lundi 27 avril 2015

Les emmurés - Serge Brussolo

Quatrième de couverture
A l'origine, la mission de Jeanne était simple : s'installer quelque temps dans un immeuble où furent commis, des années plus tôt, plusieurs crimes inexpliqués, afin d'y écrire un reportage, si possible sensationnel...

Mais aussitôt franchi le seuil de l'étrange maison Malestrazza, la jeune femme va deviner que les maléfices ne sont pas uniquement dus aux fantasmes du voisinage. Est-il vrai que l'assassin habiterait toujours là, caché dans un appartement secret ? Y a-t-il, comme on le prétend, des cadavres emmurés aux différents étages ? Et que lui veut au juste le fils de la concierge, ce gamin trop imaginatif, qui spontanément s'offre à lui faire découvrir les arcanes de la bâtisse ?

Je m'aperçois en écrivant cette critique que j'ai peu, très peu parlé de Brussolo dans ces pages alors que j'ai déjà lu pas mal de ses romans. Bon, en même temps, cela faisait des mois (voire des années) que je n'avais pas écrit une ligne dans ce blog alors que je n'avais jamais cessé de lire, du Brussolo comme tant d'autres. Et ma mémoire de poisson rouge ne m'autorise pas à rattraper le temps perdu. Hélas !
Avant d'aller plus loin je dois avouer qu'avant d'attaquer l'œuvre de Brussolo, je nourrissais à son égard quelques doutes. Je me demandais, en effet, comment un écrivain aussi prolifique (allez voir ici par exemple) pouvait produire des ouvrages de bonne qualité. Bien sûr, il a eu un illustre prédécesseur, je veux parler de Balzac, mais bon. De ce point de vue, j'ai été vite rassuré.
Je disais donc que j'ai une mémoire de poisson rouge, mais de ce roman-ci, dont j'ai terminé la lecture il y a peu, je devrais être capable de vous parler. Il s'agit d'un thriller qui flirte au fil des pages avec le fantastique. Il faut dire que ce qui fait le principal intérêt de l'œuvre de Brussolo c'est son éclectisme. L'auteur a tout traité, ou peu s'en faut. Science-fiction, fantasy, fantastique, historique, polar, thriller, horreur... et j'en passe. Il se permet même, la plupart du temps, de mélanger les genres non pas tant pour brouiller les pistes mais plutôt, parce que, comme moi, il est sans doute allergique aux étiquettes et qu'il ne s'interdit rien.
C'est ainsi que tout au long du roman il nous distille quelques informations qui nous font nous demander s'il n'y aurait pas quelque chose de surnaturel dans cet immeuble proprement angoissant.
Je l'ai écrit il n'y a pas si longtemps, la qualité d'un thriller tient essentiellement dans son originalité. Et ici nous sommes gâtés. Pas nécessairement au niveau du sujet, parce qu'une maison qui fait peur c'est du déjà vu, mais plutôt au niveau du traitement. On ne sait jamais vraiment ou l'auteur veut nous emmener et il étoffe régulièrement son récit d'évènements inattendus qui relancent constamment notre intérêt pour l'histoire. Le tout est raconté sur un bon rythme qui ne nous laisse jamais le temps de nous ennuyer et dans un style propre à l'auteur, à savoir, simple, efficace, très agréable à lire.
Pour me faire pardonner de ne pas avoir davantage dit tout le bien que je pense de Brussolo j'aimerais vous indiquer les titres de quelques uns des romans de lui que j'ai lus et qui me semblent dignes de se voir consacrer un temps de lecture : Le syndrome du scaphandrier, La nuit du bombardier, La main froide ou Le sourire noir. On y retrouve à chaque fois se qui fait la signature de cet auteur : un style fluide, un rythme soutenu et surtout, surtout, une imagination débordante. J'ai parfois le sentiment que l'on pourrait faire de chacune des idées qui parsèment les récits de Brussolo un roman à part entière.
Et tiens ! Si je m'en lisais un autre ?

