A la mort de Ser Arlan de Pennytree, Dunk, son écuyer, tient à reprendre le flambeau de son maître. Il décide de devenir à son tour chevalier errant afin de mettre son épée au service des nobles causes. Mais pour améliorer ses conditions, rien de tel que d'être vainqueur d'un tournoi. Chemin faisant, Dunk fait la connaissance d'un étrange petit garçon qui se fait appeler l'Oeuf. Sans doute à cause de son crâne rasé. Arrivé au tournoi, Dunk s'aperçoit à quel point il est difficile de s'improviser chevalier. D'autant que les évènements prennent une tournure qu'il n'avait pas envisagé. Va-t-il s'en sortir intact au milieu de tous ces Grands qui ne sont souvent nobles que par leur titre ?
Quelques temps après, nous retrouvons Dunk et l'Oeuf, devenu officiellement son écuyer. Après un long périple à travers Westeros, ils se sont mis au service de Ser Eustace Osgris, un petit seigneur sans cesse en conflit avec sa redoutable voisine, la Veuve Rouge. Suite à un nouveau et terrible problème de voisinage, qui met en cause la survie même du domaine d'Osgris, Dunk, le géant, va devoir faire appel à toute sa diplomatie pour régler l'affaire. Mais aucun des deux protagonistes ne va lui faciliter la tâche.
Il m'a été difficile naguère de dire du mal de ce monument qu'est Terremer. Aujourd'hui, au moment de critiquer les deux nouvelles de Martin, je n'éprouve pas la moindre difficulté. La raison tient en ma parfaite mauvaise foi quand il s'agit de parler de l'oeuvre de Martin, en particulier quand elle concerne l'univers du Trône de Fer. Vous voilà prévenus.
L'ambition clairement affichée du Chevalier Errant, en dehors de nous offrir un voyage à Westeros, est de nous expliquer, par le menu, comment fonctionnait un tournoi au moyen-âge. On y retrouve l'éphémère village de tentes chamarrées, la troupe de seigneurs et chevaliers de tous rangs, les règles de chevalerie, les combats souvent féroces ... Mais comme si cela restait insuffisant et comme, somme toute, nous sommes en Westeros, Martin y a ajouté un conflit personnel mettant en cause quelque prince d'une famille que les lecteurs du Trône de Fer connaissent bien et dont l'emblème figure un dragon. Ici, encore bien davantage que dans la série d'origine, la magie est totalement absente. Le récit revêt plus que jamais des allures de roman historique. L'humour y est toujours présent. Mais la mort rode toujours.
Force est d'admettre cependant que pour tous ceux qui n'ont pas lu Le Trône de Fer, il est parfois un peu (très) difficile de s'y retrouver dans cette litanie de noms de familles nobles du royaume. Mais c'est également ce clin d'oeil appuyé à la série qui va faire apparaître un sourire béat sur le visage des fans.
En tout état de cause ce Chevalier Errant est une bonne surprise. Ne serait-ce que pour le voyage qui nous est proposé au pays des Sept Couronnes.
Dans L'Epée Lige nous retrouvons donc Dunk et l'Oeuf. Ils sont au service de Ser Eustace Osgris. Celui-ci est le dernier représentant d'un famille autrefois importante mais qui a aujourd'hui perdu tout son lustre. Ici encore, le récit est prétexte à une histoire très didactique dans laquelle nous sont exposés quelques aspects de la vie quotidienne dans un domaine féodal.
Les querelles avec les voisins (qui cachent souvent un vrai souci de rester maître chez soi), les responsabilités du seigneur vis-à-vis de ses gens, la constitution d'une armée de paysans, comment les noms de famille sont attribués aux plus modestes, la justice ...
Et ici encore, et peut-être même davantage, l'humour est présent. Même et surtout dans les situations les plus dramatiques. Comme en témoigne du reste cet échange :
- J'aimerais autant n'avoir pas à vous tuer.
- J'aimerais autant n'avoir pas à mourir.
Il est en revanche bien moins nécessaire d'avoir une bonne connaissance de la série mère pour apprécier le texte. Même si un certain nombre de dialogues font allusion aux grandes familles du royaume et à leurs relations.
Au final, je dirais que ces deux textes s'adressent tout de même plus spécialement aux fans de la série. Les autres risquent d'être un peu perdus et de ne pas apprécier tout le sel de certaines situations.
Les critiques de mes potes du Cercle d'Atuan