lundi 5 octobre 2009

Darwinia - Robert Charles Wilson

Une nuit de 1912, une grande partie de l'Europe et le Royaume-Uni disparaissent. Ou pour mieux dire, sont remplacés par des terres aux contours, au relief et à l'hydrographie sensiblement similaires. Mais tout ce qui y vivait, y compris hommes et plantes, ont laissés leur place à une faune et une flore entièrement nouvelle. Lorsqu'une expédition s'organise pour explorer ce nouveau monde, le jeune photographe Guilford Law décide d'être du voyage. C'est ainsi qu'après avoir confier sa femme et sa fille à de la famille dans la nouvelle ville de Londres, il rejoint le nouveau continent européen.
Le but de l'expédition est de remonter le cours du nouveau Rhin et de traverser les Alpes. Mais en plus des dangers naturels de ce nouveau monde les explorateurs auront à affronter des périls nés d'une guerre éclair qui éclate entre les britanniques, qui revendiquent les terres qui ont remplacées la Grande-Bretagne et les américains bien décidés à coloniser ces terres qui viennent de surgir de nulle part. Mais le mystère même qui préside à l'émergence de ce nouveau continent n'est-il pas porteur d'un danger encore plus grand ?

Au moment de faire ma chronique, j'avoue ma difficulté à décider si j'ai apprécié ou non ce livre. D'aucuns diront que c'est probablement le signe que je ne l'ai pas aimé tant que ça. Peut-être. Le fait est que je suis certes parvenu jusqu'à l'ultime page sans effort et sans réel déplaisir. Et pourtant. Alors que la réputation de Wilson n'est plus à faire dans le domaine de la peinture des personnages, j'ai eu l'impression qu'il y avait mis, cette fois-ci, moins de soin. Reste l'histoire, ou devrais-je dire les histoires ? Car outre les aventures de Guilford, nous suivons également les péripéties de sa femme et de sa fille, ainsi que celles d'un médium "possédé" par un dieu. Procédé classique me direz vous. Les différentes histoires finissent par aboutir au même point et forment alors le dénouement. Sauf que non, pas tout à fait ici. L'histoire de l'épouse de Guilford n'apporte pas grand chose au récit global et celle du spirite pas beaucoup plus. Quant aux interludes qui servent d'explications aux évènements décrits, ils sont complexes dans le détail, lorsque l'auteur nous livre les fruits de son imagination. Nous assistons à un déballage de ce qu'il faut bien appeler parfois des élucubrations dont le sens nous échappe la plupart du temps. Dans les grandes lignes toutefois, les explications sont très simples. Trop peut-être ? Nous ne sommes pas si loin d'avoir affaire à des Dei ex machina et grâce auxquels on va pouvoir justifier tout et n'importe quoi.
Bon, on l'aura compris, après mûres réflexions, je crois pouvoir dire que ce Darwinia ne figure pas au sommet de mon classement des oeuvres de Wilson et, je le crains, loin du sommet de tout ce que j'ai lu. A la différence de mes camarades de la blogosphère littéraire, je ne suis pas sûr que les romans de Wilson s'améliorent au fil du temps. Celui-ci est déjà le deuxième de suite qui me laisse sur ma faim. Les récits s'étoffent, certes, mais parfois de façon un peu artificielle. L'idée de départ, comme bien souvent chez cet auteur, était très séduisante, mais la montagne a accouché d'une souris. En vérité, il n'aura réussi vraiment si j'en juge par les critiques diverses et variées, que Les Chronolithes et Spin. Vivement que je les lise.

L'avis d'Efelle

12 commentaires:

  1. J'ai eu la même impression que toi pour celui-ci. Et les Chronolithes ne m'a franchement pas séduit non plus, d'autant que le potentiel de l'histoire était très fort. Mysterium est vraiment pas mal du tout, mais l'enfièvrement autour de Spin est, selon moi, tout à fait mérité. Je ne crois pas avoir lu de si bon roman de SF depuis longtemps. Les personnages ont une réelle dimension et l'histoire est maîtrisé de bout en bout. Un grand grand moment de lecture avec celui-là

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  2. Même si je crois que personne n'a besoin qu'on approuve ce qu'il pense, cela fait toujours du bien de savoir que nos impressions sont partagées par des personnes dont l'exigence n'est pas la moindre des qualités.
    J'en profite pour te dire combien je respecte et comprends même ton besoin d'arrêter ton blog pour passer à autre chose. Même si à titre personnel, je vais beaucoup regretter tes chroniques. Bon vent, donc. Et reviens ici quand tu veux.

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  3. Je ne l'ai pas lu celui-là, qui doit pourtant trainer quelque part sur mes étagères. La suite de "Spin" vient de sortir, j'espère qu'elle sera aussi bien, encore que; j'ai des doutes parce que justement, la fin un peu new age de "Spin" m'a laissé dubitative...

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  4. Je n'avais pas jugé nécessaire de faire un billet sur Darwinia, donc c'est dire l'impression qu'il m'a fait. Voici l'avis lapidaire que j'avais mis dans un commentaire de billet : Ayant fini Darwinia il y a quelques semaines, je complète mon billet : l'idée de départ est géniale, le traitement est assez convenu, et la fin plutôt décevante. Un livre qui ne tient pas ses promesses, malgré quelques bons moments pouvant assez facilement être réutilisés dans Guildes (un continent surgi du néant excitant l'avidité colonialiste, une faune et une flore complètement inconnues...).

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  5. Merci les gars mais fallait me dire tout ça AVANT que je ne lise le livre ;o)
    Euh, d'ailleurs ... quelqu'un m'avait peut-être bien prévenu. Maintenant que j'y pense.

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  6. En même temps, je vois que ça n'a pas empêché Cédric de s'y mettre :oD

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  7. Totalement d'accord c'est pas fameux. Dommage, le thème était appétissant. Le reste de ce qu'a écrit RCW est nettement mieux.

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  8. A la réflexion, je crois que c'est le roman de RCW qui me tentait le plus sur le papier et qui m'a le plus déçu par conséquent.

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  9. Bon ben... tout pareil (j'avais dû écrire ici que celui-là m'avait bien déçu). Je viens de commencer Axis, qui me plaît plutôt bien. Et j'ai Blind Lake dans ma PAL.

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  10. Bon ben je le retire de la LAL, c'est pas si souvent. Merci à vous tous qui avez essuyés les plâtres.

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  11. Pas le meilleur mais pas désagréable non plus. Il y a quelques scène qui m'ont marqués...
    Cela dit Les Chronolithes et Spin t'attendent.

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  12. Même impression moyenne concernant Darwinia, un début de grande facture pour finalement arriver... A rien de bien marquant à mon idée. Suis très vite passé à autre chose !

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