dimanche 31 janvier 2010

La Geste des Princes-Démons, volume 2 - Jack Vance

La machine à tuer

Pour venger les siens, assassinés ou réduits en esclavage, Kirth Gersen a consacré sa vie à la recherche des cinq hommes responsables afin de les tuer un par un.
Cette fois-ci, c'est aux trousses du deuxième qu'il se lance, Kokkor Hekkus. Une légende prétend que son nom signifierait La machine à tuer. Grâce à un véritable coup de chance, Gersen va trouver une piste qui devrait le mener jusqu'à sa proie. Seul problème récurent : Gersen ne connait pas le visage de ceux qu'il recherche. Et compte tenu de l'extrême discrétion dont font preuve les cinq tueurs, la tâche ne s'en trouve pas facilité.

Autant le premier volet me faisait penser à un polar, autant ce deuxième évoque davantage pour moi le roman d'aventures. Si j'osais, je le comparerais à un épisode de James Bond. Non que Gersen ait quoi que ce soit d'un espion de sa gracieuse majesté britannique. Pourtant on peut trouver un certain nombre d'ingrédient de la recette du fameux agent secret. Pas spécialement de gadget mais une James Bond ... pardon ... une Kirth Gersen's girl, un ennemi redoutable, la mission de tuer ce dernier, des alliés de passage, des infiltrations, des mésaventures et surtout pas mal d'actions.
En dehors de ça, la trame laisse apparaitre davantage d'éléments propres au space-opera sans en faire toutefois une référence du genre. Toujours très peu de voyage dans l'espace. En revanche, la description de l'univers dans lequel évolue le héros s'étoffe. Nous en apprenons un peu plus sur la CCPI, cette police parallèle assez inquiétante. Un léger coin de voile est levé sur l'Institut et ses membres. Et nous découvrons une organisation étonnante et pour tout dire dont l'existence est difficile à admettre : Interéchanges. Cette organisation sert d'intermédiaire entre les kidnappeurs et ceux qu'ils rançonnent. C'est Interéchanges qui détient les otages, dans d'excellentes conditions et qui perçoit les rançons reversées aux kidnappeurs moyennant une commission. Mais après tout, n'existe-t-il pas sur notre bonne vieille terre des organisations à la façade respectable mais aux activités douteuses ?
Nous avons même droit, ce qui ne surprendra pas chez Vance qui s'est adonné avec le même succès à la fantasy, à une plongée dans une civilisation médiévale isolée.
Petit détail supplémentaire qui distingue ces aventures-ci de celles qui ont précédé, cette fois-ci, Gersen perd un peu de sa superbe. Notamment lorsqu'il tombe dans un piège. De son propre aveu, il commençait à se montrer trop suffisant et beaucoup moins rigoureux. C'est le genre d'incident qui rend le personnage plus attachant.
Comme son prédécesseur, ce deuxième opus se lit avec une déconcertante facilité. Pour les meilleurs lecteurs, une petite matinée devrait suffire. Pour ma part, j'ai trouvé cette Machine à tuer encore plus agréable à lire que le précédent. Il me tarde de lire la suite, car si l'intensité dramatique croît à chaque épisode, ça promet.
Ah, une dernière petite chose dont je ne fais pas grand cas d'habitude tant je pense que seul le contenu importe : c'est pourtant vrai que les couvertures sont hideuses.

samedi 30 janvier 2010

Diplômé

Me voilà diplômé. Et pas n'importe quel diplôme. Le plus important de ma carrière jusqu'à maintenant. Le certificat d'amitié sincères. Rien de moins. Et je le dois à Tigger Lilly

A mon tour donc de dire à mes potes blogueurs tout le bien que je pense d'eux :
El Jc  Vert Olya Spocky Martlet Efelle Ryuuchan

Il y en a bien sûr tout plein d'autres qui méritent ce diplôme mais l'exercice nous limite à sept noms.

