Coraline Jones est une fillette intrépide et douée d'une curiosité sans limites. Ses parents, qui ont tout juste emménagé avec elle dans une étrange maison, n'ont guère de temps à lui consacrer. Pour tromper son ennui, Coraline décide donc de jouer les exploratrices. Ouvrant une porte condamnée, elle pénètre dans un appartement identique au sien... mais où tout est différent. Dans cet Autre Monde, chaque chose lui paraît plus belle, plus colorée et plus attrayante. Son Autre Mère est pleinement disponible, son Autre Père prend la peine de lui mitonner des plats exquis, et même le Chat, si hautain dans la Vraie vie, daigne s'entretenir avec elle. Coraline est bien tentée d'élire domicile dans ce Monde merveilleux, qui répond à toutes ses attentes. Mais le rêve va très vite tourner au cauchemar. Prisonnière de l'Autre Mère, Coraline va devoir déployer des trésors de bravoure, d'imagination et de ténacité pour rentrer chez elle et sauver sa Vraie famille...
Hier, nous sommes allés au cinéma. Voir Coraline. En famille. Ma fille de 7 ans, ma femme et moi. Il faut dire que nous avions lu tous les trois le livre récemment. Et à cette occasion, je me suis rappelé que je n'avais pas fait la moindre critique du livre. En y réfléchissant bien, je me rends compte que je ne savais pas quoi en dire. Si je ne me suis jamais ennuyé à la lecture, j'avoue ne jamais avoir été réellement emballé. Le texte est court, 150 pages. Il est très facile à lire. J'ai eu l'occasion de lire les premières pages en anglais, sans avoir recours au dictionnaire. C'est dire si le vocabulaire est simple. De fait, j'ai eu le sentiment de n'être pas du tout le coeur de cible de ce conte. Il est clairement destiné aux enfants qui y trouvent assurément leur compte (je jure que ce jeu de mot est involontaire, ou au moins, inconscient). Et j'en veux pour preuve que je l'ai donné à lire à ma puce qui l'a attaqué avec un enthousiasme qui n'a jamais faibli. Elle ne sait pas exprimer les raisons qui lui ont fait aimer le livre, elle est trop jeune pour ça, mais elle a su me convaincre qu'elle avait pris un réel plaisir à sa lecture. En revanche, ce qu'elle a su m'exprimer, me posant la question quasiment tous les jours, c'est son inquiétude quant au sort des parents de Coraline. J'ai vu là l'expression du talent de l'auteur qui parvient à impliquer son lecteur dans l'histoire qu'il est en train de lui délivrer.
Et qu'en est-il du film ? Il est d'abord fidèle au conte. Dans le meilleur sens du terme. A savoir qu'il conserve l'essentiel de l'écrit et en particulier son ambiance. Mais le cinéaste, qui dit avoir eu toute liberté de la part de l'auteur, s'est permis quelques adaptations. Ne serait-ce que le personnage du petit voisin qui permet au personnage de Coraline de rencontrer quelqu'un de son âge. Mais ce qui frappe avant tout dans ce film, c'est la technique d'animation. Nous sommes loin ici des sempiternels films réalisés en images de synthèse. Je ne dénigre absolument pas ces derniers qui comptent parmi eux de nombreuses oeuvres de qualité. Mais force est de constater que Coraline, avec sa technique pour ainsi dire "à l'ancienne", ajoute une petite touche de "vrai" et une plus grande proximité avec les personnages. Pourtant, les dits personnages sont loin d'être aussi réalistes que ceux des autres productions contemporaines. Mais ils ont une consistance (et pour cause) que les autres n'ont pas. De fait, tous les décors ont été fabriqués à la main et sont donc réels. Les personnages sont tous des marionnettes en silicone. Tout ceci explique le temps de tournage de près de deux ans. Et cela se sent. Le résultat est remarquable et un poil plus touchant, voire poétique, que dans un film d'images de synthèse. Reste que le temps paraît parfois (un tout petit peu) long, en particulier lorsqu'on est assis sur le fauteuil d'un cinéma d'aujourd'hui, à peine plus confortable qu'un tapis de fakir. Il faut bien dire que, là encore, Coraline se démarque de la production actuelle, et n'offre pas, aux parents que nous sommes, le réconfort de l'humour. Car Coraline n'est pas drôle. Et ce n'est pas sa vocation puisqu'il s'agit avant tout d'un conte macabre. Juste avant le film, nous avons eu droit à un extrait de l'Age de glace 3, avec deux écureuils déjantés, qui m'a fait hurler de rire. Pas de ça chez Coraline, vouv voilà prévenus.