Très bon.

dimanche 26 avril 2015

Travail soigné - Pierre Lemaitre

Quatrième de couverture
Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhoeven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre. Et il a raison. D’autres crimes se révèlent, horribles, gratuits… La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la « méthode Verhoeven ». Policier atypique, le commandant Verhoeven ne craint pas les affaires hors normes mais celle-ci va le placer totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindre détail. Jusqu’à la vie même de Camille qui n’échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l’art… 
Nul doute que c'est sachant que Pierre Lemaitre avait reçu le prix Goncourt pour son roman Au revoir là-haut (que je n'ai encore pas lu) que m'est venue l'idée de lire ce thriller. Plus curieux qu'autre chose, donc. Alors, ma curiosité a-t-elle été récompensée ?
Il me semble l'avoir déjà dit, mais tant pis, je me répète, pour moi un thriller, qui ne ressemble en général à rien d'autre autant qu'un autre thriller, ne se distingue des autres que par un certain nombre de qualités. Le style, par exemple. Et ici, nous sommes servis. C'est tout de même un (futur) prix Goncourt qui écrit. Merde ! Les chapitres sont courts, voire ultra courts, comme je les aime. Cela donne indéniablement du rythme à l'histoire et nous garantit que Lemaitre est probablement allé chaque fois à l'essentiel. Une autre des qualités d'un thriller réside dans la composition des personnages. Là aussi, l'auteur a fait de réels efforts pour nous offrir une galerie de personnages à la psychologie plutôt travaillée. Enfin, la qualité sans doute la plus importante de toutes, celle qui nous permettra de dire définitivement : ça, c'est un bon thriller ! c'est l'originalité de l'histoire. Et là, force m'est de constater que le roman pêche peut-être un peu. Un bon nombre des évènements que nous découvrons nous donnent, immanquablement, la sensation que nous les avons déjà lus ou vus quelque part. Seuls quelques détails apportent leur lot d'originalité. La taille du commandant Verhoeven, par exemple. Avec son mètre quarante-cinq, il est incontestablement un enquêteur comme on n'en a jamais vu. L'inspiration du tueur est également un élément qui, s'il n'est pas complètement original est tout de même plutôt intéressant. La révélation finale est de son côté très surprenante.
Alors voilà, ce Travail soigné n'est probablement pas le thriller du siècle, mais toujours est-il que je l'ai littéralement dévoré tant il m'était difficile d'arrêter ma lecture. L'histoire s'avère prenante et, cerise sur le gâteau, Pierre Lemaitre nous gratifie d'une liste de polars, dont les titres sont égrainés ici et là, tout au long du texte et qui font probablement parti de son palmarès personnel. J'aime quand un auteur nous fait partager ses goûts et nous offre des idées de lecture. Surtout quand il s'agit de monuments comme : Le dahlia noir de James Ellroy, American Psycho de Bret Easton Ellis, Laidlaw de William McIlvaney, Nécropolis de Liebermann, Le meurtre de Roger Ackroyd d'Agatha Christie, La lettre volée d'Edgar Poe, Le chien des Baskerville de Conan Doyle, Le mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux, De sang froid de Truman Capote, La mariée était en noir de William Irish, Le crime d'Orcival d'Émile Gaboriau, Le poète de Michael Connelly, etc.
Si vous en avez l'occasion lisez ce roman. Il est hors de doute que ce ne sera pas du temps perdu et que vous aurez le sentiment d'avoir passé un excellent moment.

mardi 14 avril 2015

Redshirts - John Scalzi

Quatrième de couverture :
Années 2460. L'enseigne Andrew Dahl vient d'être affecté à bord de l'Intrépide, le prestigieux vaisseau amiral de l'Union universelle. Génial ! Pas tout à fait. Les jeunes recrues de l'équipage ne tardent pas à s'en apercevoir, les sans-grade comme eux ont une fâcheuse propension à trouver une mort spectaculaire au cours des missions d'exploration alors que leurs supérieurs ( le commandant, le premier officier scientifique et l'héroïque lieutenant Kerensky ) s'en tirent toujours à bon compte. Il faut bien l'admettre : les « redshirts » sont éminemment périssables. Compris. S'ils tiennent à survivre en dépit de la couleur de leur tenue, Andrew et ses compagnons sont condamnés à résoudre le mystère et à trouver une parade.