jeudi 21 janvier 2010

DM03 - La huitième fille - Terry Pratchett

Un mage sur le point de mourir effectue sa dernière quête, guidé par son bourdon (bâton magique). Sa mission : remettre le symbole de son pouvoir au huitième fils d'un huitième fils. C'est ainsi qu'il arrive chez le forgeron du village de Trou d'Ucques, huitième fils de ses parents et lui-même sur le point d'avoir un huitième fils. Le mage confie son bourdon au forgeron puis meurt, comme prévu. Ce qui n'était pas prévu c'est que le huitième fils est ... une fille. Et voilà comment Eskarina, Esk pour les intimes, hérite d'un objet magique que la tradition destine habituellement aux garçons. C'est ce que ne va cesser de répéter la sorcière du village, Mémé Ciredutemps, Esmeralda pour ... personne, à la gamine. On n'a jamais vu de femme mage. Mémé va donc initier Esk à l'art de la sorcellerie, réservé à la gent féminine. Mais après un exercice qui tourne mal, Mémé va devoir se rendre à l'évidence : Esk possède un don pour la magie. Elle décide donc, en dépit de ses convictions, de conduire l'enfant à l'Université Invisible, lieu de formation des mages du pays. Et le voyage, avec une gamine qui n'en fait qu'à sa tête, ne va pas être de tout repos.

Ce troisième volet constitue à l'évidence un tournant dans les annales du disque-monde. Ou, pour mieux dire, il isole les deux premiers, en faisant d'eux de simples esquisses qui précèdent le dessin définitif et qui, malgré leurs indéniables qualités propres, ne contenaient qu'en germe les qualités qui constituent ce troisième opus.
Ici, plus question d'aventures débridées qui n'ont qu'un seul but : faire rire. Nous avons droit à une vraie histoire avec un début, un milieu, une fin. Des personnages fouillés, attachants, surprenants. Au même titre que Rincevent dans les deux premiers épisodes, Mémé suscite chez le lecteur une vive sympathie. Malgré, à moins que ce ne soit à cause de ses défauts. Elle est plutôt grincheuse, râleuse, méfiante, peu avenante, campée dans ses certitudes, d'une ignorance crasse dans tout ce qui n'est pas la sorcellerie. Oui mais voilà, elle a un coeur gros comme ça. Et quand elle décide d'emmener Esk chez les mages, elle qui n'a jamais été plus loin que le village, rien ni personne ne peut l'arrêter. Ce qui nous donne droit à un voyage vers Ankh-Morpork assez cocasse et une rencontre avec les mages pas piquée des vers.
C'est indéniablement le séjour dans la désormais célèbre ville qui m'a le plus enthousiasmé, à savoir le dernier tiers du livre. Mais un bon tiers tout de même qui ressemble à s'y méprendre à une moitié. Le summum étant la confrontation de Mémé, la sorcière et Biseauté, l'Archichancelier.
Le ton reste drôle mais un rien moins déjanté. Mieux canalisé oserais-je dire. La méthode, la "patte" pourrait-on dire reste toujours la même et elle est portée au rang d'un art. C'est la façon de raconter l'histoire qui fait rire ou sourire. Ni les évènements ni les personnages ne sont drôles.
Un exemple parlant mieux qu'un long discours, je ne résiste pas au plaisir de signaler ce court passage où les objets de toilette de la chambre de Mémé, pris dans un tourbillon magique se brisent en morceaux. Raconté par un Stephen King, nul doute que la scène nous ferait dresser les cheveux sur la tête. Chez Pratchett cela donne :
... sur la table de toilette, le broc et la cuvette au si charmant motif au bouton de rose se brisèrent en morceaux. Sous le lit, le troisième membre du traditionnel trio de porcelaine se métamorphosa en une chose immonde qui se défila furtivement.
Voilà le genre de périphrase typique de l'humour Pratchettien. Nommer le pot de chambre, le troisième membre du trio de porcelaine, il fallait le trouver et l'oser. Bien sûr, ça rend la manifestation de magie beaucoup moins inquiétante mais personnellement, je ne m'en plains pas.
Et si en plus, mine de rien, Pratchett nous faisait une petite dénonciation du machisme et du sexisme ? Si ce n'en est pas une, ça y ressemble diablement.
Les annales du disque-monde c'est drôle, c'est agréable, c'est, n'hésitons pas à le dire, intelligent. Alors, qu'attendez-vous pour vous y mettre ?

