Je craignais, avec ma mémoire de poisson rouge, de ne rien comprendre à ce deuxième volet, tant j'avais peu retenu de détails du premier. Il ne m'en restait en effet que la trame générale, une ambiance, une impression globale. Mais heureusement, il n'en a rien été. Et j'y vois là une volonté délibérée de l'auteur de nous offrir, à chaque opus, un roman quasi autonome. Alors, bien sûr, les personnages sont restés les mêmes, mais huit ans se sont tout de même écoulés ce qui leur a laissé le temps de changer de vie. De plus, ce deuxième épisode débute avec un tout nouveau personnage, dont nous ne connaissons rien et qui pourrait même nous faire penser que nous sommes en train de lire une tout autre histoire. Jusqu'à ce que, petit à petit, les personnages qui ont survécu au premier volet, réapparaissent. Alors, bien sûr, si on se rappelle les avoir déjà rencontrés et qu'on a un vague souvenir de leur personnalité, on peut avoir oublié leurs faits et gestes ainsi que leur implication dans l'épisode précédent. Mais ces lacunes n'entravent en rien la compréhension de l'histoire ou le plaisir de la lecture.
Toute l'histoire cette fois-ci tourne autour du nouveau personnage qui ouvre le bal, Cendre, un petit garçon aux pouvoirs inquiétants. Et tout le livre va tourner autour des tentatives de diverses factions toutes aussi déterminées, pour s'emparer de l'enfant voire le supprimer. Bien entendu, chaque faction a à sa tête l'un des personnages phares du premier volume.
L'intrigue est donc beaucoup plus simple à suivre que dans le tome précédent. On peut en effet la résumer à un jeu du drapeau mortel où le rôle du drapeau serait tenu par Cendre. Mais même si le scénario ne semble pas très épais, on prend un réel plaisir à lire ce livre qui est, avant tout, un bon roman d'action et d'aventure. Agrémenté, qui plus est, d'une galerie de personnages tous plus inquiétants les uns que les autres. Le tout servi, encore une fois, par un style fluide et plaisant.
J'aime toujours autant ce que fait Stéphane Beauverger.
Pour lire ou relire la chronique du premier volet, cliquez-ici.
Quatrième de couverture :
Huit ans après les massacres de Marseille, Khaleel, le prophète phéromonique, s'est coulé dans son blockhaus et a réussi à juguler le virus le plus sauvage jamais répandu. Peter Lerner, depuis sa tour d'ivoire hanséatique, lâche ses noctivores sur le monde. Les deux prophètes se disputent leur messie : Cendre, cet enfant déjà trop grand, qui foudroie les pauvres malades atteints du Chromozone et pourrait façonner le futur. L'affrontement aura lieu. Chacun déterminé à vaincre. Et pourtant : il est peut-être temps d'en finir avec la violence.
Confirmant le talent de Stéphane Beauverger, Les noctivores poursuit brillamment ce triptyque prophétique et cataclysmique démarré avec Chromozone et qui trouve sa conclusion dans La cité nymphale.
Confirmant le talent de Stéphane Beauverger, Les noctivores poursuit brillamment ce triptyque prophétique et cataclysmique démarré avec Chromozone et qui trouve sa conclusion dans La cité nymphale.
De Stéphane Beauverger je n'ai lu que "Le Déchronologue", déroutant à plus d'un titre, mais pour ça original et passionnant au final.
RépondreSupprimerLe déchro devrait prochainement rejoindre ma PAL. J'ai entendu aussi bcp de bien de cette saga Chromozone. Est ce un univers assez noir ?
RépondreSupprimerNon, ce n'est pas un univers assez noir c'est un univers ... très noir. Pas trop de place pour les bisounours et moi ça me convient. La quasi totalité des personnages est déterminée et impitoyable.
RépondreSupprimerC'est très noir et tout à fait excellent. Comme l'a écrit Arutha, c'est difficilement racontable mais si on aime la littérature on devrait aimer imho.
RépondreSupprimerPour Les monades urbaines, 100 fois d'accord.
Je n'ai du lire que le Déchronologue aussi mais j'ai envie d'en découvrir plus sur cet auteur.
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