 Ce roman est horrible. Horrible, parce qu'il est impossible (du moins difficile) d'en parler sans dévoiler la part de l'intrigue qui fait tout son intérêt. Mais je vais essayer tout de même. Tout réside, en effet, dans l'explication qui est fournie, au chapitre 9, par Jenkins, l'un des membres d'équipage, sur le nombre invraisemblable des décès violents qui surviennent à ses collègues lors des missions à l'extérieur du vaisseau. Et je ne saurais trop vous conseiller de tenir le coup jusqu'à ce fameux chapitre 9, parce que, si vous êtes comme moi, vous allez être fortement tenté d'abandonner. Le début du roman se distingue en effet par des dialogues particulièrement affligeants. On les dirait écrits par un gamin de douze ans. Et encore, pas très avancé pour son âge. Et ce n'est finalement que parce que l'on tient à comprendre ce qui se passe que l'on tient le coup. En revanche, dès que l'on a connaissance de l'hypothèse donnée par Jenkins, tout s'éclaire d'un jour nouveau et la banalité du début prend tout son sens.
À partir de là, l'histoire prend un tout nouveau départ et voit son intérêt renouvelé. Nous suivons alors un groupe d'équipiers déterminer à comprendre ce qui se passe et à y apporter une solution satisfaisante. S'ensuit un voyage dans le temps doublé d'une course contre la montre provoquée par une théorie fumeuse devenue réalité incontournable. Le tout est traité avec humour et se lit facilement. Le traitement des paradoxes temporels est abordé ici de façon originale, même si Scalzi n'a pas tout à fait inventé le procédé qu'il utilise, mais il a l'honnêteté intellectuelle de citer les autres œuvres qui y ont eu recours (films, séries ou romans).
Après un début difficile mais qui trouve la justification de sa médiocrité par la suite, et qui en devient presque génial (ça n'engage que moi), le roman prend une tournure assez inattendue et finit par nous entraîner vers des rivages quasi inexplorés. Ce n'est probablement pas le roman du siècle mais il m'a fait passer un excellent moment. Ce n'est déjà pas si mal.

Pour finir, sachez que Wikipedia nous apprend que : Un redshirt ou red shirt, littéralement en français chemise rouge, est un archétype de personnage de fiction dont le rôle est de mourir pour souligner le danger d'une scène.
Et le roman a reçu le prix Hugo en 2013. Encore une fois, je suis assez imperméable au prestige conféré par les prix, littéraires ou autres, mais il me semblait important de le signaler. Voilà, c'est fait.

mercredi 8 avril 2015

Un feu sur l'abîme - Vernor Vinge

Quatrième de couverture
L'expédition straumlienne est tombée sur un trésor aux confins de la Galaxie : une mine de programmes inconnus dans les Archives d'une civilisation disparue. Mais, en l'explorant, elle éveille une Perversion, une Intelligence Artificielle qui ne songe qu'à soumettre et à détruire. Toutes les civilisations. Toutes les formes de vie. Deux enfants parviennent à s'échapper. Ils emportent avec eux le seul remède possible. Mais ils ont incapables de diriger leur navire... Vernor Vinge nous donne ici le plus fabuleux space opéra de la décennie, qui a obtenu le très convoité Prix Hugo. 

