dimanche 27 juin 2010

La prophétie du royaume de Lur, tome 1 - Karen Miller

Quatrième de couverture
Au royaume de Lur, une immense barrière magique protège les habitants des ravages du sorcier Morg depuis six cent ans.
Les Doranens gouvernent le royaume grâce à la magie, tandis que les Olkens ont interdiction de l'utiliser ... sous peine de mort.
Le jeune Asher a quitté sa famille de pêcheurs pour faire fortune à Dorana, la capitale. Très vite, il devient l'assistant du prince Gar et apprend la vie de château. Ses origines modestes et sa gouaille lui valent l'inimitié de bon nombre de nobles à la cour. Heureusement dans l'ombre, ses amis veillent sur lui. Ils font partie d'une confrérie secrète qui attend l'avènement d'un mage innocent qui sauvera Lur des derniers jours. Mais Asher a déjà bien du mal à éviter les pièges que lui tend, jour après jour, l'entourage de la famille royale.

J'ai hésité avant de faire la chronique de ce livre. Après tout, je n'ai lu que 118 pages sur les 740 que comprend ce premier tome. Mais ces 118 pages ont été amplement suffisantes pour me convaincre que ce roman n'était pas fait pour moi. Loin s'en faut. Alors je me dis que si par hasard, quelqu'un passant dans le coin et qui partagerait avec moi un minimum d'exigence (parce que franchement je peux aussi me montrer très conciliant) et qui serait, de surcroit, tenté par l'aventure (personne n'est à l'abri d'un moment de faiblesse : fatigue, extrême euphorie ou au contraire désespoir profond ...), mérite que je l'avertisse de ce qui l'attend avant que de commettre l'irréparable.
Parce que ce roman possède au dernier degré LE défaut pour lequel j'ai le moins d'indulgence : l'invraisemblance. Pourtant, dirons certains qui lisent avec assiduité mes chroniques, vous fîtes preuve de tolérance, voire de complaisance, face à des œuvres peu soucieuses de crédibilité. Sans doute. Mais il a fallu, soit que le manque de vraisemblance reste à un niveau acceptable, soit qu'il soit contrebalancé par des qualités supérieures qui permettent de fermer pudiquement les yeux (bonne histoire, personnages attachants ...).
J'ai bien peur que dans le cas qui nous occupe, rien ne vient sauver l'entreprise d'une certaine mièvrerie. Et c'est la mâchoire serrée, le ventre en vrille, les mains tremblantes que je suis parvenu à venir à bout de ces quelques cent pages. Jusqu'au moment où je me suis avéré incapable d'aller plus loin.
Mais jugez-en par vous-mêmes.
Or donc Asher, jeune pêcheur qui n'a jamais quitté son village natal, débarque à la capitale sans un sou en poche. Il lui faut d'urgence un travail. Par un heureux hasard, c'est ce jour-là qu'il croise la route du prince des lieux qui traverse le marché à cheval. Cheval qui choisit ce moment précis pour se cabrer (trop fort le cheval). Asher, qui n'a pour ainsi dire jamais approcher un cheval de sa vie, parvient à maîtriser l'animal (trop fort Asher). Et malgré son insolence (celle d'Asher, pas du cheval), le prince lui offre un travail (trop fort le prince). Dans les écuries, cela va de soi. Comme il va de soi que Asher se révèle non seulement compétent avec les chevaux mais de surcroit, un excellent cavalier.
Ca va, vous n'êtes pas trop énervés ? Je continue ?
Asher continue donc son petit bonhomme de chemin. Faisant montre de la même insolence à peine croyable. Non, pas croyable du tout à vrai dire. Je ne suis pas très pointilleux quand il s'agit de respect, mais à la place du prince, il y a belle lurette que je l'aurais fait exécuter, le drôle. Mais non, au lieu de ça, son altesse demande un beau jour à Asher de l'accompagner. Et pour aller où, je vous le demande ? Ni plus ni moins qu'à la cour de justice du prince, où ce dernier demande, à la fin de l'audience, l'avis de notre pêcheur.
Bon je sais pas vous, mais pour moi, cela a été la goutte d'eau qui met le feu aux poudres, l'étincelle qui fait déborder le vase (1).
C'est ainsi qu'ayant atteint le seuil au-delà duquel j'étais incapable d'aller, je décidai d'arrêter là. D'autant que le texte ne possède aucune qualité propre à autoriser une lecture plus poussée. En dehors d'un style facile à lire (mais comme 90% de la production fantasy), les personnages ne sont pas particulièrement attachants.
A éviter donc, encore une fois de mon point de vue. A moins qu'on apprécie particulièrement des Terry Goodkind ou autres Mercedes Lackey.