La Geste des Princes-Démons, volume 1 - Jack Vance

Le Prince des étoiles

Kirth Gersen est, avec son grand-père Rolf, le seul rescapé de sa famille qui a été emmenée en esclavage, avec le reste du village. Les responsables sont cinq capitaines pirates. Rolf Gersen décide de faire de son petit-fils une sorte de justicier, un tueur de "méchants" dans le seul but d'assouvir un jour leur vengeance, de supprimer les cinq esclavagistes. A la mort de son grand-père, Kirth ignore toujours le nom des cinq hommes mais grâce à une piste que lui a laissé Rolf il parvient à les découvrir. Il se lance alors dans une chasse à l'homme à travers la galaxie sans avoir la moindre idée de l'apparence de son gibier.
Sa première proie est Attel Malagate dont il découvre la trace auprès de Lugo Teehalt, un explorateur, qu'il rencontre dans une taverne perdue au fin fond de l'espace. A la suite d'une confusion, il se retrouve en possession d'informations récoltées par Teehalt et qui pourraient intéresser Malagate. Ayant trouvé de quoi appâter sa cible, Gersen va tout faire pour découvrir son identité et exercer sa vengeance.

Que ceux qui n'aiment pas le space-opera se rassurent. Que ceux qui l'aiment ne s'inquiètent pas. Ce roman en offre pour tous les goûts. Le fait est que Le Prince des étoiles n'est pas stricto sensu un space-opera. Enfin pas au sens où je l'entends. Bien sûr, nous évoluons dans un cadre inter-planétaire. Il y a même des extra-terrestres. Mais en dehors de ça, il y a peu de scène dans l'espace proprement dit. Les enjeux historiques, politiques, économiques et autres sont peu ou pas abordés, si ce n'est toutefois dans des textes d'introduction des chapitres. Même pas le moindre petit conflit à se mettre sous la dent. Qui plus est, le nombre fort restreint de personnages en fait un récit plutôt intimiste assez éloigné de la plupart des space-opera qui, en règle générale, ne lésinent pas sur la figuration. Ici, les déplacements entre les planètes ressemblent à des balades à peine plus extraordinaires qu'un court déplacement en avion privé.
En réalité, le roman tient beaucoup plus du polar. Gersen est très vite confronté à trois suspects et doit faire preuve de beaucoup de ruses pour démasquer Malagate. La tâche est d'autant plus difficile qu'il doit également faire face aux sbires du pirate et chacun d'eux est un redoutable tueur professionnel. Ajoutez à tout ceci une jeune femme en danger et vous aurez une bonne idée du décor.
Le style est d'une fluidité sans pareille et le livre se dévore littéralement et en un rien de temps. Sans doute pas le roman du siècle mais assurément un agréable moment. A consommer sans modération.

vendredi 15 janvier 2010

La trilogie de Gormenghast, tome 1 -Mervyn Peake

Titus d'Enfer

Dans le château de Gormenghast, chacun des habitants vit dans sa bulle dont il ne consent à sortir qu'en de rares occasions. Le seigneur des lieux, le Comte d'Enfer, ne vit que pour ses livres. La Comtesse Gertrude n'a d'yeux que pour ses chats et ses oiseaux (sic). Leur fille, la toute jeune Fuchsia, est toute entière accaparée par ses rêves d'adolescente. Et il en est ainsi de tout le monde. Les soeurs du Comte, le docteur et sa soeur, la gouvernante, le valet du Comte, le chef cuisinier. Jusqu'au jour où la Comtesse met au monde le premier héritier mâle, Titus d'Enfer. C'est le moment que choisit Finelame, jeune marmiton, pour quitter les cuisines et fuir le chef qu'il déteste. Découvrant pour la première fois le château dans toute son ampleur, il décide de tout faire pour entrer au service de la première personne qu'il rencontrera pourvu qu'elle dispose d'un rang social suffisant pour lui permettre d'entamer l'ascension qu'il a en tête. Car Finelame a de l'ambition, beaucoup, beaucoup d'ambition.

