Dans l'interview que je lui ai accordée (oui,oui, je me la raconte) Gromovar me demandait (question 9) : « Que trouves-tu dans cette littérature de genre ? ». Aujourd'hui je pourrais répondre : le plaisir de lire des objets littéraires aussi captivants que ce Déchronologue. Venant après des World War Z ou des Gagner la guerre, je peux me considérer comme verni en lecture en ce moment.
Le Déchronologue a tout pour me plaire. Il conjugue deux de mes passions : la Science-Fiction et les romans de flibuste. La première n'est présente que de façon légère, à peine suggérée, subtile. Comme saupoudrée. Nul doute que les lecteurs qui ne sont pas trop fans ni de la Science-Fiction en général ni des voyages dans le temps en particulier, n'auront guère à souffrir de cet aspect des choses.
Le second thème est en revanche exploité à fond. C'est le cœur du roman. Tout y est ! Les plus importantes marines de l'époque (XVII ème siècle), les corsaires, les pirates, les flibustiers, les boucaniers, les capitaines, les boscos, les îles, les gouverneurs, les combats navals, les frégates, les galions ... je ne vais pas passer en revue tout le champ lexical de la flibuste. Mais tout y est, vous dis-je ! On pourra d'ailleurs me rétorquer que, s'il s'agit de fait d'un énième roman de pirates, il a dû être difficile à l'auteur de se montrer original. Et c'est là qu'opère ici la subtile alchimie entre aventure et SF. Cette dernière est comparable aux épices qui transforme un plat ordinaire en un mets de choix. Les «technologies voyageuses» qui sont décrites avec les mots du narrateur, les mots du XVII ème siècle, conservent une aura de mystère qui en font des objets magiques et convoités.
Et que dire du style ? Les qualités littéraires de Stéphane Beauverger ne m'avaient pas, à ce point, frappé lors de ma lecture de sa trilogie Chromozone. Mais ici, la plume est tout simplement somptueuse. Ni élitiste, ni illisible, juste magnifique.
Alors ! Tout est parfait dans ce roman ? Rien ne cloche ? À vrai dire, il y aurait peut-être un petit bémol à glisser dans cette litanie de louanges. Et c'est à propos de la structure du récit. Si le premier et le dernier chapitre sont bien à leur place, entre les deux, règne un joyeux bazar. Le chapitre 1 est suivi du 16 et du 17 (bel effort de continuité), puis viennent le 6, le 2, le 7 ... Bien sûr, puisque nous sommes pris dans les tourbillons du temps, ceci s'explique. Mais brouiller la chronologie pour brouiller la chronologie, voilà qui donne au procédé une allure très artificielle. D'autant que les lecteurs inattentifs, comme moi, sont vite perdus. Du coup, nous avons vite l'impression que cela n'apporte rien au roman, bien au contraire et que l'auteur aurait très bien pu s'en passer.
Et puis, au fil du temps, au fur et à mesure que nous avançons, malgré tout, dans l'histoire, ballotés d'une époque à l'autre, nous nous surprenons à apprécier ces allées et venues temporelles, à aimer ces moments où le voile du mystère se déchire, peu à peu. Il est agréable, par exemple, d'apprendre comment le personnage principal, le capitaine Villon, ô combien attachant, fait la connaissance de tel ou tel autre personnage que nous connaissons déjà depuis longtemps. Ou comment il s'est trouvé dans telle ou telle situation.
De fait, je me suis posé la question que tous les lecteurs se posent certainement : est-il utile, voire intéressant ou plaisant, de relire le texte dans l'ordre chronologique ? Pas sûr que la réponse soit oui (sauf pour SBM, manifestement).
Au final donc, une vraie réussite, fort bien écrite, pleine de rebondissements et de mystères. Voire un peu de mélancolie. Un beau voyage dans le temps. Merci monsieur Beauverger.
Qu'en pensent les autres blogueurs :
Calenwen (Vert)
Sandrine Brugot Maillard
Julien, Naufragé Volontaire
Efelle
Lelf
Thom
Blop
Munin
Si je vous ai oublié dans la liste, n'hésitez pas à m'insulter, mais surtout à me transmettre un lien vers votre chronique.
Le second thème est en revanche exploité à fond. C'est le cœur du roman. Tout y est ! Les plus importantes marines de l'époque (XVII ème siècle), les corsaires, les pirates, les flibustiers, les boucaniers, les capitaines, les boscos, les îles, les gouverneurs, les combats navals, les frégates, les galions ... je ne vais pas passer en revue tout le champ lexical de la flibuste. Mais tout y est, vous dis-je ! On pourra d'ailleurs me rétorquer que, s'il s'agit de fait d'un énième roman de pirates, il a dû être difficile à l'auteur de se montrer original. Et c'est là qu'opère ici la subtile alchimie entre aventure et SF. Cette dernière est comparable aux épices qui transforme un plat ordinaire en un mets de choix. Les «technologies voyageuses» qui sont décrites avec les mots du narrateur, les mots du XVII ème siècle, conservent une aura de mystère qui en font des objets magiques et convoités.
Et que dire du style ? Les qualités littéraires de Stéphane Beauverger ne m'avaient pas, à ce point, frappé lors de ma lecture de sa trilogie Chromozone. Mais ici, la plume est tout simplement somptueuse. Ni élitiste, ni illisible, juste magnifique.
Alors ! Tout est parfait dans ce roman ? Rien ne cloche ? À vrai dire, il y aurait peut-être un petit bémol à glisser dans cette litanie de louanges. Et c'est à propos de la structure du récit. Si le premier et le dernier chapitre sont bien à leur place, entre les deux, règne un joyeux bazar. Le chapitre 1 est suivi du 16 et du 17 (bel effort de continuité), puis viennent le 6, le 2, le 7 ... Bien sûr, puisque nous sommes pris dans les tourbillons du temps, ceci s'explique. Mais brouiller la chronologie pour brouiller la chronologie, voilà qui donne au procédé une allure très artificielle. D'autant que les lecteurs inattentifs, comme moi, sont vite perdus. Du coup, nous avons vite l'impression que cela n'apporte rien au roman, bien au contraire et que l'auteur aurait très bien pu s'en passer.
Et puis, au fil du temps, au fur et à mesure que nous avançons, malgré tout, dans l'histoire, ballotés d'une époque à l'autre, nous nous surprenons à apprécier ces allées et venues temporelles, à aimer ces moments où le voile du mystère se déchire, peu à peu. Il est agréable, par exemple, d'apprendre comment le personnage principal, le capitaine Villon, ô combien attachant, fait la connaissance de tel ou tel autre personnage que nous connaissons déjà depuis longtemps. Ou comment il s'est trouvé dans telle ou telle situation.
De fait, je me suis posé la question que tous les lecteurs se posent certainement : est-il utile, voire intéressant ou plaisant, de relire le texte dans l'ordre chronologique ? Pas sûr que la réponse soit oui (sauf pour SBM, manifestement).
Au final donc, une vraie réussite, fort bien écrite, pleine de rebondissements et de mystères. Voire un peu de mélancolie. Un beau voyage dans le temps. Merci monsieur Beauverger.
Qu'en pensent les autres blogueurs :
Calenwen (Vert)
Sandrine Brugot Maillard
Julien, Naufragé Volontaire
Efelle
Lelf
Thom
Blop
Munin
Si je vous ai oublié dans la liste, n'hésitez pas à m'insulter, mais surtout à me transmettre un lien vers votre chronique.