(1) Ceux qui seraient tentés de me dire :"non, c'est le contraire", peuvent lire La prophétie du royaume de Lur. Ils sont mûrs.

8 commentaires:

  1. Merci pour cette chronique Arutha. Avec tout ce qu'il y a à lire de bon, voir d'excellent, c'est toujours utile de savoir qu'il ne faut pas perdre son temps avec ce livre.

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  2. Je me souviens de notre petite discussion à son sujet lors de notre pique nique Atuanien. Ta chronique me rappelle le nom de l'ouvrage en question que j'avais oublié. Parfait comme cela je n'ai plus qu'à me le noter quelque part et vite l'oublier à nouveau.

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  3. @ Spocky & El Jc : je vous ai préparé une chronique enthousiaste pour une autre auteure. Elle devrait sortir demain. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer.

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  4. Rhha ce que tu décris dans la petite séquence du cheval et du prince, c'est un truc qui m'horripile de plus en plus dans les bouquins. C'est nuuuul. Comme s'il y avait pas moyen de faire autrement quoi.

    Bon ben, je lirai jamais ce bouquin xd Merci de t'être sacrifié pour nous faire part de ton avis.

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  5. @ Tigger Lilly : c'est exactement ce que j'ai pensé. Il y avait d'autres moyens de faire se rencontrer Asher et le prince. C'est ça qui m'agace le plus en fait : le manque d'effort de la part de certains auteurs.

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  6. On dirait le synopsis d'un bête film étasunien qui se dit de Fantasy. Vu ce que tu en dis, c'est le genre d'ouvrage qui cultivent les clichés, mais sans rien en ajouter. Le genre de livre qui n'élève pas le genre. Dommage. Et puis, parfois il vaut mieux arrêter pour commencer un autre livre, bien meilleur lui...

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  7. Moi je trouve que vous êtes dur avec ce livres et que encore pour l'auteur de la chronique d'accord si tu n'aime pas mais les autres lisez le, après vous pourrez jugez. Je veux ben croire que comment elle la commentez ça soit nul et tout ce qui s'en suit mais quand on le lit c'est plutôt sympathique et même plutôt bien.

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  8. Je suis en train de le lire (228ème pages Wouhou +_+ ) parce que fallait que je commande un truc sur France Loisirs et qu'il était à un prix dérisoire. Concernant le style, il est par moment insupportable (ou alors le traducteur a fait un travail digne de le faire fouetter). Donc bon niveau style, ce n'est pas un chef-d'oeuvre. L'histoire quant à elle m'a, au tout début, fortement gênée pour toutes ces coincidences ridicules et ce blabla de mièverie (trop de bonnes volontés et de bon coeur dans un pays dit à problème). De plus, au tribunal, le prince et Asher ont eu à faire face à un cas des plus simple mais l'auteur l'a fait présenter comme un véritable test pour le héros. Ce passage m'a véritablement énervée. Le pauvre honnête contre le méchant riche : trop prévisible et simple à juger d'après moi.
    Mais bon, vu que je déteste ne pas finir un livre je continue de tourner les pages et au fur et à mesure, le style se forme davantage, c'est plus logique (dommage qu'il faille attendre 200 pages pour ça) et on comprend que ces coincidences ne sont pas QUE des coincidences. L'histoire prend forme et la cohérence avec. Donc bon, je continue jusqu'à ce qu'un autre élan de mièveries et de phrase toutes faites empruntées à d'autres romans = à ce moment je poserai définitivement le bouquin.
    PS: de plus, l'histoire de la barrière magique séparant deux mondes est utilisée depuis fort longtemps. Dans chacun des cas, un des côtés de connait jamais ce qu'il y a de l'autre côté. Idée intéressante néanmoins est que la magie ici est faite pour contrôler les humeurs du temps et des saisons. Assez intéressant mais j'espère que l'auteur développe plus ce point par la suite.
    Voilà voilà.

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