Quelle surprise que ce livre-ci. D'abord, je m'étais laissé dire que Moorcock s'en serait inspiré pour écrire la saga d'Elric. Mais j'eu beau chercher dans chaque phrase, dans les recoins de chaque paragraphe, j'eu beau même prendre le livre par ses deux couvertures, le retourner et secouer, aucun guerrier albinos, aucune épée dévoreuse d'âmes n'en sont tombés. Mais vite happé par le récit, j'oubliais la référence et abandonnais toute recherche de similitude. La seconde surprise résidait dans la qualité exceptionnelle de l'écriture pour une oeuvre du genre. Mais à quel genre, précisément, appartient ce roman ? On notera, à titre d'indice, que le livre est paru dans la collection Points comme n'importe quel livre de littérature blanche. Alors si je devais, sous la menace, donner un genre au roman, mais alors juste pour sauver ma peau, je serais assez tenté de dire qu'il s'agit de fantastique. Mais alors sans conviction. Ou alors pour l'ambiance générale. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser, au fur et à mesure que je lisais, à la famille Adams. Ici, s'il n'est pas question de main qui se promène toute seule, les personnages sont au moins aussi déjantés. A tel point parfois que c'est à peine s'ils gardent un semblant de réalisme. Ou, pour mieux dire, si chacun d'entre eux dans sa folie particulière est crédible, la réunion d'un si grand nombre de cas quasi pathologiques fait passer le domaine pour un asile d'aliénés. Oui, sauf que c'est pour notre plus grand plaisir. Car cette brochette de névrosés est drôle. Parfois pathétique, mais drôle. Et c'est tant mieux car, à bien y regarder, le propos est plutôt sombre. Peu de personnages semblent heureux. A part peut-être le docteur Salprune. Qui plus est, un drame terrible se joue, mis en scène par le personnage paradoxalement le plus "normal" mais sans conteste le plus dangereux.
Or donc, si vous aimez les histoires intimistes, dans un (quasi) huis clos, les drames voire les tragédies domestiques, ciselés dans une belle langue, alors ce livre est pour vous.

Critiques :

mardi 12 janvier 2010

DM02 - Le huitième sortilège - Terry Pratchett

Où nous retrouvons nos deux compères, Rincevent et Deuxfleurs, dans la suite de leurs aventures. Cette fois ils vont rencontrer Cohen le Barbare, guerrier de 80 ans passés mais toujours bon pied bon oeil. Enfin presque. Il est toujours assez vaillant pour venir au secours de nos amis aux prises avec des personnages animés de mauvaises intentions. Mais un autre danger menace, d'une toute autre envergure. Une étoile rouge se dirige droit vers le disque-monde. Tous les sorciers sont en alerte. La seule façon, selon eux, de venir à bout du danger, serait de réciter les huit sortilèges majeurs. Las, le huitième est bien caché dans la tête de Rincevent. La chasse à l'homme commence.

Sans être tout à fait, tout à fait la suite de La huitième couleur, ce deuxième opus reprend les personnages là où nous les avions laissés. Mais autant le premier épisode ne décrivait rien d'autre que la fuite des deux personnages principaux et de leur confrontation avec des dangers tous plus grands les uns que les autres; autant ce deuxième volet contient une histoire bien plus solide. Une menace considérable pèse sur le disque-monde et Rincevent semble être devenu, bien à son corps défendant, le seul et dernier recours. D'où la gigantesque course poursuite lancée par les autres sorciers contre lui. Finalement, l'énigme de l'étoile rouge sera résolue, de manière étonnante et drôle. Mais pouvait-il en être autrement ?
Dans ce deuxième opus, Rincevent prend un peu plus d'épaisseur. Et force est de constater qu'il nous devient très attachant. Il est facile de s'identifier à lui tant il ressemble à monsieur tout-le-monde. Il est lâche, très lâche et pourtant, il est tellement titillé par sa conscience qu'il lui est impossible de laisser ses compagnons en situation de danger sans intervenir. Je lui décerne, pour ma part, le prix spécial sympathie.

