Mississippi, 1857. Quel capitaine de vapeur sensé refuserait le marché de Joshua York ? Cet armateur aux allures de dandy romantique offre des fonds illimités pour faire construire le navire le plus grand, le plus rapide et le plus somptueux que le fleuve ait jamais connu. En échange de quoi ses exigences paraissent bien raisonnables : garder la maîtrise des horaires et des destinations, et, surtout, ne jamais - à aucun prix - être dérangé dans sa cabine hermétiquement close, dont il ne sort qu'une fois la nuit tombée.
Voilà enfin l'occasion qu'attendait le capitaine Marsh, vieux loup de rivière aux proportions gargantuesques, pour relancer sa compagnie en perte de vitesse. Si ce formidable vapeur lui permet de coiffer ses concurrents au poteau, peu lui importe les lubies de l'étrange armateur. Jusqu'au jour où une vague de meurtres sanglants apparaît dans le sillage du Rêve de Fèvre...
Voilà enfin l'occasion qu'attendait le capitaine Marsh, vieux loup de rivière aux proportions gargantuesques, pour relancer sa compagnie en perte de vitesse. Si ce formidable vapeur lui permet de coiffer ses concurrents au poteau, peu lui importe les lubies de l'étrange armateur. Jusqu'au jour où une vague de meurtres sanglants apparaît dans le sillage du Rêve de Fèvre...
Je mesure souvent l'intérêt que je porte à mon livre de chevet par la hâte et le plaisir de le retrouver chaque soir, lorsque je me glisse sous ma couette. Riverdream fait partie, à cet égard, de ces livres qui ont le plus excité mon imagination depuis bien longtemps. La raison de cet engouement est à mettre au crédit des personnages. En particulier du capitaine Abner Marsh. Il n'a pourtant rien d'un héros. Il n'est plus tout jeune, il est laid, il n'a qu'une passion : ses bateaux à vapeurs, même si, au début de l'aventure, il ne lui reste qu'un rafiot vieillissant. En conséquence de quoi, il ne s'intéresse guère à tout ce qui n'est pas lié directement à la navigation sur le fleuve. Il se garde bien, par exemple, d'exprimer le moindre avis sur l'esclavagisme dans une région où l'activité économique est liée à l'exploitation ignominieuse des Noirs par les Blancs. Mais pourtant, au fil du roman, ce personnage va révéler des qualités que lui même ne suspectait pas nécessairement de posséder et forcer notre admiration. Toutefois, Marsh ne serait pas devenu le personnage qu'il devient et nous intéresserait sans doute moins sans son opposition à d'autres personnages pour le moins inquiétants. Eux en revanche sont beaux et forts mais le fond de leur âme n'est pas en adéquation avec leur physique. Et puis il y a, peut-être avant tout, le Mississippi et tous ses affluents. Et les magnifiques bateaux à aubes qui parcourent le fleuve. En particulier le Rêve de Fevre, le bateau le plus grand et le plus rapide jamais construit. C'est d'ailleurs lui qui donne son nom au roman, tout au moins dans la version originale (Fevre Dream) et ce n'est pas tout à fait par hasard.
Dès le moment où le bâtiment est construit on ne le quittera pour ainsi dire plus. La plus grande partie de l'histoire devenant alors une sorte de huis clos fréquemment oppressant.
Je me suis aperçu, en entamant ce roman, que j'avais finalement peu, voire pas du tout, lu d'ouvrages sur les vampires. En dehors du Dracula de Bram Stoker, bien entendu. Même si j'ai par ailleurs vu, en revanche, pas mal de films sur le genre. N'étant pas de ceux qui suivent les modes, je n'avais jusque là pas jugé utile de m'engouffrer dans la tendance vampirique du moment. Il aura fallu, pour que je m'attaque à Riverdream, l'enthousiasme de l'ami Martlet. Qu'il en soit remercié.
Même si je n'ai pas une connaissance très étendue de ce qui se fait en matière de vampires, j'ai eu la sensation de lire ici une histoire dans laquelle le mythe est, me semble-t-il, bien dépoussiéré. Débarrassé de tout le folklore pour ne conserver que l'essentiel. Somme toute ce qui rend les vampires effrayants. Leur besoin de sang humain frais.
Si on ajoute à cela une histoire solide, un décor qui fait rêver : le Mississippi et ses vapeurs, un style fluide, nous avons au final un roman fort plaisant à lire et diablement évocateur.
Si vous ne devez lire qu'un seul livre sur les Gens de la Nuit, que ce soit celui-ci. Enfin c'est mon avis. Pas du tout éclairé.