Un gigantesque vaisseau extra-terrestre apparaît soudain au-dessus de la terre telle une seconde lune. Pendant un an, il reste ainsi, immobile, silencieux et sourd. Nul ne connait les intentions de ses occupants et chacun vit dans une angoisse et une obsession permanentes. Bientôt, quelques médecins découvrent que les humains sont victimes d'un sorte de virus inconnu et dont les effets ne le sont pas moins. Une seule certitude, le nombre de "victimes" s'accroit de façon alarmante et personne ne semble à l'abri. Puis une nuit, un message est adressé en même temps à toute l'humanité. Plus exactement un choix, celui de l'immortalité. Contre toute attente, mais est-ce tellement étonnant ? une partie, minime, des humains refuse la proposition. Un sur dix mille pour être précis. Parmi eux, Matt Wheeler, médecin, dont pourtant tous les proches, jusqu'à sa propre fille, ont accepté l'offre des Voyageurs. Commence alors pour Matt et une poignée de ses concitoyens une vie nouvelle au milieu de Contactés de plus en plus distants.
Il se confirme ici la montée en puissance de l'auteur de livre en livre. S'il n'y avait qu'un détail à retenir pour indiquer cette maturation, je retiendrais la taille du roman. Même si, bien entendu, l'épaisseur d'un livre n'a jamais été synonyme de qualité, il convient d'admettre que la prose de Wilson s'étoffe montrant à quel point il a de plus en plus de choses à dire. Et il les dit de mieux en mieux. Le nombre de pages augmentant, le nombre de personnages augmente aussi. Et comme toujours quelques bonnes idées, ici forcément un peu plus développées.
Pourtant, il demeure encore quelques imperfections qui empêchent le roman de se hisser au sommets du genre. D'abord les personnages. Même si ils sont plus nombreux que dans les textes précédents, beaucoup trop d'entre eux sont à peine esquissés. Certains n'ont pas même une réplique, ou, pour ainsi dire pas. On a la désagréable impression qu'ils sont là pour "faire du nombre".
Et puis surtout, impossible, en lisant Le vaisseau des voyageurs de ne pas penser à ce chef d'oeuvre de King, Le fléau. Même si le point de départ des deux oeuvres est différent, l'ambiance de fin d'humanité est la même. Et les aventures des uns rappellent fortement les aventures des autres. Jusqu'à certains personnages qui trouvent comme un écho d'un roman à l'autre. On pourra donc préférer le livre de King à celui de Wilson.
Un très bon roman donc, mais qui n'a pas la densité de celui du maître du suspense. A lire, par conséquent, si vous n'avez pas lu Le fléau. Dans le cas contraire, j'ai peur qu'il n'apporte rien de bien nouveau.
La critique de Munin