2004 : les analyses de la sonde Cassini-Huygens sur la composition de la
surface de Titan, l'une des lunes satellites de Saturne, révèlent que
toutes les conditions atmosphériques et chimiques permettant l'existence
d'une vie organique y sont rassemblées. Pendant plusieurs années, des
astronautes, ingénieurs et scientifiques de la NASA vont se heurter aux
volontés contraires de l'armée, s'opposer aux coupes budgétaires
stratégiques d'une bureaucratie frileuse et lutter contre le reniement
par le gouvernement des ambitions spatiales du passé pour imposer le
lancement d'une mission vers Titan. Mission, qui au-delà des temps et
des dimensions, les conduira aux limites du savoir humain...
Ce roman n'a rien de conventionnel et il est même assez atypique dans son genre. Habituellement, lorsqu'un auteur de science-fiction nous parle de voyages dans l'espace, il situe son action à une époque où ceux-ci sont devenus monnaie courante. Ils sont confortables, presque sans danger, rapides. Il n'hésite pas à imaginer des avancées scientifiques et/ou technologiques pour s'affranchir de certaines contraintes, notamment celles du temps nécessaire à de tels voyages.
Chez Baxter, rien de tout cela. Il ne se base, dans son récit, que sur les données connues et les possibilités techniques de l'époque (1997). Du coup, le voyage vers Titan est beaucoup moins idyllique. Le rêve se transforme en véritable cauchemar. Aucun geste du quotidien ne nous est épargné, ou peu s'en faut. Du coup, ça donne nettement moins envie d'y aller. Celles et ceux qui apprécient, en priorité, le côté merveilleux de la science-fiction risquent d'être un peu déroutés. Mais, au moins, ils auront la satisfaction de se dire que tout ce qu'ils lisent est parfaitement crédible et vraisemblable si ça n'est pas vraiment glamour.
Quant au monde qui sert de cadre à l'aventure, il est d'abord décrit de façon assez timide, discrète, par Baxter. Il a, dans un premier temps, tout l'air d'être celui que nous avons connu à l'époque, à la fin des années 1990. Seuls quelques légers détails, tout d'abord à peine perceptibles, nous indiquent que nous sommes bien dans un univers romanesque et plus spécifiquement dans un roman de science-fiction. Dans cette partie du récit, l'ambiance vire, lentement mais sûrement, à la dystopie. Les fonds à destination de la Nasa se font de plus en plus faibles, internet est bridé, le candidat le mieux placé pour la course à la présidence des USA (et qui sera élu) est tellement à droite, qu'il ferait passer Bush pour un gauchiste...
J'avoue n'avoir pas été complètement convaincu par cet aspect du livre. Il m'a donné l'impression que Baxter y était moins à l'aise que lorsqu'il s'agit de parler technique mais qu'il s'est senti obligé de décrire l'environnement politique et économique de la mission pour Titan.
La fin du roman est très noire et m'a même mis mal à l'aise (notamment en évoquant un évènement qui ne laisse jamais de me bouleverser) et Baxter tente d'en atténuer les effets par un tour de passe-passe (et un saut dans le temps de quelques milliards d'années, excusez du peu), qui a tout d'une pirouette.
Au bout du compte, et même si Baxter ne tombe pas dans le travers de certains de ses confrères, qui nous noient dans des spéculations techniques et/ou scientifiques qui frisent parfois (souvent ?) l'invraisemblable, il ne parvient jamais réellement, où seulement trop rarement, à donner à son récit un souffle, une âme qui nous prendraient pour ne jamais nous lâcher.
Je n'irai pas jusqu'à dire que Titan est ennuyeux, mais force m'est de constater que je lui préfère, et de loin, les romans de Space opera certes, souvent moins crédibles, mais au combien plus enthousiasmants.
À lire, de préférence, par tous ceux qui vont préférer l'extrême vraisemblance à la magie de l'imagination. Je vous aurai prévenu.
Chez Baxter, rien de tout cela. Il ne se base, dans son récit, que sur les données connues et les possibilités techniques de l'époque (1997). Du coup, le voyage vers Titan est beaucoup moins idyllique. Le rêve se transforme en véritable cauchemar. Aucun geste du quotidien ne nous est épargné, ou peu s'en faut. Du coup, ça donne nettement moins envie d'y aller. Celles et ceux qui apprécient, en priorité, le côté merveilleux de la science-fiction risquent d'être un peu déroutés. Mais, au moins, ils auront la satisfaction de se dire que tout ce qu'ils lisent est parfaitement crédible et vraisemblable si ça n'est pas vraiment glamour.
Quant au monde qui sert de cadre à l'aventure, il est d'abord décrit de façon assez timide, discrète, par Baxter. Il a, dans un premier temps, tout l'air d'être celui que nous avons connu à l'époque, à la fin des années 1990. Seuls quelques légers détails, tout d'abord à peine perceptibles, nous indiquent que nous sommes bien dans un univers romanesque et plus spécifiquement dans un roman de science-fiction. Dans cette partie du récit, l'ambiance vire, lentement mais sûrement, à la dystopie. Les fonds à destination de la Nasa se font de plus en plus faibles, internet est bridé, le candidat le mieux placé pour la course à la présidence des USA (et qui sera élu) est tellement à droite, qu'il ferait passer Bush pour un gauchiste...
J'avoue n'avoir pas été complètement convaincu par cet aspect du livre. Il m'a donné l'impression que Baxter y était moins à l'aise que lorsqu'il s'agit de parler technique mais qu'il s'est senti obligé de décrire l'environnement politique et économique de la mission pour Titan.
La fin du roman est très noire et m'a même mis mal à l'aise (notamment en évoquant un évènement qui ne laisse jamais de me bouleverser) et Baxter tente d'en atténuer les effets par un tour de passe-passe (et un saut dans le temps de quelques milliards d'années, excusez du peu), qui a tout d'une pirouette.
Au bout du compte, et même si Baxter ne tombe pas dans le travers de certains de ses confrères, qui nous noient dans des spéculations techniques et/ou scientifiques qui frisent parfois (souvent ?) l'invraisemblable, il ne parvient jamais réellement, où seulement trop rarement, à donner à son récit un souffle, une âme qui nous prendraient pour ne jamais nous lâcher.
Je n'irai pas jusqu'à dire que Titan est ennuyeux, mais force m'est de constater que je lui préfère, et de loin, les romans de Space opera certes, souvent moins crédibles, mais au combien plus enthousiasmants.
À lire, de préférence, par tous ceux qui vont préférer l'extrême vraisemblance à la magie de l'imagination. Je vous aurai prévenu.