Depuis plus de quarante que je lis de la science-fiction, voire que je lis tout court, je ne croyais pas possible d'être passé à côté d'un incontournable du genre, du moins antérieur au 21ème siècle. Quelle erreur ! Quelle présomption ! Parce que, je dois l'avouer, ce roman de Vernor Vinge (auteur que je ne connaissais même pas), publié en 1992, je n'en avais jamais entendu parler. D'où ma curiosité et ce, d'autant plus, qu'il avait reçu le prix Hugo. Non pas que je sois vraiment très impressionné par les prix ni que je sois persuadé que cela est synonyme de qualité. Que non ! Mais bon. Quand même. 
Donc j'attaque la lecture avec une pointe d'espoir et un soupçon d'inquiétude. Espoir que le roman ait vraiment mérité son prix. Inquiétude que non.
Bon, eh bien je crois que mes espoirs ont été comblés. Ce roman est, de mon point de vue en tout cas, une complète réussite. Enfin, complète, pas tout à fait. Car j'émets un petit bémol cependant. On dit souvent que ce qui distingue les auteurs anglo-saxons de science-fiction des autres et notamment des auteurs français, c'est leur goût pour les détails scientifiques. Et ce roman-ci ne contredit pas le cliché. Et du coup, chaque fois que Vinge se lance dans telle ou telle explication un peu ardue (et souvent à propos de technologies purement spéculatives), je décroche. Je ne suis déjà pas au fait des dernières théories scientifiques et je n'ai pas le bagage nécessaire pour les comprendre. Alors quand j'ai affaire à des théories plus ou moins fantaisiste issues de l'imagination fertile d'un auteur, je n'y comprend rien. Voilà. C'est dit.
Mais fort heureusement, même si ces passages sont particulièrement agaçants, ils sont assez rares et le reste vaut (largement) le coup. Qu'on en juge.
Le roman, qu'on pourrait classer (si on aime classer mais ce n'est pas trop mon cas), qu'on pourrait classer donc dans la catégorie space-opera est peut-être à ranger dans celle de la science fantasy. Aussi. Car si on trouve les ingrédients de la première : planètes habitées, voyages inter-stellaires, races extraterrestres; une grande partie de l'intrigue se déroule sur une planète où le niveau technologique est moyenâgeux et d'où la magie n'est pas absente. Et c'est là l'un des premiers intérêts de l'histoire : la confrontation entre des gens qui n'ont pas inventé la poudre (c'est le cas de le dire) et des enfants débarqués d'un vaisseau spatial.
Un autre intérêt du ou des genres réside dans la création des peuples ou des races extraterrestres que l'on découvre au fil de la lecture. Et là encore, nous ne sommes pas déçus. Même si, et c'est un dernier bémol, j'ai trouvé les descriptions physiques des espèces rencontrées plutôt sommaires et incomplètes. Ou alors, j'ai loupé des phrases, ce qui est toujours possible. Toujours est-il que je n'ai compris que les Cavaliers des skrodes (l'une des races extraterrestres au coeur du roman) ressemblait à des pieuvres que grâce à l'une de leur caractéristique... intellectuelle. C'est dire. Et puis, en plus, si ça se trouve, j'ai tout faux.  Bref, ces Cavaliers des skrodes (quel joli nom quand même) bien qu'intelligents, ont une mémoire de poisson rouge. Ceci serait à rapprocher de la pieuvre qui possède également une intelligence remarquable mais dont les mères meurent après avoir donné naissance à leur progéniture et se révèlent donc incapables de transmettre leurs connaissances.
Quant à la seconde race extraterrestre d'importance, les Dards, il semble qu'ils ressemblent à des chiens mais en fait, pas tout à fait. Bonjour la précision. En revanche, ce qui les rend uniques, tient davantage à leur psychique qu'à leur physique. Chaque Dard est en effet une meute dont les différents membres (jusqu'à huit au maximum) forment une intelligence unique et sont indissociables les uns des autres.
J'avoue que pour l'originalité, nous sommes servis et ce dont je vous ai parlé n'est qu'une partie de ce qu'il y a à découvrir dans le roman.
Pour le reste, nous assistons à une course contre la montre menée par une poignée d'aventuriers qui vont devoir secourir un jeune garçon à des milliers d'années lumières et accessoirement, sauver également la galaxie de la destruction. Excusez du peu.
J'avoue n'avoir pas boudé mon plaisir lors de ma lecture et je n'arrêtais de lire que pour satisfaire mon besoin naturel de dormir. Si vous aimez le genre, procurez-vous ce roman tout affaires cessantes. Vous ne devriez pas le regretter. Et puis, pour une fois qu'un bon récit de science-fiction tient en un volume et non pas une douzaine, profitons-en.

