot (essentiellement). Serais-je encore de ce monde pour prendre plaisir à voir s'agiter les petites cellules grises du détective belge dans vingt autres années ? Je me le souhaite.
Pour l'anecdote, si j'ai commencé cette fois par La Maison du Péril, c'est que je louais une chambre d'hôtes dans une splendide demeure à Dinard qui surplombait la mer. Tout comme dans le roman, ameublement et décoration inclus. J'étais dedans.
La première chose qui me frappait, à peine commencé la lecture, ce fut la nature des personnages. Tous, ou peu s'en faut, sont des jeunes gens et jeunes femmes de la haute société, oisifs, cela va sans dire et qui passent leur journée à boire des verres à la terrasse des palaces, jouer au tennis ou au golf, bronzer au soleil, donner des fêtes, toutes activités qui, on l'admettra volontiers sont plutôt pénibles. Bon, ce n'était pas une découverte, bien sûr. Je sais bien qu'Agatha Christie n'a mis essentiellement en scène que des gens de cette catégorie sociale. Mais voilà, ce coup-ci, ça m'a agacé. Un peu. Pas trop. Après tout, l'étude de cette partie de la population n'a pas moins d'intérêt que celle des ouvriers dont s'est occupé en son temps un certain Émile Zola, pour ne citer que lui.
Mais je m'égare. Les personnages m'agacent, d'accord, mais il n'en reste pas moins vrai que l'enquête que mène Hercule Poirot est passionnante à souhait. Comme souvent, mais c'est ce qui fait le charme des récits d'Agatha Christie, le nombre des suspects est limité et les soupçons se portent sur chacun d'entre eux. Nous sommes en terrain connu. Et on cherche, aidé par les indices que dévoile notre fameux détective, l'identité du coupable. J'ai une triste habitude, c'est celle d'oublier très vite ce que je lis. Autant dire que dans ce cas précis, cela devient une bénédiction car je n'ai pas la moindre idée de la vérité.
Un très bon Poirot que je vous invite à déguster.
Très bon
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