dimanche 27 février 2011

La Brèche - Christophe Lambert

Je ne suis pas, a priori, très amateur des récits de voyage dans le temps. L'effort qui m'est demandé à ma suspension d'incrédulité (ah oui, désolé, je m'exprime en français. Une sale habitude. Je voulais dire : suspension of disbelief), cet effort, donc, est souvent très (trop ?) important. Parce que, autant vous le dire tout de suite, je ne crois absolument pas à la possibilité de voyager dans le temps. Et que dire des fameux paradoxes temporels qui titillent ma raison et sont souvent plus agaçants qu'un essaim de mouches tourbillonnant ? Mais bon, je dois aussi reconnaitre que ce thème peut être également l'occasion de nous raconter des histoires pas banales et très enthousiasmantes et que les paradoxes pré-cités sont susceptibles de donner naissance à des exercices intellectuels du plus grand intérêt. Dans le genre, j'ai littéralement adoré, récemment, Sans parler du chien de Connie Willis. Autrement dit, le talent de l'auteur doit être important pour me faire oublier, le temps de la lecture, que ce qu'il essaie de me vendre est proprement invraisemblable.
C'est dire si je l'attendais au tournant, Christophe Lambert.
Et bon, que dire, si ce n'est que le piège a parfaitement fonctionné et que je m'y suis engouffré la tête la première ? Et que j'y ai même pris du plaisir. L'histoire est plaisante, les personnages attachants, le style agréable. L'auteur s'est visiblement particulièrement bien documenté sur le débarquement dont il nous parle ici.
Reste que l'ensemble ne m'a pas semblé d'une originalité folle. Il y a bien quelques bonnes idées mais malheureusement trop rares. C'est l'un des autres inconvénients des histoires de voyages dans le temps : quand on en a lu un, on les a tous lus. Il faut faire preuve de beaucoup, beaucoup d'imagination pour faire du neuf avec ce vieux concept. Sans parler de ce happy end dans le happy end qui m'a singulièrement agacé. Cela m'a fait penser à un peintre qui aurait réalisé un tableau figuratif plutôt réussi mais qui aurait gribouillé dans un coin un personnage digne d'un enfant de six ans, avec une tête ronde et des membres en fil de fer. On finit par ne plus voir que ça et ça gâche tout. Dommage !
En conclusion, un roman sympathique et vraiment très agréable à lire mais, comme on dit pudiquement, pas le roman du siècle.

Les avis de la blogoshère :
Si je vous ai oublié, n'hésitez pas à gueuler un bon coup et surtout, surtout, à déposer en commentaire un lien vers votre chronique.

2 commentaires:

  1. Un bon divertissement tout à fait, on ne lui en demande pas plus en fait (et c'est déjà pas mal).

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