Résumé (de la version française) :
La jeune Shai a été arrêtée alors qu’elle tentait de voler le Sceptre de
Lune de l’Empereur. Mais au lieu d’être exécutée, ses geôliers
concluent avec elle un marché : l’Empereur, resté inconscient après une
tentative d’assassinat ratée, a besoin d’une nouvelle âme. Or, Shai est
une jeune Forgeuse, une étrangère qui possède la capacité magique de
modifier le passé d’un objet, et donc d’altérer le présent. Le destin de
l’Empire repose sur une tâche impossible : comment forger le simulacre
d’une âme qui serait meilleur que l’âme elle-même ? Shai doit agir vite
si elle veut échapper au complot néfaste de ceux qui l’ont capturée.
Shai est une Faussaire (Forger en anglais), ou comme l'indique la quatrième de couverture de la version française, une Forgeuse. Si elle est capable de réaliser la copie parfaite d'un tableau ou d'une autre quelconque oeuvre d'art, et qu'elle excelle dans cet art, elle est surtout dotée d'un talent exceptionnel, assimilable à de la quasi magie, qui lui permet de modifier l'essence même de tout objet, quel que soit le matériau dont il est fait : bois, pierre, métal, verre... Elle peut même, si on lui demande gentiment, ou si on la contraint par la menace, modifier ou recréer l'âme d'un être humain.
C'est ce que vont exiger d'elle les Arbitres (arbiters) de l'empereur Ashravan, les personnes les plus haut placées de l'empire. Le monarque a été victime d'un attentat qui lui aurait coûté la vie sans l'intervention de ses chirurgiens qui n'ont cependant pas pu faire mieux que de faire de lui un légume. Shai va donc devoir Forger à l'empereur une âme toute neuve et, tant qu'à faire, aussi proche possible de l'originale. Ce qui revient à connaître parfaitement la personne dont on veut recréer la personnalité. Shai a à sa disposition le journal du souverain, ainsi que les témoignages de ses proches. Reste qu'il y a deux problèmes pour la jeune femme. Tout d'abord, elle n'a que très (trop) peu de temps pour réaliser cet exploit. En second lieu, elle comprend vite que Frava, la chef des Arbitres, n'a aucune intention de lui laisser la vie sauve, comme promis.
Nous allons donc assister aux efforts de Shai pour façonner une nouvelle âme la plus parfaite possible dans le délai qui lui a été accordé. (Façonneuse, ça aurait eu de la gueule aussi pour désigner son activité. Non ?)
Parce que bien entendu, pas question pour elle de faire du travail au rabais. On a sa fierté, que diable ! Dans le même temps, il faut qu'elle trouve le moyen de s'enfuir dès son oeuvre achevée. Et ça, ça n'est pas facile du tout. Surtout que Shai est enfermée dans sa chambre-atelier grâce à un sortilège disposé sur sa porte par un mage plutôt flippant.
Elle va réfléchir à une multitudes de plans d'évasion tous plus risqués et irréalisables les uns que les autres. Elle songe même à utiliser ses talents aux dépens d'un autre des Arbitres de l'empereur, Gaotona, vieillard à la personnalité bien plus bienveillante que celle de Frava (en même temps, ce n'est pas bien difficile), mais qui est également, malheureusement pour elle, intègre, incorruptible et insensible à toutes les tentatives de Shai.
La lecture de ce court roman m'a été particulièrement agréable. La personnalité de Shai est très attachante et c'est avec une vraie inquiétude pour sa survie que l'on suit ses aventures. Elle est entourée de deux personnages, Gaotona et Frava, peut-être un soupçon moins travaillés mais intéressants tout de même.
À lire, pour sa fraicheur, sa «magie» originale (comme souvent chez Sanderson), son suspense et, accessoirement, son prix Hugo du meilleur roman court 2013.
Le roman est paru en français sous le titre : L'Âme de l'Empereur.