Toutefois, le film n'est jamais ennuyeux et la beauté des décors nous fait vivre des instants merveileux. De plus, la fin parvient à trouver un meilleur rythme et à décoller nous entrainant à la suite de Coraline dans la course folle qui l'oppose à son "autre mère".
Au final, Coraline est un film magnifique même si le rythme n'est pas toujours très soutenu et qui convient admirablement à un visionnage en famille. Ma fille a beaucoup aimé. Sans aucun doute. Et c'est bien là l'essentiel. Une preuve de ce que j'avance ? Depuis hier, elle s'est remise à la lecture de Coraline. Alors ?
Et si Coraline devait avoir une morale, se serait sans doute celle-ci :
Même si les parents sont loin d'être parfait, ils sont irremplaçables.
La critique du livre de Salvek
Et celle de Acr0
+++
Et qu'en est-il du film ? Il est d'abord fidèle au conte. Dans le meilleur sens du terme. A savoir qu'il conserve l'essentiel de l'écrit et en particulier son ambiance. Mais le cinéaste, qui dit avoir eu toute liberté de la part de l'auteur, s'est permis quelques adaptations. Ne serait-ce que le personnage du petit voisin qui permet au personnage de Coraline de rencontrer quelqu'un de son âge. Mais ce qui frappe avant tout dans ce film, c'est la technique d'animation. Nous sommes loin ici des sempiternels films réalisés en images de synthèse. Je ne dénigre absolument pas ces derniers qui comptent parmi eux de nombreuses oeuvres de qualité. Mais force est de constater que Coraline, avec sa technique pour ainsi dire "à l'ancienne", ajoute une petite touche de "vrai" et une plus grande proximité avec les personnages. Pourtant, les dits personnages sont loin d'être aussi réalistes que ceux des autres productions contemporaines. Mais ils ont une consistance (et pour cause) que les autres n'ont pas. De fait, tous les décors ont été fabriqués à la main et sont donc réels. Les personnages sont tous des marionnettes en silicone. Tout ceci explique le temps de tournage de près de deux ans. Et cela se sent. Le résultat est remarquable et un poil plus touchant, voire poétique, que dans un film d'images de synthèse. Reste que le temps paraît parfois (un tout petit peu) long, en particulier lorsqu'on est assis sur le fauteuil d'un cinéma d'aujourd'hui, à peine plus confortable qu'un tapis de fakir. Il faut bien dire que, là encore, Coraline se démarque de la production actuelle, et n'offre pas, aux parents que nous sommes, le réconfort de l'humour. Car Coraline n'est pas drôle. Et ce n'est pas sa vocation puisqu'il s'agit avant tout d'un conte macabre. Juste avant le film, nous avons eu droit à un extrait de l'Age de glace 3, avec deux écureuils déjantés, qui m'a fait hurler de rire. Pas de ça chez Coraline, vouv voilà prévenus.
Toutefois, le film n'est jamais ennuyeux et la beauté des décors nous fait vivre des instants merveileux. De plus, la fin parvient à trouver un meilleur rythme et à décoller nous entrainant à la suite de Coraline dans la course folle qui l'oppose à son "autre mère".
Au final, Coraline est un film magnifique même si le rythme n'est pas toujours très soutenu et qui convient admirablement à un visionnage en famille. Ma fille a beaucoup aimé. Sans aucun doute. Et c'est bien là l'essentiel. Une preuve de ce que j'avance ? Depuis hier, elle s'est remise à la lecture de Coraline. Alors ?
Et si Coraline devait avoir une morale, se serait sans doute celle-ci :
Même si les parents sont loin d'être parfait, ils sont irremplaçables.
La critique du livre de Salvek
Et celle de Acr0
+++