lundi 11 janvier 2010

Un p'tit beurre des touyous

Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé.
Montesquieu


Surprise
Si j'en crois la date de mon premier billet, ce blog aurait un an. Un an. Qui l'eut cru ? J'en suis le premier étonné, moi qui croyais sincèrement être incapable de tenir la distance. D'abord parce que j'étais convaincu de ne pas susciter un intérêt suffisant auprès des internautes. Ensuite parce que j'ai choisi une niche qui ne brille pas par son actualité : le poche. Alors forcément, les livres dont je parle ne sont plus des nouveautés depuis longtemps. Reste que, paradoxalement, ce sont les livres les plus anciens qui peuvent susciter plus d'intérêt dans la mesure ou, peu ou mal connus des plus jeunes, ils passeraient presque pour des nouveautés.
Malgré tout, sans être une autoroute du web, loin de là, mon petit blog génère son petit quota de commentaires qui m'autorise à croire que je ne suis pas le seul à lire ma prose.
Origine
A l'origine du projet, il y eut ce petit déclic provoqué par la découverte de ce blog unanimement salué par la blogosphère de l'imaginaire, j'ai nommé le seul, l'unique, l'incontournable Fantasy au petit-déjeuner. J'étais tombé dessus parfaitement par hasard et j'ai pu y rencontrer un certain nombre d'autres passionnés du même acabit qui très vite ont fait germer dans mon esprit le fameux "pourquoi pas ?" prélude à moult projets.
Bilan
Qu'en est-il donc de cette première année ? Tout d'abord, j'ai lu environ 60 livres. D'aucuns considéreront que le chiffre est énorme. Pourtant, je ne saurais m'en satisfaire compte tenu de ma situation de père au foyer qui me laisse énormément de temps de libre. Quoi qu'il en soit, dans le nombre, il y eut peu de coups de coeur. Une confirmation, celle que, décidément, j'aime ce que fait Robin Hobb. J'admet que l'on puisse trouver ça long, voire chiant. Mais cette façon qu'elle a de sonder l'âme de ses personnages trouve en moi un fervent partisan.

Puis il y eut deux découvertes. Laurent Kloetzer d'abord, avec son Royaume blessé, même si, il faut être honnête, j'avais déjà lu de lui La voie du cygne, autre excellent livre. Puis Jean-Philippe Jaworski, dont le style somptueux montre qu'on peut écrire de la fantasy sans dédaigner de hausser considérablement le niveau. Deux auteurs français qui nous montre que l'on peut écrire d'excellentes choses sans pour autant s'étaler sur plusieurs milliers de pages. Qui a dit :"Au contraire" ?
Impossible de faire un bilan de cette première année d'activité sans mentionner le forum auquel je me suis inscrit et qui permet à quelques illuminés dans mon genre d'échanger, avant tout, sur une lecture mensuelle en commun, mais aussi sur tout sujet qui nous passionne, jamais très éloigné, évidemment, du monde de l'imaginaire. Le Cercle d'Atuan. C'est le premier forum qui me compte parmi ses membres depuis 15 ans que je surfe sur le net. C'est assez dire si cela m'attirait. L'ambiance y est exceptionnellement bonne et ce sentiment de bien être est renforcé par le fait que administrateur et modérateurs se montrent d'une discrétion admirable aidés en cela par des membres d'une rare courtoisie.
Résolutions
Concernant ce blog et ce qui s'y rapporte, j'ai pris quelques résolutions que j'espère bien tenir. D'abord trouver un style définitif (ou presque) pour l'habillage. Les habitués ne seront pas sans avoir remarqué les changements de look continuels. Que voulez-vous, je me cherche. Ensuite, être plus à jour dans mes chroniques. Enfin, lire bien plus de livres que l'année écoulée et faire réduire considérablement ma PAL pour l'amener le plus proche du zéro d'ici 6 mois.
En revanche, je vais tâcher de me montrer encore plus exigeant dans mes lectures et de ne plus hésiter avant d'abandonner un livre qui ne me procurera pas un vrai plaisir immédiat et durable. Quitte à en abandonner de plus en plus en cours de route et de ne pas les chroniquer.

J'espère vous retrouver l'année prochaine.

