Mon édition française de Manitou (Milady) a une particularité : deux fins différentes. J'ignore s'il en est de même d'autres éditions voire de toutes. La première fin présentée n'est paradoxalement pas la fin originale. Il s'agit en réalité de celle concoctée par l'auteur suite à la demande de son éditeur américain que la première mouture ne satisfaisait pas. La seconde est donc la fin originale, publiée en Grande-Bretagne.
Ce n'est rien de dire que celle des deux que j'ai le moins appréciée est la première, celle destinée aux lecteurs d'outre-atlantique. Je l'ai trouvée d'un ridicule qui frôle le pathétique. Déjà lorsque l'un des personnages nous explique que non seulement tous les êtres vivants possèdent un manitou ( un esprit, une âme ), mais également les objets : stylos, machines à écrire, je dois avouer une petite réticence. Mais je me reprends vite. Qui c'est le boss sinon l'auteur lui-même ? S'il décide que les poignées de porte, les tournevis ou les moules à gaufres ont une âme, qui suis-je pour le contredire ? Mais là où ça se complique, c'est lorsque le héros utilise le manitou d'un objet qui symbolise le dernier cri de la technologie de l'époque pour combattre le sorcier maléfique. Je me garderais bien de vous révéler de quoi il s'agit pour ne pas vous gâcher le plaisir (plaisir ?) de la découverte au cas où vous souhaiteriez tenter l'aventure. Bien sûr, d'autres auteurs ont donné une intelligence à des objets divers et variés (poupées, voitures ... ) mais la façon dont Masterton présente la chose m'a donné alternativement envie d'éclater de rire et de grincer des dents. On comprend mieux quand on sait que cette fin a été écrite a posteriori.
La fin « britannique » est un poil plus réussie. Du moins, moins ridicule. Mais pour le coup, elle est aussi moins dynamique. Elle est plus courte et il y a moins d'action. Et la chute fait irrémédiablement penser à une autre fin d'un certain H.G. Wells, ce dont Masterton ne se cache pas, il faut le reconnaître.
De fait, il n'y a guère que le tout début du roman qui se laisse lire avec un certain plaisir. En fait, dès l'apparition du sorcier, le récit perd de son intérêt.
J'ai même pu constater certains travers qu'a dénoncés Gromovar dans sa chronique sur Le Portrait du Mal du même auteur. Notamment cette facilité déconcertante qu'ont certains personnages (et censés être des scientifiques) a accepter le surnaturel comme allant de soi. J'ajouterai que la galerie de personnages d'un roman est presque parfaitement interchangeable avec celle du second.
Et si Masterton écrivait sans cesse la même histoire en modifiant quelques détails ici ou là ? C'est un peu l'impression que j'ai eu après ces deux expériences. Mais à tout prendre, je crois que j'ai quand même préféré Le Portrait du Mal. Peut-être tout simplement parce qu'il s'agissait du premier que je lisais.
Reste qu'au niveau des qualités qu'on peut reconnaître à Masterton c'est la facilité avec laquelle on peut lire ces romans. Même si on peut déplorer que, en contrepartie, le style ne soit pas son fort.
Pas certain qu'on me reprendra à lire cet auteur. Dommage, parce que j'ai encore deux de ses livres cachés quelque part. Bon, on va dire qu'ils sont à mon épouse (qui a renoncé à les lire) et de toute façon, ils ne sont pas dans ma pile à lire. Officiellement, j'entends.
Quatrième de couverture :
Chaque nuit, Karen faisait d'épouvantables cauchemars. Chaque matin, la tumeur qui déformait son cou était un peu plus grosse. Une tumeur inopérable qui laissait les médecins perplexes et qui bougeait imperceptiblement, comme s'il y avait eu quelque chose de vivant sous la peau.
Quelque créature diabolique qui ne rêvait que d'effroyables massacres. Pour Misquamacus, le vieux sorcier indien, l'heure était enfin venue de se venger de l'Homme blanc qui avait exterminé son peuple. Une revanche qu'il attendait et préparait depuis plusieurs siècles...
Quelque créature diabolique qui ne rêvait que d'effroyables massacres. Pour Misquamacus, le vieux sorcier indien, l'heure était enfin venue de se venger de l'Homme blanc qui avait exterminé son peuple. Une revanche qu'il attendait et préparait depuis plusieurs siècles...
Voici ma nouvelle blogue poéthique...
RépondreSupprimerPoésie étrangère
Et, toujours :
Sur le pont d'Avignon. Le coup frappa l'enfant à la mâchoire. Il resta debout. Souriant. Le tireur: rien. Le fusil: aucun. Et il y avait cette aube et ce soir pleins des expectations les plus brillantes.
Poétudes
S'il vous plait...
- Peter Ingestad, Sverige
Tu connais mon avis sur Masterton. Je suis happé par le début et déçu par la fin. Et j'ne suis profondément désolé. J'aimerais tellement être satisfait.
RépondreSupprimerJe vois que toit aussi tu as eu un commentaire du "poèteur" o_O
@ Gromovar : je t'avais laissé entendre que, en effet, Masterton n'était peut-être pas forcément ma came après tout.
RépondreSupprimerOui, le « poèteur » a frappé à mon huis.
@ Kraxpelax : ???