jeudi 2 avril 2015

Harry Bosch - Michael Connelly

Alors non. Harry Bosch n'est pas le titre d'un roman de Michael Connelly. C'est le nom de l'un de ses héros récurrents. J'ai déjà lu 6 Harry Bosch et comme j'ai oublié l'intrigue de.... 6 d'entre eux, autant dire que je n'aurai pas eu grand chose à vous raconter de chacun des 6 romans. C'est pour cela que m'est venue l'idée géniale et extrêmement originale (vu que personne n'a jamais fait ça, oh ! bah, personne) de vous parler de la série et pas de chaque opus. Du tout, pas de chaque élément. C'est qu'il y en a là dedans (index pointé sur la tempe).
Or donc Harry Bosch. C'est un inspecteur de la police de Los Angeles (le fameux LAPD). Son vrai nom est Hieronymus Bosch. Comme le peintre néerlandais Jérôme Bosch qui s'appelait Jheronimus Bosch ou plutôt, pour de vrai, Jheronimus van Aken. Vous êtes toujours connectés ? Bref. Harry Bosch n'a pas eu une enfance facile. Sa mère, une prostituée, est assassinée alors qu'il n'est encore qu'un enfant. Il va alors passer de familles d'accueil en familles d'accueil. Il va participer à la guerre du Viêt Nam en tant que «rat de tunnel». A savoir qu'il va être chargé de nettoyer les tunnels que l'ennemi a creusé et à partir desquels sont mené des embuscades contre les troupes américaines. Il va en développer une certaine phobie des lieux étroits et sombres, allez savoir pourquoi.
Il entre ensuite dans la police et on peut penser que la façon dont sa mère est morte n'est pas étranger à son choix. Ce n'est pas un élément modèle. Loin de là. Il se retrouve régulièrement en butte aux reproches de ses supérieurs. Et puis quand ses chefs lui foutent la paix, ce sont les A.I. (affaires internes), la police des polices, qui lui cherchent des poux dans la tête. Malgré tout, et ça on s'en doute, c'est un excellent flic. Sinon Connelly n'en aurait pas fait un héros de roman. Faut pas déconner. J'avoue qu'après 6 romans lus, je me suis plutôt attaché au personnage. Même s'il est souvent border line (ça fait ricain, c'est classe, non ?) je ne peux m'empêcher d'éprouver de la sympathie pour lui. Sa rigueur morale (j'ai dit rigueur, pas rigidité) n'est pas pour me déplaire. Bon, d'accord, parfois il est un peu réactionnaire. Mais on lui pardonne tout, comme à un vieil ami, ou on fait semblant de n'avoir rien entendu. En tout cas, Harry Bosch a tout d'un honnête homme.
Mais, allez-vous me dire, qu'en est-il des intrigues ? Oui, je m'y attendais. Vous êtes sûrs de vouloir savoir ? C'est que, vous me connaissez, aussitôt lu aussitôt oublié. Et comme ça fait un bon moment que j'ai attaqué la série Harry Bosch, autant dire qu'il ne m'en reste pas grand chose. Si ce n'est le dernier. Mais si j'ai en effet pu oublier le détail des intrigues, il y a une chose que je n'ai pas oubliée, c'est l'impression que la lecture m'a laissé. Et l'impression est bonne. Très bonne même.Les enquêtes ne sont probablement pas les enquêtes du siècle, elles ne sont pas nécessairement d'une grande originalité (encore que) mais on sent toutefois la volonté chez Connelly de sortir tout de même des sentiers battus.
On retrouve dans chaque roman une galerie de personnages récurrents tels que son coéquipier, son chef direct, même s'il en change et parfois de façon brutale, le sous-chef de la police que Harry exaspère mais qui l'apprécie tout de même, sa dernière compagne en date parce qu'il en change souvent aussi. Et puis il y a surtout le personnage principal après Harry, j'ai nommé Los Angeles. La ville est plus qu'un simple décor. Et c'est peut-être là qu'il faut chercher le véritable intérêt des intrigues écrites par Connelly.Ou tout au moins, un intérêt supplémentaire. Car l'auteur, tout au long de ses ouvrages, nous fait découvrir sa ville. Ses quartiers, ses habitants, leurs qualités, leurs travers. Il n'hésite jamais à évoquer les faits les plus brulants de l'actualité. Je pense notamment à l'affaire Rodney King, cet afro-américain passé à tabac par des policiers de la ville et aux émeutes qui ont suivi l'acquittement des dits policiers.
Bon, je vais faire simple, j'aime beaucoup cette série et je vous invite à essayer au moins l'un des romans qui la composent. Chacun est indépendant des autres mais, compte tenu des changements qui interviennent dans la vie de Harry Bosch, il est peut-être préférable de les aborder dans l'ordre. Le premier étant Les égouts de Los Angeles qui est sans doute, qui plus est, l'un des meilleurs.