« Avant de devenir la Fille de Nulle Part - celle qui vint en marchant, la Première, la Dernière et la Seule, et qui vécut mille ans -, ce n’était qu’une petite fille appelée Amy ; Amy Harper Bellafonte, née dans l’Iowa.
Années 2010. Dans la jungle bolivienne, un commando de l’armée
américaine traque les membres d’une expédition atteints d’un mystérieux
virus… Au Texas, deux agents du FBI persuadent un condamné à mort de
participer, en compagnie de onze autres prisonniers, à une expérience
scientifique ultrasecrète.
Près d’un siècle plus tard. Une communauté a réchappé à
l’apocalypse causée par l’invasion dévastatrice de mutants qui ont
plongé le monde dans le chaos. Un jour, une jeune fille silencieuse et
énigmatique se présente à la porte de la Colonie. Elle paraît à peine
quatorze ans, mais elle en a plus de cent.. »
J'ai attaqué la lecture de ce livre sans a priori puisque je n'en avais lu aucune critique. Et pour dire la vérité, mon avis est plutôt mitigé, même si assez favorable quand même. Il s'agit d'un roman post-apocalyptique, et dans ce domaine, la concurrence est rude (Dr Bloodmoney de Philip K. Dick, Malevil de Robert Merle, Demain les chiens de Clifford D. Simak, Je suis une légende de Richard Matheson, La planète des singes de Pierre Boulle, World War Z de Max Brooks et j'en passe). Mais celui dont il se rapproche le plus, à mon sens, c'est du Fléau de Stephen King considéré par pas mal de fans comme le chef-d'oeuvre du maître. Là aussi des expériences hasardeuses ont conduit à la disparition de la majeure partie de l'humanité. Là aussi les survivants s'organisent tant bien que mal. Là aussi l'un des personnages endosse le costume de sauveur de l'humanité. Bon, après, les deux romans sont bien différents l'un de l'autre et avoir aimé l'un ne garanti pas d'aimer l'autre.
Ce qui m'a le plus gêné dans ma lecture ce n'est pas la taille de l'ouvrage. Même s'il s'agit d'un véritable pavé et uniquement le premier tome d'une trilogie. Ce sont plutôt les conséquences de cette taille exceptionnelle. Le roman est en effet divisé en plusieurs partie parfois bien différentes l'une de l'autre. Parce qu'on change de personnages ou de lieu ou d'intrigue. Et il faut reconnaître que ces parties ne possèdent pas toutes le même intérêt. J'ai beaucoup aimé le début (heureusement sinon j'aurais peut-être abandonné) qui se situe de nos jours et qui nous plante le décor non sans conserver une (grosse) part de mystère qui nous incite à vouloir en apprendre davantage. De plus, les personnages sont bien campés et plutôt attachants. La suite, une centaine d'années plus tard, m'a posé plus de problème. Nous nous retrouvons plongés dans un village de survivants entouré de vilains mutants pas cools mais pas cools du tout. Suivre le quotidien de gens qui ont régressé dans un quasi moyen-âge, ce n'est pas tout à fait ma tasse de thé. Ou bien les personnages du début me manquaient, je ne sais pas. Mais je me suis accroché et j'ai fini par m'attacher aux quelques personnages sur lesquels l'auteur avait concentré son intérêt. Même si certains d'entre eux font un peu figure de têtes à claques. Je pense notamment à Peter qui, malheureusement, est pour ainsi dire le héros de l'histoire. Disons le héros masculin. Malgré tout, les petites guéguerres intestines au sein du village ne m'ont pas passionné plus que cela et il a fallu attendre le départ d'une bande de jeunes et leur éloignement de l'étouffante communauté pour que mon intérêt s'éveille à nouveau.
Pour le reste et malgré sa taille, le livre se dévore littéralement (quand même). Sachez cependant qu'en fonction de votre vitesse de lecture, arriver jusqu'au bout vous prendra pas mal de temps (j'ai dû mettre pas loin d'un mois). J'ajoute qu'il s'adresse peut-être un peu plus à un lectorat adolescent qu'adulte. A lire donc si vous ne manquez pas de courage face aux pavés.