L'ennui, qui dévore les autres hommes au milieu même des délices, est inconnu à ceux qui savent s'occuper par quelque lecture. Heureux ceux qui aiment à lire.
Fénelon

dimanche 10 janvier 2010

DM01 - La huitième couleur - Terry Pratchett

DM = Disque-Monde
Le disque-monde est une planète en forme de disque. Elle est donc vraiment plate, elle. Nous découvrons Rincevent, dans la ville d'Ankh-Morpork. Rincevent est un mage. Enfin, presque. D'une part, il s'est fait virer de l'Université de magie où il apprenait son métier de magicien. D'autre part il ne connait qu'un sortilège. Un sortilège qui fait partie des huit sortilèges majeurs et qui, ayant envahi son esprit, n'a laissé aucune place pour un autre. Quand on sait que Rincevent ignore, ainsi que les véritables mages, a quoi peut bien servir le fameux sortilège, on aura compris qu'il n'a en fait rien d'un magicien. Tandis qu'il vit tranquillement sa vie de non-mage, il rencontre, par hasard, Deuxfleurs, le premier touriste du Disque-Monde. Flairant un bon coup, car le voyageur à l'air riche et naïf, il lui propose ses services pour lui servir de guide. Mais autour, les convoitises s'éveillent et les ennuis commencent. Les deux compagnons vont bientôt être entrainés dans une série d'aventures qui vont ravir Deuxfleurs, l'amateur de sensations fortes.

Je ne vais rien apprendre à personne : Pratchett c'est drôle. Très drôle. Et peut-on faire le moindre reproche à un livre qui nous a fait rire ? Sans doute, avec beaucoup de mauvaise foi. D'autant que l'humour de Pratchett n'a rien à voir avec l'absurde ou le nonsense typiquement britannique (que j'aime énormément, mais qui peut dérouter dans un roman de fantasy). Le comique n'est pas dans des situations abracadabrantes ou dans des personnages improbables (encore que), mais dans le ton utilisé par l'auteur. Les aventures décrites ne seraient pas désavouées par un auteur "traditionnel" c'est juste le ton employé par Pratchett qui les rends drôles. Comme si, au lieu d'être vues au travers d'un prisme sérieux elles l'étaient au travers d'un prisme comique.
Et des aventures ils en auront. Des personnages ils vont en rencontrer. Hrun le barbare, des Dryades pas commodes, le démon Bel-Shamharoth, un peuple de dragonniers belliqueux, un troll et même La Mort, lui-même, car La Mort est un monsieur sur le disque-monde. N'oublions pas le coffre de voyage de Deuxfleurs qui suit son maître à l'aide de ses innombrables petites pattes. Lorsqu'il ouvre son couvercle, certains affirment même avoir aperçu des crocs et son regard sans yeux n'est rien moins que menaçant.
Mais le "personnage" principal de la saga est sans conteste le disque-monde lui-même. Sous ses airs de rigolo, Pratchett a imaginé un monde d'une étonnante richesse. Même dans ce tout premier opus, on sent bien que rien n'est laissé au hasard et qu'une bonne partie du monde est déjà pensée.
A peine pourra-t-on reprocher à ce premier épisode de manquer d'une véritable histoire. Il n'est ici question que de la fuite en avant des deux compères que l'on voit régulièrement tomber de Charybde en Scylla. Mais puisque c'est pour notre plus grand plaisir, il serait malvenu de s'en plaindre.
On notera une qualité primordiale chez l'écrivain et qui place de ce point de vue Pratchett au niveau des plus grands, il s'agit de sa capacité à imaginer des images, comparaisons et autres métaphores, souvent drôles il est vrai, mais toujours originales.
Allez, je vous en livre une glanée au hasard au tout début du livre :
Etre le bras droit d'Ymor, c'était comme mourir flagellé en douceur à coups de lacets de chaussures parfumés.

Vous voulez passer un excellent et agréable moment sans faire de concessions au plaisir de l'aventure ? lisez du Pratchett, vous ne devriez pas le regretter.

vendredi 1 janvier 2010

Bonne année 2010

A toutes celles et ceux qui passent dans le coin je souhaite une 
Bonne et heureuse année 2010 
PLeine de livres lus, de plaisir pris, de PAL qui diminue (mais pas trop)