jeudi 2 mai 2019

Chanur - Carolyn J. Cherryh

Résumé :
Au spatioport, on a vu l'inconnu errer, hagard, apeuré, apparaissant et disparaissant dans le dédale des conteneurs, des ponts et des passerelles. Et c'est lui que la capitaine Chanur et son équipage découvrent à bord de leur vaisseau qui vient de prendre l'air. Quel est cet être à la peau pâle et nue, sans crocs ni griffes, et qui ne semble pas comprendre leurs questions ?
Qui sont-elles, se demande-t-il à son tour, ces navigantes mi-femmes mi-lionnes, dont la fourrure rousse scintille de bijoux d'or ?
Tandis que le vaisseau fend l'espace, deux mondes, deux langages vont découvrir leurs différences. Pour s'affronter ou se répondre ?

Soyons honnête, je n'ai pas été complètement séduit par ce premier tome de la saga Chanur. Au chapitre de ce qui m'a plu, je mettrais les choses suivantes. Le style, qui est agréable sans jamais atteindre des sommets littéraires. Disons qu'il est efficace et digeste. C'est déjà bien. L'histoire est intéressante et propose des idées originales. Les races extraterrestres présentées sont variées et certaines présentent des caractéristiques qui nous arrachent, de loin en loin, quelques sourires. Les hani, race à laquelle appartient l'héroïne, Pyanfar Chanur, est de ce point de vue assez intéressante en ce qu'elle est une société où seules les femmes ont le droit de voyager dans l'espace, les mâles restant à la maison pour s'occuper des problèmes domestiques. Tout simplement parce que la faible constitution de ces pauvres choses ne leur permet pas d'affronter les dangers de l'espace. Détail qui a son importance, les humains sont totalement absents du paysage. Enfin, presque. Il y a de l'action, sans temps mort.
Au chapitre de ce qui m'a nettement moins emballé, je citerai les choses suivantes. La connaissance que peut avoir le lecteur de la façon dont fonctionne la société hani, la seule vraiment développée dans ce roman, ne vient que très progressivement, de façon très parcellaire, et, le moins qu'on puisse dire, est qu'on ne comprend pas tout ce qui se passe. Loin de là. Ajoutons à cela une multitude de noms propres qu'on ne retient pas facilement et vous devinerez que l'immersion dans la culture hani ne nous est pas facilitée. Ce qui est assez dommage, compte tenu de l’intérêt qu'elle pouvait susciter. Le choix d'une société où le mâle n'est pas dominant est évidemment une excellente idée. Mais pourquoi avoir fait des femmes le sexe dominant en ce cas ? Je veux dire par là, pourquoi, tant qu'à inventer une société, vouloir à tout prix que l'un des sexes domine l'autre ? N'est-il pas possible d'imaginer une société où hommes et femmes sont juste égaux ? Je pose juste la question. Je préfère, quant à moi, le féminisme tout en subtilité d'une Ursula Le Guin, mais ça n'engage que moi. Notons cependant, pour être honnête, que Pyanfar semble vouloir amorcer une révolution dans les rapports hommes femmes.
Autre chose qui m'a un peu gêné, même si ce n'est qu'à un faible degré, c'est la façon dont Pyanfar Chanur s'adresse aux autres extraterrestres, qu'ils soient amicaux ou hostiles. Elle est constamment dans l'injure ou l'insulte. À tel point que cela en devient à peine crédible. Peut-on imaginer quelqu'un passant son temps à insulter tous ses interlocuteurs ? Et surtout sans réplique. J'ai un peu de mal. Notez bien qu'en même temps, cette Pyanfar Chanur n'a vraiment rien de sympathique, finalement. Son comportement est le plus souvent autoritaire voire agressif. Et c'est le personnage principal autour duquel tout le récit s'articule. C'est un peu gênant. Et autre point négatif, c'est précisément que les personnages secondaires sont... secondaires mais alors, très secondaires.
Bref, une saga agréable à lire, certes, mais à laquelle il manque ce petit plus qui la rendrait exceptionnelle. Je me tâte pour savoir si je vais lire la suite. À mon âge, le temps manque de plus en plus pour risquer de le perdre inutilement alors qu'il y a, à n'en pas douter, d'autres choses bien plus passionnantes à lire.

Bon

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