Résumé :
Veuve au matin d'une nuit de noces hallucinante, lorsque son époux, un jeune pasteur, se suicide en se jetant dans les Chutes du Niagara, Ariah Littrell se considère désormais comme vouée au malheur. Pourtant, au cours de sa semaine de veille au bord de l'abîme, en attendant qu’on retrouve le corps de son mari d’un jour, La Veuve banche des Chutes (ainsi que la presse l’a surnommée avant d’en faire une légende) attire l’attention de Dirk Burnaby, un brillant avocat au cœur tendre, très vite fasciné par cette jeune femme étrange.Une passion improbable et néanmoins absolue lie très vite ce couple qui va connaître dix ans d’un bonheur total avant que la malédiction des Chutes s'abatte de nouveau sur la famille. Désamour, trahison, meurtre ? C'est aux enfants Burnaby qu'il reviendra de découvrir les secrets de la tragédie qui a détruit la vie de leurs parents. Une quête qui les obligera à affronter non seulement leur histoire personnelle mais aussi un sombre épisode du passé de l’Amérique : les ravages infligés à toute une région par l’expansion industrielle gigantesque des années 50 et 60, expansion nourrie par la cupidité et la corruption des pouvoirs en place.
Je n'avais jamais entendu parler de cette auteure jusqu'à ce que je tombe sur cette chronique de Tigger Lilly, merci à elle. Mon amie blogueuse a aimé, c'est donc somme toute assez confiant que je me lançais à mon tour dans ma lecture.
Dans la lecture de ce roman qui parle de... qui parle de... oui, qui parle de quoi en fait ? Ah oui, qui parle d'un couple particulièrement religieux. Ça parle donc de mariage et de religion. Ah bah non. Il meurt. Ça parle donc d'une veuve. Ah bah non, elle se marie. Ça parle donc d'un couple, finalement, mais moins religieux du coup. Mais arrive un enfant. Ça parle donc d'une famille. Et accessoirement, ça parle aussi d'un scandale sanitaire.
En fait, et cela finit progressivement par poser problème, on ne sait pas réellement de quoi parle le roman. Et rien de tel pour perdre un lecteur (au sens propre comme au sens figuré) que de partir, ou sembler partir, comme ça, un peu dans tous les sens.
Sauf que voilà, le style de Oates est tel que, non, rien à faire, impossible d'abandonner la lecture. Et puis, si après tout, le véritable sujet du livre c'était tout simplement celui évoqué par son titre ? Parce que, pour le coup, s'il est un « personnage » dont on parle du début à la fin, c'est bien des chutes. De la fascination qu'elles exercent, des nombreux suicides qu'elles suscitent, de leur présence visuelle de tous les points de la région, de leur présence sonore, également, parce que ça fait du boucan, tout de même, toute cette eau qui tombe, de l'industrialisation à outrance de la région et des problèmes environnementaux que cela provoque.
Mais pour être honnête, il est surtout question de cette femme, Ariah Littrell, des épreuves qu'elle traverse et aussi (surtout ?) de ses obsessions, de ses craintes, des combats intérieurs qui la rongent et qui frisent parfois la folie. Et des rapports, toujours difficiles et complexes avec ses proches, que ce soit ses parents, son mari ou ses enfants.
Quoi qu'il en soit, que ce roman puisse être accusé de manquer d'homogénéité ou pas, c'est un merveilleux plaisir de lecture qui nous entraine dans un tourbillon créé d'ailleurs sans doute par sa supposée hétérogénéité et ne peut se lâcher avant le point final.
Une auteure dont je vais probablement renouveler la lecture. En anglais si j'en ai le courage. C'est en effet ma nouvelle lubie, mais, chut ! je vous en reparlerai.
Ce roman me fait définitivement envie, j'aime beaucoup l'auteur ! Confessions d'un gang de filles, qui a été adapté au cinéma il y a un ou deux ans, est excellent :)
RépondreSupprimerPas d'hésitation.
SupprimerAvec deux avis aussi enthousiastes, je n'ai plus qu'à noter la référence pour l'emprunter en bibliothèque ^^.
RépondreSupprimerFonce !
SupprimerC'est ce que j'aime dans ce livre, ce manque d'homogénéité, ce côté foutraque dont on n'arrive pas vraiment à discerner un sujet. Ça sort complètement du schéma d'une histoire classique et c'est surprenant de bout en bout. En tout cas je dirai à mon frère que cette auteure fait des émules, car c'est lui qui me l'a fait découvrir.
RépondreSupprimerEncore merci pour ta chronique.
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