mardi 29 décembre 2009

Des milliards de tapis de cheveux - Andreas Eschbach

Ultra-court : sans intérêt.
Long : Ostvan est tisseur de tapis de cheveux comme son père et son grand-père avant lui et comme son fils le sera après lui. Cela signifie qu'il va consacrer toute sa vie d'homme à la confection d'un tapis réalisé à partir des cheveux de ses femmes, concubines, et filles. Le tapis une fois achevé ira rejoindre le palais de l'empereur après avoir été payé une somme tellement énorme qu'elle doit suffire à la subsistance du fils du tisseur et de sa famille pour le restant de ses jours que ce dernier va consacrer, à son tour, à la confection d'un tapis. Et ainsi de suite.
Pourtant, des rumeurs de plus en plus persistantes indiquent que l'empereur serait mort et que la fabrication des tapis n'a plus aucun sens. Mais alors, si ces rumeurs sont vraies, où vont donc tous ces tapis et à quoi servent-ils ?

Ostvan n'est que le début d'une longue, très longue, trop longue litanie de personnages auxquels sont consacrés, dans le meilleur des cas, deux chapitres. En vérité, le roman est un recueil de nouvelles sans liens réels entre elles si ce n'est que chacune se passe dans le même univers. Le résultat est que le peuple dont il est question tout au long de l'ouvrage n'est à aucun moment incarné par des personnages auxquels on pourrait s'attacher, faute de temps passé avec chacun d'entre eux. De plus, les rares suspens dignes d'un semblant d'intérêt concernant tel ou tel d'entre eux restent trop souvent sans réponse.
Ajoutez à cela des dialogues consternants, de nombreuses maladresses, des évènements convenus ou tirés par les cheveux, des suspens cousus de fils blancs et vous comprendrez que la chute peut sembler bien longue à arriver.
Car rassurez-vous, nous finirons par savoir tout sur les tapis de cheveux. Mais qu'on trouve cette explication géniale ou sans intérêt, on ne peut que déplorer les défauts de tout ce qui a précédé. C'est un peu du : " Tout ça pour ça ?".
J'ai eu le sentiment pour ma part que l'auteur, ayant trouvé une idée dont je laisse chacun seul juge de la valeur, a bâclé tout le reste pour ne se consacrer qu'à la révélation finale.
Tout ça est un peu léger.
Et qu'on ne vienne pas me dire que ce roman ressemble précisément à un tapis dont chaque chapitre constitue la trame, parce que, un tapis comme ça, je n'en voudrais pas dans mon salon.
A l'instar de certains de mes camarades du Cercle d'Atuan, je m'interroge encore sur le nombre de prix qu'à pu recevoir ce roman. Dans le domaine des tyrannies et autres dystopies, je ne saurais trop vous conseiller de lire 1984 de Georges Orwell, Un bonheur insoutenable d'Ira Levin ou Tigane de Guy Gavriel Kay.

Critique des camarades de la blogosphère : Efelle , Gromovar
Critiques de mes camarades du Cercle d'Atuan :

7 commentaires:

  1. Aïe eh bien je ne vais peut-être pas encombrer ma PAL avec ce bouquin !

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  2. Nous n'avons pas le même ressenti mais je suis heureux de te lire à nouveau.

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  3. Voilà qui est fort courtois. Merci beaucoup. Mais je commence à croire qu'il est plus facile de faire la chronique d'un livre qu'on n'a pas aimé plutôt que celle d'un livre qu'on a apprécié. Quand quelque chose nous déplait, il est facile de mettre le doigt dessus. Lorsqu'on n'a rien à reprocher à un livre, il est parfois difficile d'en extraire ce qui nous a plu.

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  4. Je ne suis pas d'accord avec toi. C'est l'un des premiers livres que j'ai chroniqué http://quoideneufsurmapile.blogspot.com/2007/06/die-haarteppichknpfer.html

    A l'époque j'écrivais court mais je crois que l'essentiel de ce que j'ai aimé y est.

    Bonnes fêtes.

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  5. Ah ! Des coups et des douleurs.

    Bonnes fêtes.

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  6. Ah Arutha !

    J'adore le "Ultra-court : sans intérêt". :D Tu m'as fait pouffer de rire !

    Sinon, bah comme je l'ai déjà dit chez certains Atuaniens, je suis "contente" de ne pas avoir participé à cette lecture. Contente, car je n'ai pas encore envie de lire un livre qui ne me plait pas, et vu vos différents avis, je pense qu'il ne m'aurait pas plu.

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  7. "Dans le domaine des tyrannies et autres dystopies..."
    J'avoue que je n'ai jamais vraiment pensé à ce livre comme une dystopies (même si ça l'est)... car le but du livre n'est certainement pas de critiquer notre société et de nous 'prévenir' d'un problème. La question est plus ambigue. Ce livre parle de la futilité de la vie et du besoin de se créer soit même une raison de vivre, plutôt que de suivre la masse sans se questionner. C'est un livre hautement individualiste. Je pense que tu es passé à côté du message. Et sa beauté vient de se contraste avec la construction du livre!: l'histoire prend tout son sense quand elle est vu de loin, dans tout son ensemble, car on ne peut jamais vivre en dehors de la société malgrée notre individualité...

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